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Dans un groupe de sport, quelqu’il soit , course à pied ou autre, il arrive qu’au fil des années, à force d’habitude, et les niveaux de performance s’élargissant, la passion s émousse quelque peu pour certains, que l’entrain soit moins vif , l’osmose soit moins évidente, et que l’on ait besoin d’un p’tit remontant….
Alors un beau jour j’ai écrit ce mot pour remonter un peu le moral de l’équipe, un mot pour tous les copains de la bande..
….équipe qu’on va appeler ici "C.S". ......
...….et ça a marché, ….c’était en 2003 :
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Le Blues du Marathon’man
…………ou la "chronique d’une déprime désamorcée" !!!
Une tête, deux jambes, et aux deux extrémités une bonne paire de pompes !! Matériel nécessaire…et suffisant pour la pratique du sport le plus simple qui soit: la course à pied,……et "C.S." en sait quelque chose !
..............et pourtant !!
Pour les uns comme pour les autres les débuts n’ont pas toujours été faciles, et l’amitié et la volonté aidant, le groupe a évolué, tant en nombre qu’en qualité. Nous avons pu mesurer, au fil des années, les progrès de chacun d’entre nous, chacun à son rythme.
Et bon sang que c’est palpitant quand, serrés les uns près des autres sur le départ, on égrène le compte à rebours, …bon sang que c’est bon quand on franchi une ligne d’arrivée, l’estomac dans les baskets mais le cœur toujours à fleur de peau. Trop bon quand on calcule les temps de chacun, disséquant les performances à la seconde ou comparant les ingrédients de nos p’tits déj … ou alors mort de rire au souvenir de la pasta party de la veille.
N’étant pas un fan de sports collectifs, voir pas sportif du tout, je me suis rabattu, sur le tard, sur le sport le plus basique qui soit, où l’on est face à soi-même avec ces "putain de kilomètres" qu’il faut avaler, seul, mais sûr de retrouver les autres à l’arrivée. La fusion n’est pas toujours dans l’instant, et elle ne se fait pas toujours "en étant ensemble". Mais j’ai découvert que la course à pied pouvait être, aussi, le plus bel exemple "d’épanouissement collectif"
..............….ce sacré jour du départ…..
Quand, pour des raisons de genou mal en point, j’ai du quitté, la mort dans l’âme, l’entraînement pour le Marathon de Paris il y a 2 ans, je vous ai suivi en pensée, et le jour du départ, ……ah ce sacré jour du départ, quand 30.000 personnes se sont élancées sur les Champs Elysée, avec "vous tous" au milieu, je me suis dis, malgré mes 53 piges "aller mon bonhomme laisse toi aller, vis ça avec eux !" …….et un bon moment, comme un gosse j’ai chialé devant ma télé. Et même à ce moment là, même si nous n’étions pas "ensemble" …...vous m’avez porté.
Et quand, une année plus tard, je suis venu vous chercher à la gare au retour de votre belle course de Rotterdam, vous m’avez aussi touché, parce que j’y ai vu quelque que chose d’incroyable :
A l’âge où certains quinquas pensent "télé, charentaises, bibine, et cacahuètes", à l’âge où d’autres quadras sont "prises de têtes et imbus de leur réussite", à l‘âge où d’autres trentenaires "ne supportent pas de partager les plaisirs d’anciens croûtons", j’ai vu une belle bande de jeunes unis, …..de 25 à 58 ans.
..............…..rien ne nous est épargné…..
Tout ça pour dire qu’avec nos succès, nos victoires, les entraînements parfois délirants, nos espoirs déçus ou les chronos qui s’emballent …….les bobos des uns et des autres, les envies de déplacer des montagnes en courant plus vite et plus loin, les étreintes de joie à la fin des courses, et parfois nos coups de blues, ou simplement, l’âge venant, les jambes qui avancent un peu moins vite : rien ne nous est épargné. Le lot du coureur de fond !!!
