Récit de la course : Le Bélier 2015, par nico_looping

L'auteur : nico_looping

La course : Le Bélier

Date : 22/8/2015

Lieu : La Clusaz (Haute-Savoie)

Affichage : 1835 vues

Distance : 27km

Objectif : Terminer

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Le Bélier : retour sur les chemins

Retour sur les chemins...

Petit point d'avant course. Nous sommes le 22 août, j'ai terminé laborieusement le trail des Sources de Faverges en moins de 4h le 05 juillet dernier. Ensuite, la remise en route a été compliquée : moins d'envie et surtout fin Juillet, je me bloque les lombaires en butant sur un rocher pendant une sortie longue. Résultat, je pars en vacances début août sur la côte basque avec une petite forme mais j'ai retrouvé un peu d'allant en m'inscrivant à la mythique course du Bélier pour sa 30e édition.

Pendant 2 semaines, je vais courir tous les jours mais 7 à 10 Km avec jamais plus de 200m de dénivelé. Mes chronos descendent et je fais même une ascension de la Rhune plutôt correcte : j'ai retrouvé la pêche ! La semaine précédant la course, je reprends le boulot et je n'ai pas envie de me surmener alors je me repose à part une séance de vitesse pour me tester un peu niveau cardio.

 

Le jour J, j'ai emmené Mathieu, mon covoitureur qui a souffert autant que moi à Faverges et Jérôme un parisien débarqué à Annecy juste pour la course ! On pronostique nos temps Mathieu vise moins de 4h et moi moins de 3h30 alors que Jérôme qui commence le trail, vise le moins de 3h. Mathieu et moi sommes sceptiques, encore plus après notre calvaire de début Juillet mais bon les temps sont rapides sur cette course réputée roulante.

 

Arrivés à la Clusaz, Jérôme part retrouver son collègue qui a récupéré son dossard tandis qu'avec Mathieu nous partons chercher les nôtres. A la vue du village d'exposants, le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il y a du monde : plus de 900 inscrits au Bélier et près de 500 à l'Agneau ! Heureusement que le Marathon se court le lendemain ! Je croise Kévin, un ancien voisin qui fait pas mal de ski de fond, on discute, il me dit qu’il se place devant alors je me dis que je le verrai à l’arrivée et lui souhaite une bonne course.

 

Après récupération du dossard, pause pipi et échauffement, on se place dans la zone de départ dans le premier tiers des participants. Chose étrange certains se demandent s'ils doivent prendre leur bâtons ou non... sur un parcours roulant comme ça ils doivent s'encombrer plus qu'autre chose je pense.

 

Km 0 : 9h30 c'est parti, la foule de coureurs que nous sommes, s'élance dans les rues de la Clusaz. Ça part fort comme je sais que ça bouchonne dans les premiers single, j'essaie d'aller un peu plus vite qu'à mon habitude : 13.5Km/h mais je me fais doubler de partout et finalement je perds pas mal de places. Arrive la première montée que je monte au train en courant mais sans forcer. Certains marchent déjà, je les double avant d'arriver dans la fameuse montée embouteillée des Mouilles.

 

Km 1 : Nous y voilà, tous les uns derrière les autres au pas dans cette montée étroite dans la forêt. Je prends mon mal en patience. 3 attitudes rencontrées à ce moment-là : les gens discutent avec leur compagnon de fortune, d'autres, silencieux, semblent se concentrer sur leur course et certains tentent de doubler par tous les moyens y compris en coupant les virages ou en marchant sur les autres concurrents. Mouai, pas très "Trail" comme attitude...Personnellement, je fais partie de la première catégorie et je tape la causette avec un local qui a déjà plusieurs éditions à son palmarès et qui me donne de précieux conseils pour la course.

 

Km 3 : Nous quittons les singles pour des chemins à 2 voire 3 voies, je suis mon interlocuteur puis le double en lui souhaitant une bonne course. Ca y est des sentiers roulants en faux-plats montants et descendants, c'est ce que j'aime. J'en profite pour doubler (je me situe mentalement autour de la 400e place. Je pense que j'ai une centaine de places à remonter pour atteindre une position au classement qui reflète mon niveau.

 

Km 5 : 1er ravito, je n'ai besoin de rien, je passe en marchant et bois un verre d'eau et c'est reparti. Ce ravitaillement express m'a fait gagner encore une dizaine de places je dirai. Je suis bien fringant et je double tranquillement. Un petit coucou au photographe et je reprends ma route. Zut, on descend sur le bitume pour un petit Km mais quand même. Bon il est temps de savoir si j'ai amélioré ma foulée sur ce type d'effort. Effectivement, je remonte encore du monde au train. Ah ça y est, on descend vers le lac des Confins.

