Récit de la course : Grand Raid 73 - L'Ultra des Bauges 2025, par Gilles45

L'auteur : Gilles45

La course : Grand Raid 73 - L'Ultra des Bauges

Date : 23/5/2025

Lieu : Cruet (Savoie)

Affichage : 258 vues

Distance : 110km

Objectif : Pas d'objectif

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Pour une première sur le 110

Voici un récit qui va me permettre de me replonger avec beaucoup de plaisir dans cette course.

Je commence à avoir une belle histoire à Cruet, course découverte en 2016, lors de mes tout début en trail. Je n’ai pas pu revenir tous les ans, mais je possède déjà 4 opinels du 73 à la maison. A chaque fois ce fut une belle expérience. Cette organisation me convient parfaitement

Donc…lorsque je vois que l’orga nous prépare un 110 bien velu, il n’est pas question de laisser passer « l’occasion d’en être » pour la première.

En plus il y aura plein de Kikous !

Initialement cette course doit me permettre de préparer le GRP160 du mois d’aout, mais dès que je découvre le parcours, je me rends vite compte qu’il va s’agir d’un objectif en soi.

Ce n’est d’ailleurs pas de nature à me rassurer car en ce début d’année, je n’ai pris qu’un dossard (le 77 km du Vulcain en mars…course très roulante) et je ne dépasse pas les 12.000 m de D+ depuis le début de l’année.

Bref, c’est léger de chez léger mais il n’y a pas de bobo donc ça se tente !

Le départ étant fixé à 23h, je prends donc la route d’Orléans le même jour vers 8h avec pour objectif de rouler cool et d’arriver sur site vers 15h. je prends le temps de poser la tente dans le champ mis à disposition à moins de 100m du départ. C’est top, au final, nous ne serons que 6 à 7 tentes grand maximum.

NB hors sujet : Cruet se construit beaucoup car la grande pelouse disponible l’an passé est désormais un lotissement.

Je file au retrait des dossards où l’on me donne ma balise GPS, une grande première pour moi (nous verrons plus tard que cette dernière a eu son importance). Equipé de ma casquette rouge Kikourou, je suis rapidement repéré par Madame Bubulle, qui me remet mon t-shirt de participant. Toujours aussi souriante et dévouée, j’aurai le plaisir de la retrouver aux Abrets dans un rôle de photo reporter.

Je croise Bubulle quelques instants avec qui je discute un moment avec qu’il ne soit à nouveau sollicité par l’organisation.

D’ailleurs ses précédentes indications de baliseur m’auront beaucoup aidées pendant la course.

Il doit être 16h30/17h, je vais donc profiter tranquillement de la fin d’après-midi pour rester allongé, réussir à faire une petite sieste, manger ma salade de pâtes et m’équiper tranquillement. Tout le monde n’apprécie pas un départ tardif, j’avoue que de mon côté je préfère cela à un lever à 4 heures du matin.

Vue d’ici j’ai l’air cool, mais rarement une course m’a autant angoissé que cet ultra des Bauges. Pour la première fois – et sans prétention aucune – je sens qu’au moindre coup de mou je peux être concerné par les barrières horaires.

Symbole de mon appréhension : cette fois je ne pars pas avec seulement 2 flasques de 500ml, j’y ajoute une poche d’1l… je pars donc avec 2L. In fine, je n’aurais pas touché à la poche (car il faisait frais), mais pas de regret, cela m’a rassuré d’avoir ce réservoir de secours.

Je n’ai donc qu’un seul plan de course : « arriver relativement frais à Aillons-Le -jeune sans pour autant avoir été trop lent » …un équilibre pas facile à trouver.

30 minutes avant le départ, je suis équipé et je me décide à m’imprégner de l’ambiance dans la salle des fêtes. Je suis repéré par JuCB qui m’invite à rejoindre le groupe de Kikous que je rencontre presque tous pour la première fois (sauf Jano que j’avais croisé sur l’EB 2017). Bref, très sympa de rencontrer Jano, JuCB, TortueTrelod, Chirov, Thomas74…et j’en oublie. Autour de la table des multiples finisher de l’EB des TOR (Géants et Glaciers)…bref, je ne fais pas le malin…

Un moment de rencontre sympa qui permet de moins stresser que lorsque l’on reste seul. 

Le départ et la nuit : ouh là ça s’engage mal (Pic de la Sauge…je te hais)

Sur la ligne de départ c’est impressionnant ce…vide. Nous sommes en tout petit comité. Je suis juste derrière les premiers et…juste devant les derniers. C’est à ce moment que je me dis qu’il va y avoir pas mal de moment de solitude vue la faible densité du peloton (pas tant que ça en fait).

