Même avis que Namtar. A l'identique de l'alpinisme et l'escalade, la cotation c'est un moyen de prévention et un outil pédagogique. Ça limite les risques de se trouver coincer dans une situation au-delà de ses capacités physiques, techniques ou mentales. Ça permet de situer son propre niveau et de définir ses envies.
Cedric09 a écrit:D'ailleurs en faisant 2 ou 3 recherches rapides, on pouvait vite se rendre compte de la difficulté de l'épreuve.
Pas besoin d'une cotation, on trouve les infos que l'on veut si on s'en donne un peu la peine.
Justement non ! Les appréciations des auteurs (de textes) ou des sportifs sont subjectives. Les mots « technique » ou « facile » n'ont pas la même signification pour tous. C'est là, l'aspect fondamental d'une cotation : créer un vocabulaire avec un sens identique pour tous.
Pour un champion ou un novice, une course d'alpinisme « peu difficile » c'est pas subjectif : car c'est le terme de la cotation (PD) avec des difficultés comparables à travers le monde. A l'identique d'une cotation 5a pour une voie rocheuse. Avec l'utilisation de cette expression codifiée, le pratiquant peut situer/comparer clairement le niveau d'exigence. En disant « peu difficile » il n'exprime pas son aisance personnelle dans ce terrain.
Suffit de lire Kikourou (ou écouter les compétiteurs d'un trail) pour comprendre qu'un passage « technique » ou « très technique » ne signifie vraiment pas la même chose selon les interlocuteurs. Pour certains ce sera la monotrace avec des galets/racines pour d'autres le chaos rocheux où faut grimper avec les mains ou le passage de 4 avec cordes fixes. La descente technique sera une piste de gravier à 10% pour certains, pour d'autres le pierrier infâme à 30%. Les mêmes mots, pas les mêmes difficultés, pas le même sens. Donc impossible de se comprendre, de comparer, d'évaluer avant d'y être.
De même le terrain « technique/difficile » n'aura pas la même signification entre une course affiliée au circuit "course montagne", TTN, skyrunning, trail de Provence, trail du Poitou, etc. Toujours le méli-mélo d'appréciation des difficultés.
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Ensuite y'a une tendance du trail vers le technique et l'alpin. Peut-être à cause des icônes du sport en Europe (UTMB, KJ) et le traitement par les médias.
Moi j'vois ça comme des styles différents de pratique. Je comprends pas ce qui autorise à critiquer les amateurs de ces pratiques (extrêmes) ou considérer qu'elles seraient supérieures ou inférieurs à d'autres (surtout par des gens qui y connaissent rien, hein!). Si les trails de campagne se définissaient dans le rapport à la nature (style USA) plutôt que comme une imitation pâle et complexée de l'UTMB, ça irait peut-être mieux.