Récit de la course : Marathon de Marrakech 2009, par oliviermarathon

L'auteur : oliviermarathon

La course : Marathon de Marrakech

Date : 25/1/2009

Lieu : Marrakech (Maroc)

Affichage : 1923 vues

Distance : 42.195km

Objectif : Pas d'objectif

6 commentaires

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Mara de Marra...

 

MARATHON DE MARRAKECH 25/01/2009  

 

Quoi de plus agréable qu'une semaine au Maroc en plein hiver, d'autant que le marathon de Marrakech vient combler le grand vide des courses sur route à cette époque de l'année en France...Nous partons à 4, marathoniens plus ou moins aguerris.

 

Arrivés un jeudi, nous visitons Marrakech (la médina et la nouvelle ville Guéliz) jusqu'au samedi, veille de la course.

 

 

Retrait des dossards le vendredi : traditionnel T-shirt du marathon et « village marathon » assez animé, malgré des stands inoccupés pour le moment : les « sponsors » locaux manquent à l'appel, sauf la marque de thé qui a gonflé une théière d'une dizaine de mètres de haut!

 

Samedi : jogging d'accueil de 3km organisé dans Guéliz pour les concurrents, mais certains (des « locaux ») jouent le chrono : pas Yaël ni Philippe (Alençonnais, alias « Baron ») qui courront le semi le lendemain, ni Philippe (Val-de-Marnais celui-là, qui dispute ici sa 398ème course!), appareil photo en main, qui s'alignera comme moi sur les 42km. Quelques centaines de participants, étrangers pour la plupart.

 

 

 

Dimanche : le départ étant prévu à 8h30, nous quittons l'hôtel vers 8h et trottinons 1km pour rejoindre la ligne ; pas de vent, le temps est frais (5° environ) et le ciel gris mais lumineux : conditions optimales pour courir donc! Youpi! (comme dirait Philippe). Les jours suivants seront par contre très ensoleillés et très doux (20° en fin de séjour...des jaloux?!).

6000 coureurs sont annoncés au départ, comme tous les ans, par l'organisation : et comme tous les ans, nous sommes un peu moins de la moitié, avec une majorité de marocains ; départ commun pour le semi et le marathon.

A quelques secondes du départ, des « Allah Akbar » (« Dieu est grand ») fusent de toutes parts et des drapeaux palestiniens sont agités par quelques coureurs : pas de doutes, nous ne sommes pas en France!

 

Bousculade! le départ a dû être donné, je n'ai pas entendu de coup de pistolet. Ca bouchonne un peu, car bien que l'avenue soit très large, nous devons passer sous l'arche de chronométrage qui est bien plus étroite : placé à 3 mètres de la ligne, je mets 36 secondes à la passer!

Plus encore que sur d'autres courses, les coureurs prennent un départ rapide : partant pour 42km (objectif entre 2h50 et 2h59 compte tenu de mes entraînements et des inconnues inhérentes au parcours et conditions de courses locales), je suis noyé dans la masse des coureurs : je rattrape petit à petit de jeunes coureurs partis comme pour un 800m, des femmes qui auront peut être du mal à finir le semi sans marcher (même si l'habit ne fait pas le coureur!)...et le peloton est toujours aussi dense. 

 

Nous quittons le large et moderne boulevard Mohammed VI pour entrer dans la Ménara, plantation millénaire d'oliviers autour d'un vaste bassin, bassin que nous ne découvrirons que 2 jours après en visitant ce parc : nous passons en contrebas du bassin, dans une allée de 2 ou 3m de large...

 

KM4 : c'est le premier KM indiqué, et mon chrono me paraît très rapide! Suis-je parti trop vite, sans repère kilométrique et entouré d'une foule excitée partie au sprint? le KM4 est-il bien placé? Dans le doute, je ralentis un peu...

Je double alors un jeune qui court en sandales plastiques : courir à 15 kmh habillé comme pour aller à la pêche aux moules, je dis « respect »! Je réalise ma chance de courir « équipé »...et le chrono perd un peu de son importance tout à coup...

