Récit de la course : Semi-Marathon des Libertés 2015, par thunder

L'auteur : thunder

La course : Semi-Marathon des Libertés

Date : 7/6/2015

Lieu : Saint Laurent du Maroni (Guyane Française)

Affichage : 471 vues

Distance : 21.1km

Objectif : Faire un temps

1 commentaire

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Pas d'autre récit pour cette course.

Complétement à l'Ouest

 

Allez on reprend les bonnes habitudes, petit CR du week end. Pas très folichon de faire un CR d’une course sur route. Mais bon le CR c’est surtout l’occasion de vider sur le papier la course et de passer à autre chose et pour ceux qui voudraient venir sur ce territoire un peu plus à l'ouest que la Bretagne...

 

Le choix :

En Guyane, le calendrier est assez limité donc 3 semaines après le semi de Macouria ça tombait presque pas mal. En plus c’est la dernière de la saison donc à ne pas rater.

 

La prépa :

 

Un semi 3 semaines avant pour voir les pistes d’amélioration et se redécouvrir (surtout manque d’allure spé et manque de bornes)

1ere semaine récup : presque bien gérée avec du vélo, de la natation et un peu de course à pied. J’avais juste pas prévu le bon week de chouille à la fin de semaine .

2eme semaine travailler les points faibles : presque ça because le week end de chouille ça fatigue le foie et la grosse séance de 3X3000m d’allure spé me faisait furieusement peur. Sans compter qu’invité à un anniv où je ne fais presque pas mon associal de coureur je finis quand même à 1h du matin dans la piscine... Bref la séance de spé glisse au dimanche…

3eme semaine on relâche : ça j’ai bien géré… même très bien géré à limite faire du gras. Résultat j’ai les jambes qui me démangent et qui ont envie d’en découdre avec le chrono. Mon voisin de bureau voyant mon état, me rappelle d’être prudent .

L’avant course :

 

Histoire d’être tranquille avant et de profiter après, réservation faîte au relai des 3 Lacs. Les bungalows rénovés sont sympas et normalement la cuisine me permet d’être autonome.

Samedi après-midi cap à l’ouest sous la pluie, 280 km de route pour 21km de course, faut être débile… mais je reste dans le département.

Arrivée à l’heure à Saint Laurent, je récupère ma chambre. Tout nickel, salle de bain bien agréable, la petite nespresso, la clim à 22°c (oula ça caille on remonte ça rapidement à 27°c), la piscine juste devant la chambre, bref on est pas mal what else ?. Sans compter la bande de jolies battaves qui me sautent dessus à la réception en pensant que je suis leur taxico… Manque juste la cuisine dans la chambre… Les sacs sont défaits et hop petit footing de 20 minutes et quelques lignes droites histoire de se remettre de la route.

Comme d’hab, somatisation à fond… Cette fois l’ischiojambier me laisse tranquille, à la place c’est les lombaires, le genou gauche qui a du jeu… Bref je suis encore mega confiant et j’envisage les pires scénarii pour mes lombaires. Dire qu’à une époque je me foutais de la gueule des vieux de 25 ans qui étaient tout cassés…

Bref... retour à l’hôtel pour repartir en ville récupérer les dossards et faire les dernières courses.

La récup des dossards se fait à la bonne franquette, sur la place du marché. J’adore les courses en Guyane, l’ambiance y est bien plus course de village, plus conviviale, les pelotons sont plus réduits donc pas de foule à gérer, pas de circuits pour récupérer les dossards. Bref j’adore.

Quelques courses dont une bouilloire et 3 éléments de bibliothèque plus tard retour à l’hôtel. Une petite pensée pour tonton Jack qui se foutrait bien de ma gueule. C’est vachement sérieux de trimballer une bibliothèque une veille de course et de trainer dans les magasins.

Du coup pas de cuisine donc trouver une pizzéria qui fait des pâtes… Déjà les pizzéria c’est pas trop courant dans le coin (en revanche j’ai 2 adresses pour du gibier peyi et une bonne table à saint Laurent dans un ancien bateau). Finalement par hasard je trouve un resto qui propose des tagliatelles. Que demande le peuple ?! Sur place je retrouve une coureuse du TAC qui m’apprend que son compagnon est reparti en métropole… Ascenseur émotionnel temps 1 chouette son mec va me servir de lièvre, temps 2 pas de lièvre... Grrrr

Retour à l’hôtel pendant que ma horde d’amazones battaves s’enfilent des bières dans la piscine, j’enfile mes boules quies et programme le réveil à 3h00. Bon sang que c’est chiant pour ça les départ 6h30 mais bon en étant à 10min du départ ça laisse le temps de se recoucher.

Après une nuit torride, et oui 27°c sous une grosse couette c’est trop chaud et les 2 moustiques qui tournaient m’incitent pas à sortir de sous la couette. Du coup à minuit reprogrammation de la clim car je commençais à suer sérieusement.

