Récit de la course : Hakrinbank Duathlon 2015, par thunder

L'auteur : thunder

La course : Hakrinbank Duathlon

Date : 30/8/2015

Lieu : Paramaribo (Surinam)

Affichage : 441 vues

Distance : 27.5km

Objectif : Se dépenser

2 commentaires

Partager :

Pas d'autre récit pour cette course.

U sprak Nederlands

Duathlon de paramaribo

 

 

Si la planète kikourou ce week end a l’esprit tourné vers les alpes ou l’iroman de Vichy, du coté hémisphère sud, le rendez vous est à Paramaribo pour un duathlon S.Embarrassé Pour les guyanais c’est la seule épreuve dans un rayon de 500 km autour de Cayenne.

 

Le choix :

 

La famille étant venue de métropole, un peu de dépaysement au Surinam pourrait être une bonne idée et ho hasard ça tombe pile le week end du duathlon. Comme ça j’aurais une excuse pour faire un peu de sport. Le hasard fait bien les choses. Cool

 

La préparation :

 

Une bonne semaine allégée mais vu l’état de forme après la sortie longue du week end dernier ça me va bien.

 

La préparation matérielle est un peu plus épique… Il faut déjà récupérer une carte touristique au consulat pour pouvoir rentrer au surinam. Ensuite s’enquiller 3h de route jusqu’à Saint Laurent du Maroni, 10 min de pirogue et encore 2h de taxico pour enfin arriver à Paramaribo. Le tout avec un vélo + les affaires de course à pied et quelques bricoles pour passer le week end sur place. Ça se fait et pour les courageux qui n’ont pas peur de la conduite à gauche on peut aussi passer avec sa voiture par le bac.

 

 

L’avant course :

 

Une connaissance du néerlandais est un plus évident pour courir au surinam…  Je n’avais déjà pas compris que les inscriptions se finissaient le 23 aout. Heureusement l’organisateur me rattrape sur sa liste à la dernière minute. D’après mon néerlandais un peu limité et google traduction nous devons avoir un briefing la veille de la course à 17h dans un lieu pour le moins mystérieux. Après avoir harcelé les taxis et la réception de l’hotel, nous comprenons que le briefing à lieu au comité olympique du surinam… Après il faut encore trouver la olympic house et finalement on y arrive quand même.

16h45 je me pointe sur place avec mon vélo dans le taxi et tout le monde regarde le vélo… il n’y a pas de contrôle ?

Mon néerlandais est vraiment imparfait. Après avoir récupéré les dossards, c’est l’heure du briefing…. Un grand moment de solitude. Je ne comprends pas grand chose si ce n’est que le drafting n’est pas autorisé, qu’il faudra faire plusieurs boucles et qu’il faut respecter la zone de transition.

En fin d’après midi profitant d’une averse localisée sur l’hotel (on est poissard ou on l’est pas)   je file faire une reco du parcours. Autant les tournes à gauche c’est un plaisir dans ce pays autant les tournes à droite à vélo c’est un peu plus sport… Le parcours semble plat et dans un quartier résidentiel c’est potentiellement tout bon pour demain.

 

Dernier repas et dans ce pays du métissage ethnique, les italiens ne sont pas arrivés jusqu’ici. Les locaux me recommandent pizza hut pour manger des pates. Finalement on trouve dans le guide l’adresse d’un italien qui entre temps a été transformé en churascharios. Après un diner fort sympathique mais moyennement diététique. Direction l’hôtel pour une courte nuit.

 

Au petit matin quand Parbo finit de s’endormir, on file direction le départ. C’est l’occasion de retrouver les Frenchies et de découvrir le peloton. Nous sommes 3 à avoir fait le déplacement de Guyane, Pascal, Erika et ma pomme. C’est assez rassurant de tomber sur des habitués. Il y a quelques beaux vélos dans le peloton mais certains font la course en relai. Ha c’est donc ça la signification d’estafette.

Pas de contrôle du matériel dans le parc, tout le monde se positionne comme ça vient. L’instant grégaire fait que les Frenchies, ont est pile au milieu.

