L'année dernière, pour mon premier trail à plus de 100 bornes, j'avais lu beaucoup de commentaires et j'avoue avoir beaucoup angoissé quant à la montée au fort de la Platte. Je l'ai faite en fin d'après-midi quand il faisait super chaud. Quand tu l'attaques, tu vois des gars redescendre et puis dans chaque virage, y a des coureurs arrêtés qui récupèrent. Au final, elle est super bien passée, je suis monté à un bon rythme sans jamais m'arrêter. Mais j'avais géré la course jusqu'à Bourg-St-Maurice car comme le disent beaucoup, c'est là que ça commence. Et en effet, il faut avoir un peu d'argent sur soi car en haut, j'ai bu deux Oranginas assis à l'ombre tout en regardant le panorama grandiose, un très grand moment de la course!
Quant au col du Tricot, idem, c'est super bien passé. Je l'ai fait dans la matinée. L'arrivée est impressionnante car tu vois tous les gars en train de monter. Je me rappelle d'un traileur qui me dit: "tu vois là bas entre les deux montagnes, c'est là qu'on va". Moi, je regarde mais je ne vois rien et tout à coup, je vois des petites tâches bouger et je comprends... Mais je le répète, ça passe bien. Et puis, il y a l'excitation d'arriver à 100 km de course.
Pour moi, le plus dur, c'est la portion entre la Gitte et le col du Joly. Là, tu bascules, pour les gars qui vont à mon allure, dans la 2nde moitié de la nuit et l'envie de dormir pointe le bout de son nez. J'ai d'ailleurs fait un petit somme sous une tente dans la montée vers le col Est de la Gitte. Et puis le ravito du col du Joly, tu le vois de super loin. Il y a de la lumière, du bruit mais t'as l'impression que jamais tu y arriveras. Horrible! Une fois arrivé, je me suis posé et j'ai cru que je ne me relèverai pas. J'ai attendu de longues minutes sans rien faire. A côté de moi, une traileuse vomissait dans un sac poubelle. Puis je me suis forcé à manger une soupe de vermicelles, j'ai appelé ma femme pour lui dire que je n'étais pas bien mais que je repartais vers les Contamines et que j'espérais l'y voir. Puis là, dans la descente, miracle, le jour pointe son nez et mon corps se réveille! Incroyable le métabolisme humain! Et je suis reparti sans être non plus au top, faut pas exagérer, mais j'ai pu finir sans gros coup de mou.
C'est vrai que c'est ça la magie de l'ultra, des hauts et beaucoup de bas mais il ne faut jamais renoncer car ça peut revenir, il faut en être persuadé. Avec l'expérience, on le sait et on essaye de faire avec.
Bonne course à tous, vous allez vous régaler, surtout si le temps est de la partie