Récit de la course : L'Ardéchois - 57 km 2011, par nico2938

L'auteur : nico2938

La course : L'Ardéchois - 57 km

Date : 30/4/2011

Lieu : Desaignes (Ardèche)

Affichage : 1861 vues

Distance : 57km

Objectif : Objectif majeur

7 commentaires

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L'Ardéchois 2011 57 km

5 semaines se sont écoulées depuis le trail du Ventoux! J'ai bien bossé à l'entrainement et les sensations sont vraiment bonnes. J'ai hate de voir où j'en suis en course. L'ardéchois semble une bonne course pour se jauger. Le parcours est plutôt roulant tout en offrant quelques passages techniques. 

Ce trail commence bien avant la course. Il faut déjà arriver à Desaignes et ce n'est pas de tout repos surtout en camping car. La montée depuis Tournon me semble interminable. Malgré tout, on arrive avec mon père à 19h00 à Desaignes. Je file retirer mon dossard et il y a déjà de l'ambiance avec le 10 km réservé aux féminines.

Je récupère mon dossard et j'étudie un peu le parcours. Pour résumer, le parcours se compose de 3 montées. Enfin, on pourrait le croire sur le profil mais en réalité, il y a en effet 3 bonnes montées et une bonne partie vallonée entre le R2 et le R3. Je discute un peu avec Sam Bonaudo et je retourne au stade où on loge en camping car. Je retrouve Martin Reyt et le week end commence mal. Il est malade. Le traditionnel footing d'avant course se fera donc tout seul. Je pars à l'improviste pour 40 minutes tranquille ponctuée de quelques accélérations. J'ai l'air en bonne forme.

Après une nuit où mon sommeil est agité, il est l'heure de se lever. Je prends mon petit déjeuner, je prépare mes ravitos et je donne les conseils à mon père. Il va s'occuper de mes ravitos et de ceux de Martin. 

7h30: il est temps de s'approcher du départ. On s'échauffe de manière minimaliste et on rejoint la ligne de départ. On échange quelques mots avec Fabien Chartoire et petit coup de panique, je ne trouve pas mon père pour lui laisser ma veste. Juste avant le départ, je le retrouve. Le départ donné avec le traditionnel tour du village. Lorsqu'on repasse à proximité du départ, les derniers s'élancent à peine. Je me rends mieux compte de la taille du peloton.

Le départ est plutôt assez cool. Je mène la troupe quelques centaines de mètres puis un groupe de 4 ou 5 coureurs prend quelques longueurs. Comme les 2 parcours sont communs, on ne sait pas trop qui fait quoi. Malgré tout, tactiquement, c'est guère difficile. Je reste avec Thierry Breuil aussi longtemps que possible et ca devrait être une bonne course. Rapidement, un groupe de 3 se forme avec Thierry et Fabien Chartoire. Les hommes de tête sont quelques dizaines de mètres devant. On attaque la première descente et je prends quelques mètres pour faire une pause pipi. La seconde montée est plus raide et j'alterne marche et course. On échange avec Thierry et Fabien. Je pense que les coureurs de tête vont bifurquer sur le petit parcours. 

On atteint le sommet et une longue descente commence en direction des ruines du Chateau de Rochebonne. Le profil est descendant, c'est vrai mais alors, il faut savoir courir sur cette partie car on va plutôt assez vite. Je suis le rythme de mes 2 compagons mais je commence à languir une bonne descente technique. On atteint les ruines du chateau, je prends quelques longueurs d'avance en descendant à ma main. Au pied de la descente, je temporise un peu et le trio se reforme. On attaque une montée en direction du premier ravito. Le rythme est plûtot bon et on revient progressivement sur ceux qui ouvrent la route depuis le départ. 


 2 h de course: j'arrive au premier ravito en compagnie de Thierry, Fabien et Stéphane Avrillon. Mon papa me passe mon porte bidon simple, je bois un verre de boisson énergétique et un morceau de banane et c'est reparti. Mes 3 compagnons ont pris quelques longuerus et je place une petite accélération pour recoller. A partir de ce moment là, le rythme se durçit sous l'impulsion de Fabien. Stéphane craque et je ne suis pas vraiment facile pour suivre. La montée continue et on se retrouve sur la partie en aller retour du circuit. Là, le rythme devient trop rapide pour moi ou plutôt, il serait suicidaire de suivre. Je laisse filer un peu Thierry et Fabien. Bientôt, c'est au tour de Fabien de sauter. Je reviens sur lui à la faveur d'une accentuation de la pente. 

Ok, résumons, j'ai fait 25 km avec Thierry et Fabien et là, Thierry a décidé de faire cavalier seul. On s'approche de la bifurcation et si le choix est fait pour Thierry et moi, Fabien, lui, hésite. Finalement, il me laisse seul sur le grand parcours et il file chercher la victoire du 34 km.

A la faveur d'une longue ligne droite, Thierry se retourne et je lui annonce que Fabien a choisi l'option courte. A ma grande suprise, Thierry m'attend. Il me dit tout tranquille "J'ai mis un taquet exprès pour faire douter Fabien". Quel tacticien ce Thierry! Il faut aussi savoir courir avec la tête et c'est plus facile quand les jambes suivent!

Mine de rien, il reste encore plus de 25 km. On file plutôt tranquillement jusqu'au R2. Tel un métronome, Thierry étudie le profil et il faut que je lui indique de tourner à gauche pour rester sur le parcours. Je fais le rythme en descente et l'élastique en montée. Histoire de bien comprendre que sauf miracle, Thierry va ajouter une nouvelle ligne à son palmarès.

