Récit de la course : TOR330 Tor des Géants 2025, par rodolphe79407

L'auteur : rodolphe79407

La course : TOR330 Tor des Géants

Date : 14/9/2025

Lieu : Courmayeur (Italie)

Affichage : 54 vues

Distance : 330km

Objectif : Terminer

Partager :

91 autres récits :

Tor 2025 voyage en val d’Aoste

 

Départ de Courmayeur dans la deuxième vague, arrives à l’arrache 15 minutes avant le départ on a pas le temps de cogiter et on se retrouve vite parti dans les rues de Courmayeur avec beaucoup d’encouragements.

Au moment de quitter la route, petit bouchon de quelques minutes qui permet de répondre aux messages avant se passer en mode avion. Toujours quelques coureurs/coureuses qui escaladent les côtés du sentier pour passer devant tout le monde, pas de quoi s’énerver.

Les sensations sont bonnes mais j’ai une sensation d’écœurement qui arrive petit à petit. 

On monte tranquillement au rythme des autres jusqu’au col de l’Arp ou un petit vent frais nous rappelle que l’on est à 2500m. Petite photo et on bascule dans la descente vers Youlaz et la Thuile, descente roulante que l’on fait en trottinant. 

 


Ravitaillement Baite Youlaz : dimanche 15h08

 


Arrêt express à Youlaz pour plein des flasques et grignotage, je prend un peu de saucissons et je sens rapidement l’écœurement grandir, pas glop.

On continue à descendre sur des pistes forestières et des petites routes en trottinant, je commence à sentir un échauffement à l’entrejambe, étonnant vu que j’ai mis mon caleçon Saxx anti frottement avec de la Nok, je remet une couche de nok pour limiter le problème.

Arrives à la Thuile, on pense s’arrêter au premier barnum à l’entrée de la ville, mais c’est celui de la fête de la bière… on continue donc jusqu’au ravitaillement officiel ou on retrouve nos assistants, ils nous donnent la poche à eau qu’ils ont trouvé à Courmayeur pour Pierre, et un stick à lèvres pour moi.

 


Ravitaillement La Thuile : dimanche 16h14

 


On passe rapidement dans le ravito en prenant un peu de bouillon et en grignotant et on repart rapidement en saluant nos assistants, on se revoit demain à eaux rousses.

 


Première partie assez plate pour sortir de la thuile et rejoindre la joux que l’on réalise en marche rapide, puis on attaque la montée vers Deffeyes.

Montée pas très technique mais assez raide avec quelques replats. Les sensations sont bonnes, on discute pas mal avec Pierre, le décors est magnifique. Arrivés sous le refuge, dans le dernier replat, le vent se lève et on entre dans les nuages, ça rafraîchit l’atmosphère. Au détour d’un virage on tombe sur le refuge, on s’équipe des vestes et tour de cou car ça commence à cailler, puis on fait les pleins au ravito qui est en plein air. 

 


Refuge Deffeyes : dimanche 18h52

 


J’essaie de manger mais pas grand chose ne me fait envie, je me force un peu et compte sur les pâtes de fruit et barres que j’ai emmené dans mon sac.

Je profite d’avoir un peu de réseau pour faire une visio avec la famille, mais ça inquiète un peu les enfants la montagne au crépuscule dans le brouillard et le vent, à corriger sur les prochains appels.

On met finalement les gants avant de repartir car les doigts commencent à être bien frais, puis on part sur la marche d’approche du col du Haut Pas. Rien de difficile mais il y a du vent, bien content de ma veste Cimalp bien épaisse. On monte tranquillement au col, toujours dans la masse des coureurs, en essayant de se préserver, on passe le col et on met les frontales juste après.

Descente vers le bivouac Zappelli dans un beau chaos de pierre, ça nous fait penser à belledonne, de bons souvenirs, mais on subit un peu le rythme des coureurs moins à l’aise sur ce terrain.

La descente est assez rapide et on voit bien la lumière du bivouac en bas, et surtout le serpentin lumineux qui remonte vers le col de la Crosatie.

 


Bivouac Zappelli : dimanche 20h54

 


Au bivouac, c’est la cohue, beaucoup essaie de passer devant tout le monde pour gagner 3 secondes, ça bouscule pas mal. Ça nous énerve avec Pierre donc on se met sur le côté où il y a une soupe aux légumes délicieuse et des bénévoles adorables malgré les gros cons qui leur parle mal quand ils leur parlent.

On croise Marc, un suisse avec qui on a mangé à la pasta party la veille, il est en forme mais semble aussi choqué que nous du comportement de certains.

 


On repart assez vite vers le col de la Crosatie, et ça commence par redescendre pendant quelques centaines de mètres, puis on attaque la montée qui est bien raide, sans replat jusqu’au col, ça réchauffe pas mal. 

J’ai toujours du mal à manger mais les pâtes de fruit passent et me permettent de garder le rythme. On traîne pas au col car il fait frais, on attaque la descente qui est assez pentue avec encore un peu de caillasse à la belledonne, ça chauffe les quadris mais ça va.

 


Planaval : lundi 00h32

 


On passe rapidement à planaval puis direction Valgrisenche. Pas trop de souvenirs de cette partie.

 


Valgrisenche In : lundi 01h59

 


Arrivée à la base vie, on récupère les sacs base vie, on se pose pour mettre en charge la montre et le téléphone. Ensuite je prend une assiette de pâte à la tomate et au parmesan et ça passe nickel. Bonne nouvelle pour mon estomac, je vais pouvoir manger les plats chauds sur les bases vie.

Je vais au service médical pour avoir quelque chose pour l’irritation de l’entrejambe qui est devenue bien gênante. Le responsable me donne de la crème et je vais la mettre aux toilettes, et là je ressent une brûlure hyper intense, je marche pour essayer de faire passer mais ça brûle toujours. Je prépare mon sac pour essayer de penser à autre chose mais pas moyen, je sautille au milieu des tables. Du coup je retourne voir le responsable soins pour voir s’il ne s’est pas trompé de produit, il me dit que non c’est de la bepanthene pour les fesses de bébé… je lui dit que je ne pourrais pas la garder car trop douloureux. Alors il me dit de m’allonger pour un massage le temps que la crème agisse et ensuite d’aller l’enlever et de mettre de la vaseline qu’il me donne. Soulagement quand je l’enlève.

