Re: impact du coronavirus sur le sport...mais pas que.
Publié: 27 Mars 2020, 23:13
C'est ma première participation à ce forum, suivi pourtant depuis des années et où je compte pas mal de connaissances runners. Ce qui se dit ici est vraiment intéressant, non seulement sur le fond mais aussi dans la qualité et la bienveillance du débat. Ca devient rare - ça devient précieux.
Je suis très proche de ce que pense Valdes mais je n'analyse de manière différente. A mon sens, la question n'est pas tant de savoir si ce confinement traumatisant va sauver des vies, mais si tout peut se justifier pour sauver des vies. Je m'explique. Nous allons tous mourir, nous allons tous mourir et ceux qui sont les plus fragiles mourront avant nous. Les virus, maladies, accidents ne peuvent pas être évités, la technologie, le nombre de place en hôpitaux ne suffiront jamais. C'est ainsi, l'homme est mortel. C'est grave ? Non, sans doute très triste, mais pas grave.
Deux choses me paraissent plus graves. D'abord, que l'on accepte une mort solitaire. C'est à mon sens une angoisse terrible et inhumaine : mourir seul. Quand j'entends qu'on va confiner des personnes âgées en maison de retraite, quand j'entends des malades empêchés d'embrasser leur famille une dernière fois ou quand j'écoute, à distance, ma voisine de 85 ans pleurer de ne plus pouvoir voir son fils et ses petits-enfants, je me dis qu'on est allé trop loin. Il y a des choses plus importantes que la survie, peut-être vaut-il mieux accepter, par humanité, d'avoir plus de morts entourés et choyés que d'avoir des milliers (millions ?) de personnes en souffrance d'être seule.
L'autre aspect, qui rejoint plus directement ce que disant Valdes, est la perte de nos libertés. C'est une affaire sérieuse et qui repose encore une fois la question de la supériorité de la vie sur tout le reste. Peut-on, avec l'argument infranchissable de la préservation de la vie, empêcher des milliards de personnes de bouger comme ils le souhaitent ? Nous sommes dans ce que Foucault décrivait comme la biopolitique du pouvoir, ce moment où l'autorité publique s'arroge, dans une toute-puissance intolérable, de droit de nous enfermer pour sauver nos vies. Que les consignes soient passées pour éviter la propagation, c'est nécessaire. Que les flics verbalisent celui qui fait le tour du pâté de maison sans ce foutu papier, c'est insupportable. C'est grave. Une société où tout le monde est maintenu en vie sans liberté, cela existe ailleurs. C'est une prison. L'argument consistant à dire que les consignes ne serait pas respectées sans coercition ne tient pas. S'il faut de la coercition à cette échelle, c'est que les consignes ne sont pas faites pour être respectées de cette façon.
Je suis très proche de ce que pense Valdes mais je n'analyse de manière différente. A mon sens, la question n'est pas tant de savoir si ce confinement traumatisant va sauver des vies, mais si tout peut se justifier pour sauver des vies. Je m'explique. Nous allons tous mourir, nous allons tous mourir et ceux qui sont les plus fragiles mourront avant nous. Les virus, maladies, accidents ne peuvent pas être évités, la technologie, le nombre de place en hôpitaux ne suffiront jamais. C'est ainsi, l'homme est mortel. C'est grave ? Non, sans doute très triste, mais pas grave.
Deux choses me paraissent plus graves. D'abord, que l'on accepte une mort solitaire. C'est à mon sens une angoisse terrible et inhumaine : mourir seul. Quand j'entends qu'on va confiner des personnes âgées en maison de retraite, quand j'entends des malades empêchés d'embrasser leur famille une dernière fois ou quand j'écoute, à distance, ma voisine de 85 ans pleurer de ne plus pouvoir voir son fils et ses petits-enfants, je me dis qu'on est allé trop loin. Il y a des choses plus importantes que la survie, peut-être vaut-il mieux accepter, par humanité, d'avoir plus de morts entourés et choyés que d'avoir des milliers (millions ?) de personnes en souffrance d'être seule.
L'autre aspect, qui rejoint plus directement ce que disant Valdes, est la perte de nos libertés. C'est une affaire sérieuse et qui repose encore une fois la question de la supériorité de la vie sur tout le reste. Peut-on, avec l'argument infranchissable de la préservation de la vie, empêcher des milliards de personnes de bouger comme ils le souhaitent ? Nous sommes dans ce que Foucault décrivait comme la biopolitique du pouvoir, ce moment où l'autorité publique s'arroge, dans une toute-puissance intolérable, de droit de nous enfermer pour sauver nos vies. Que les consignes soient passées pour éviter la propagation, c'est nécessaire. Que les flics verbalisent celui qui fait le tour du pâté de maison sans ce foutu papier, c'est insupportable. C'est grave. Une société où tout le monde est maintenu en vie sans liberté, cela existe ailleurs. C'est une prison. L'argument consistant à dire que les consignes ne serait pas respectées sans coercition ne tient pas. S'il faut de la coercition à cette échelle, c'est que les consignes ne sont pas faites pour être respectées de cette façon.