3h environ de course, on atteint le deuxième ravito. Et là, absence de ravito man pour me donner mon bidon. Cool, Nico, tu paniques pas et tu prends la boisson de l'organisation. D'habitude, je prends toujours un gel ou deux de secours mais là, j'ai fait le boulet. Je remplis le bidon et je repars avec Thierry.La boisson Effinov est excellente mais il me semble au goût qu'elle n'est pas assez chargée. Bref, on fait tous les deux un petit besoin naturel et on reprend notre marche en avant. Le parcours est valloné et le soleil cogne de plus de plus.

Progressivement, Thierry s'éloigne un peu. Je recolle un peu en descente mais à la moindre bosse, je perds du terrain. Juste avant de traverser un ruisseau, Thierry perd son chemin et je le rejoins. On échange quelques mots et Thierry s'envole définitivement. Pour moi, c'est de plus en plus dur. J'arrive au dernier ravito solide. Martin et mon papa m'encouragent. Je change de ceinture porte bidon. Manque de lucidité, je prends celle prévu au R2. Du coup, je suis dans mon monde et je pense avoir eau + gels. 200 m après le ravito, je me rends compte qu'il n'y a pas de gels dans la ceinture. Demi tour, je récupère mes gels. Hop, 1 ou 2 minutes de perdues! En fait, dans mon bidon, il y a de la boisson énergétique et j'ai fait demi tour pour rien. Bien joué, un peu de stress pour pimenter la course.

Revenons, au parcours, c'est assez simple. 500 m de dénivelé positif se présente à moi. Je commence la montée sur le goudron en courant. Malheureusement, ce sera de courte durée. Très vite, je passe en mode survie. Je trottine sur le plat et je marche dès que la pente s'élève un peu. Bientôt, les crampes s'invitent à la fête.

Mentalement, je suis au bord du gouffre. Je pense déjà au retour de mes poursuivants. Mais non, il faut penser de façon positive. Je sirote les 3/4 de mon bidon et je prends un gel. Je passe à proximité d'une ferme et j'arrive à trottiner de nouveau. Premier coup d'oeil en arrière et j'aperçois Arnaud Perrignon. Je m'efforce à aller le plus vite possible au sommet. Je sais que s'il passe avant le sommet, j'aurais toutes les peines du monde à recoller. Heureusement, j'arrive à courir de nouveau avant la dernier mur dans les genets. Je bascule avec moins d'une minute mais l'essentiel est sauf, je suis encore devant.

Résumons, il reste une descente sur l'arrivée. Enfin, sur le profil car en réalité, c'est plûtot genre petites montagnes russes. C'est bien simple, je suis au max de ce que je peux faire sans risquer d'exploser sur le bord du chemin. Arnaud se rapproche inéxorablement mais les kilomètres s'égrènent et on va bien finir par descendre pour de vrai. Arnaud prend la tête juste après la traversée de Nozières. Je passe en mode suiveur. Finalement, je suis le rythme sans trop de difficultés et je récupère un peu.

Coup d'oeil à l'altimètre et je me dis, il va bien falloir descendre maintenant. Enfin, on commence à trouver une pente plus prononcée.

Je repasse devant et je serre les dents. Arnaud décroche (j'apprendrais plus tard qu'il est tombé durant la course et qu'il a eu des gros points de côtés dans le final). Je suis cuit physiquement mais dans la tête, c'est le mode guerrier qui est enclenché.

Les commentaires du speaker se font entendre et je traverse le pont au pied du village où Fabien Chartoire est venu m'encourager. Il ne voit plus Arnaud. Malgré tout, je donne tout jusqu'à la ligne.

J'en termine en 4h59'08 à plus de 8 minutes du vainqueur du jour. Arnaud arrive une cinquantaine de secondes plus tard.

Certaines secondes places ont un gôut d'inachevé mais celle ci, non, elle a plus un goût de victoire. Une victoire avant tout sur moi même pour ne pas avoir lâcher mentalement dans la dernière montée. Le bonheur aussi d'accrocher un podium sur une course phare du calendrier. 

En tout cas, ce fut une journée magnifique sous le soleil ardéchois et dans cette superbe ambiance.

Merci à Loulou et à tous ses bénévoles

 

7 commentaires

Commentaire de djikai posté le 02-05-2011 à 22:47:00

Trop fort ! même parcours pour moi... mais pas tout à fait la même course, bravo.

Commentaire de DROP posté le 03-05-2011 à 08:35:00

Encore félicitations pour cette perf pleine d'abnégation.
C'est rassurant(pour la queue du peloton...) de voir que la tete de course a aussi des difficultées sur les memes portions.

Bonne recup

Commentaire de chanthy posté le 03-05-2011 à 09:36:00

merci de nous avoir fait partager la tête de course :)
habituellement, je suis dans les derniers peletons.
c'est toujours motivant de voir que ton temps sur 57km vaut le mien sur 34km :)
bonne récupération et bonne continuation.
au plaisir.

Commentaire de lulu posté le 03-05-2011 à 11:55:00

Bravo, belle course et ça fait toujours de lire la tête de course..
Enrichissant !!

Commentaire de richard192 posté le 03-05-2011 à 16:41:00

Super course de ta part, s'approcher aussi près du temps d'un triple champion de France de trail, ça vaut bien une victoire et des raisons d'espérer faire mieux très bientôt.

Commentaire de @lex_38 posté le 04-05-2011 à 15:46:00

Bravo Champion!
Très sympa de nous faire vivre une course sur le devant de la course!

Commentaire de pascal72 posté le 09-05-2011 à 21:24:00

Bravo pour ta course et pour ton récit. Ayant aussi fait cette course mais à mon petit rythme, je trouve que vous êtes impressionnants...et en plus vous gardez le plaisir de courir.

Encore bravo à toi.

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