Récit de la course : Marathon de la Côte d'Amour 2004, par La Tortue

L'auteur : La Tortue

La course : Marathon de la Côte d'Amour

Date : 3/10/2004

Lieu : Le Croisic (Loire-Atlantique)

Affichage : 2501 vues

Distance : 42.195km

Objectif : Pas d'objectif

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yo les bôs !

pendant qu'il me reste un peu d'énergie, je m'en va vous raconter mes péripécies du jour.

petit rappel : marathon de la côte d'amour
objectif avoué : 3h45

les ombres au tableau :
- j'ai pas réussi à faire la prépa marathon que je me concocte d'habitude. certes j'ai fait beaucoup de rando-course et de vélo cet été, mais pas de "vitesse"
- ce manque de prépartion est en fait du à un mollet récalcitrant que j'ai essayé de ménager au maximum depuis le médoc
- je suis, contrairement, au zoreil, une catastrophe côté crampes. l'an dernier sur la même épreuve, j'avais fait les 12 derniers km avec des crampes monumentales. pour prévenir les crampes, j'ai prévu un traitement préventif à l'hexaquine et la prise de sporténine, toutes les 45'. et de gel overstims "anti-crampes" tous les 5 km. et surtout, boire beaucoup plus que l'an dernier. surtout qu'il fait un soleil magnifique et que la journée s'annonce chaude. bref, côté crampe, j'ai mis le paquet ;-)

malgré tout ça, je pars sans aucune patatoïde, on verra bien !!!!
ah si, une pdt quand même, 15' avant le départ, je ne sais toujours pas quel t-shirt je vais mettre ;-) (débardeur ou pas?), bon finallement j'opte comme d'hab pour le t-shirt, décision que je regretterais dès la fin du premier km ! et puis, j'ai oublié ma ceinture de cardio, bof ! c'est peut être pas plus mal comme ça ;-)

en descendant de la navette au croisic, j'ai une pensée pour le canari et le raton laveur, qui étaient avec moi, au même endroit il y a tout juste 1 an. un léger échauffement, et je me place dans le sas de départ, pour une fois pas trop dans le fond. en effet, je connais le parcours comme ma poche et les premiers km dans les rue du port du croisic sont assez sinueuses et étroites et je ne veux pas comme l'an passé être obligé de ziz zaguer et de monter sur les trottoirs. l'inconvénient, c'est que je pars avec les gars qui comptent mettre - de 3H30, résultat, je vais passer 1 heure à me faire doubler de tous les côtés. pas évident dans ce cas de ne pas se laisser entraîner par le rythme.

dans le sas de départ stefane diagana est venu faire un petit coucou. quelques mots banals mais sympa aux courreurs, je passe à 50 cm de lui, je suis supris de son physique. c'est tout sauf un gringalet, et avec des cuisses de cycliste pistard . il fera d'ailleurs les 10 premiers km dans le peloton, avec les sans grades. au km 5; il me double, sa foullée est super puissante et tranquille. après avoir fini sa petite promenade, il s'est arrêté sur le bord de la route et à passé un long moment à encourager les marathoniens. avec un petit mot sympa pour chacun. je pense que ce gars est un vrai type gentil, et que ce n'est pas juste une image que la tv véhicule artificiellement.

je pars un poil vite, 5' à 5'10 au kilo.
les 5 premiers km sont passés en 25'24, j'ai un peu d'avance, mais comme l'an dernier, je n'arrive pas à me freiner
km 10 : 51'17

tout se passe bien, et je termine la superbe boucle de la côte sauvage en 1h16h45 (km15).

je suis pas mal, mais je sens que pour maintenir l'allure, je suis déjà obligé de me forcer. c'est pas génial, mais je refuse pour l'instant de lever le pied.
arrive le fameux passage dans les marais salants, où je pense avoir laissé des forces précieuses l'an dernier et surtout m'être commplètement déshydrater. je me force donc à lever le pied et à beaucoup boire (j'ai amené mon porte-bidon fétiche, celui de Chavagnes, merci Papy) et je bois très fréquemment des petites gorgées. les marais passent pas mal, cette année , il y a très peu de vent, mais le soleil tape fort. le semi est passé en 1h48'45 soit 3 minutes d'avance sur mon tableau de marche.

oui mais, comme l'an dernier à la sortie des marais il faut que je commence à piocher pour maintenir mon allure. je pensais, en ralentissant dans les marais, me refaire la cerise et pouvoir relancer, mais j'y arrive que très ponctuellement.

pause pipi au 23ème, avec tout ce que j'ai bu, j'en mets un seau (le wc portable du fluet m'aurait fait gagner 1 bonne minute ;-) )

les pates sont dures. au fait, mon mollet ? il a commencé à me chatouiller entre le 15ème et le 20ème, mais maintenant la gêne est noyée dans les douleurs qui me gagnent les guiboles.