 

KM5 : 1er ravito (bouteilles d'eau, idem jusqu'au semi) et chrono qui me paraît pessimiste ce coup-ci! Et 5 minutes pour faire 1KM (au lieu de 4’00 pour mon allure marathon), le KM4 et/ou le KM5 est mal placé ; un ravito tous les 5KM : les panneaux KM5, KM10...etc sont placés juste au niveau du ravito...Je crains que les panneaux kilométriques n'aient été posés après le choix du lieu du ravitaillement...

 

KM10 : 40' et des poussières, passage à l'allure prévue (je vais présumer que les KM indiqués sont « bons »!)

 

Le parcours du marathon quitte alors le parcours du semi, pendant 5km environ : le circuit s'écarte donc des remparts (le circuit du semi suit le tour extérieur des remparts (19km de longueur)). Le peloton se scinde en 2, et nous nous retrouvons clairsemés : je double une petite tunisienne (maillot rouge de l'équipe nationale), le coureur suivant est 200m devant...je vais profiter du paysage! En fait, ce sont des terrains vagues que nous traversons, quelques baraquements en tôle, des murs en terre, un bidonville, ...on a l'impression que les gens vivent dans des terriers ici! Des gamins excités nous font la fête, se chamaillent pour récupérer les bouteilles d'eau du ravito que nous leur jetons (ils pourront les recycler, les revendre?), tendent leurs mains terreuses … et nous tapons dedans!

Sur cette partie de parcours, le chrono est absent des têtes, et l'on se sent presque mal à l'aise de voir ces gens si miséreux qui nous encouragent.

 

Ouf, nous retrouvons pour 1 ou 2KM les coureurs du semi : je jette un oeil devant et derrière pour apercevoir Yaël (avec son beau maillot jaune du FC Nantes!) ou « baron ». Ils ont prévu de courir à 12 kmh, moi à 15, donc avec la boucle supplémentaire (2-3km?) effectuée par les marathoniens, on pourrait se retrouver...Manque de chance, pas de connaissance à l'horizon.

 

Puis c'est le grand saut : KM20, les 2 parcours se séparent à nouveau : les marathoniens sont désormais espacés de 100/150m en moyenne.

 

Ravito KM20 : j'aimerai bien trouver du sucre ou une boisson sucrée. J'emporte toujours un gel de « dépannage » (que je n'utilise presque jamais!), mais je voudrais le réserver pour la fin de course. Les bénévoles me tendent bouteilles d'eau et sachets plastiques contenant des fruits secs : il n'y a rien sur la table, les enfants se « ravitailleraient » plus rapidement que nous! Je demande si je peux avoir du sucre : « oui bien sûr », et le gars se met à chercher au fond d'un carton dans la précipitation, sort un kilo de sucre...qu'il peine à ouvrir. Je lui lance « Ah, c'est le podium qui s'envole! » et tout le monde éclate de rire...Je repars avec 5-6 morceaux, me voilà paré!

 

Du 20 au 30ème KM, traversée de la Palmeraie : une petite route plate serpente entre les dunes plantées de palmiers. Quelques dromadaires faméliques attendent qu'un client veuille s'offrir une balade exotique. L'endroit est très tranquille, et serait idéal pour flâner!

Puis les luxueuses villas se succèdent : de hautes murailles tentent de masquer de somptueux jardins à la végétation luxuriante ; les vigiles, chauffeurs et autres employés de maison, présents à l'entrée, esquissent un léger sourire à notre passage.

Un tel étalage de richesses quelques instants après les bidonvilles peut décontenancer, choquer même...Les ghettos semblent cohabiter paisiblement. Pas de problème de conscience en tout cas pour le  conducteur de la Porsche dernier modèle qui franchit la barrière de sécurité de sa villa!

J'apprendrai par la suite que ces villas appartiennent à de riches européens, dont l'un est surnommé Zizou...