Le départ est donné avec comme prévu un grand détour par les vignes pour étirer un peu le faible peloton. Dès le début de la montée je me mets dans ma bulle car les sensations ne sont pas folles : j’ai la nausée alors que cela ne m’arrive quasiment jamais, je suis sans trop de punch et je somnole. 

Je me dis que cela doit être en lien avec l’heure de départ, pour autant, je n’avais pas vécu cela lors de l’Ultra de Corse qui part également à 23h.

Avec le recul d’après course, je constate au contraire que je suis parti beaucoup trop vite pour mon niveau : être 22ème au Chalet du Mont et Roche du Guet, c’est beaucoup trop ambitieux pour moi.

La partie suivante vers la croix de Cormery je la connais car…elle me tétanise. Je ne suis pas du tout à l’aise sur les espèces de lapiaz hyper glissants et en devers. 

Note matos : Avant le départ j’avais le choix entre : des chaussures Evadict neuves ou une vielle paire avec peu de crampons. J’ai joué le confort en optant pour la seconde option et cela me fait cogiter « putain…je vais glisser toute la course ».

Bref, cette partie de transition n’est pas simple d’autant que je somnole. Alors je joue la sécurité avant de retrouver quelques sensations dans la descente relativement ludique vers la Thuile (je suis toujours 23ème)

Je suis chargé en eau, pas besoin de m’arrêter au robinet.

Et…vogue la galère. La montée au Pic de la Sauge me fait mal à chaque fois. Dès les premières pentes j’ai la nausée (une compote n’est pas passée), je n’ai pas de force, je somnole, je suis étourdi. Incroyable mais vrai, je suis déjà en train de me dire que je ne vais jamais réussir à aller au bout.

Point culminant le la crise…après avoir été doublé par 3 ou 4 coureurs…je vois désormais passer un wagon de 10 coureurs d’un coup et je ne parviens pas à prendre la roue.

Comme je l’ai déjà évoqué dans des récits précédents, on ne voit pas le bout de cette montée. Arrivé sous les falaises, il reste encore beaucoup à grimper.

Heureusement le sommet me donne un peu d’air au propre comme au figuré…je respire mieux. En revanche, cette montée déjà bien humide me laisse à penser que le parcours ne va finalement pas être beaucoup plus sec que celui de l’édition 2024 ! en somme tout m’agace, je suis dans le mal, « je serai tellement mieux au lit ! »

Bref, je me dis que je vais serrer les dents toute la nuit : un pied devant l’autre, manger, boire, rester dans la bulle, essayer de chasser les mauvaises pensées.

La montée vers la Galop’ se fait donc sur un rythme assez lent, néanmoins j’arrive assez vite au sommet (paradoxal).

Je garde un souvenir assez précis de ce qui m’attends et je me doute que la descente va être très glissante.

Ce fut le cas : je fais très attention dans la pente herbeuse puis dans le single qui bifurque vers la droite et nous amène vers le col de la Verne.

C’est à ce moment que je rattrape un « marcheur » qui a des envies d’abandon : Il sera reboosté par notre ami Philippe-GXXX qui ne va pas le lâcher pour le remettre en selle. Je salue rapidement Philippe que je ne tente pas de suivre sur cette partie pour ne pas me griller.

Après 26km, le premier ravito est le bienvenu. J’ai perdu 17 place sur cette section (j’ai donc été doublé par plus de 10% des coureurs)…bref, pas ouf cette première partie de nuit.

Le solide me fait beaucoup de bien et je vais garder se régime pour le reste de la course : soupe au vermicelle, fromage, tucs et un vers de coca pour apporter un peu de sucre.

Je suis heureux de voir que je peux recommencer à manger et que la nausée passe.

Je n’ai plus trop de souvenir de la montée au col de la Verne si ce n’est : c’est régulier, jamais vraiment trop raide, idéal pour digérer. Je suis dans la roue d’un autre coureur dont le rythme me va bien. Je reste en mode économie d’énergie, toujours aussi stressé par ce qui m’attend.

D’ailleurs il est surprenant ce col…dans mon souvenir je ne sais pas à quel moment je me suis retrouvé en haut : je sais juste que j’étais en train de monter en sous-bois…avant de commencer à redescendre.

Ce n’est pas encore la grande forme, mais je positive en me disant : « allez, deux ascensions de faites, il en reste 4 grosses ».

C’est dans la descente du col et vers le chemin de second ravito que le jour commence à se lever. J’ai attendu ce moment avec impatience car je savais qu’il allait coïncider avec un regain d’énergie.

En effet, je suis déjà beaucoup mieux en arrivant au ravito des Mermets à 6h30 du matin.

