Récit de la course : Mini-Marathon Saint Jean-Saint Laurent 2015, par thunder

L'auteur : thunder

La course : Mini-Marathon Saint Jean-Saint Laurent

Date : 8/8/2015

Lieu : Saint Laurent du Maroni (Guyane Française)

Affichage : 562 vues

Distance : 16.2km

Objectif : Se dépenser

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Pas d'autre récit pour cette course.

Mini Marathon Saint Jean Saint Laurent 2015

Introduction :

 

Le kéké pourrait parler de course au saucisson, pourtant il s’agit d’une classique de la course locale. A une époque lointaine où la Guyane était surtout connue comme terre d’exil forcé, une voie ferrée reliait Saint Jean du Maroni à Saint Laurent du Maroni pour faciliter le travail de l’administration pénitentiaire.  Des restes de cette sombre époque de l’histoire de France sont toujours très visible dans la région. Après l’administration pénitentiaire, l’armée a installé le Régiment de Service Militaire Adapté (RSMA) à Saint Laurent. Pendant des années une course était organisé pour relier les 2 entités et était devenue une classique de l’ouest Guyanais. Puis le commandement n’appréciant pas les contraintes d’une organisation en période de mutations, la course disparue du calendrier.

Après quelques années de mise en sommeil, la commune de Saint Laurent du Maroni décida de faire renaitre cette belle course. Donc en plus des diverses festivités de la fête patronale, les coureurs sud américains peuvent venir se dérouiller les running pour ce premier weekend end d’aout. Ça tombe bien entre juillet et aout c’est plutôt calme sur le département.

 

C’est comme ça qu’on se retrouve un samedi matin sur la ligne de départ…

 

L’entrainement

 

Pas vraiment d’entrainement spécifique pour cette course, j’ai juste diminué le volume et l’intensité la semaine d’avant. Ce qui tombait bien car je commençais à accumuler un peu de fatigue et quelques douleurs osseuses.

 

L’avant course

 

Qui dit course à l’ouest dit logistique. 260 km et 3h30 minimum de route séparent le chef lieu de la sous préfecture.  En plus fête patronale oblige, les hôtels sont bien remplis. Finalement je trouve une place au star hotel en centre ville. Un peu de changement dans mes habitudes confirmes que je préfère le site du relai des 3 lacs mais au final, une grande chambre au calme et à 5 minutes à pied du départ me feront peut être réviser mon avis. (y a que les c… qui changent pas d’avis) .

Bref départ le vendredi après midi en sortant du boulot… pas de stress ou si peu pour arriver assez tôt à SLM. C'est réellement une course avant la course pour arriver avant la nuit.

Sur la route, un collègue me donne les infos pour récupérer les dossards… Pas si simple que ça. Mais avec les bonnes infos on trouve le bon bureau dans le gymnase municipal.

Gymnase qui abrite un grand moment de sport : un tournoi de footsall. Le speaker est déchainé, les sportifs sont à fond et moi je deviens encore un peu plus sourd.

Récupération du dossard… 70 inscrits… oula on est pas nombreux soit les meilleurs ne sont pas là soit il reste la crème de la crème, les plus motivés. Question où se placer dans le peloton ?

Bref on dépose les copains au carbet en centre ville et je file à l’hotel me dérouiller les jambes.

Ultime footing et des sensations étranges, les jambes ne sont pas trop lourdes mais je suis un peu bridé. C’est moyen moyen, j’en profite pour repérer l’arrivée histoire de pas me faire avoir comme l’autre fois. Normalement la course se finit par un ultime tour de stade.

Ensuite à la recherche d’une pizzéria pour la dernière pasta d’avant course. Pizzéria fermée pour vacances estivales, mambari fermé pour travaux.  Grrr je vais quand même pas manger un madras.

 

Petite pause culinaire : le madras c’est pour ceux qui ont du mal à visualiser comme un burger mais en plus garni, en plus onctueux, en plus gras… C’est pas mauvais du tout mais plutôt à éviter une veille de course.

Les spécialités locales

Du coup méthode Martine V, une pizza en veille de course. Cette fois ci la salle à manger sera un banc public sur les bords du fleuve, pendant que les copains mangent un madras en buvant de la bière… Sport d’abruti.

 

21h direction l’hôtel pour une bonne nuit qui s’achèvera à 2h30 pour s’alimenter suivi d’une sieste jusqu’à 4h30. A ce moment là de la nuit malgré ma grande passion pour ce sport si épanouissant qu’est la course à pied, je commence à me dire que c’est vraiment un sport d’abruti asocial et qu’il faut vraiment être atteint pour s’imposer des choses aussi stupides que se lever à 4h30 un samedi matin.

05h00 direction la gare routière le choix de l’hôtel a été particulièrement judicieux, j’ai pas besoin de déplacer la voiture ce qui est agréable.

Au départ du bus on retrouve les têtes connues entre ceux qui s’entrainent aux mêmes créneaux, ceux qui surveillent les piscines, ceux qui sont là à toutes les courses. Bref kikourou n’est pas très développé dans le coin mais vu la taille du peloton on n’est jamais vraiment seul avant la course.