 

KM30 : nous franchissons le « vieux pont » qui enjambe l’Oued Tensift, un des rares oueds qui n'est pas asséché, faisons demi-tour et empruntons une large route puis le « nouveau pont » : les 10 derniers km sont une ligne presque toute droite jusqu'à l'arrivée. En analysant le parcours, je m'étais dit qu'il serait judicieux de garder quelques forces pour « dérouler » après le 32ème KM : ça tombe bien, je me sens encore assez frais, et sans accélérer je rattrape des concurrents. Aucune notion de ma place, mais le temps à l'arrivée devrait se situer entre 2h52 et 2h55...

 

Nous nous rapprochons de Marrakech, mais les alentours sont monotones : hôtels pour touristes (Ibis à 56€ la nuit! NDLR), stations service, université.

 

En cette fin de matinée, la circulation est plus dense dans la ville mais notre parcours est très bien sécurisé par les centaines de militaires, policiers et bénévoles de l'organisation, sur le qui-vive. Les larges avenues nous sont réservées, le coureur est choyé.

 

KM40 : on aperçoit déjà l'arche située 200 m avant l'arrivée. Il tombe quelques gouttes, les seules de la semaine!

 

KM41 : un coureur marocain est arrêté sur le bord, comme déboussolé : je lui tends la main et je l'encourage pour qu'il me suive, ce qu'il fait. Après l'arrivée, il m'avouera avoir marché longtemps avant ce 41ème KM!

 

Dernier virage à gauche, avec en point de mire la Koutoubia, principale mosquée de la ville. La ligne d'arrivée est franchie (une de plus!) : YOUPI !

2H55'07 temps officiel affiché, 2h54'31 temps réel et 60ème place/588 arrivants.

 

On nous remet la médaille du marathon, un sachet de fruits secs et une bouteille d'eau. Pas de buffet ouvert à tous, pour éviter une émeute des enfants...

 

Je me retourne peu après, et j'aperçois Philippe qui vient juste d'arriver. Nos deux semi-marathoniens qui devaient nous prendre en photo à l'arrivée sont déjà rentrés à l'hôtel (je les comprends, il fait encore frais). Philippe et moi nous y dirigeons également en claudiquant : je suis toujours stupéfait qu'en l'espace de quelques minutes la foulée (+ ou – alerte) du marathonien devienne cette démarche si douloureuse et heurtée du coureur épuisé, la tension physique et nerveuse retombant d'un coup.

  

Encore 4 jours pour profiter pleinement de Marrakech « la rouge », son ambiance et sa douceur, ses tajines et pâtisseries savoureuses...

   

 

6 commentaires

Commentaire de l'ourson posté le 10-02-2009 à 22:41:00

Bravo ! Joli chrono :-) Merci pour ton CR qui retranscrit fidèlement l'ambiance de ce marathon international au nombre de participants et indications kilométriques plus que folkloriques et néanmoins sympatiques ;-)

L'Ourson_édition_2006

Commentaire de Pastrice posté le 11-02-2009 à 11:14:00

Bravo pour ta course et ce magnifique CR. Un peu d'évasion par ces temps friqués ça ne fait pas de mal ! Vivement le prochain CR sur les 24h (n'est-ce pas ?).

Commentaire de CROCS-MAN posté le 11-02-2009 à 12:00:00

Merci pour ton CR, j'espère pouvoir faire l'édition 2010 et ça donne une bonne idée de l'ambiance. Merci et bonne récup.

Commentaire de CROCS-MAN posté le 11-02-2009 à 12:00:00

Merci pour ton CR, j'espère pouvoir faire l'édition 2010 et ça donne une bonne idée de l'ambiance. Merci et bonne récup.

Commentaire de oliviermarathon posté le 12-02-2009 à 22:15:00

J'ai dû supprimer les photos de mon CR, trop volumineuses... Mais je me remets au travail et j'espère pouvoir vous faire partager les paysages et les sites magnifiques que nous avons pu apercevoir lors du marathon. Patience donc!

Commentaire de PhilippeG-628 posté le 27-01-2013 à 21:15:02

Félicitations (un peu tardifs ;-)) pour ton marathon !
Bon chrono...
Je viens seulement de voir que tu es inscrit sur Kikourou (!)
Dommage que tu n'as pas mis tes autres récits car eux aussi valent le coup !!
Bonne continuation:
Philippe

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