Un échauffement léger et la sudation arrive rapidement.  On est au début de la saison sèche et pourtant il fait terriblement humide, la condensation se pose sur tout le matériel.

07h00 les policiers sont en place. Ça ne plaisante pas au Surinam avec la sécurité. Il n’y a pas de signaleur, chaque carrefour est sécurisé par un policier et la course est ouverte et fermée par des motards de la police.

07h05 les arbitres arrivent, Erika trépigne et je suis un chouilla impatient de démarrer.

 

07h15 ça doit être le quart d’heure guyanais surinamais, j’en profite pour taquiner mon voisin et aujourd’hui je suis en première ligne. Il m’explique le parcours et je lui annonce que je vais le suivre. Intérieurement vu le gabarit du garçon je me dis que ça va me permettre d’être sage… Rah l’ego du coureur. Comme dirait Rapace 74 qui fait le malin tombe dans le ravin…

 

La course

 

 

Course à pied 1

 

7h17 un officiel arrive avec son mégaphone, j’ai les jambes qui me démangent.

07h18 5/4/3/2/1/ go

La libération et là je ne comprends pas, j’ai giclé en avant comme un départ de 1500, vole petit vole. Je suis accroché avec mon compagnon de ligne de départ et je baisse les yeux sur la montre 2’50/km là c’est un poil rapide , il va vite falloir ralentir sous risque d’explosion dans le 1er kilomètre. Je sors les aérofreins, je bas des bras, j’ancre les bêches d’ancrage pour limiter la casse et je me stabilise à  3’30 dans le premier 500m toujours pas sage. Pascal me rejoint et m’annonce que devant c’est deux relayeurs qui font 5000m et ensuite arrêtent. Ha c’est donc ça… bon on va laisser filer gentiment. Rapidement avec Pascal on se callent sur du 3’45/3’50 et on gère la tête de course ?! la tête de course ?! Quoi je suis en tête ?! première fois de ma vie de coureur que je suis à cet endroit de la course. Soyons sérieux.

Au train on remonte sur un des deux relayeurs qui a compris que s’accrocher au premier tout en étant blessé, ça ne passe pas. Son ego en prend un coup lorsque nous le passons dans la première boucle et il essaye de relancer.

Notre trio zappe le premier ravito et continue la course en tête… ha oui trio car dans l’entente franco française s’est glissé Leslie, un coureur surinamais pas mauvais d’après Pascal. Deuxième boucle et Pascal ravitaille puis me fait suivre la poche d’eau et je découvre dans le rétro bien callé dans nos foulées Leslie.

Profitant d’un relai Pascal met un coup de gaz et je ne comprends pas sa manœuvre donc je reste au train. Pascal se recale et je reprends un relai. Notre duo + 1 ne fonctionne pas trop mal.

Repassage au ravito on commence déjà à mettre des tours à certains. Cette fois ci c’est à mon tour d’attraper la poche d’eau… Oui la poche d’eau. Vous avez déjà vu une poule avec un couteau ? La même à 3’40 au kilo en me demandant comment ça marche ce bordel. Un coup de dent dans le merdier et un bon quart de la poche me rafraîchit la gueule et j’avale une gorgée, on se passe la poche dans le trio et on continue. Je sais que Pascal va me mettre la dose en vélo (chacun son sport de base) et je lui dit que la différence se fera sur le vélo. Leslie est en train de subir dans le trio.

Dernière boucle sur les 4 à accomplir, on passe de plus en plus de coureurs. Je zappe le ravito. Mon passé de skieur reprend le dessus, dans l’avant dernier virage, je prend à la corde et ça frotte contre le bras. Pas grave… note pour plus tard, les bougainvilliers possèdent de belles épines. La peau ne réagit pas de la même manière protégée contre un piquet que nue contre des épines.

Dernier virage avant le parc, je commence à visualiser la transition, avec Pascal on lève un peu le pied pour se préparer à changer de sport. Leslie n’a toujours pas pris de relai et on l’a mené à bon train. Il s’accroche mais Pascal est remonté comme un coucou.

 

Transition un :

 

Les chaussures giclent et sont de suite en place pour le retour, le casque est immédiatement accroché et là c’est l’instant pour courir en chaussette avec un vélo à la main. Bordel ça glisse… ne pas tomber, ne pas tomber, passer la ligne. La transition se passe finalement pas trop mal.