Suite à cette parenthèse brûlure, je reprend une assiette de pâte, fini de refaire mon sac, remet tout dans le sac suiveur et repart de la base vie après 1h20 passé dans cette base vie.

 


Valgrisenche Out : lundi 03h20

 


On repart par une montée franche mais pas technique vers le refuge chalet de l’épée. J’ai toujours un peu mal à l’entrejambe mais moins qu’avant la base vie. On est en forme, on discute avec pierrot et on remonte quelques concurrents. On sort du bois peu de temps avant d’atteindre le refuge, on a sorti les vestes car il fait frais. On arrive assez rapidement au refuge, ravito en extérieur sans accès à l’intérieur, tant pis on prend un ou deux bouillon et on repart avant d’avoir froid, je demande si je peux utiliser les toilettes du refuge mais c’est non, donc ça sera pause méditation dans la nature.

 


Refuge Chalet de l’épée : lundi 05h24

 


La suite c’est le col fenêtre dont on nous a prévenu de faire attention à la descente. La montée se passe bien pas trop dure, on est au lever du jour il fait froid mais avec la montée ça se ressent pas trop. Arrivée au col avec le lever du soleil, c’est magnifique, je prend quelques photos mais on traîne pas car ça caille.

La descente est impressionnante vue du haut, énorme ente avec les lacets en travers, on voit rhemes notre dame en bas.

On fait la descente tranquille mais on double quand même des gens en galère, la pente très raide est sur 400/500 m de dénivelé avec passage avec cordes et marches métalliques, puis ça s’aplanit un peu pour finir la descente. On arrive directement dans le village avec le ravito juste à côté, on profite d’un point d’eau pour se laver les dents, ça fait un bien fou, avec le soleil qui arrive dans la vallée c’est la renaissance.

 


Rhemes note dame : lundi 08h23

 


Dans le ravito c’est un peu Bagdad, ça dort sur des bancs, il y a des déchets un peu partout, les poubelles débordent. On fait les pleins et on mange, la soupe est tiédasse, on prend du thé du coca et des gâteaux sec. On embarque des tartelettes chocolats et des cakes pour la route.

Et on repart pour l’entrelor, il fait beau la forme est là, on discute et on raconte pas mal de conneries.

On dépasse pas mal de monde dont des coureurs de la première vague, on voit des marmottes après les avoir pas mal entendues.

La dernière partie est assez raide dans les pierres, le rythme est lent mais régulier et on fait le moins de pause possible.

La fin est assez aérienne avec des marches métalliques et de mains courantes. On dépasse aussi quelques randonneurs qui nous encouragent.

Arrivés au col la vue est magnifique avec le soleil, je fais quelques photos et on s’élance dans la descente, le début est un peu raide mais après ça se calme.

On trottine la plus part du temps mais Pierre traîne un peu la patte donc on gère pour pas se mettre dans le rouge.

Il fait chaud au fur et à mesure qu’on descend la chaleur devient pesante, je commence à surchauffer mais je ne m’en pas compte.

Arrives dans la vallée, Pierre va mieux mais c’est maintenant moi qui traîne la pâte, je me sens lourd et j’ai l’impression de pas avancer.

 


Eaux Rousses : lundi 13h49

 


On finit par arriver à Eaux Rousses où nous attendent nos assistants avec de la pizza. Je suis un peu rincé, je m’assois à l’ombre et mange difficilement la pizza. Pierre est en forme et a envie de repartir assez vite, je me tâte à faire une sieste à l’ombre pour récupérer mais finalement on repart en se disant qu’on verra pour en faire une sur la route. Nos assistants nous annoncent qu’ils seront là à Cogne.

On repart en traversant une petite route et on remonte dans les bois. Je suis au ralenti, comme bridé, je n’avance plus aussi bien que depuis le départ. Je me dis que ça va être long à ce rythme là, je suis dans le creux de la vague. Pierre essaie de maintenir un rythme mais on se refait dépasser pas mal. 

On décide de se poser pour 15 minutes de sieste à l’écart du sentier, on met les vestes, les boules quies et les reveils, et je m’endors pendant 10 bonnes minutes. 

Au réveil c’est toujours pas là grande forme mais on repart, je passe un coup de fil à ma femme pour lui dire que je ne pourrais pas faire de visio ce soir, et j’en profite pour vider mon sac en lui disant que je suis rincé, que ça me saoule.

Elle me rebooste en me disant que ça va passer, que c’est comme ça à chaque course (elle a pas tort) et fini en m’encourageant à avancer jusqu’à ce que ça revienne. Ce coup de pied au cul le fait le plus grand bien et je repars avec pierre doucement au départ puis le rythme revient petit à petit.

Après ce passage à vide, ça fait plaisir de retrouver de bonnes sensations, on progresse pas mal, on voit un groupe de bouquetins dans les pierres à côté de nous, ils sont magnifiques, ils ne bougent pas lorsque l’on passe à côté d’eux.

On finit par arriver sur la montée finale aux alentours de 3000m. La ça devient sérieux, avec une belle pente dans les cailloux. On a ressorti les bêtes et les gants car il fait bien frais. On double à nouveau pas mal de concurrents, et on finit à force de patience par arriver au sommet, 3300m, la vue est dingue, on a le coucher du soleil, on resterait bien plus longtemps s’il ne faisait pas si frais.

On attaque la descente en balcon, on prend un thé chaud au niveau de la box de secours, puis on continue la descente en trottinant.

On arrive rapidement au refuge Sella où il fait bien chaud, il y a pas mal de coureurs qui demandent à dormir. 

 


Refuge Sella : lundi 20h07

 


Mais nous on a retrouvé la forme donc on mange un peu, on reprend des tartelettes et des cakes et on repart vers Cogne.