à la sortie de kervalet, j'ai une pensée pour le raton-laveur qui s'était envollé l'an dernier pour une chute mémorable dont il garde encore , je crois, quelques stygmates ;-((

km 25 2h10'6, je ralenti imperceptiblement , mais le moral est encore là car j'ai encore 3' d'avance. mais je commence à être un poil inquiet car les km sont de plus en plus difficiles et je me vois mal garder ce rytme jusqu'à la fin. d'autant que mes mollets commencent à fibriller gentiment. je les connais bien ces 2 cocos là, quand ils commencent à frétiller comme ça, c'est la crampe garantie dans les 5'. je me prend donc un hexaquine. et zou, plus de problème.

passé le 25ème, j'ai ralenti sérieusement pour tourner en 5'30 à 6' au kilo, passage au km 30 = 2h38'24. j'ai un peu bouffé mon avance ;-(
mais je me dis que je vais avoir un coup de fouet au mental en arrivant sur le port du Pouliguen et en attaquant la dernière ligne droite de 8km.

hélas, j'arrive à relancer sur quelques 2 km où la foule est importante, mais je suis de plus en plus mal. j'avance encore certes mais je sens bien que je ralenti et malgré les invectives que je me lance, j'arrive pas à relancer. km 35 = 3h06'17. ça y est, j'ai plus d'avance, si je veux faire les 3h45, il faut maintenant faire les derniers km en 5'20. hélas, mille fois hélas, j'ai beau pensé à ma familles, à mes proches, aux êtres disparus qui m'étaient chères et aussi à vous, chers zanimos, j'arrive pas à me surpasser. les jambes sont trop lourdes, les début de crampes reviennent, je vide le tube de sporténine (ça avait marché au raid IGN !!!). j'ai l'impression que les km en font 2. la foule est là mais inexorablement les temps au km s'allongent : 6'15, 6'30. j'ai compris, je n'ai plus la force de relancer et je sais que les 3h45 sont foutues ! allez, "vise les 3h50", me dis-je pendant quelques km , ça fera déjà un compte rond. km 39 : 7'19, km 40 = 7'20, aie aie aie, même les 3h50 sont foutues. j'ai vraiment mal , et même très mal aux pâtes. je me fixe un dernier objectif, histoire de ne pas avoir fait tout ça "pour rien". essayer de battre mon meilleur chrono (3h54'43, à la Rochelle en 2002).
cet objectif et la proximité de l'arrivée me redonne quelques forces et je fais le dernier km en 6'16, à 30 m de la ligne, les 2 mollets se bloquent complètement, ce qui fait que je termine les derniers mettres avec une drôle de démarche qui inquiète le bénévole qui me soutient à l'arrivée. il était temps que j'arrive... 3h53'42, record battu ;-) c'est toujours ça !

un bol de soupe de poisson (génial comme idée ravito), des jolies fraises bien rouges et je retrouve mme tortue et 2 tortuyons. j'ai un mal de chien à faire un pas devant l'autre. je tente quelques étirements mais je n'insiste pas tellement les muscles sont durs ...


bilan :
la course : c'était la deuxième édition. je pense que c'est un marathon qui va se "développer".
le parcours est extra-ordinaire, et je ne dis pas ça parce que c'est ma région. je vous assure que c'est magnifique. avec le soleil en plus! comme l'an dernier mais avec moins de vent et en plus les organisateurs ont supprimé une boucle peu interessante dans les petites rues de la baule pour la remplacer par de la cote sauvage. c'est beau !

l'organisation : parfaite. 2000 courreurs "seulement", et aucune attente pour prendre les navettes, pour déposer son vestiaire. des ravitos bien organisés et sans bousculade. tout impeccable. je vous assure que c'est vraiement une course à faire. viendez les copains !

ma course : déçu évidemment. je suis un compétiteur avant tout. même quand je fais une épreuve sans objectif chronométrique, j'ai toujours dans l'esprit un autre objectif. sur cette course, l'objectif était uniquement chronométrique, c'est raté, donc je suis déçu...mais pas abattu, loin de là. fô relativisé, il y a des choses bien plus graves. finallement, je ne l'avais pas si bien préparé que ça ce marathon et puis malgré tou...j'ai battu mon record ;-)

en fait ce qui me gonfle le plus ce soir (mais les jours vont passer et ça va s'oublier), c'est que ces 3h45 me paraissent très difficilement atteignables. déjà l'an dernier j'avais eu les mêmes temps de passage jusqu'au 30ème km et j'avais ensuite craqué (même sans les crampes, mon rythme avait déjà ralenti et je n'aurais pas pu tenir jusqu'au bout). je ne pense pas que ce soit le mur, mais que je manque sérieusement de rythme sur ces distances. pour celà, il faudrait que je revois mon entrainement, mais avec un boulot qui se termine souvent après 21h, c'est pas évident de trouver la motivation pour se faire "mal" le soir.

et puis en conclusion : le fait de cotoyer des bourrins, des pocs, des papys, des boeufs, des mogwais, des lapouneurs, des toutus, des Gé et d'autres zanimos qui me pardonneront de les oublier sur des raids, est très encourrageant pour le moral, mais en fait peut être ...."trop". je m'explique : on se voit peut être un peu trop beau à leur côtés, car on arrive à peu près à suivre le rythme. c'est oublier un peu vite que pour la plupart d'entre eux, ces zanimos courrent ce genre d'épreuves en dedans alors que moi, même si je fais le malin, je suis au taquet et que je bénéficie de l'émulation de groupe....mais le jour où on se retrouve "tout seul" face à l'adversité, c'est une autre paire de manches !! et je ne pense pas que ce soit qu'un problème de "mental", c'est tout un ensemble qui fait que étant issu du sport co, j'ai besoin de partager les joies et les difficultés du sport et c'est pour ça que je suis ce soir derrière mon clavier et que je vous remercie d'avoir tenu jusque là !

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bien amicalement,
la tortue...
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devant la baie de la Baule à l'arrivée

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