Communauté des sports d'endurance

Samedi 10 octobre 2009, 8h15, réveil difficile! Il faut dire qu'on ne s'est pas couchés tôt. Petit coup d'oeil par la fenêtre, il fait moche! Vent, pluie, ... ensoleillement: NEANT. On ne peut pas dire que la fatigue et les conditions météorologiques nous motivent pour ce semi-marathon de Beloeil.

Petit dej' qui va bien, GPS programmé, il est 9h15 top départ. On arrive sur place à 9h30, parking non loin du départ et de la zone d'inscription.
Jusque 10h50 (heure du départ) on se demande vraiment ce qu'on fait là! Et dire que la plupart des gens se repose... Même pas peur, inscription, échauffement et on se jette à l'eau au sens propre et figuré du terme.

C'est parti pour 21,5km Beloeil/Stambruges/Beloeil en mode urbain, rural et forestier. Le parcours n'en jette pas autant que celui de la course des terrils, mais à défaut d'être attrayant, il est roulant et la distance est un chouette challenge pour moi.

Comme d'habitude je loupe la première borne kilométrique, il me faut donc attendre la 2ème pour me rendre compte que je tourne à 5min/km!
Je me dis que c'est un peu rapide et qu'il faudrait descendre à 5min30 si je ne veux pas me griller direct. Je ralenti donc légèrement.
Et là, on ne cesse de me doubler... Des coureurs et coureuses sans véritablement le physique et l'allure de grands sportifs ... Ca me vexe, moi qui me donne tant de mal à l'entraînement ... Je me rassure en me disant qu'ils ne tiendront pas la distance et que je finirai bien par en redoubler quelques-uns (on se motive comme on peut). Je me dis aussi que si je tiens cette vitesse jusqu'au bout, ce sera déjà une très belle progression par rapport au semi de Paris sept mois auparavant.

Je parcours les dix premiers kilomètres avec un gars qui respire si fort, que j'ai l'impression qu'il va claquer sur le cheminJe me rends compte aussi, qu'il a un handicap, il court sur la pointe des pieds et ne posera JAMAIS un seul talon au sol. Ca me donne une leçon, je ravale ma fierté et je cours tantôt devant, tantôt derrière en ayant cette impression qu'il veut faire du relais ... Il faut dire que le vent souffle pas mal!

Je me sens bien, cela fait moins d'une heure que je cours et comme à mon habitude j'ai cette impression d'être optimale seulement maintenant.
Je lâche donc mon acolyte en lui lançant un sourire d'encouragement. Arrivent la forêt, la boue et les flaques. Je m'amuse au 110m haies en mode : "J'veux pas m'salir"  et comme ce n'est pas une très bonne idée et que je commence à m'essouffler, j'arrête mes conneries.

Les bornes se suivent et se ressemblent et comme je n'ai que ça à penser, je calcule mon temps au kilomètre pour voir mon objectif (faire moins de 2h05) est réalisable. Je cours les yeux dans le vide, réglée tel un métronome, respiration et foulée régulières, j'enchaîne. Je cours seule pendant ... une éternité. Les stands de ravitaillement sont mon unique divertissement. Au km 15, béni soit ce scout et son quartier d'orange! En effet, depuis quelques minutes, je ne sentais plus mes jambes, ni le reste d'ailleurs! La belle chute de glucose me guettait ...

Je marche rapidement pour boire, cette fois, mon godet sans m'étrangler ni me doucher avec! Quelques secondes s'écoulent et je repars. Deux gars me doublent avec 3 vélos accompagnateurs. Je décide de ne pas les perdre de vue. Ca me motive, ça me change de cette solitude qui commençait à me peser.

Km 18, ce que j'ai craint depuis le début de la semaine, se produisit! Douleur latérale au genou gauche comme à l'entraînement. Je souffre, ça me lance de la hanche à la cheville mais je ne m'arrêterai pas! Il ne reste que 3km et j'ai tenu la cadence, je ne lâcherai pas ... pas maintenant, pas si près de l'arrivée. J'ai tellement la rage que je dépasse un des deux gars et les vélos!

Je vais sévèrement mordre ma langue jusqu'au km 20 pour ne pas lâcher une insanité envers mon genou en carton qui ne cesse de me lancer de plus en plus fort. Je rentre enfin dans le parc du château, je n'admire franchement pas le paysage, je me dis juste que la fin est dans plus d'un km et que c'est long ... très long quand on souffre! Le plaisir de courir n'est plus ... et c'est surtout ça qui me démoralise.

Je regarde le sol, les yeux remplis de larmes et là, j'entends: "Allez VANESS!!!" Stany qui, malgré son propre semi, a pris la peine de rebrousser chemin pour m'encourager et m'accompagner jusqu'à la ligne d'arrivée. C'est si bon d'entendre sa voix, de sentir sa présence. Il me "coache", je fais ce que je peux pour l'écouter, j'veux qu'il soit fière de moi ...

Je vois enfin ce fichu château qui nous nargue depuis le 18ème km tout de même!
La fin est proche, mes parents sont là, clic clac la photo qui va bien et cette fichue ligne d'arrivée franchie!

Il me faudra donc 2h pour parcourir ces 21,5km contre 2h15 pour le semi de Paris. Je suis fier mais je boîte! Je me jette sur the last ravito et je m'étire enfin! J'apprends que Stan réalise cette course en 1h28, je suis contente pour lui, il est vraiment doué.

On délire bien sur les cas sociaux du coin, on rentre et là ... On végètera toute l'après-midi. Le repos des guerriers ;)