C’est en discutant avec les bénévoles que je me rends compte qu’il fait froid (4 ou 5 degrés) alors que depuis le début de course je suis très bien en T-shirt + manchons + gilet sans manche. Ils sont en doudoune.

Je reprends mon régime habituel et je sens que l’énergie remonte.

Le plaisir commencera vraiment dans la zone d’accès au Margeriaz. En effet, je me rends compte que je retrouve des jambes sur le kilomètre de route que je parviens à prendre à bonne vitesse.

Je garde un très beau souvenir de cette montée…bon, c’est sûr il ne faut pas trop regarder sur sa droite car les falaises sont encore très hautes et très impressionnantes. Il est difficile de repérer le Golet, je n’arrive pas à visualiser par où « l’on sort ».

En tout cas j’adore la partie finale de cette accession dans la caillasse et la vue commence à être top.

A l’approche du Golet c’est impressionnant mais les bénévoles sont là pour nous rassurer. Rien de bien sorcier, surtout depuis l’installation d’un nouvel escalier plus « Safe » que l’ancienne échelle (dixit un local).

L’arrivée sur les crêtes est juste magnifique.

La descente vers les Aillons se fera sur un bon rythme ; une descente en 3 temps : en longeant les crêtes, puis sur piste de ski, puis en sentier.

Je prends un gros kiff à courir non-stop, notamment sur la partie single ou je saute de pierres blanches en pierres blanches…c’est sec et ça ne glisse pas.

Je suis surpris d’arriver assez vite au-dessus des aillons que j’atteins somme toute assez frais, il est 9h pile !

Je considère ce ravito comme une base de vie. Donc, j’enlève mon sac, je change de t-shirt, de chaussettes, je nok mes pieds et je prends le temps de bien m’alimenter. Il va désormais faire chaud, donc j’opte pour le simple T-shirt avec les manchons repliés sur les poignets au cas où.

Je repars avec le moral. J’apprends à cet endroit que la montée vers la partie sommitale du Colombier est shuntée. Sur le moment ça m’agace un peu…j’aurais déjà changé d’avis une heure plus tard. 

En repartant dans les rues des Aillons, je suis doublé par un nouveau kikou bien sympa : A6T, qui partira un peu devant le temps que je digère tout ce que je viens d’ingurgiter. Nous nous recroiserons à plusieurs moments de la course.

Je commence désormais à bien connaître cette montée. Le début est assez raide mais devient très vite chiant avec des espèces de devers dont je n’arrive même pas à savoir s’ils montent où s’ils descendent. Bref c’est du « mal-plat » …on court ou pas ??

En revanche, dès que l’on arrive sur l’alpage c’est superbe. Je suis calé dans les pas de deux coureurs qui avancent à un bon rythme et je profite de l’accès au col de la Cochette par un grand virage a droite qui permet de voir plus bas…personne derrière, il y a beaucoup d’écart entre les coureurs.

Je suis assez content de voir que la montée ne m’a pas trop entamée physiquement, le moral est bon, les jambes aussi. Je cours une bonne partie de la descente vers les chalets de la Fullie avant de bifurquer vers Ecole.

Je ne sais pas pourquoi, mais j’avais en tête - depuis l’étude du profil de course - que cette partie serait très roulante et facile. Que nenni…le chemin est finalement assez chiant et sans grand intérêt.

Cette descente offre en revanche une vue incroyable, impressionnante sur la dent d’Arclusaz à droite…vue d’ici c’est haut, mais c’est haut…autant détourner le regard et penser à autre chose !!

Je me souviens de ce que j’ai pensé à ce moment : « elle est menaçante cette montagne »…

C’est dans cette partie que je croise Jeremy (qui n’est pas un kikou) avec qui je vais faire l’élastique jusqu’à l’arrivée.

Le ravito me fait du bien, mais je prends un petit coup au moral : « attention, pas de ravito ni de point d’eau à Epernay…le prochain solide est au Mont Pelat soit à 28 bornes ».

Jeremy en profite pour demander à un bénévole de lui emballer un peu de fromage et tucs pour la route car il est saturé du sucré.

De mon côté j’ai encore beaucoup à manger mais lorsque l’on m’indique 6h à 7h de route pour le Mont Pelat je cogite un peu.

Alors là franchement cette montée fut interminable et je me mélange dans toutes les indications données par Bubulle et Arclusaz. Je me souviens avoir entendu parler de chemin forestier…mais j’en ai croisé ou emprunté plusieurs…fausse joie ce n’est pas le bon.

