Récit de la course : Trail du Salève - 38 km 2010, par lbr69

L'auteur : lbr69

La course : Trail du Salève - 38 km

Date : 9/5/2010

Lieu : Beaumont (Haute-Savoie)

Affichage : 1333 vues

Distance : 38km

Objectif : Se dépenser

2 commentaires

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Le récit

Le Trail du salève....
38 km je dois pouvoir gérer, 1900m de dénivelé positive et 2200 de dénivelé négative, là, j’avoue arriver dans l’inconnu.
Moi qui n’ai, à aujourd’hui, que peu de trail montagneux à mon actif. Je suis plutôt habitué au bitume et aux semi et marathon. Mais depuis mes deux SaintéLyon (2008 et 2009) et « Courir pour des pommes » 09/2009 (34 km, 1200mD+), je me suis pris au jeu et j’ai envie d’aller vers les courses nature.
Pourtant, bien que pratiquant la randonnée en montagne en été, du coté de St Nicolas de Véroce, je n’ai jamais couru sur une course présentant un dénivelé positif aussi important.

Je suis avec des cousins qui habitent la croisette et leurs amis. Maxime, Fabien, Vanessa, Christelle, Frédéric, et Christophe, tous inscrits sur le 18km.
J’arrive à Beaumont à 7h50, le temps de prendre le dossard et de faire la vidange, il est déjà l’heure de s’aligner sur la ligne de départ. Pas d’échauffement….
J’ai pris un Camel Bak de 1,5 l avec de l’hydrixir, deux gels dans les poches et les bâtons (c’est ma première sur une course) que j’ai longtemps hésité à prendre.
Le responsable de la course nous donne les derniers conseils, notamment d’être très prudent dans la descente dite des « allumés ».

Et pan, c’est parti !
J’essaye de ne pas partir trop vite, même si le premier km est plat. La route se transforme vite en chemin. Dans la montée qui mène à la ferme de la Thuile, le train se met vite à la marche. Arrivé au milieu de l’ascension, j’ai l’impression d’avoir du mal à relancer dans les virages de la pente, je regarde mon cardio, je suis au dessus de 175 pulsations : je me suis mis dans le rouge, je suis parti trop vite… Je décide de limiter les dégâts et de ne pas dépasser les 165 pulsations, histoire de pouvoir tenir jusqu’au bout des 38 km. Mais bon, si je dois gérer au bout de 3-4 km, je ne sais pas comment je vais finir ! Je diminue la cadence et je me fais débordé par pas mal de coureurs, notamment un petit peloton d’une dizaine. Arrivé presqu’en haut de la monté, je me fais doublé par une féminine. Comme j’avais fini « courir pour des pommes » à 2 min derrière la deuxième féminine, je me dis que si je suis le rythme de celle-ci, je devrais pouvoir finir sans risque d’exploser (car c’est un peu mon angoisse).

Après la ferme, le terrain est moins arpenté. Ça me permet de faire redescendre le cardio et de relancer. Je double « ma » féminine et rattrape quelques concurrents, dont un gars qui grogne qu’il n’a plus ses jambes d’antan !… Bon, ben moi, je les ai jamais eues les jambes d’antan… je coure encore après !

Et voila que tout compte fait, on voit se pointer « la Croisette » lieu de séparation des deux parcours de 18km et de 38km. Là, j’ai droit à un comité d’accueil, mes enfants, ma femme, les cousins, il est environ 9h30. Je vais faire des bises à mes enfants, mais ceux-ci me disent « Attention, tu es en train de te faire doubler !! Repars vite, vite, vite !! ». Une bise, un coucou de la main, une photo plus loin et il faut attaquer la descente. Et deviner qui j’ai en point de mire à la première ligne droite ? maï74 ! qui sévit sur le site de kikourou… et qui n’est autre que la féminine de tout à l’heure. Je fais le malin, mais je ne la connaissais pas avant d’avoir regardé le classement final de la course et cherché sur kikourou si c’était une habituée des trails ou non…

Bref ! toujours est-il que j’ai la ferme intention de refaire mon retard. J’ai, de cette descente, peu de souvenirs si ce n’est que vis-à-vis de la SaintéLyon, je suis dans le même type de descente que la descente du bois d’Arfeuil, réputée difficile et dangereuse, mais là, on est en plein jour ! Des feuilles, des pierres et des racines, voilà un joli menu pour nos chevilles…