La suite est dans l’ensemble plutôt simple avec pas mal de dalles et de marches pour descendre, par contre on mange de la poussière et ça pique le nez et la gorge.

On atteint un bourg qui n’est pas Cogne, on marche pas mal sur du bitume et de l’herbe, ma frontale me lache on continue jusqu’à enfin entrer dans Cogne.

 


Cogne In : lundi 22h42

 


On récupère nos sacs jaunes et on retrouve notre assistance avec une nouvelle pizza, cette fois je me fais pas prier et je dévore la moitié en discutant par terre car certains assistants ont pris les tables en attendant leurs coureurs.

Une fois bien mangé, on laisse nos assitants rentrer se coucher et on décide de dormir 3h pour éviter d’accumuler trop de fatigue. 

On va dans le dortoir, une bénévole nous demande notre heure de réveil et nous emmène sur deux lits de camps disponibles. Je met les boules quies, la couverture et essaie de faire le vide pour m’endormir. Je commence à somnoler un peu mais je suis sans cesse réveiller par ce qui se passe autour, une frontale d’un concurrent qui refait son sac, deux concurrents qui discutent à voix haute, un autre qui tousse à presque se faire vomir…

Bref je reste allonger la 2h sans vraiment dormir et ça m’énerve, Pierre dort un peu mieux mais c’est pas le top quand même.

Je finis par me lever, prend mes affaires et file à la douche. Elle me fait un bien fou. Je file ensuite a la tente médical, j’ai un échauffement à l’arrière du pied et je me dis qu’un massage me fera pas de mal.

Les bénévoles sont adorables, elles m’installent et regardent mes pieds, elles me proposent de les strapper pour éviter les échauffements et les ampoules.

Je m’allonge et elle me recouvre d’une couverture, je me laisse aller et je m’endors comme un bébé. Je me fais réveiller pour me retourner et je me rendors 10min.

Après ce moment bien reposant, je me sens bien mieux, je vais manger des pâtes et du jambon, un peu de légumes et un bon yaourt frais. Pierre est déjà là, on fait les pleins de liquide et de bouffe et on repars direction la fenêtre de Champorcher.

 


Cogne Out : mardi 03h05

 


Le début est plat dans Cogne puis le long d’une route jusqu’à lillaz pendant quelques kilomètres. Puis ça grimpe un peu jusqu’au ravito de goilles. 

 


Goilles inferieur : mardi 04h37

 


Encore une fois des bénévoles adorables nous accueillent, avec du café fait à l’italienne et une gentillesse qui fait chaud au cœur.

On s’attarde pas trop quand même et on continue la montée, toujours dans la forêt, monotone.

Au bout d’un moment j’ai un coup de barre, je dis à Pierre qu’on fait une micro sieste. On s’arrête sur le bord du sentier on s’assoit contre le talus et on dort 5/10 minutes. Ça permet de garder les yeux ouverts pendant quelques heures, jusqu’au lever du jour.

On sort de la forêt et on voit la ligne haute tension qui passe par le col, mais qu’est ce qu’il est loin ce col, on voit la ligne monter et passer la fenêtre de champorcher mais c’est tres loin. On avance malgré tout et a force de patience on fini par arriver au pied de la montée au col, il y a le refuge Sogno mais il est fermé.

On monte le dernier raidillon qui n’est pas très dur et on arrive au col, on prend le soleil pleine face, ça fait un bien fou. Quelques photos et on attaque la descente qui est plutôt cool. Vers 2700m Pierre me demande de faire une sieste au soleil, on se cale derrière des rochers au soleil et on s’allonge 10 minutes, je somnole plus que je dors mais le soleil me chauffe bien et ça requinque.

On reprend la descente, qui passe à côté du refuge Miserin, fermé pour nous, et on prend un chemin carrossable vers Dondena. Un peu avant d’y arriver je sens une pointe au dessus du pied droit, je sais ce que c’est, le releveur qui commence à siffler. J’ai déjà eu le cas sur l’échappée belle et je sais ce que ça fait de courir des heures avec cette douleur, du coup ça me plombe un peu le moral. 

J’essaie de limiter les dégâts jusqu’au refuge, je limite les mouvements de la cheville, jusqu’à Dondena ça fonctionne.

 


Refuge Dondena : mardi 10h21

 


On s’arrête pas longtemps, même si le soleil sur la terrasse donne envie de traîner.

On repart sur un mix de chemin forestier et de sentier, c’est beau et on pourrait aller vite mais le releveur me taquine de plus en plus.

 


Chardonney : mardi 11h56

 


Arrivée à chardonnay, le releveur me fait bien sentir qu’il n’est pas content, je vais voir le service médical où il y a un infirmier sympa qui me donne de la glace à laisser un peu et me donne un paracetamol en me disant qu’en anti inflammatoire serait le top mais qu’il n’ont plus le droit d’en donne, dommage.

On reste un petit quart d’heure pour laisser la poche de glace faire son effet, on mange pas mal. Je repart avec un releveur anesthésié par le froid, ça fait du bien mais ça dure pas longtemps.

On continue la longue descente vers Pontboset, nos assistants nous y attendent, ça fait du bien de les voir. 

 


Pontboset : mardi 14h10

 


On traîne pas trop et on file vers Donnas où il y aura de quoi avoir des soins pour mon releveur. Ce passage est long et monotone, du coup le moral s’assombrit et je commence à dire à Pierre que si ça s’arrange pas je ne pense pas aller jusqu’a la blessure grave, je suis prêt à souffrir mais je veux savoir si je risque des séquelles à long terme. Pierre me remet les idées en place, une chose après l’autre, d’abord atteindre Donnas, après voir ce qu’en dit le corps médical.

On continue donc vers la base vie, avec une belle remontée dans les bois avant de finir par arriver à Bard, et de continuer encore plusieurs kilomètres jusqu’à Donnas et sa base vie.