En revanche c’est beau : le torrent que l’on longe est magnifique, agité et prêterait facilement au bucolisme. Je me serai bien posé ici en famille.

Mais c’est long…je vous l’ai déjà dit ? interminable quand…enfin…on débouche sur l’alpage.

Alors là, c’est plein les yeux. Rien que ça, ça vaut le déplacement.

Je me souviens qu’Arclu avait dit : « arrivés sur l’alpage, essayez de trouver la croix qui vous nargue sur votre droite ». Je l’ai trouvé direct : « j’y vais mais j’ai peur » !

Je kiffe ce moment, le cadre est magnifique, l’alpage sur le versant Est par rapport à la dent (me semble-t-il) est superbe.

Jérémy me demande quand est le point d’eau juste au moment où j’aperçois : « Chalet des Arbets 1,4 kilomètres). Ça approche.

Cette piste fait du bien, une montée douce, je dirai presque peinard mais sans oublier pour autant ce qui nous attend si on a le malheur de regarder à droite.

Au chalet je suis repéré par madame Bubulle qui prend quelques photos puis accueilli par Arclusaz/Laurent le maître des lieux accompagnés de Lavaredo.

Un moment trop sympa et avec en bonus…du coca…oui oui messiers-dames…pile poil ce qu’il me fallait pour me rebooster au-delà de la découverte des Kikous.

Arclu me demande où est Philippe, si j’ai aperçu Jano et m’apprend que JuCB est passé il y a 3 heures mais était un peu dans le mal. 

Il est temps de repartir, Lavaredo me dit : « je mets 40 minutes pour aller au sommet, avec la fatigue, il faut compter 50 ».

Jérémy et moi en mettrons 42.

La montée à la dent…que dire. Bon, le gros avantage, on va droit dans la pente, donc pas de chichi de grands lacets ou de mini phases de descente. Donc c’est raide certes, mais on prend vite de l’altitude.

C’est une montée finale de 400 D+ en deux parties : d’abord directement dans la pente herbeuse…ce n’est pas compliqué c’est tout droit. Puis dans les cailloux.

Pour cette seconde partie, j’ai pris la décision de ranger les bâtons. Il faut assez régulièrement mettre les mains et j’ai le sentiment que ça me sécurise.

J’évite de trop lever la tête mais je constate que finalement la croix se rapproche.

J’arrive bien essoufflé en haut et… sacrilège…je n’irai même pas jusqu’à la croix.

Toute mon admiration aux personnes qui assurent la sécurité en haut. J’avoue avoir été très content de les voir à ce moment afin qu’ils me donnent quelques consignes pour la descente.

A ce stade je suis 35ème.

 

Bon…cette descente je vais être franc, je ne l’ai pas apprécié. Je m’accroche à la main courante qui a été installée mais je n’arrive pas à me lâcher. Je descends régulièrement sur les fesses. Je croise plusieurs randonneurs qui me disent gentiment : « ne te stresse pas, prends ton temps, il faut arriver en bas sans blessure ».

Bref, je galère et c’est avec soulagement que je retrouve finalement des singles un peu plus classiques.

A ce stade de la course, je fais une rencontre sympa : un couple de trailer (qui ne sont pas sur la course mais s’entraînent pour le haut-Giffre). Ils me disent : « allez on court derrière toi et on fait la discussion ça va te faire passer le temps ».

C’était trop bien, je n’ai pas vu passer la descente. En revanche…j’ai sans doute un peu trop tapé dans la réserve, nous le verrons plus tard.

Ils bifurquent vers Saint Pierre d’Albigny (je crois) et de mon côté je rattrape Jérémy.

Le chemin vers Epernay permet d’avoir une très jolie vue sur le Mont Pelat, prochain objectif. 

La fin de descente : pire que ce que j’avais lu dans le récit du Bubulle…le chemin est complètement ravagé par les engins forestiers…que de la gadoue et impossible de l’éviter.

Note : comment une société peut-elle laisser un chemin dans cet état sans aucune sanction ou obligation de remise en état !

Dans Epernay, nous sommes encouragés par des habitants sympathiques. Je positive en me disant qu’il ne reste plus qu’une grosse difficulté à monter les 800D+ avant les frites.

Mais…après la difficile nuit, voici le second gros coup de bambou de la journée. 10 minutes après le début de la montée, je suis littéralement planté dans la pente. Je laisse partir Jérémy qui me dit : « si tu as encore à manger…mange tout ».

L’estomac n’a pas envie mais je me pose sur une pierre et je suis son conseil. Je reste 5 minutes la tête dans les mains pour me remobiliser et me bombarder de messages positifs :

« Ton objectif était juste de finir la course…même en marchant tu es large avec les barrières, ne pense pas au classement ».