 

3h00 du matin à l’heure où les battaves se couchent, les coureurs se lèvent… oups.  La journée commence par une grosse remonté acide. Ça aide à partir confiant de bon matin manquerait plus qu’une petite tourista et ça serait top. Petit déj avec la bouilloire à tout faire (thé bouillon et œuf) et zou retour au lit pour 1h faut pas déconner j’ai des restes de gènes de marmotte.

 

5h30 bon cette fois c’est l’heure d’y aller. La playlist des grands jours dans l’oreille on enfile l’habit de lumière. Encore une petite chose sympa des organisateur, chaque dossard est distribué avec les épingles à nourrice, même si c’est une surcharge de boulot pour les bénévoles c’est quand même super sympa. (enfin j’ai mon porte dossard…)  Hall of fame dans les oreilles, je suis à fond et détendu, aujourd’hui c’est un grand jour.

 

"You can be the hero
You can get the gold
Breaking all the records they thought never could be broke

Yeah, do it for your people
Do it for your pride
How are you ever gonna know if you never even try?"

 

Echauffement tranquillement, musique classique dans les oreilles pour se couper du monde et se détendre. La fougue n’a pas sa place aujourd’hui. On croise quelques têtes connues, quelques signes et hop concentration. Si ça continue on ressortira les lunettes de soleil noires.

Il a plu toute la nuit, le ciel est chargé mais pour l’instant c’est calme. 2 options soit ça va se lever et là aie aie soit il va tomber des cordes et là on va avoir la chance de doubler le poids des chaussures d’avoir la route qui glisse mais d’avoir moins chaud. Pour l'instant il fait à peine 24°c et un poil d'humidité. Les conditions sont pas loin d'être top.

6h25 je trottine sur l’arrière du peloton, j’entends le brief au loin. Détendu mais actif. Tout doucement je me rapproche de l’avant. Ici ça bastonne pas trop et c’est pas la foire d’empoigne pour aller à l’avant. Je me cache dans les premières lignes tranquillou.

 

La course :

 

Le départ aurait presque lieu en avance mais le chronométreur veille.  Après 2 départs avortés, cette fois ci décompte à 10 et c’est parti.

La meute est lâchée. J’avais vu les jeunes loups du 9eme RIMA qui se chauffaient mutuellement. Je m’écarte rapidement et je laisse filer. Un coup d’œil au chrono me confirme qu’un départ 3’30/km n’est pas raisonnable. Le thunder peut être sage parfois.




Objectif 4’15 du kil tranquillement et résultat au 21km.

Les 2 premiers kilos sont passés. Au train entre 4’15/4’20 je remonte gentiment tout en quittant le quartier colonial. Je retrouve un collègue qui m’avait donné une bonne leçon de gestion de course donc je reste sage dans ses jambes. Cette fois ci il y a un truc qui gêne. Je suis bien mais la foulée ne déroule pas, donc tout doucement je laisse partir les jambes. La bosse me rappelle bien vite à l’ordre et je laisse filer le chrono… pas grave ça descend après… cool le thunder.

En haut de la bosse premier ravito, faire descendre la température et continuer

On retourne sur Saint Laurent, dans la descente, je prends l’option route plutôt que trottoirs ce qui évite les multiples entrées de maison. Doucement on remet un peu de gaz pour revenir à du 4’10.

 

Le rond point de Saint Laurent et là c’est la grande, grande mais très grande ligne droite en direction de Saint Jean. Pas grave, il est cool le thunder. J’ai fait des courses interminables, l’horizon pour seule limite… même pas peur. J’aime ça.

On arrive au premier relai et deuxième ravito où je croise une pote qui attend sa collègue. Facile, j’entends même les spectateurs dirent que j’ai le sourire. Relax, ne surtout pas se crisper. Elle est longue cette ligne droite mais ça permet de dérouler les jambes. Un relayeur du RSMA me dépasse. Un beau bébé tout en muscle qui doit être pas loin du quintal. Il a du jus le bestiau, je laisse filer. En visu un grand coureur tout en jambe… allez au train on remonte. On sort de Saint Laurent pour aller faire un aller-retour en direction de Saint Jean. Le marquage au sol me confirme que je suis pile en 4’15 au kilo la moitié n’est pas encore mangé mais ça va. On croise la tête de course, j’en profite pour compter les coureurs en individuel, il y a 8 coureurs devant moi. Moins concentré je ralentis…

Le demi-tour arrive… comme je n’aime pas ça, à Macouria, j’avais commencé à ralentir, à la table on me confirme 9eme indiv, j’en profite pour m’alléger de ma bouteille d’eau, m’asperger et zou en avant.

Plus de 10km et je me sens léger… Je commence à m’alimenter… je croise les copains, les connaissances, petits signe d’encouragement et je passe même un coureur.

Bon sang je me sens facile et bridé mais facile. Direction l’aéroport pour rejoindre le 2eme relai je recroise les copines, tient le chrono commence à dériver, bon on réalimente le moteur. J’arrive devant le super U, un peu à l’ouest, ne sachant plus trop vers où je dois aller. Les signaleurs m’orientent. Je croise un collègue qui fait la couverture photo, j’annonce que je suis éclaté.