 


Donnas In : mardi 17h03

 


On y retrouve notre assistance, toujours en orme, ils ont réservé une table en extérieur, on met en charge les appareils et je file voir aux soins. Le responsable me dit d’aller à la douche et de revenir le voir, je m’exécute, la douche c’est un peu le bordel mais ça fait du bien. Je retourne aux soins et le gars me tend une tondeuse pour que je me rase la jambe, je m’exécute à niveau. Et je m’assois mais je dois d’abord refaire les straps avant de faire un tape au releveur, et là c’est un peu au petit bonheur la chance. Parler italien est un avantage car ça permet de passer assez vite. Je prend mon mal en patience et au bout de 10/15 minutes je suis allongé sur une table, je fais une sieste de 15 minutes le temps que la bénévole s’occupe de mes pieds, puis le responsable me fait un beau tape sur la jambe. Je suis un peu dubitatif mais ça peut pas faire de mal. Pierre en profite pour se faire masser, puis on retourne avec nos assistants, on mange on refait les sacs, on laisse des vêtements pour qu’ils soient laver et on repart avant 18h, soit 8h avant la barrière. Cette section est celle qui nous fait le plus peur car on va forcément perdre du temps avant gressoney. On voulait donc repartir avec de la marge, mission accomplie.

 


Donnas Out : mardi 19h08

 


À la sortie, encore quelques kilomètres dans Donnas un peu longuet mais un bon expresso à pont saint Martin avec des bénévoles aux petits soins.

À partir de là on attaque la montée, de belles marches à la tombée de la nuit, il fait moins chaud. Puis on redescend jusqu’à Perloz, super ravito où il y a un orchestre qui joue en continue, des bénévoles qui s’occupent de nous en nous encourageant, c’est top.

On traîne pas trop et on repart en continuant à descendre vers la tour d’Herreraz, on traverse la rivière et on attaque la montée vers Sassa. Au départ ça se fait bien, ça monte fort mais pas technique.

Mais au bout d’une heure, la fatigue me tombe dessus et j’ai sommeil. On se tâte à dormir sur le bas côté mais on décide de dormir à Sassa. On y arrive, je suis bien explosé, et là on apprend qu’on ne peut pas dormir ici, même par terre derrière la tente… coup au moral mais on mange et on repart en se disant sieste un peu au dessus. Après 5/10 minutes de montée bien sèche, on se cale derrière un bâtiment avec veste et pantalon, on met les réveils et on part pour 20 minutes, je dors comme une masse, pierre de son côté à froid et somnole. Au bout de 20 minutes il me réveille et on repart vite pour que Pierre se réchauffe. Mon cerveau a du mal à se remettre en route, et je met bien 10 minutes à comprendre ou je suis et ce que je fais, je suis Pierre sans comprendre ce qu’il se passe, puis je vois un panneau Coda, et les choses se remettent dans l’ordre. La montée est raide, très raide. Au moins l’altitude augmente vite. On passe sur une sorte de plateau avant de passer un col et de continuer sur une crête. On voit une villa éclairée en bas, c’est beau, par contre le vent souffle fort, on a gardé les vestes, on s’emmitoufle, on voit le refuge Coda au loin. On finit par y arriver, mais le ravito est sous tente et non dans le refuge. A l’intérieur il fait bon, ça dort partout sur les tables. On mange un peu et on se donne 15 minutes la tête dans les bras. Ça fait du bien. On remange, des pâtes succulentes et une sorte de feuilletté au fromage bien gras qui fait plaisir puis on repart sur la crête dans le vent.

Il fait froid au début, mais ça se compense vite avec la marche. Assez rapidement on redescend et on est l’abris du vent.

Un long passage suit sur un terrain accidenté avec la fatigue qui revient, ça paraît long, très long. Malgré tout on double des coureurs encore plus à l’agonie. Au bout de 2/3h il fait encore nuit, je fais une micro sieste de 5 minutes sur un rocher pour garder les yeux ouverts, ça marche plutôt bien. On continue à avancer et au lever du jour on arrive devant le refuge Barma qui se découvre au dernier moment. On rentre à l’intérieur et bonne surprise, il est grand, calme et on peut dormir sur de vrais lits. On se fait pas prier et on dort 30 minutes, un sommeil profond qui fait du bien. On se fait violence pour sortir de la chambre, mais là polenta à la viande finit de nous réveiller. On prend un petit quart d’heure pour savourer tout ça en discutant avec d’autres coureurs, puis on repart sous le soleil. Je suis en forme, ça contraste avec la nuit que je viens de passer.

On monte jusqu’au col de Marmontana, c’est un peu technique mais ça se fait bien, surtout avec le soleil qui réchauffe.

On passe le col et une belle descente vers lago chiaro, on voit le ravitaillement de loin.

Ce ravitaillement est un pur bonheur, posé au milieu de nul part, les bénévoles sont aux petits soins, ils préparent des sortes de paninis au barbecue, grosse tranche de jambon grillée, fromage fondue dans du pain passé aussi au barbecue… un régal. On nous en propose un deuxième qu’on accepte avec plaisir, on discute un peu et un des bénévoles nous explique qu’on est à 8/9h de gressoney, et que ceux qui passeront dans l’après midi seront limites pour la barrière horaire.

Pour nous le timing est bon, on repart assez vite pour garder la dynamique. Ça repart dans les cailloux mais en descente jusqu’au pied de la crenna du ley. 

Ce col est un beau morceau, de la pente bien raide et de la caillasse. Mais on est en forme et il fait beau, donc ça passe bien, on la monte sans arrêt pas après pas, et on finit par arriver en haut. Derrière le début de la descente est sympa aussi avec main courante dans les pentes bien raides, heureusement qu’il fait beau.

Après cette partie très pentue ça se calme et on avance toujours bien dans les cailloux parfois petit et parfois gros.

On arrive au ravito du colle della vecchia, ambiance avec musique et groupe de bénévoles en forme, on rentre sous l’abri pour faire les pleins et là il y a une cuisinière à bois… les bénévoles sont incroyables. Bon il fait un peu chaud dans le ravito avec le soleil et la cuisine, mais leurs pâtes aux légumes gratinés sont à tomber, j’en reprend une deuxième fois, je fais les pleins d’eau car il commencé à faire chaud et on repart assez vite pour profiter du bon mood dans le lequel on est.