 

Vélo :

 

Heu c’est quoi ce bordel mes chaussures sont sans dessus dessous. Je suis obligé de m’arrêter, je vois Pascal qui vient de clipper et qui s’envole, idem pour Leslie. Et ben ça si c’est pas de la transition foirée. Bon maintenant c’est parti pour 5 boucles bien plates et bien roulante dont une moitié avec un vent de face. Ma tactique c’est de rester au contact et de m’accrocher. Une place sur le podium ça m’irait bien finalement.

Après le premier virage j’aperçois Leslie qui a mis les warning avec sa roue à la main. C’est le jeux ma pauvre Lucette. J’aperçois au loin Pascal avec la moto ouvreuse. Avec mes 300 km de vélo sur les 2 derniers mois, ça va être un vrai challenge de revenir sur lui… enfin je lui ai demandé d’avoir la gentillesse de passer large avec sa roue pleine quand il me prendra un tour… Aller 20 km, il suffit de pousser et tirer. J’emmène un peu moins gros sur la ligne droite face au vent et je commence à m’alimenter. Dans la grande courbe roulante, je continue à tourner les jambes. Mais c’est que ça ne se passerait plutôt pas trop mal.

Je passe l’aire de transition et là je me fais dépasser par un mec que je bats régulièrement en cap. Punaise mais il file avec son vieux biclou acier… Zen tu dois avoir une boucle d’avance. Je me recentre sur ma course et continue à tourner les jambes, je garde le contact visuel. Dans la ligne droite face au vent, j’entends comme un bruit de courant d’air et fffffouu je me fais déposer par un vieux look de contre la montre avec une roue pleine. Ha ce n’est pas Pascal mais ça file. Je suis littéralement déposé. Je continue à m’alimenter. Encore cette courbe rapide et ensuite on amène du gros. J’essaye de poser les avants bras sur le guidon et de me faire le plus plat possible mais au bout de 5’ c’est les bras qui commencent à râler. C’est bien beau de se mettre la dose en abdominaux mais de pas faire de gainage… Bravo !

 

3eme boucle on remonte du monde et les arbitres tournent sur la boucle no draft. Sortie de courbe un peu rapide, me voilà obligé de mettre un coup de frein sous peine de finir dans un canal à l’eau peu ragoutante. On relance, on lâche pas le morceau, mon camarade du Surinam est toujours devant et je vais le poutrer en course à pied. Cette boucle à part les 2 virages à 90 est hyper roulante et il n’y a aucun moment où on peut se laisser aller à la roue libre. Dans la 3eme boucle je manque la chute de peu. Pendant que je dépasse un père et son fils, ce dernier me ferme la porte et me pousse vers le décor… Je gueule et finalement il me laisse passer puis il s’accroche. Là j’ai pas le temps de prendre le temps de l’engueuler en néerlandais mais je lui ferai bien quelques gestes obscène mais je galère déjà à tenir sur un vélo alors je reste presque concentré. 3 ou 4 boucles… argh ça fait 3 fois que je mange donc 3 eme boucle.

Je me fais dépasser par un mec avec un masque de tête de mort… Allez c’est parti… Nan c’est pas parti je relance dans la partie vent de dos et je repasse devant. Et voilà qu’il revient non mais ho… Je vais quand même pas me mettre en danseuse pour rerepasser du coup je laisse un peu filer.

4eme boucle donc avant dernière ? je sais plus trop où j’en suis. Je continue à m’alimenter profitant du vent de face pour refaire le plein d’énergie. Encore un mec qui me passe avec son beau pinarello… Nan mais bon là ça va bien faire…. Je regarde le compteur et non je suis toujours à la même allure…. Bon ok je suis une burne en vélo mais quand même ça fait 4 à ce rythme je vais finir par faire un top 20… Baisse la tête et roule. 4 ça va bien mais 5 là ça commence à bien faire c’est quoi cette bérézina… La cuisse du mec qui me passe fait les 2 miennes. Bon admettons qu’il soit rouleur mais zut c’est un gars qui est loin derrière moi en course à pied. Commence à bien faire ces conneries. Je m’accroche comme je peux et on arrive dans la dernière ligne droite avant le parc et j’en profite pour m’hydrater et emmener moins gros tout en augmentant la cadence. Vous allez voir les rouleurs c’est bien beau d’emmener du gros mais on finit par de la course à pied. Je mouline bien et commence à retirer les pieds des chaussures… Pour l’instant tout va bien, pour l’instant tout va bien, pour l’instant je suis toujours sur le vélo…