En plus on s’éloigne du centre… allez première fracture de morale. KESKEJFOULA…

 

à la table de ravito j’entends comme des encouragements qui ne me sont pas destinés… Bon sang… ça va quand même pas revenir de l’arrière . Te retourne pas… montre pas que tu es inquiet et puis si tu as pas le moral t’avais qu’à mieux étudier le parcours bougre d’ane. Avoir l’air serein et décrocher le poux au train... mais il s’accroche le bougre. Bon on va essayer une autre technique monter franchement l’allure, une fois, mais t’es toujours là… deux fois… purée mais jamais tu lâches le morceau allez va pour une troisième fois… non mais là stop,   je bosse pas à la SNCF, si tu veux prendre le train va falloir faire la loco… et là je me fais déposer par un relayeur…  NAAAAAAN j’ai cramé des cartouches pour un relayeur…  pfff stupide, point positif ça m’a évité de trop m’endormir sur mon KESKEJFOULA. Passage devant l’église de la nouvelle vie… c’est de circonstance, il m’en faudrait bien une de nouvelle vie.

 

On arrive vers la Goélette (la fameuse table très sympa), on traverse le village de Balaté c'est un coin hyper sympa sur les bords du Maroni, j'adore. A partir de maintenant, on rentre le long du fleuve… ça sent la fin.

Je sens une présence à l’arrière et profitant d’un virage je confirme et cette fois ci ce n’est pas un relai. On bascule les interrupteurs fini la balade, on commence la course, ne pas mollir, maintenant il reste moins de 4km. On va serrer les dents et ça va tenir… faut que ça tienne.

Au loin l’église, bizarre l'arrivée n'est pas dans ce sens là  donc ça veut dire un virage.

 

Et oui virage, mon poux lance son attaque au début de ce long tronçon… Mon coco, tu connais pas le thunder, tu veux attaquer ben va falloir se donner . Je relance tranquillement (bon d’accord un poil crispé) 3’50 au mille on est à moins de 1500m ça doit tenir.  Il relâche son effort, les encouragements lui sont destinés. Ne rien lâcher… au loin ça faiblit, je veux revenir. Pff une seconde de déconcentration l’allure faiblit. Ne rien lacher… l’autre poux revient… quoi tu as pas eu ta dose ?  Allez on remet ça… il s’esquive sur l’arrière.

On passe la gendarmerie, il remet encore ça cette fois ci ne rien lâcher, relancer sans cesse, je vais pas faire avoir… avant dernier virage, il relance… Serre les dents, ça va tenir… une pensée parasite et ho il est passé le petit con…  J’arrive pas à revenir… La détente est loin, tout donner et même un peu plus. Ça tire, ça pique mais jusqu’au bout.  La foulée est de moins en moins efficace et au bout la ligne, jusqu'au bout, tout donner.

 

Passage de la ligne je coupe le chrono 1h31’42. Oula mon monde s’ouvre. Impressionnant comme j’étais focalisé sur la ligne…

 

L’après course :

 

Déjà aller féliciter le jeune con… (rah ce que c’est dur d’écrire ça on se vieuconise… mais bon le lutin d’écouve à encore quelques longueurs d’avance ). C’était un super mano à mano sur la fin de course j’ai adoré ça. De la bonne bagarre comme sur les cross.

Ravitaillement  pour vite recharger en liquide et en sucre… Je sens que les jambes commencent à envoyer des signaux pas forcément rassurant, ça frise la crampe. Encourager les copains qui arrivent sur la ligne puis aller se changer en encourageant toujours.

On refait la courses avec les copains, se félicitent mutuellement pour ces instants. D’après l’équipe qui attendait au dernier relai j’étais déjà ailleurs ou plutôt bien bien focalisé sur la course… L’effet jeune pousse sans doute…

Protocole et enfin la pluie arrive… pour arroser les très bons résultats des copines sur les courses relais

Rah la Guyane ça reste la Guyane.

 

Au final :

J’ai adoré l’ambiance, le parcours roulant (ou presque), les petits trucs des orgas qui font de cette course un instant sympa, la découverte de saint Laurent…

J’ai moins aimé mon chrono, encore du boulot, ça manque de spécifique, ça manque de volume, mon moral de crackers (en même temps j’avais visualisé ma course comme un enchainement de kilomètres sans devoir me faire mal)…

 

Bref c’était un bon week end vivement la prochaine... 


les photos de l'ASL c'est par là => http://www.klubasso.fr/elementspartages/lire-article.php?idc=973S2&c=1&a=8524&PHPSESSID=5d0dbe0qp09fe87lbnspvua8k5 


1 commentaire

Commentaire de Jean-Phi posté le 12-06-2015 à 12:43:51

Super CR ! excellent le coup des cartouches sur le relayeur !! Et donc 10° alors ??

Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.

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