Je me remets en selle et repars tranquillement, je suis seul…personne auprès de qui geindre !

Heureusement, arrivé à mi-montée, je me rends compte que nous retrouvons le sentier du 73. Je connais donc le chemin et qui plus est, nous sommes sortis de la foret…il y a de l’air.

Dès la jonction, je prends la roue de deux coureurs du 73.

Visuellement, le sommet du mont semble loin alors je baisse la tête. C’est donc une bonne surprise de voir qu’au sortir d’un sous-bois, il ne me reste plus que la pente herbeuse finale à gravir.

Ouf, j’y suis. Je n’ai pas envie de manger les spécialités locales (frites, diots…) par contre j’y vais de bon cœur sur le fromage et le coca.

Je connais désormais la fin de parcours, et comme je suis dans le dur, je me cale sur la stratégie suivante en deux temps :

1/ Jusqu’à Marocaz, tu marches, tu récupères, tu gères

2/ de Marocaz à l’arrivée tu tentes de remettre du rythme.

Au départ du Pelat, un concurrent me dit : « attention sur cette section, il y a une montée de 300D+ » …là je doute car je ne me souviens absolument pas de cela. Donc je reste très prudent et continue de suivre les 2 coureurs du 73. Il y a certes quelques coups de cul, mais rien de bien méchant. 

Par contre cette zone est fidèle à sa réputation…que de boue…que de boue. L’avantage c’est qu’a ce stade de la course je n’en ai plus rien à faire et je trouve cela moins « abrasif » pour les pieds qu’un terrain sec et caillouteux.

La bonne nouvelle : je reconnais la descente et je me dis que nous approchons. Je décide donc de courir et…miracle…ça part tout seul, je fais les deux derniers kilomètres sur un très bon rythme.

Ayant mal étudié le parcours, je ne voulais pas m’arrêter au ravito : « il ne reste plus que 4km »…or une bénévole me dit…non…c’est un peu plus de 7km. Ah ok…bon coca et fromage alors.

Néanmoins je connais la suite : un coup de cul raide mais très court, un kilomètre de faux-plat montant, le concept de la descente qui remonte souvent, une vraie descente en single puis un accès très roulant jusqu’à l’arrivée.

Sur cette section, je vais vite, je rattrape puis passe Jérémy qui m’avait lâché après Epernay, et je double une bonne dizaine de coureurs du 73.

Je mettrais à peine une heure pour rallier l’arrivée. C’est cool de finir sur un bon rythme.

Juste un petit stress à l’arrivée : la bénévole me dit : « Je ne vous ai pas dans la liste, vous n’êtes pas allé à l’Arclusaz ? »…heu…heureusement le chronométreur prend et checke ma balise GPS…ouf, tout est en ordre. A ce moment je suis salué par Bubulle et madame, mais pris par le stress, j’oublie d’aller les voir.

Je termine la course en 21h49, fatigué bien sûr mais sans excès.

Je profite de la douche (presque chaude…le bonheur), le repas, la bière et direction la tente.

Je dors comme un bébé de 22h à 4h avant de reprendre la route.

C’était top. Je vais sans doute oublier plein de monde mais :

-          Merci à toute l’organisation et aux bénévoles

-          Merci à Arclusaz pour son point de ravito si salvateur

-          Merci à tous les kikous rencontrés ainsi qu’à Bubulle, JuCB et Tortuetrelod dont les récit du Off de préparation ou du balisage m’ont bien aidé pour visualiser le parcours

4 commentaires

Commentaire de Arclusaz posté le 26-05-2025 à 17:12:24

Gilles d'Orléans est un vrai bauju !!!!! bravo, c'est très fort d'arriver à faire cette course avec 12 000 m de D+ . Peut être que ça s'appelle l'expérience. Pour les mauvaises sensations, c'est peut être cette curieuse habitude que tu as d'ingurgiter des vers de coca moi, même quand c'est dans la tome, j'hésite à les consommer ! t'es un costaud c'est sur et un costaud avec 5 opinels de finisher, personne ne vient l'emmerder. Respect.

Commentaire de Thomas74 posté le 26-05-2025 à 18:18:51

Bravo pour ta course.

Commentaire de bubulle posté le 28-05-2025 à 09:33:29

Bauju d'adoption un jour, Bauju toujours. Bravo pour cette gestion au final quasi parfaite, malgré les passages plus difficiles. Moins de 22h sur ce parcours, c'est une sacré performance. Content de t'avoir croisé avant et après la course !

Commentaire de TortueTrélod posté le 28-05-2025 à 13:19:34

Bien joué pour le récit et surtout la course!!!

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