Récit de la course : Last Man Riding 2023, par Vincent O

L'auteur : Vincent O

La course : Last Man Riding

Date : 14/10/2023

Lieu : Taillades (Vaucluse)

Affichage : 209 vues

Distance : 609km

Objectif : Pas d'objectif

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Pas d'autre récit pour cette course.

La chronique du hamster pailleté – Saison 2 : A bicyclette …

Mi-septembre mon ami Facebook, me sentant déprimé, comme chaque année à cette période, à court d’objectifs, le blues de l’après Embrunman, me propose de rejoindre le groupe « Last man riding ». Je ne suis pas complétement bilingue, mais j’ai vite compris l’essentiel, ça va pédaler, et je vais pouvoir en chi..er bien comme il faut. YEESSS !!! Ça va me changer des vidéos Facebook de chatons trop trop mignons !

 

Pour cet automne, j’étais tenté par le T24 de Bormes les mimosas, mais le prix élevé de l’inscription, et une impossibilité de m’y préparer sérieusement, m’ont fait abandonner l'idée. Oui cette année j’ai déjà engagé une belle somme dans les inscriptions de course, et il me faut 1 mois à 1 mois et demi pour me remettre de la course d’Embrun du 15 août, je n’aurais pas pu être prêt pour le T24 début octobre.

 

Oui, mais voilà, je ne peux pas non plus être prêt pour le Last Man Riding, il est programmé le 14 octobre. Je n’ai réussi à reprendre sérieusement le vélo que fin septembre. Pour préparer cette course je n’ai pu faire que 3 sorties longues sur 2 week-ends. C’est peu … pas de quoi être rassuré. J’ai eu beaucoup de difficultés pour la première sortie longue, aucune puissance dans les jambes. Heureusement les deux suivantes se sont mieux passées avec 275 et 250kms, assez facilement.

Voilà donc ma préparation : très, très, trop courte, une première sortie longue catastrophique, mais malgré tout, deux suivantes assez rassurantes.

 

Heureusement je n’ai aucun objectif pour cette course. Je suis un cycliste très débutant, beaucoup de coureurs sont chevronnés, avec des Race across France, Belgique, Bikingman, 24 heures du Mans … et plein d’autres courses que je ne connais pas, donc aucune pression.

Mon seul vrai objectif c’est de renforcer mon dossier de sélection pour une course triathlon plutôt coriace qui me fait rêver. Mi-septembre j’ai travaillé les sorties longues natation pour avoir une référence, une marque en nage en eau libre. Cette course va j’espère me permettre d’avoir une référence en sortie longue vélo. Jusqu’à présent je n’avais à mon crédit qu’une seule sortie longue de 210kms, rien de plus. Pour la course à pieds, j’ai une référence : le Dernier homme debout Monteux de l’an dernier.

 

Départ de la course samedi 14 octobre 10h, je suis prêt !!! Ah Ah Ah ! la bonne blague ... Disons plutôt que suis sur la ligne de départ, avec un cuissard vinted à 15 euros et le maillot du club.

Le principe est tout simple, comme pour le dernier homme debout : un départ toutes heures pour une boucle de 22kms avec 230m d+. Un seul vainqueur, celui qui finit seul la dernière boucle.

 

Le parcours n’est pas simple, je le trouve assez difficile. Les premiers kilomètres suivent une piste cyclable, mais avec des barrières où l’on ne peut passer qu’à 2 vélos sur la droite et la gauche, un vélo derrière l’autre, et beaucoup de famille en vélo, en poussette, en roller, avec des chiens …. Ensuite, des croisements, une traversée de route départementale, beaucoup de stop et de relances. La montée et l’arrivée sur Oppède le vieux est vraiment magnifique, une carte postale, une merveille ! La descente est rapide, mais il faut faire attention aux voitures qui montent, la route est à sens unique dans la montée, les voitures ne s’attendent pas à croiser des cyclistes. Ensuite on traverse les villages de Maubec et Robion, impossible de rouler fort en ville.

 

Ça part très très vite. Aux 200kms j’étais toujours à plus de 28km/h de moyenne par boucle. Je le sais que ce n’est pas raisonnable de rouler si vite, mais je me laisse aller par l’euphorie de course. Je suis impressionné par la vitesse à laquelle roulent tous ces coureurs, c’est incroyable, mais comment vont-ils faire pour rouler vite et longtemps ?

 

Je le sais que les premières heures paraissent interminables et difficiles, je m’en étais bien rendu compte l’an dernier pour le dernier homme debout. J’attends donc patiemment le « début de la course ».

Je pensais que la course débuterai aux 200kms. Non à 200 il y a toujours beaucoup de coureurs en compétition.

Du coup je me suis mis à espérer que la course débute aux 300kms, je ne pourrais pas aller beaucoup plus loin. Eh bien non, à 300kms toujours beaucoup de coureurs en course. Je me dis que si je fais 400kms ce sera très beau.

 

Aux 400kms on est plus que quatre coureurs, la course peut enfin débuter ! J’ai réussi à dépasser les 400kms ! Bien ! Je vais essayer d’aller jusqu’aux 500kms, ça sera beau.

