Caracole a écrit:(...)Le paysage pastoral c'est très joli sur une carte postale, mais c'est désastreux pour l'équilibre écologique. Comme toutes ces vaches en Normandie.
Effectivement vu comme ça, le problème parait moins sérieux et franchement plus drôle
Twi a écrit:Tirer une dizaine de loups par an permet d'acheter temporairement un peu de calme dans les campagnes en offrant un défouloir et de ne pas poser les vrais problèmes (...)
Ok, posons les vrais problèmes
Twi a écrit:Si les loups sont revenus après avoir été éradiqués du pays pendant des dizaines d'années, ils reviendront encore.
Le fait est que, du point de vue de qui vit réellement au contact avec la nature et avec les loups en question (voir samontetro pour le développement), les loups ne sont pas revenus "tout seuls".
Du coup, la démarche proposée ensuite, celle de mettre l'intelligence collective au service d'une solution et une cohabitation se heurte à certaines, comment dire...
crispations?
Twi a écrit:2- mettre notre intelligence collective au service d'une solution qui permette une cohabitation acceptable pour tous.
Sur la question du loup, si on connait un tout petit peu la question, on a quand même la sensation que "l'intelligence collective" n'a pas été souvent présente.
Et si on ne connait pas la question on pourrait la résumer en disant que le loup en France est vu par l'opinion publique au sens large au travers de 2 mythes : le premier est qu'il serait revenu naturellement en France, le deuxième est qu'il existe d'autres pays plus intelligents où la coexistence pacifique est un fait avéré. Ces deux mythes sont fortement remis en cause par ceux qui rencontrent des problèmes avec le loup.
Et toute la gestion du loup est pleine de non-dits, mensonges, fausses solutions, etc. une des dimensions du problème est certainement liée à cette cette ambiguïté de fond.
Personnellement, j'habite sur le chemin de passage du mythe, de ce beau loup des Abruzzes qui re-colonise l'Apennin puis la France... ici, le long de l'Apennin, on considère qu'il y a eu une tentative de ré-introduction qui a avorté dans les années 70 car il y avait encore des bergers en montagne et que la deuxième ré-introduction a été fructueuse car les élevages étaient descendus dans les vallées. Et là, on touche du doigt le deuxième mythe, celui de la coexistence en-dehors de la France. Une tentative ratée car bergers présents et contraires, une tentative réussie mais aucune cohabitation sereine par contre car les associations professionnelles, voire les administration régionales, sont en totale dys-harmonie avec le loup.
Que le loup et les bergers cohabitent tranquillement ailleurs qu'en France, c'est un mythe. En tout cas je peux certifier qu'il y a
en Italie une forte mobilisation contre le loup, mais bien évidemment pas de la part d'une opinion publique citadine italienne qui voit dans la nature un lieu de récréation.
En France les éleveurs et les bergers se sont auto-financés des analyses génétiques sur le loup qui démontrent que premièrement les analyses officielles mentent et deuxièmement certains
des loups réels, pas mythiques,
ont forcément été ré-introduits, car les gènes trouvés n'offrent que cette explication (gènes non italiens).
Du coup la fameuse intelligence collective ne doit pas uniquement arriver à une cohabitation pacifique mais "faire comprendre" aux z-obtus bergers
pourquoi 'ON' leur a mis un loup dans leur bergerie.
Tous les beaux discours sur l'intelligence et les bonnes méthodes de cohabitation survolent sur ces détails qui sont pourtant fondamentaux (
le comment du retour et l'absence de cas réels de cohabitation qui fonctionnent 'bien'), c'est sans doute ce qui pousse les bergers à répondre que "s'ils avaient voulu survoler ils se seraient faits drones", plutôt que d'entreprendre de joyeux discours sur l'utilisation des patous avec des experts en chat d'appartement.
samontetro a écrit:Je fréquente les gens qui vivent de la montagne (et y habitent) tous les jours et la plupart ont une conscience environnementale bien supérieure à la moyenne des pratiquants de sport outdoor, parfois un peu trop "consommateurs", parce que c'est juste préserver leur moyen de subsistance sur le long terme.
Il faut arrêter de prétendre que
tous les gens qui vivent au contact de la nature tous les jours n'en ont aucune conscience-connaissance-respect, etc.
Quand on parle de bergers, d'éleveurs de moutons, de gens qui pratiquent l'agriculture sur les alpages, etc. mais vous pensez sincèrement que ces gens là soient tous comme vous les voyez : qu'ils correspondent forcément à tous vos stéréotypes? Que ce soit plutôt leur mode de vie que le votre qui soit à questionner?
Comme dans tous les groupes humains, catégories socio-professionnelles, il y aura des gens biens et d'autres moins, mais quant à la connaissance/conscience environnementale je penserais comme samontetro : elle existe... et pourrait parfois être plus ancrée dans la réalité que celle d'un grand nombre de citadins.
Ainsi, le pastoralisme, bien évidemment ce n'est pas désastreux pour l'équilibre écologique, et la présence du loup, même si c'est un animal magnifique, n'est en rien le symptôme d'un équilibre écologique. Il ne faut pas toujours tout mélanger
Par contre, si on veut parler de cohabitation et d'intelligence collective, et bien twi, dès que tu passes près d'un troupeau de moutons dans les zones du loup, arrête-toi, parle un peu : met ton intelligence à leur service et surtout, cohabite! Ces indiens-là parlent français, c'est pratique, on peut leur parler : on n'a pas besoin de les traiter comme les aborigènes de Tasmanie, ils peuvent aussi être des interlocuteurs.