Après un WE mitigé quelques tentatives d'explication pour ce semi-échec....
Au niveau physique :
Je n'étais clairement pas préparé pour une telle épreuve malgré une belle saison de ski de fond puis de ski de randonnée jusque fin avril début mai.
Au printemps j'ai fait également beaucoup de vélo mais j'ai retardé le début de l'entrainement en CAP et donc le cassage de fibres.
Malgré quelques belles sorties en entrainement dans les Aiguilles Rouges j'avais peu de descentes dans les pattes et aucune course avant cette Montagn'Hard.
Le WE d'avant je suis allé me balader le long du 90 de Chamonix à l'envers sur la portion AR Cham-Plan de l'Aiguille - Montenvers et manque de chance je me suis fait une petite entorse à la cheville droite que je sentais encore au départ ce samedi matin. Dans la première descente vers Megève je me la suis retordue bêtement ce qui fait que dans toutes les descentes suivantes j'étais passablement tendu... Finalement ce sont les genoux qui ont crié pitié dans la descente de Tré-la-Tête.
Au niveau mental :
Le parcours anniversaire était vraiment géant et c'est pour cela que je me suis inscrit. Je savais que cela allait être dur mais l'idée d'aller en altitude était vraiment motivante.
Lorsque la décision a été prise seulement quelques jours avant le départ de ne pas faire les portions les plus alpines à cause des restes de névés j'étais forcément un peu frustré.
Je l'ai été d'autant plus que pour conserver le côté extrême de cette course Olivier et son équipe ont maintenu l'idée d'un parcours très long avec beaucoup de dénivelé. Et malgré tout le bien que l'on peut penser de courir en moyenne montagne je n'ai vraiment pas aimé l'idée d'un départ à minuit pour aller courir de nuit sur une route goudronnée du côté de Megève et revenir à quelques encablures du point de départ. Je conçoit que pour l'organisation des ravitos il fallait maintenir un timing en intégrant une rallonge en début de course mais un départ direct comme les éditions précédentes aurait été tout aussi bien. Je partais donc déjà avec un sentiment négatif.
Je ne m'étais pas assez imprégné du parcours pensant que ma connaissance du coin lors de mes deux participations en 2013 2014 suffirait. L'avant veille seulement je me suis fait un programme très optimiste en 24h00 basé sur mes temps de passages précédents
or lorsque j'ai vu du côté du Mt Lachat que l'aventure allait plutôt durer 30h00 j'ai pas mal gambergé car je ne m'étais pas du tout mis dans la tête de passer deux nuits complètes dehors. De ce côté là je n'étais carrément pas investi... Je rejoins les commentaires précédents de Bubulle et Olivier... il faut vraiment s'imprégner de cette course.
Les plus et les moins du parcours :
Le départ à minuit n'était pas si mal mais l'étape vers Megève était de trop et en plus je me retord bêtement la cheville droite dans les premiers lacets de la descente...Un AR sur l'épaule du Joly aurait pu suffire, jute pour le plaisir de voir la colonne de lucioles derrière nous au-dessus de la vallée de l'Arve.
La première montée avant le ravito du Pontet a été également bien rallongée, j'étais tout seul à ce moment mais cela ne m'a pas trop dérangé. La descente sur la piste 4x4 était assez infâme pour les cuisses en début de course mais cela m'a permis de préservé ma cheville droite. On se retrouve à 3 au ravito mais je suis de nouveau seul devant pour toute la montée au Prarion avec un magnifique levé du jour sur le Mont-Blanc puis dans la descente vers Bionnassay que j'ai l'impression de faire au ralenti, étonné de ne pas me faire rattraper.
Toujours seul je remonte vers le col de Voza où je rattrape Seb Talotti qui accuse le manque de sommeil alors que le soleil pointe. Je descends vers les Houches de nouveau au ralenti attentif à ma cheville pensant me faire rattraper mais non...
J'apprécie la longue montée vers le Lachat sur un sentier que je ne connaissais pas mais pense aux suivants qui vont la trouver bien longue et sans point d'eau depuis Bionnassay.
De nouveau descente au ralenti vers la passerelle où je suis toujours seul et je remonte dans le long vallon vers le col du Tricot avec déjà un sentiment de retard important sur le road book que je n'ai pas pris avec moi. Le doute sur la suite commence dès lors à s'insinuer malgré une bonne place dans les 10 premiers.
Au col j'aperçois un gars à quelques minutes derrière moi et pense qu'il va me rattraper d'ici Miage ce qui ne se produit pas malgré une descente malaisée. Comme à chaque fois les bénévoles sont au petits soins au ravito, facile car je suis seul. Je suis annoncé 5e mais il semble que certains devant se soient trompés de parcours... dommage car le balisage était correct.
Je repars quelques minutes avant le gars qui m'a rejoint au ravito pensant qu'il va vite me rattraper mais je fais de nouveau toute la portion Chalet du Truc - descente - Vallon d'Armancette - Tré-la-Tête complètement seul mis à part le premier du 67 km qui me double rapidement dans Armancette.
Tout le long de cette portion, l'idée de faire près de 30 h de course au lieu de 24-26 me travaille mais je me laisse le temps de la réflexion jusqu'à la bifurque.
A Tré-la-Tête je bois une bonne bière offerte par le bagnard et repars toujours seul cahin caha vers Notre Dame de la Gorge, c'est dans cette descente que les genoux crient leur manque d'entrainement. Je suis enfin rattrapé vers la cascade proche de Nant Borand et le gars aimerait que je trottine avec lui jusqu'au ravito mais je suis incapable de le suivre dès que la déclivité de la piste s'accentue.
C'est décidé, je me repose un moment au fond de la vallée les deux pieds dans une bassine d'eau fraiche gracieusement apportée par ces dames du ravito, je me change mange un peu fait le plein d'eau et repars en direction de l'épaule du Joly.
Dans la montée j'ai plutôt pas mal d'énergie mais dans les moindres descentes les genoux coincent.
A l'épaule du Joly je suis 4e ou 5e mais sans regret je mets le clignotant à droite et rejoint St Nicolas en milieu d'après-midi.
Je ne m'étais pas assez préparé pour cette montagn'hard édition spéciale.
C'est mon deuxième abandon en course, le premier date de ma première expérience d'ultra où j'avais arrêté au bout de 75 km sur le 100 km de Steenwerck il y a plus de 20 ans... et c'était tout plat.
Bravo à toutes celles et ceux qui ont eut le plaisir de terminer cette course d'anthologie et merci à Olivier et à toute son équipe de bénévoles pour nous avoir proposé cette aventure.