 

Km 7 : On fait le tour du Lac, ça s'engueule derrière, un mec équipé full Salomon incendie un type qui l'aurait empêché de doubler. Le type en question doit être un V3 qui n'a pas l'air de se prendre la tête, tout le monde rappelle au fougueux ambassadeur Salomon que le podium est déjà perdu. Le gars peste encore. Je me dis que certains doivent vraiment avoir misé gros là-dessus pour s'énerver comme ça. Là-dessus, je fais un autre passage express au ravito et me félicite encore d'avoir pris mon sac même si je n'ai pas encore beaucoup bu. Le paysage est vraiment top, ça me change tellement de ne pas voir la Clusaz sous la neige !

 

Km 8.5 : 1 heure de course, je suis vraiment bien, je n'ai pas l'impression de puiser alors que nous remontons gentiment vers le Crêt du Merle. Je prends mon gel plus par précaution que par nécessité. Petit bilan de course : je sais que sauf grosse défaillance, je vais finir en moins de 3h30. Cette succession de petites montées me fait du bien : je cours toujours alors que d'autres marchent, du coup, je n'arrête pas de remonter au classement. Par contre, j'ai perdu le fil, je dois être dans les 350, un truc comme ça et la vue sur les Aravis autour de nous est toujours splendide.

 

Km 10 : Je cours toujours et je ne ressens pas de fatigue dans les jambes, je sens que j'ai la forme aujourd'hui. Par contre pour la première fois depuis longtemps, je me fais rattraper et doubler par un type pas très grand et très bien équipé. Après m'avoir mis 100m, il marque le pas et marche. Je poursuis à mon rythme de robot et le rattrape, il m’accroche et nous courrons côte à côte en remontant les marcheurs.

 

Km 12 : En discutant avec mon compagnon du moment, j’apprends qu’il est parisien, vient souvent en vacances au ski à la Clusaz et fait le 42 du Bélier le lendemain pour préparer la Diagonale des Fous dans 2 mois. Je lui souhaite bon courage tandis que nous arrivons au Check Point du Crêt du Merle qui est le ravitaillement marquant la moitié du trajet, la barrière horaire (2h) et le seul point de chrono intermédiaire. Je bois un verre d’eau et je file laissant aux soins des bénévoles l’ultra de Paris.

 

Km 13 : Après le crêt du Merle, c’est de la descente sur bitume. Même si je n’aime ça, je suis rapide sur ce secteur ; j’en profite pour doubler un peu et faire la jonction avec des lièvres avant d’attaquer le sous-bois. Dans cette succession de montées et de descentes, je joue au yoyo avec quelques types meilleurs que moi en montée mais plus prudents en descente. Puis je remets le contact en montée, ne me fais pas rejoindre et prends de l’avance dans la descente qui débouche sur la route.

 

Km 15 : Ce faux plat montant sur goudron fait du mal à tous les concurrents que j’aperçois alors je ne lâche rien et reprends encore des places au milieu des gaz d’échappements et des vacanciers. Puis, on redescend dans des chemins roulants. Je continue sur ma lancée et rattrape puis double encore un gars sur cette portion roulante. Soudain, j’entends un bruit de chute derrière mon épaule et je vois le concurrent doublé plus tôt dans la poussière. Il a l’air sonné, je fais demi-tour mais il est déjà bien entouré alors je reprends mon chemin d’autant qu’il reprend sa course.

 

Km 17 : Dans ce secteur, les places sont assez stabilisées, je sais qu’on s’approche du dernier ravito avant la montée de Beauregard. Quand devant moi, j’aperçois une silhouette familière. Kévin ! Je ne pensais le revoir si tôt. Il me dit qu’il est dans le dur car parti trop vite. En fait, c’est sa première course de cette longueur. Je lui glisse quelques encouragements tandis que nous arrivons au ravitaillement des Joux où je prends un petit verre d’eau et m’éclipse sur les routes qui descendent au pied de Beauregard.

 

Km 19 : Le fait de voir des concurrents en baver me donne du baume au cœur même si je ne suis pas un sadique ! En effet, je me rends bien compte que je gère vraiment bien cette course (pour une fois !) et que je ne pioche pas. Du coup, je m’envoie mon 2e gel après celui pris au Km 10. Et j’aborde la montée de Beauregard dans une bonne forme. Je prends ma foulée, petit pas et je vise les coureurs au loin. Cependant, ce rythme me fatigue vite, les jambes durcissent vite maintenant, on en est à 20 Km de course, alors je me mets en mode marche rapide. Et ça paie, les jambes vont mieux et je sais que la montée est courte. Je me fais remonter par un type qui court doucement, à peine plus vite que ma marche mais il me met vite quelques mètres.

 

Km 21 : En essayant de suivre mon coureur, j’ai rattrapé quelques concurrents donc je continue de remonter au classement et ça, ça fait du bien au moral. Je suis encore rejoint par contre par un type rencontré aux toilettes avant la course. C’est un mec d’Annecy, on plaisante et on remonte ensemble sur quelques nouvelles têtes. Puis il me lâche dans le dur de la montée, un peu avant le ravito du Bré. Je fais encore un arrêt express et remet la gomme, je suis à 30 mètres à peine de mon compagnon de montée. En plus, j’ai vu mon local de début de course qui m’a presque rattrapé avant le ravito. Là, je me remets à courir ; on voit le sommet de la côte. Je continue de doubler un ou deux types.