On passe au col et on redescend à flanc de montagne dans un premier temps, on trottine un peu puis la pente s’accentue pas mal, on se remet à la marche. La descente est assez casse pates, et vers la fin on entend le ravito, on l’aperçoit de l’autre côté du vallon et on continue à descendre pour traverser sur un pont plus bas pour ensuite remonter quelques centaines de mètres pour y acceder. Ça pique un peu le mental mais ça passe. On arrive donc à Niel, super ravito avec pas mal de monde dont Aragorn qui nous reconnaît avec nos bobs cochonou. 

On prend de la polenta à la viande, une tuerie… par contre on se trouve un coin à l’ombre pour la manger car il fait chaud, très chaud même au soleil.

On remplit le sac et les poches à eau pour la dernière partie avant la base vie de Gressoney. Une bénévole nous vend la suite comme simple avec une montée et une descente qui passe bien.

On repart sans traîner directement dans la pente par des marches juste à la sortie du ravito. On monte tranquillement mais quasi sans pause, on garde le rythme et on dépasse du monde dans la montée.

On passe un peu dans les nuages mais c’est dégagé lorsqu’on arrive au col Lazoney, on continue directement par un plateau plutôt jolie sous le soleil, on trottine pas mal et on arrive vite à Loo supérieur, petit ravito sympa au milieu des vaches et des bouquetins, mais on a envie d’en finir avec cette partie donc on traîne pas et on repars dans le descente qui descend pas beaucoup, c’est toujours beau mais on a envie d’arriver à la base vie et on se rend compte que la fin de descente sera plus raide pour arriver à l’altitude voulue. Et une fois dans la forêt, la pente arrive, et elle fait mal aux quadris ça descend fort jusqu’à la route qui ensuite mène à la base vie après quelques kilomètres de plat, on finit par y arriver.

A l’arrivée à Gressoney, on récupère les sacs on branche ce qui doit être branché et on file à la douche, elle fait un bien fou. Ensuite je prend une assiette de salade composé et je vais attendre pour refaire le tape de mon releveur. Mais la, l’organisation est à l’italienne, il y a une pseudo liste d’attente qui n’est pas trop respecté, les soigneurs ne veulent pas se mêler de l’attente, et ceux qui parlent italien peuvent expliquer ce qu’ils veulent et arrivent souvent à passer. Bref ça m’agace fortement, je reste 15 minutes à essayer de trouver une place, Pierre me prévient qu’il va dormir 2h. Du coup je leur dis que je vais dormir je verrai au réveil, je vais me rechercher un truc à manger et je réfléchis, je me vois pas continuer dans le tape, et je me dis que la priorité est à donner aux soins. Donc je retourne aux soins dans les gradins du gymnase, et là il y a beaucoup moins de monde, juste 2/3 personnes, du coup je me pose à l’entrée et discute un peu, l’ambiance est bien meilleure. Et arrive la bénévole qui m’a fait le strap des pieds à Cogne, je lui parle et elle me reconnaît et me demande ce que je veux, je lui répond la même chose qu’à Cogne et me voilà allongé sur une table de massage. Je m’endort le temps des straps et elle me dit de rester allongé le temps que le soigneur qui fait les tape arrive, je m’exécute et me rendort quelques minutes. Le préposé aux tape arrive et me refait ça nickel, je le remercie et vais manger un petit bout avant d’aller m’allonger pour dormir, je vois pierrot qui ronfle pas mal, je met les boule quies et le bandeau et je m’endors profondément mais me réveil au bout de 40/45 minutes. 

Je me sens mieux, je me lève et vais finir de préparer mes affaires, Pierre arrive peu de temps après. On finit les sacs, on fait les pleins et on repart.

 


Sortie Gressoney: mercredi 23h40

 


On commence par une longue portion de marche rapide sur du plat. On discute un peu jusqu’à arriver au pied de la montée vers le col Pinter. Ça attaque bien raide, une montée pas technique mais ça grimpe, on rattrape quelques concurrents et on arrive assez vite au refuge Alpenzu.

On prend un café, quelques gâteaux pour la route et on repart. On passe ensuite dans des alpages qu’on devine car on voit rien. Au début ça se passe bien, mais au bout d’un moment la fatigue me retombe dessus, j’ai les yeux qui se ferment en marchant, je pose mes pieds au hasard et j’ai peur de me faire mal, je le dis à Pierre et je fais une micro sieste de 5 minutes sur le bord du sentier. On repart pour se réchauffer et on arrive au col, la montée n’a pas été très dur juste longue en pleine nuit. Par contre la descente est assez pentue sur le début, on y va tranquille, et on retrouve les alpages bien moins pentus. Mais la fatigue me retombe encore dessus, et rebelotte micro sieste de 5 minutes. On rerepart, on voit pas mal de coureurs dormir à droite à gauche le long du chemin. On traverse plusieurs hameaux et on arrive à Champoluc en fin de nuit avec la ferme intention de dormir. Mais lorsque l’on demande à dormir, on nous annonce plusieurs hameaux d’une heure d’attente pour accéder à un lit, du coup on prend des pâtes et on s’allonge sur l’estrade présente dans la salle, pas top mais ça fait le job. Je me réveille au bout de 15 minutes car j’ai mal au pied allongé sur le dos. Pierre se réveille dans la foulée, on prend des gâteaux pour la route un café tiède et on repart au lever du jour, il fait bien frais donc on fait de la marche rapide pour se réchauffer.

Après quelques centaines de mètres peut 1 ou 2 kilomètres de plat et faux plat montant, on attaque la montée vers le col de Nannaz. 

Avec le jour et le soleil, ça va beaucoup mieux, plus du tout envie de dormir. On fait une petite pause lavage de dents dans un ruisseau sous le soleil, ça fait un bien fou, on en profite pour se mettre en manches courtes car une fois au soleil il fait bon.

On monte à bonne vitesse, on double quelques concurrents et on arrive au refuge du Grand Tournalin. Très joli, les bénévoles sont adorables encore une fois, je tente la soupe mais le goût ne me va pas, je me rabat sur du fromage, du café et des gâteaux. Je profite du refuge pour aller aux toilettes, première pause technique dans de vrais toilettes depuis le départ… puis on repart direction le col que l’on voit depuis le refuge.