 

Transition 2 :

 

je saute du vélo juste avant la ligne. Les arbitres veillent et me le signale juste avant.

Vite jusqu’à l’emplacement. Poser le vélo, mettre les chaussures… aie crampe à l’ischio gauche, vite une sportéine avalée juste avant de poser le vélo. Bravo vraiment bravo tu as 20km pour avaler ce truc là et tu attends de poser le vélo. Mais quelle burne !!!

 

Cap 2

 

Rah libération, ça fuse, ça gicle, ça vole… heu oula j’ai les jambes qui pèsent une tonne et qui manquent un peu de souplesse. Le cachet de sportéine qui finit en poudre dans la bouche, tout va bien. Je remonte au train dans la première boucle mon cycliste au pinarello puis mon cycliste à grosse cuisse. Oui messieurs je suis coureur à pied et j’ai quelques restes… Par contre mon camarade de course reste devant et je grappille centimètres par centimètres sur cette première boucle. En passant vers la zone de transition, j’entends des encouragements qui ne me sont pas destinés, je me fais déposer par un jeune relayeur galvanisé par son fan club. 300m plus loin c’est plus la même et je repasse. Jeune homme, un jour je te présenterai Rapace 74 il a une devise pour ce genre de situation…

Deuxième boucle 1250 de bonheur pour aller chercher mon camarade… Fait le job ça va rentrer, j’allonge comme je peux mais les jambes sont bloquées à 4’/4’05. Avant dernier virage grrr il est encore loin, dernier virage moins de 500m là je lâche tout augmentation de la cadence et de l’amplitude, je reviens, mais le bougre passe déjà la ligne. A mon tour de tout donner pour passer la ligne, je casse et hop. Fin de la balade en 1h05.

 

L’après course :

 

Accolade fraternelle avec mon camarade surinamais. Cette fois ci il est devant. Je retrouve Pascal qui a gagné. On file encourager Erika pour son finish et hop une nouvelle victoire d’Erika au Surinam. Des amis surinamais rejoignent Erika et Pascal et nous proposent d’aller tourner les jambes pour refaire descendre la pression.  Autant rouler avec Erika ça permet d’y aller cool tout en discutant mais les 2 furieux roulent à leur rythme tranquille soit mon allure de course.

 

Ce que je garde comme souvenir de cette course :

 

Pour un non néerlandophone c’est un peu complexe de s’inscrire mais ça reste largement abordable.

Venir au Surinam reste une virée sympa depuis la Guyane mais si c’est un peu l’aventure.

L’ambiance dans le peloton est vraiment cool et rien que pour ça je pense caler quelques épreuves dans ce pays.

 

Sur un plan personnel ça faisait 6 ans que j’avais pas fait une discipline enchainée et même si je ne m’entraine plus comme avant. C’est quand même super sympa et ça  change un peu d’enchainer les kilomètres à pied. Allez la prochaine c’est la Martinique et là il faudra courir un peu….

2 commentaires

Commentaire de Mustang posté le 21-09-2015 à 22:44:51

Beaucoup de plaisir à te lire Mathieu: un vrai récit épique!!! J'ai adoré!!

Commentaire de le_kéké posté le 23-09-2015 à 16:12:28

Sympa et dépaysant les récits du thunder.
Je vois que tu es encore en forme mais va falloir faire un peu plus de vélo.

Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.

Votre annonce ici !

Accueil - Haut de page - Aide - Contact - Mentions légales - Version mobile - 0.06 sec
Kikouroù est un site de course à pied, trail, marathon. Vous trouvez des récits, résultats, photos, vidéos de course, un calendrier, un forum... Bonne visite !