Je sais que vous avez déjà tous fini, mais rien que pour l'accueil à l'arrivée par trois kikous que je ne connaissais alors pas, je me dois de finir: jano, kelek et PetitManseng.
J'arrive enfin à Frassati, il commence à faire jour et ça caille.
J'expédie ce ravito dans une durée proportionnellement inverse à celle qu'il m'a fallu pour l'atteindre.
Il y fait trop chaud d'un coup; Malatra est en vue... Un petit déjeuner frugal et je repars, mais quelques minutes plus tard, le ciel est au grand bleu, le soleil commence à pointer le bout de son nez. Je décide donc de m'asseoir pour enfin profiter du paysage et de ma course.
Les pieds sont ravis de ce bref répit; j'en profite pour prévenir tout le monde que je vais aller au bout.
J'ai dû rester une bonne heure comme ça, avant de repartir.
Passage à Malatra, je fais un petit saut histoire de faire comme tout le monde, mais ça ne me fait pourtant ni chaud ni froid. L'émotion des autres est plus forte à ressentir que la mienne.
J'attaque la première descente; je l'avais montée sans du tout me souvenir qu'elle était si longue.
Puis, pour le mini col qui suit, je confirme amplement ce qu'en disait Antoine plus haut: ne surtout pas le sous-estimer. Malatra est un gros col, mais pas tout à fait le dernier.
Ensuite, ça descend, ça descend dans les alpages. J'ai l'impression de vachement bien avancer au point de me dire que c'est vachement cool qu'ils aient viré la partie commune avec l'UTMB.
Avant d'y arriver, plusieurs heures plus tard, à ce chemin en balcon sans grand intérêt et déjà emprunté trois fois en trois ans: INTERMINABLE; de plus, il commence à faire chaud...
Enfin Bertone arrive.
Cette fois, je ne me trompe plus: c'est la fin.
Version montée, j'en avais chié comme jamais sur l'UTMB en plein cagnard, super facile lors de la 4K en pleine nuit (je devais être sous anxiolytique pendant cette course
).
C'est la première fois que je l'empruntais en descente et même si on sait que c'est la fin, il faut savoir en apprécier la durée.
Arrivée dans Courmayeur. Là, je reconnais, je commence à apprécier... Même pas à sa juste valeur, mais d'être enfin débarrassé.
Lorsque j'aperçois trois gus qui viennent vers moi en m'encourageant par mon prénom (facile, c'est écrit sur le dossard
).
Mais non, mais non, ce sont bien les trois susmentionnés: jano, kelek et PetitManseng venus m'accompagner sur les derniers mètres. D'un coup, je ne pense plus du tout à mes ampoules et me voilà à courir à leur rythme (de boiteux). Je pique une chaise en terrasse et la plante sur la ligne.
Enfin, je peux m'asseoir pour de bon...
Le speaker m'amène même sa propre bière (ce dont je ne suis pas peu fier (c'était avant notre ami covid)).
Donc merci, merci, merci encore les gars; vous avez sauvé ma course car cette arrivée restera de loin le meilleur moment de ma semaine.
Et puis, j'ai été au bout du Tor
Dans les deux sens