Accès à flanc de montagne puis petit raidillon pour accéder au col, ensuite redescente courte et remontée tranquille jusqu’au col des fontaines.

On attaque la descente en trottinant assez souvent, le terrain le permet pas mal, pas trop pentue, pas trop technique.

On croise des randonneurs dont un ancien avé qui je discute deux minutes en lui demandant le nom d’une montagne au loin, c’est le grand paradisio d’après lui, et du coup il nous montre où va être le Cervin en descendant. Belle rencontre. On continue à descendre en trottinant et ce vallon est magnifique sous le soleil, et après quelques temps on découvre le Cervin, il est magnifique. Un randonneur nous dit qu’on a de la chance car il est souvent dans les nuages et on le voit pas tous les jours comme ça, alors on profite.

On continue comme ça, avec le moral au beau fixe jusqu’à la base vie de Valtournenche où nos assistants sont présents.

 


Valtournenche In : jeudi 12h25

 


On récupère nos sacs, on se pose à la table que nos assistants ont réservé et on déguste la pizza qu’ils ont amené, elle est super bonne, surtout avec la bière du ravito. On met en charge les montres portables et batteries de frontales, puis je vais voir les kines/podologues pour savoir si mon tape peut continuer jusqu’à Ollomont, feu vert du responsable, du coup je fais juste une toilette au lieu d’une douche pour ne pas décoller le tape et les straps,. Je retourne rejoindre l’assistance et remange de la salade composée qui passe bien avec la chaleur. Je discute avec quelques concurrents qu’on a déjà croisé plusieurs fois. On laisse l’assistance pour aller se faire masser et dormir, ça sera 10/15min de sommeil sur la table de massage et 15 minutes dans la salle de spectacle ou il fait frais et calme (le dortoir est dans un gymnase où il fait une chaleur de dingue).

Après ce petit repos on refait les niveaux des sacs, et on repart assez vite pour essayer de profiter du jour.

 


Valtournenche Out : jeudi 15h37

 


On repart en saluant notre assistance qui est restée pendant qu’on se reposait, on se dit à demain à ollomont. Ça commence par une traversée de la ville, plutôt belle, et on finit par arriver à la sortie ou l’on prend un chemin forestier qui monte mais pas technique. On passe au pied du barrage Barmasse puis on arrive au refuge Barmasse.

 


Refuge Barmasse : jeudi 17h27

 


On grignote, on fait le plein d’eau et de gâteaux pour la suite, un café et on repart.

Je crois que c’est à ce moment que Pierre me dit qu’il ressent un pont sur le dessus du pied vers la cheville, il me demande si c’est le releveur, je valide et lui dit d’essayer de le préserver jusqu’à la prochaine base vie.

On progresse assez bien sur un sentier pas très technique, on passe à côté d’étables d’altitudes, c’est l’heure de la traite donc ça sonne pas mal avec les cloches, on passe la fenêtre d’ersaz et on arrive assez vite au bivouac vareton.

 


Bivouac Vareton : jeudi 19h05

 


Super accueil, les bénévoles sont au taquet, en même temps on est que tous les deux au ravito. Du coup on goûte au bouillon avec pâtes et fontine, et c’est super bon donc on accepte une deuxième tournée avec plaisir, en attendant on regarde ce qui nous attend, et la j’appréhende un peu la nuit à venir car on a pas beaucoup dormi. On reste 15 minutes je pense et on repart.

On progresse pas mal à flanc de montagne, et rapidement on doit sortir les frontales, 5eme nuit en course.

La suite est longue pour atteindre la fenêtre du tsan, surtout que je perd un peu mes repères avec la nuit et la fatigue, on va d’un côté puis de l’autre. A un moment on cherche les fanions car il y a plusieurs sentiers possibles sur un plateau, on avance un peu au hasard, on vérifie avec la montée de pierrot sur laquelle est la trace gpx, et on finit par retrouver des fanions à moitié mangés, et même des tiges métalliques mais sans les fanions, les vaches ont pris leur dîner.

On a sorti les vestes et les bonnets car ça se rafraîchit, j’ai l’impression de me traîner mais on finit quand même par arriver au col. On traîne pas et on attaque la descente, elle est assez longue, et je m’enfonce dans la fatigue, je me déconnecte de la réalité, je sais plus trop ce qu’on fait la, mais je sais que je dois suivre les fanions, et au bout d’un temps qui me paraît très long on arrive au refuge Lo maggia.

 


Refuge Lo Maggia : jeudi 22h20

 


On demande directement si on peut dormir, on nous dit dans 15 minutes, du coup on reste dans la salle de ravito pour manger et faire le plein des sacs. Je rigole avec les bénévoles car un concurrent dort derrière les tables sur un lit et ronfle hyper fort, c’est dingue de faire autant de bruit. Au bout d’un quart d’heure on retourne voir les bénévoles qui gèrent les chambres et elles nous emmènent dans un chambre où il y a un seul concurrent pour 4 places, on s’allonge pour une heure, on se couvre bien car la fenêtre est ouverte pour les odeurs. Je dors bien mais je me réveille avant l’heure. On redescend et la pierre me dit qu’il hésite à continuer, il a vu un soignant qui lui a dit qu’il valait mieux arrêter ici car après il n’y a pas d’accès avant pour abandonner avant Oyace. Du coup il me demande mon avis mais je suis dans le brouillard, je lui dit que s’il arrête je dois arrêter aussi car on a qu’une voiture… ça le fait rire et on repart la dessus direction le refuge Cuney 700m plus haut.

Les premiers mètres me permettent de me remettre les idées à l’endroit, on fait une belle montée malgré la nuit et la fatigue, ça monte sec mais on arrive rapidement au refuge.

 


Refuge Cuney : vendredi 01h48

 


J’ai pas trop de souvenir de ce refuge, juste qu’on y pas restés longtemps je crois.