 

Km 22 : On arrive au sommet, juste avant je prends quelques photos de ce beau massif que je fréquente si souvent en hiver. Encore un petit ravito, je regarde la montre que j’avais quasiment oublié : 2h32. Je sais maintenant que je vais finir en moins de 3h et ça me rebooste encore. Dernier ravito : je prends un verre d’eau et zou, j’attaque la descente.

Petit bilan physique/physiologique : le ventre : ça va nickel pas de soucis comme à Faverges. Par contre les jambes durcissent, les crampes ne sont vraiment pas loin et je sens que ma cheville droite a travaillé mais elle tiendra. Je change de foulée pour éviter les crampes et j’accélère.

 

Km 23 : J’ai rattrapé un  type aperçu en fin de montée et en voulant passer à l’intérieur d’un virage, première alerte, je dérape sur les cailloux mais le chemin est large, lui a pris l’extérieur et je ne suis pas tombé. Alors je reprends ma course mais j’ai eu la jambe droite tétanisée par les crampes dans la relance parce que je suis reparti sur ma foulée pointe de pied ! Heureusement, elle se dissipe aussi vite qu’elle est arrivée. Sinon je crois bien que je me serai vautré !

 

Km 25 : Je suis reparti à fond pour bien finir et dans un single un peu raide, j’ai l’impression que la partie gauche du chemin est en terre légèrement humide alors je veux prendre appui dessus. Grosse erreur ! C’est du rocher (humide par contre, j’avais raison) ! Du coup, gamelle. Rien de grave, avec le temps, j’ai appris à tomber. Je me relève et arrive sur une portion de plat où les coureurs devant moi marquent le pas. Je sens en voulant relancer que le genou gauche a tapé plus fort que je ne l’aurai pensé du coup ma foulée est encore moins naturelle mais la douleur est très légère. Dans le faux plat montant, j’accélère. Là, je veux vraiment arriver. Je lâche le petit groupe autour de moi et rattaque les singles à fond. Je suis motivé par la vue de mon compagnon de la montée de Beauregard qui est juste 2 places devant moi dans un groupe fraîchement repris. Malheureusement, il parvient à s’extraire plus vite que moi du groupe et est loin quand je sors à mon tour de la forêt pour arriver dans le village de la Clusaz.

 

Km 27 : Je suis assez seul pour ce finish mais il y a une vraie foule qui assiste à l’arrivée du Bélier. J’accélère encore pour essayer de reprendre quelques places. Les crampes et mon genou doivent me donner un de ces allures  de course ! J’arrive presque sur les concurrents devant moi quand un groupe de jeunes dans la foule m’encourage : « Allez le 360 ! »  « Fais-nous un 3-6 », c’est vrai que c’est mon numéro de dossard, je n’avais pas trop fait le rapprochement avec la figure. Alors tout en courant, je m’élance et fais un beau 360 puis repars. Je finis enfin en sprint en me disant que ça aurait été super con de me faire un genou/une cheville sur une connerie de ce genre…

 

Je passe la ligne finalement en 2h56 et me classe 227e au scratch. Je suis super content, je décompresse tranquillement en attendant mes connaissances près de la ligne d’arrivée. D’un point de vue personnel, cette course m’aura montrée que ma prépa pour le trail de Faverges a porté ses fruits après du repos. De plus, je sens que mes jambes ne sont finalement pas si fatiguées (à part les crampes) et je ne me sens pas trop fatigué. C’est ma course dont je suis le plus satisfait même si je peux encore progresser. Je me connais mieux maintenant et je prends vraiment du plaisir en course.

 

Pendant mes élucubrations, Kevin est arrivé en 3h06, il s’est bien repris après son coup de moins bien. Puis Mathieu arrivé en 3h30, lui aussi très content de son temps. On a quand même réussi à rater Jérôme mais vu le peuple, ça parait normal. Après SMS, il aura passé une bonne course et fini en 3h25.

Merci d’avoir lu ce long texte (j’avais besoin d’extérioriser) et je vous donne rendez-vous à l’Automne pour une nouvelle course dont je ne connais pas encore le nom.

 

 

 

2 commentaires

Commentaire de Namtar posté le 01-09-2015 à 08:46:55

Félicitations pour ta course. J'avais trouvé l'ambiance bien familliale l'année dernière. J'espère que ton genou va mieux.

Commentaire de nico_looping posté le 01-09-2015 à 11:40:14

Yes c'est vrai que l'ambiance est top, par contre vu le monde, je dirai pas familiale plutôt décontractée ;)
Mon genou s'est bien remis, c'était juste un petit choc. J'ai laissé passé le dimanche et j'ai repris la course à pied direct. Je ne me suis jamais senti aussi bien après une course !

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