Les trois autres concurrents roulent très, trop vite pour moi, je ne peux pas suivre, j’arrive à les suivre sur les premiers kilomètres, mais ensuite je fais les boucles seul, à mon allure de vieux.

 

La nuit est difficile pour moi, ma lumière n’est pas top, je n’ai jamais roulé de nuit, hormis pour aller au stade en hiver. Je dois rester très vigilant. Je n’ai plus mes repères pour reconnaître le parcours, les changements de direction. Le bitume est en mauvais état à de nombreux endroit, je sais que si j’arrive trop vite sur un nid de poule, je peux crever facilement par pincement, ou bien casser mon boitier de pédalier qui est toujours en mauvais état depuis Embrun. Il ne fait plus de bruit, mais ce n’est pas forcément bon signe. Je roule donc prudemment, mais je consomme beaucoup d’énergie, de fatigue mentale.

Dans la nuit, dans la descente d’Oppède le vieux, je loupe un changement de direction. Je file tout droit, je m’en rends compte beaucoup trop tard. Impossible de faire demi-tour. Je dois m’arrêter pour faire un point gps et essayer de me situer et retrouver ma route. Merci Monsieur Garmin. J’arrive à rejoindre Maubec, mais en rallongeant de plusieurs kilomètres, je dois mettre à nouveau une énergie folle pour rattraper le temps perdu et finir la boucle dans les temps, ne pas être éliminé. Quelle galère ! Le choix est difficile pour moi : si je roule en groupe je me crame les jambes, si je roule seul, l’effort de concentration et de vigilance me grille. Un peu de ficelle et d’huile d’olive, et je vais rapidement finir rôti.

 

Le soleil se lève, ouf …

Comme me l’avait si bien dit Agnès l’an dernier « avec l’arrivée du jour, une nouvelle course débute ». Et c’est toujours aussi vrai. J’arrive à retrouver une allure convenable sans fatigue supplémentaire.

Au petit matin, le vent se lève, je lutte pour maintenir l’allure, mais j’ai malheureusement l’habitude de rouler avec le mistral.

A l’entrée du village de Maubec, un 4x4 de chasseur me grille une priorité et me coupe la route, je fais un écart de 2 bons mètres, je crie, je l’évite de peu. A deux doigts, je finissais en jambon sec accroché au plafond de la cave, ou en civet de sanglier, une pomme dans la bouche, 2 heures au four thermostat 8. Je vous l’ai dit, un joli rôti.

 

Aux 500kms on est plus que trois coureurs. J’ai réussi à dépasser les 500kms. Bien ! Je vais essayer d’aller jusqu’aux 24 heures de course, ça sera très beau.

 

Aux 550kms on est plus que deux coureurs. J’ai réussi à dépasser les 24 heures. Top ! Je vais essayer d’aller jusqu’aux 600kms, ça sera une belle expérience.

 

Dans les premiers kilomètres des deux dernières boucles Dam V. m’accompagne pour discuter. J’ai honte de le ralentir, mais vous le savez j’aime discuter. Il a une belle gentillesse, il n’a pas de condescendance pour mon niveau de cycliste amateur débutant.

Je l’avais bien vu qu’il roule de manière incroyable, une puissance folle, avec une facilité insolente. Ancien champion Elite, il a gagné ces dernières années tout un tas de courses extraordinaires : Race across France, Belgique, 24h du Mans, 24h du Castellet … je me rends bien compte que je suis à des années lumières de Dam, je ne suis pas un concurrent. 600kms c’est déjà incroyable pour moi, c’est beau. Les prochains paliers : 30 heures ou 700kms me semblent loin. C’est raisonnable d’arrêter.

 

Surtout que comme l’an dernier dans quelques jours je pars en vacances.

L’an dernier pour Le dernier homme debout, j’avais perdu 3 ongles des pieds. Du coup 5 jours après la course, je visitais l’Andalousie en tongs, trop de douleurs pour rester trop longtemps en baskets.

Cette année, hormis des courbatures aux quadriceps, aucune douleur ou blessure. Parfait. Dans 6 jours on part en Crête avec mes amis d’enfance fêter nos 50 ans, je vais pouvoir danser et faire la fête sans être blessé !!!

 

Voilà, une nouvelle course qui m’aura marqué, que je garderai en joli souvenir.

 

Un grand bravo aux organisateurs, c’est une course magnifique, parfaitement menée, avec beaucoup de professionnalisme, de gentillesse et de bienveillance.

 

Je vous remercie à nouveau tout le MTC pour votre suivi, vos encouragements et vos gentils messages de félicitation que je ne mérite bien évidemment pas. Merci Quentin et Lola d’être venu m’encourager samedi soir, ça regonfle la motivation.

Merci à ma famille qui m’a suivi et encouragé ! Ma maman a même réussi à me suivre sur l’instagram de la course !!!

A nouveau un énorme merci à mon cœur, d’avoir à nouveau sacrifié ton week-end, une nuit blanche à t’inquiéter, pour mes bêtises de courses.

MERCI !!!!

 

Vincent – Le hamster à nouveau libéré – Pas sûr que l’on m’y reprenne

L’an prochain : Last man swimming

Le compte rendu de l’année dernière :

http://www.kikourou.net/recits/recit-21850-ultra_tour_du_lac_monteux-2022-par-vincent_o.html

   

   

 

 

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