L’organisateur a prévu un bus pour rejoindre le départ qui est à 16km c’est bien pratique pour éviter les manip de voitures. Il faut juste prévoir d’être prêt à partir à la descente du bus et pas avoir d’affaire à laisser pour l’arrivée. Normalement vu la météo clémente on est déjà en tenue. Un peu de fraicheur dans le bus (ça caille la clim à 25° y a pas idée…) et finalement on prend la route direction St Jean. Avec un collègue on en profite pour reconnaître le parcours qui n’est pas si plat que ça voir carrément vallonné.

 

Arrivée à  St Jean du Maroni, vite descendre du bus est commencer l’échauffement qui sera bref maxi 15 min. C’est plus fort que moi le cœur s’emballe, j’essaye de faire le vide et tout doucement j’arrive à reprendre le contrôle du palpitant. Rapidement la légère sudation (à la Guyanaise) arrive. J’essaye de dérouiller les jambes et ça répond moyen sous la ceinture… Pas trop confiant mais on essaye de maintenir un ralenti élevé pour être au taquet au moment du départ.

L’échauffement à St Jean à quelque chose de tellement différent. Comment partager à la fois ce lieu chargé d’histoire, la vue sur le fleuve le long du degrad, et aussi l’actualité récente, ici on est sur la base opérationnelle avancée du 9e RIMA, le régiment du fleuve. Les pirogues et les embarcations sont alignées, prêtes pour partir en opération pour lutter contre l’orpaillage illégale. Ici à l’autre bout de la France, se livre une lutte pour préserver nos ressources et en même temps ce calme du petit matin sur le fleuve.

Mais en ce samedi matin, c’est le sport qui domine et nous voilà à 6h30 sur le ligne prêt à rejoindre la sous préfecture à la force de nos mollets. .

 

La course :

 

J’évite la première ligne pour ne pas me faire embarquer au départ et je me cale en troisième ligne discret dans la masse pour observer les autres coureurs. Quelques têtes connues et deux petits jeunes avec un coach bien présent… eux ont l’air plutôt affuté et puis le dossard n°1, lui doit faire presque la moitié de mon poids et il a des jambes immenses…

Le starter est en liaison avec l’arrivée. 3.2.1 go…

 

Et c’est parti chrono déclenché maintenant c’est le test… ça commence bien je me fais déjà enfermé dans le peloton et je vois 2 groupes de tête s’éloigner…

Bordel de bordel, restons courtois mais bordel laissez moi passer… J’arrive à sortir du peloton et j’accroche un groupe. Objectif sage 4’15 au kil, objectif intermédiaire 4’05 4’10 au kil objectif à atteindre 4’ au kil objectif pas sage 3’50.

Premier kil passé en 4’08 en même temps avec ce départ foireux

Deuxième kil 8’15 bon ça semble plutôt sérieux voir un peu lent, d’ailleurs les jambes répondent mais j’arrive pas à augmenter l’amplitude.

C’est aussi un peu l’occasion de jauger les coureurs autour voir si on pourra faire un groupe de chasse. Premier coureur, un surinamais… Forcément nous voilà en train de discuter en anglais sur le parcours et la différence avec le semi de SLM où il était présent.  Au top je suis hyper concentré sur la course… Un autre coureur revient sur nous… On parle un peu allure et je lui suggère d’allonger en descente et de laisser filer dans les bosses jusqu’à 4’10 4’15. Après quelques relais i’m tout seul.

3 et 4 eme kilomètres j’ai un golgoth du RSMA 104 kilo de joie de vivre et de muscles dans le collimateur. Il coure vite mais au train je suis meilleur que lui. Mètre après mètre je reviens… Je souffle un peu dans sa roue puis déboite, me met à sa hauteur, échange quelques mots pour montrer que je suis frais et puis continue mon chemin. J’aperçois au loin encore un petit groupe de coureurs du RSMA.

Tout en remontant j’en profite pour m’hydrater. J’avais juste pas envisagé de boire par les narines… Mourir de noyade pendant une course sur route… Un peu déstabilisé je relance et j’aperçois le groupe qui se disloque progressivement. Allez on lâche rien et on remonte zou + 1 place. Puis je sens comme une présence dans mon dos. Haaaa mais c’est quoi cette masse derrière moi, ouf c’est juste mon golgoth qui s’est accroché… Sacré adversaire, bien combatif. Pas grave j’ai 30 kilos de moins à porter et ça marche, il finit par me laisser filer.