Puis vient ensuite la deuxième côte qui mène au point de ravitaillement, je la fais dans un rythme assez rapide, surtout sur la première moitié (décidemment, je fais comme la première !).Quand arrive le ravito, je suis content de pouvoir souffler un peu, le temps de rempli mon camel bak, d’y mettre un peu de poudre de perlinpinpin (hydrixir), de papoter 1 minute avec les bénévoles et c’est reparti ! Au moment de passer sur le chemin de la descente des allumés, on nous annonce « soyez prudents, ça glisse ! ». Je plaisante avec un coureur sur la descente, mais on est vite dans le vif du sujet : au menu boue, boue, racines, boue, pierres. On nous l’avait annoncé : ça glisse ! Il faut donc jouer des carres sur les chaussures, les bâtons m’aident bien à m’équilibrer, sauf quand il y a des barrières en bois en forme d’échelle à passer. Avant d’arriver sur la route, on a même droit à une volée de marches métalliques très étroites et pleines de boue : il faut avoir toute sa lucidité pour ne pas dégringoler ! après la route, la descente est plus tranquille.

 

Sur le replat vers « le Coin » je calme la cadence et m’octroie quelques mètres de marche. C’est à ce moment là que j’entends des encouragements du style « allez ! courage ! ». Devinez qui me double ? maï74 ! Du coup, je décide de m’accrocher une nouvelle fois. Mais là, je sens que la miss doit avoir l’habitude des trails car ses relances me réveillent les muscles à chaque fois que j’ai tendance à laisser filer : une vraie leçon de course ! Toujours est-il que je réussi à m’accrocher et que l’on attaque la dernière montée, celle qui mène au téléphérique. Dans la montée, j’ai décidé de ne pas trop en faire car je redoute la descente qui suit, j’ai peur de n’avoir pas assez de lucidité pour descendre sans heurt. Du coup, je suis le rythme de maï74, même si elle me propose de passer devant, je préfère ne pas me carboniser sur le début de la côte pour ne pas faire comme sur les deux montées précédentes. Malgré tout, nous rattrapons quelques coureurs. Arrivé en haut, je commence à sentir la fatigue. Les relances de maï74 me font de plus en plus mal, si bien que petit à petit je la vois s’éloigner devant.

J’entame alors la descente. C’est un chemin large, facile et rectiligne. Facile, j’ai dit ? En tout cas pas en fin de course ! en plus la pente est rude, il faut trouver le rythme entre la retenue et le relâché car les muscles commencent vraiment à faire mal. La descente doit bien faire 3km, mais elle ne propose pas de virage où les cuisses pourraient être moins sollicitées : c’est tout droit, sans échappatoire. Alors de temps à autre, pour soulager les jambes je me retourne et descend à reculons sur quelques mètres… Au bas de la descente avant d’entrer dans un village (surement Monnetier-Mornex), j’aperçois à nouveau maï74 dans un virage, mais je ne la reverrais pas avant la ligne d’arrivée. La dernière partie de la descente est plus technique avec des escaliers de pierre, une rambarde tout le long. Je pose un pied devant l’autre tant bien que mal, même si je préfère cette partie de la descente à la précédente.

Une randonneuse me prend à parti pour me dire qu’elle voulait faire une promenade du dimanche tranquille et voilà qu’il y a 400 bonhommes qui déboulent comme des mabouls à contre-sens ! J’ai la présence d’esprit de m’excuser, mais pas de m’arrêter ! Le pas de l’échelle est en vue, encore une petite circonvolution et voilà, enfin, la ligne d’arrivée. Maï74 est sur la ligne et me lance un « Bravo », et moi je la remercie pour son rôle de lièvre et je vais prendre ma barre de céréale et ma bouteille d’eau car j’ai l’estomac dans les talons. Il faut dire qu’il est 12h30 passé ! Et le repas de midi serait le bienvenu ! Le chronomètre de la montre affiche 4h37, je suis classé 49ème au scratch. C’est pas mal !

Pour conclure : Ce fut un réel plaisir de participer à ce trail. Il m’a permis de découvrir les chemins du Salève. De découvrir la course de montagne avec de grosses cotes. De prendre mon pied. De comprendre comment être plus performant sur les trails : il me semble impératif de faire des entrainements spécifiques pour la descente (placement du corps, atterrissage et placement des pieds, relâchement des muscles) et des entrainements spécifiques pour gérer les relances suite à une côte, suite à une descente. Un grand merci aux organisateurs et aux bénévoles.
    
 

2 commentaires

Commentaire de maï74 posté le 17-05-2010 à 15:46:00

J'ai donc couru avec un kikoureur sans le savoir ! Bravo à toi pour ce trail très exigeant, la prochaine fois on se boit une bière à l'arrivée !

Commentaire de lbr69 posté le 17-05-2010 à 22:01:00

Moi non plus je ne le savais pas! Bravo pour ta perf, une place sur un podium ça doit toujours faire plasir!
Ok Pour la bière la prochaine fois!

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