On continue on passe le col chaleby, on avance toujours et on arrive au bivouac rosaire Clermont.

 


Bivouac rosaire Clermont : vendredi 03h32

 


On pointe sous la tente extérieure et on rentre dans la minuscule construction, une bénévole nous accueille et nous propose de dormir, banco, on s’allonge sur un matelas avec une couverture pour 15minutes, là je sombre complètement, c’est la bénévole qui me réveille, aussitôt levé elle nous propose de manger des pâtes, elle fait chauffer du bouillon dans une poêle et y ajoute des pâtes déjà pré cuites, elle nous les sert avec du parmesan dessus. C’est succulent, un moment hors du temps, en pleine nuit à 2700m d’altitude, on profite pleinement. Mais il faut bien repartir, donc on y va, on passe le col de vessonaz qui est juste après et on attaque la longue descente vers Oyace. Au début c’est assez pentu, on voit les frontales en dessous de nous c’est bien vertical. Au bout de quelques kilomètres on rentre dans la forêt, la pente est moins forte, par contre j’ai de nouveau un coup de barre, et au bout d’un moment on s’arrête sur le côté du sentier, emmitouflés dans nos vestes et on dort 5 minutes, on repart et le jour se lève, mais on est toujours pas arrivés. Cette descente est longue, très longue. On arrive dans un village mais c’est pas encore le bon et on continue encore un peu avant d’arriver à Oyace

 


Oyace In : vendredi 07h56

 


C’est un peu l’hécatombe dans la salle, mais nous ça va, on se fait un gros petit dej, jambon fromage pain fruit et yaourt, on essaie de pas traîner et on repart assez vite, je profite des premiers mètres sur bitumes pour donner des nouvelles à la famille sur whatsapp. Puis on attaque une nouvelle montée, pas technique mais raide comme à chaque fois. Après une trentaine de minutes, Pierre me demande de faire une sieste au soleil, on s’arrête dans l’herbe et il s’endort dans la seconde, j’en profite pour répondre au message, aller communier dans la nature, faire quelques photos, je le réveille après 20 minutes comme prévu et on repart. La montée se fait bien dans les bois, je passe le cap des 300 kms sur ma montre, et on arrive au ravito de Brisson arp.

 


Bruson Arp : vendredi 10h46

 


Petit ravito voir très petit mais toujours à boire et à manger et avec le sourire, on fait les niveaux et on repars assez vite, on sort de la forêt et on continue à monter, il fait chaud au soleil. On arrive au col brison assez vite. Quelques photos car c’est beau et on attaque la descente, on voit Ollomont tout en bas. Pierre a de plus en plus mal à son releveur, mais il ne dit rien. La descente est un peu raide au début mais rapidement ça s’aplanit et on trottine, je vois bien que Pierre a mal, je lui propose de faire des pauses mais il refuse il veut arriver à ollomont au plus vite pour se faire soigner. On descend donc pas mal, ça me chauffe bien les pieds, on re croise Aragorn qui suit un copain à lui, il nous annonce qu’on est bientôt en bas. Pierre s’arrête à peine pour discuter. On arrive dans ollomont et on marche à peine un kilomètre avant d’arriver à la base vie.

 


Ollomont In : vendredi 13h17

 


Nos assistants sont là, on se pose à l’extérieur car il fait vraiment beau, on mange un peu puis on va a la douche qui est froide, je me lave que le bas du corps et la tête, puis on file au soins, presque pas d’attente, on se fait faire la totale, straps des pieds, tape du releveur et massage des cuisses. On dort tous les deux pendant les soins.

Après ça on retourne se prendre à manger, le menu est conséquent mais il y a plusieurs plats en rupture, je prend de la viande avec salade composée et légumes. On va manger dehors avec notre assistance et une bière. On discute, on refait les sacs et on se change, puis on repart en laissant les sacs jaunes à nos assistants. Ils nous disent venir à saint Rhemy, je leur dit qu’il va être tard et que c’est peut être mieux pour eux de rentrer à leur hôtel, ils me disent oui pour me faire plaisir mais je sens bien qu’ils ne sont pas convaincus.

 


Ollomont Out : vendredi 15h50

 


On marche tranquillement pour digérer, puis après 15/20 minutes, on se pose à l’écart du sentier pour une sieste de 15 minutes. Je somnole mais ne dort pas profondément. On repart, on monte à travers la forêt puis on arrive sur un chemin large qui sort de la forêt, il fait beau la vue sur les montagnes est magnifique. On discute avec d’autres coureurs, on se dit que c’est la dernière nuit, que la fin approche.

On entend le prochain ravito de loin, les bénévoles font un bruit de dingue avec des cloches. 

 


Refuge Champillon : vendredi 18h32

 


Quand on y arrive, super ambiance, les bénévoles ont mis des fauteuils, on pourrait rester là des heures.

On mange une polenta, on fait le plein d’eau et on repart avant rester bloqués dans ce piège.

On monte un peu et on arrive rapidement au col champillon. Pierre attaque directement la descente, son releveur le fait souffrir et il veut avancer tant que c’est chaud. Je prend le temps de faire des photos avec le coucher de soleil, on voit le mont blanc et on sait que l’arrivée est au pied. Je rattrape Pierre avant que l’on ressorte les frontales. On continue a descendre à flanc de montagne, on voit le prochain ravito de l’autre côté de la vallée. C’est un peu long mais on arrive à Ponteille.

 


Ravitaillement Ponteille : vendredi 20h57

 


On passe nos bracelets au détecteur, il y’a un barbecue à l’extérieur de la bâtisse. On rentre à l’intérieur, on s’assoit à table, tout le monde est fatigué. On prend de la polenta avec des tons de bœuf cuit au barbecue, c’est super bon, du coup on en reprend. On traîne un peu au chaud dans ce ravito, la fatigue est bien présente. On retrouve Marc le suisse avec qui on a mangé à la pasta party, il souhaite venir avec nous jusqu’à saint rhemy, 10kms de plat en forêt, du coup on se re équipe et on y va. 

