Récit de la course : 100 km de Millau 1995, par alain141

L'auteur : alain141

La course : 100 km de Millau

Date : 28/9/1995

Lieu : Millau (Aveyron)

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Distance : 100km

Objectif : Pas d'objectif

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Pas d'autre récit pour cette course.

Mes 12 premières participations (1982-1995)

1995 aura été ma 12ème participation depuis 1982 (plus de 20 ans déjà quand j'ai écrit ces lignes). Je ne pourrai revenir à Millau qu'en 2003 après un arrêt de 7 ans du à un accident (chute d'une échelle, côtes brisées, poumon perforé...). Quel plaisir de revenir à Millau chaque année pour participer à cette épreuve mythique, engranger des souvenirs inoubliables et retrouver les mordus du grand fond.

Comment oublier mon ami Francis Rouxel qui a connu la 1ère édition, ou ce coureur suisse avec qui j'ai fait un bout de chemin entre St Affrique et Tiergues et qui me racontait son tour du lac Léman (250 km), ou mon ami Hubert qui courait en clopinant à cause de son hémiplégie, ou cet handicapé qui avait usé 20 paires de gants sur les roues de sa voiture sur le parcours, ou ce vétéran de 84 ans qui était arrivé avant moi à St Georges de Luzençon au 55ème km et que son médecin a forcé à arréter.

Le départ des 100 bornes est toujours long à venir. Puis enfin le cortège s'ébranle, la course est lancée. Quelques quolibets des spectateurs: "allez... plus vite !!!").

Je leur donne alors rendez-vous à l'arrivée, dans une vingtaine d'heures. Une année, je me souviens qu'au passage à niveau d'Aguessac il a fallu s'arréter plusieurs minutes pour laisser passer un train (ça, c'est vache !).

Au 15ème km je guette le Capluc. ce gros rocher dont l'escalade est réservée aux grimpeurs chevonnés et qui annonce Le Rozier et Peyrelau.

En passant devant l'hotel des voyageurs, j'ai une pensée émue pour mon maître d'armes d'escrime qui y a passé plusieurs années étant enfant.

Après avoir traversé le Tarn et la Jonte je scrute le ciel pour observer les vautours fauves, puis j'attaque la première montée sérieuse, la grimpette de Peyreleau en passant devant le poste de secours où quelques éclopés se font déjà soigner. En haut de la côte, je retrouve souvent chaque année les mêmes habitués, assis sur un muret, qui encouragent les coureurs.

Puis c'est la succession de montées et de descentes jusqu'au ravitaillement de La Cresse (km 30). Il y a toujours des super sandwiches au paté. Bravo les organisateurs qui se donnent à fond pour que cette épreuve n'en soit pas une. Après un bon café, bu tranquillement en discutant, départ vers Paulhe.

C'est la que je serrais la main de Monsieur Delong qui tenait l'auberge occitane, sur la hauteur au dessus de Boyne de l'autre coté du Tarn. Il faisait des délicieux poulets aux pruneaux et nous égayait avec ses histoires droles et ses morceaux à la trompette et à l'accordéon.

Et puis une année, je ne l'ai plus revu. J'ai appris des personnes présentes qu'il avait eu un malaise cardiaque fatal.

C'est à Paulhe (km 33), ou un peu avant que j'ai vu en me retournant un superbe arc en ciel à 2 branches qui enjambait les Causses. Puis c'est la longue route vers Millau qui n'en finit pas d'arriver et les premières douleurs musculaires sérieuses.

Le souvenir le plus éprouvant a sans nul doute été cette épouvantable odeur de sardines que des gens faisaient griller dans un barbecue au bord de la route. Puis c'est l'arrivée à Millau, l'équipement pour la nuit et le départ vers Tiergues et St Affrique.

De ce tronçon je garderai quelques souvenirs marquants : une nuit, un clair de lune étonnant au col de Tiergues avec un paysage qui semblait recouvert par la neige, une autre fois les orages la nuit entre St Rome de Cernon et St Georges de Luzençon avec des éclairs déchirant le ciel et permettant ainsi de voir "l'instant d'un éclair" les coureurs à 3 ou 400 mètres devant, et enfin cette fois, au même endroit (km 84) une voiture qui me dépasse, le conducteur, sans doute endormi, qui perd le contrôle de son véhicule, la voiture qui rentre dans la falaise, fait des tonneaux et s'immobilise sur le coté droit.

Je rassemble mes dernières forces pour parcourir les 300 m jusqu'à la voiture.

La radio qui marche à toute bersingue, le moteur arrété, le conducteur groggy et la voiture qui commence à fumer.

Je dois sortir le conducteur de la voiture, le faire asseoir sur un muret, retrouver des gestes de secouriste, arréter une voiture qui arrivait pour leur demander de faire la signalisation puis repartir à toutes jambes (ou ce qui en restait après 84 km) jusqu'à St Georges pour avertir les pompiers par téléphone.

Ca a été dur car à cette heure (3 heures du matin) ils croyaient que je plaisantais. A l'arrivée, j'ai demandé 1/2 heure de moins sur mon temps mais on m'a dit que tout était fait par ordinateur et que ce n'était pas possible.

En 1994 et 1995 j'ai terminé dernier, en pleine forme et avec toujours autant de plaisir (un peu moins toutefois quand j'ai terminé mon 1er 100 bornes en 1982)

Quels souvenirs vais je rapporter cette année.

Lorsque j'ai écrit ces lignes, début septembre 2003 avant la 32ème édition, je ne savais pas que j'allais pouvoir encore en terminer une. Début octobre, rassuré,je pouvais fêter tranquillement mes 70 ans,

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