5 kilo ravitaillement, une bouteille d’eau pour faire descendre un peu la température et on relance. Devant toujours ce petit groupe… Lâche rien thunder au train tu vas revenir… Régulier dans l’effort 4’ au kil tu vas les avoir. Un coureur s’arrête pour ravitailler vers une voiture et s’asperger au 6e kil et marcher quelques mètres. Toi mon garçon tu manques de fraicheur… Je le passe et il s’accroche… Pendant quelques mètres nous courons ensemble… Toujours au train il finit par décrocher. Devant un coureur avec un débardeur bleu. Nouvel objectif… Toujours au train je remonte on échange quelques mots puis je relance un peu. Finalement il décroche et je continue mon effort. Au loin il n’y a plus que 2 coureurs du groupe que je chasse depuis le départ et encore plus loin mais très loin au bout de la ligne droite si je plisse bien les yeux j’aperçois la tête de course.

Panneau du 10e kil 40’ pile. Mon petit matthieu, c’est pas trop mal. J’ai une pensée pour le cross des bords de Saône où je pétais mon record du 10km à 2km de l’arrivée. Aujourd’hui le chrono n’est pas le même mais l’esprit est bien là.  J’arrive à tenir ce 4’ au kil yes le travail paye. Bon normalement 10 kil il y a un ravito… on avance rien ? toujours rien. On relâche pas la pression mais je n’arrive pas à revenir sur le groupe qui a d’ailleurs encore éclaté. J’ai bien un coureur en visu mais grrr l’écart se maintient.

Tient je frissonne… petit warning est ce le signe avant coureur d’une panne sèche. Au pire j’ai un gerblé déjà ouvert dans la poche.

Un collègue sur le bord de la route m’annonce 6e à 5 à 6 min de la tête de course. Là ça va être sacrément coton de revenir… Malheureusement il n’a pas l’écart avec mon prédécesseur.

 Le ravito arrive enfin. On me tend une bouteille je demande du sucre finalement je ralenti à peine et arrive à tout gérer. Boire un peu, se rafraichir et diluer le sucre dans l’eau. Le mélange sucre + St yore c’est particulier mais ça passe. Aller moins de 5km de l’arrivée on lâche la bouteille et maintenant on déroule jusqu’à St Laurent. La bouteille dégagée, je réalise que j’étais un peu crispé… Des spectateurs sur le bord de la route sont de plus en plus présent, bon sang ce que ça fait du bien, pendant quelques mètres je passe sous les 4’ au kil. Maintenant comme en séance, y a plus qu’à laisser rouler les jambes, allez les 3X3000 en 4’ au kil ou presque allez les 500 en 1’50 maintenant on profite pour s’exprimer c’est le moment les gambettes de faire le job. Exprimez vous. On arrive sur le faut plat qui longe l’aérodrome. Allez relance lâche rien. Le chrono dérive un peu, pas grave dès le faux plat passé on relâchera pour débouler sur le stade. Hier sur la retransmission des mondiaux de natation ils parlaient du relâchement de medhi metella qui lui permet de scorer et vu en séance en étant moins crispé ça avance mieux. Pendant que je médite sur l’intérêt du relâchement, l’allure aussi se relâche et je ne vois même pas l’endroit où j’avais prévu de relancer…

On déclenche la machine à baffe et je commence à m’insulter à voix haute me reprochant d’être trop cérébrale et d’oublier de courir.

15kil ravito avalé à la volé et remerciement au chef de corps du RSMA qui est avec les bénévoles. Il m’annonce 1500m.

L’ultime 1500, j’en ai chié seul en séance mais là ça va passer. Faut que ça passe tout manière la fin est proche. Je relance objectif 4’ au kilo, ça tourne autour. Bon gré mal gré 3’55 4’05.  On longe le cimetière et là au bout le stade…. Le scooter prend mon numéro de dossard… ça sent vraiment l’écurie.

Arrivé devant le stade malgré la reco de la veille instant de doute. Doit on faire un tour en ville avant ? non on rentre directement. Les pieds mordent le tartan. Comme à l’entrainement. C’est le dernier 400 comme c’est dernier 400 de séance où on est à vitesse maximum.

 

Relâché pour envoyer. -400 – 300 c’est dur mais faut que ça tienne -200 là c’est vraiment dur et je commence à caler -150 m on relance – 100m on déroule comme à l’entrainement on se laisse voler vers la ligne.

 

Arrivée, on coupe le chrono. Wow prise de conscience, ouille aïe marcher… continuer à rester en mouvement oulà montée en température et sudation extreme.

Et voilà une affaire presque rondement menée au finale 1h05m54s 4’05 de moyenne au kilo. C’est plutôt encourageant pour le semi de Fort de France même si la finalité est un mois après avec le défi bleu.

Maintenant place à l’entrainement

 

L’après course :

 

On est choyé par le service des sports, sandwich et viennoiseries et chocolat créole  c'est toujours un plaisir de venir courir dans l'ouest. Mais vu que photogone est loin, je récupère l’appareil et photographie les arrivées.

Un bon protocole où toutes les catégories sont mises à l’honneur, puis direction l’hôtel pour une séance de natation puis de compex.

Récup et mardi direction la route pour rouler un peu avant de reprendre la course à pied. Et ce duathlon à paramaribo à la fin du mois ça serait une bonne excuse pour rester actif pendant le weekend end au surinam…

 

 

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