Je sais que la nuit va être dure donc je discute avec Marc pour me tenir éveillé. Je lui pose mille questions et on avance comme ça pendant un long moment, Pierre me dit qu’il dort en marchant derrière nous, je lui dit de s’accrocher. Au bout d’un moment, Marc nous décroche et je sombre immédiatement. Je m’arrête sur le bord du chemin, Pierre m’attend 100m plus loin. Je reste là pendant 2/3 minutes, mon cerveau fait un reset, je ne sais plus trop ce je fais la, j’ai l’impression d’être déjà passer ici pendant la course, mais je sais que je dois suivre les fanions. Et on avance comme deux zombies, je commence à m’énerver car le ravito n’arrive pas, et j’ai toujours cette sensation d’être déjà passé par là.

On finit par arriver dans Saint Rhemy, et à l’entrée du ravito il y a une fête, avec orchestre lumière, ça tranche avec le moment d’errance en forêt.

 


Saint Rhemy en Bosses : vendredi 23h47

 


Nos assistants sont là mais je suis assez énervé et on veut juste dormir.

On file dans une tente déjà bien remplie, on trouve chacun un lit, on se dit départ à 4h. Je m’endort vite sous la couverture avec le chauffage à mes pieds. Je me réveille vers 1h 1h30, la tente est quasiment vide, je met quelques minutes à reconnecter les neurones. Je vois que Pierre dort bien, je vais dans la tente principale, je mange une assiette de pâte à la tomate et parmesan, je lis les messages et répond un peu, je discute avec un gars qui repart.

Je retourne dans la tente dortoir, je me rallonge un peu mais je ne dors pas, je finis par aller réveiller pierrot car il est 3h. On retourne manger, on prend de quoi manger sur la route et on repars un peu avant 4h.

La sieste a fait du bien, on avance bien au début, la pente est faible pendant quelques kilomètres, puis ça commence à grimper mais c’est pas technique. On accuse un peu le coup juste avant le lever du jour. On aperçoit le refuge un peu avant d’y arriver.

 


Refuge Frassati : samedi 07h26

 


On arrive dans ce refuge qui semble assez récent. On prend des trucs à grignoter, on s’assoit à une table, on est rincés, on se donne 15 minutes de sieste sur la table, on ne peut plus dormir à Frassati cette année.

Je m’endors profondément et me réveille tout seul juste avant le réveille, je prend un café, et on a le soleil qui nous réchauffe à travers une fenêtre.

On a tendance à traîner car on sait qu’on est large sur le timing, mais on finit par se bouger, lavage de dent et on repart pour le dernier col.

Il fait beau, ciel bleu, c’est super agréable, on a retrouvé l’envie. On voit au loin le col, il reste un peu de chemin mais on arrive a son pied. La dernière partie est raide avec des cordes et des marches métalliques, on laisse passer deux coureurs des glaciers qui nous semble aller encore vite malgré les kilomètres.

On passe le col, on fait des photos, on se fait prendre en photo par des randonneurs. Les premiers mètres de la descente sont raides mais très vite on peut courir sur le sentier. Pierre avance bien malgré son releveur, je sens bien qu’il a passer un cap dans la gestion de la douleur, il ne parle plus beaucoup. On ressort les lunettes de soleil, on double du monde et on arrive à bonatti.

 


Refuge Bonatti : samedi 11h08

 


On fait les pleins d’eau, on grignote rapidement et on repart tant qu’on est dans le bon moov. On fait 100m et Pierre se tord assez fort la cheville ou il a le releveur en feu. Je l’entend crier, pas cool.

On s’arrête mais il repars au bout de 30 secondes. Le rythme en prend un coup mais on continue à avancer, on sait que l’arrivée est toute proche. Je profite du paysage magnifique, les grandes jorasses sont sublimes. On se fait doubler par les premiers du 30kms, ils courent pas ils volent, c’est impressionnant. Je propose plusieurs fois de faire une pause pour récupérer mais Pierre refuse il veut en finir.

On finit par arriver à Bertone.

 


Refuge Bertone : samedi 13h08

 


Je demande si il y a des médecins ou des kinés pour pierrot mais le temps que je demande il est déjà parti dans la descente, j’en profite pour reprendre de l’eau car il fait chaud et j’attaque la descente. Je suis surpris d’être capable de courir dans cette dernière descente, je double pas mal de monde pour rattraper Pierre qui descend bien pour un mec qu’à un releveur en feu. Cette dernière descente est assez raide mais l’arrivée proche donne des ailes.

On sort du sentier pour rentrer dans Courmayeur, on descend tranquillement jusqu’au parc bollino, on le traverse et on retrouve Max, un pote qui a fait le 100kms, qui nous attend et nous accompagne dans la rue piétonne. Il y a beaucoup de monde sur les terrasses, ils applaudissent tous, ça prend aux tripes. 

On trottine tout le long jusqu’à l’arche d’arrivée, on passe la ligne et on retrouve nos assistants.

On s’embrasse tous et on se fait gentiment pousser pour laisser arriver les concurrents du 30kms. Du coup on va prendre une bière d’arrivée et on signe l’affiche d’arrivée.

Après ça on va prendre une douche puis on retourne à l’arrivé rejoindre les copains et on va rester jusqu’au soir à debriefer de nos courses autour de plusieurs bières.

 


Arrivée Courmayeur : samedi 14h21

 


Temps final :146h21

 


Les italiens ont raison, c’est un sacré voyage ce Tor. J’y allais pour repousser mes limites et en apprendre un peu plus sur moi, et on peut dire que j’ai appris.

 


La suite ça sera la cérémonie de clôture le dimanche matin, un peu longue mais bien sympa, on revoit les gens croisés dans la semaine. Puis retour à la maison dans la nuit, et retour à la vraie vie, avec une question: qu’est ce qu’on fait maintenant?

Aucun commentaire

Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.

Votre annonce ici !

Accueil - Haut de page - Aide - Contact - Mentions légales - Version mobile - 0.99 sec
Kikouroù est un site de course à pied, trail, marathon. Vous trouvez des récits, résultats, photos, vidéos de course, un calendrier, un forum... Bonne visite !