pouf_le_coureur a écrit:On était 3 à se tirer la bourre dans une montée, j'ai vu les deux partir comme des balles et moi rester sur place. Conclusion, j'ai fais un bon coup de stress, la peur de ne pas y arriver.
Ce genre de truc m'est arrivé sur des courses où, partant trop vite, ou passant un moment de moins bien, je sentais qu'on allait me doubler ou qu'on me doublait (en général, l'un amenait inexorablement l'autre à se produire
); les sensations n'étant pas au meilleur, rien à faire. Les questions et les auto-injonctions fusent: cela va-t-il durer longtemps comme ça ? Combien vont me passer sous le nez sans réaction possible ? Putain... j'abandonne ? J'abandonne... allez. Je dois continuer. Ça m'est déjà arrivé, ça repart comme en quarante ! J'en ai marre... je n'avance plus...
En règle générale, c'est le souffle qui peine: hyperventilation.
Remarque humoristique: je ne sanglote pas. Je suis un homme. En revanche, c'est le genre de situation qui, à vélo, me ferait avoir envie de balancer le vélo dans le talu après avoir crié de désespoir deux, trois fois. Après, tu relativises en te disant que le vélo vaut plusieurs milliers d'euros, etc.: autre problème. (Me souviens d'un trail de 21k, j'avais doublé un type, que j'avais laissé partir dans les 5 premier kils, vers le 15e/16e kils. Je lui ai vite pris quelques longueurs, et en 1 kil, y'avait bien 150 m entre nous. Il était cuit, et moi pas spécialement au top, c'est dire. De loin, lui étant au milieu d'une bosse et moi l'ayant déjà passée, je l'entends vociférer. Sans doute de désespoir. Il lui restait 5 bornes à faire, il était cuit, pas au bout de ses peines en gros. En plus, ce qui n'avait rien arrangé, il avait fait imprévisiblement chaud pour une mi-octobre, avec le soleil tapant fort en début/milieu d'aprèm. Gros coup de stress, d'angoisse, j'imagine.)
Or donc, c'est inévitable, dès que le coup de stress est lancé, y'a juste à attendre. Et comme je suis de la race de ceux qui ne peuvent pas ne pas se poser de questions (en permanence), bin, les questions sont incoercibles.
Je ne sais pas si ces expériences sont comparables avec la tienne, mais en tout cas, cela se peut que ça soit une
barrière mentale qui s'ancre en toi, et qui somatise. Même chose ici, conséquences différentes.