Tour à tour nous connaissons ces instants qui vont de la jouissance extrême à l’amertume, ……et beaucoup plus souvent l’inverse (…heureusement !)
""... Aux âmes bien nées la valeur n’attend peut-être pas le nombre des années..."" alors "on arrache" avec fougue et rage, et pour d’autres, face aux années qui passent, rien ne vaut le simple plaisir de courir. Et nous sommes ensemble, par la pensée, par SMS, ou sur un simple coup de fil, à défaut d’être côte à côte et cela, quelque soit notre âge, notre condition physique, quelques soient nos performances.
Les jours se suivent sans se ressembler, alors ne soyons pas déçus de voir chacun vivre à son propre rythme, à des moments différents de la journée. Nous sommes tous "uniques" dans un "même groupe", soudés par l’envie de passer de bons moments à nous apprécier mutuellement. Acceptons qu’il y ait des instants ou des périodes où nous sommes moins en forme et surtout ne pas se décourager. Acceptons que certains aient envie de se faire plaisir sans pour autant renier ce qui fait notre force : l’AMITIE.
Et surtout ne pas céder à la facilité qui serait d’être déçu, de se sentir blessé, abandonné, et de tout balancer en envoyant les belles pompes encore flambant neuves au fond du garage.
.................…… "bloc de béton" ….
Pour ceux qui seraient tentés de croire que les années seront un frein à notre épanouissement, coup de blues à l’appui : certainement pas !!
…le moral est en nous, soutenu par les amis du groupe, et quand tous ensemble on hurle "" ..C.S. ...on est un bloc de béton "" malgré toutes nos différences, nos entraînements décalés . Et au diable les années !! Une année de plus, peu importe. Un beau jour "le chrono" semble ralentir ?!
...et alors !!
...se dire que les années qui défilent n’ont aucune prise sur la réalisation sportive et personnelle; juste l’envie de vivre, libre, et pourvu que la foi soit intacte.
La passion peut se vivre à tout moment, et les années ne comptent pas pour tous ceux qui courent pour le plaisir. S’étonner toujours et encore, sans jamais sentir que l’on vieilli. Etre persuadé que le meilleur reste toujours à venir, se dire sans honte et surtout sans frustration qu’à un moment donné, le chrono, on peut le mettre au placard, même si d’autres ne sauraient s’en séparer.
La convivialité au sein d’un groupe n’a pas de prix. Et ce qui vaut pour la course à pied est valable pour le vélo, la natation, les sorties en raquettes, les soirées de délire à 20 ou 40 pour un anniversaire ou une galette des rois, les p’tits déj. ou un simple pot à 3 ou 4 avant le déjeuner du dimanche.
Jouissons des instants que nous vivons, même si les rêves des uns ne correspondent pas toujours aux envies simples des autres, même si les envies de lever le pied de certains ne comblent plus la rage de vaincre des autres.
................….entre sagesse et folie…..
L’essentiel est dans le cœur de chacun d’entre nous, relié aux autres par ce fil d’Ariane invisible qui nous a toujours guidé durant ces dernières années : la sincérité, la simplicité, l’envie de vivre sa passion et si possible ensemble, tout en gardant des moments privilégiés pour soi.
Toujours ensemble, …non ! Pas réaliste, et la liberté de chacun n’aurait aucune chance de s’épanouir. Mais continuons à toujours regarder dans la même direction…
"C.S." n’aura pas l’âge de ses artères !
……"C.S." aura l’âge que nous voudrons bien lui donner. Avec ce subtil mélange de sagesse et de folie, entre les exploits des uns, et les sages ballades des autres, l’essentiel étant, aussi, les retrouvailles chaleureuses entre deux courses, à défaut d’avoir tous couru dans le même moule,
…..c’est ça aussi notre force, et je sais que bon nombre nous l’envie !! (…si, si !! )
On est une bande de jeunes,
……..on s’éclate, on s’accroche,
…..........et surtout on y croit !
LePat
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