Récit de la course : L'Ardéchois - 57 km 2012, par Maëlwenn

L'auteur : Maëlwenn

La course : L'Ardéchois - 57 km

Date : 29/4/2012

Lieu : Desaignes (Ardèche)

Affichage : 1816 vues

Distance : 57km

Objectif : Objectif majeur

7 commentaires

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Que c’est beau l’Ardèche !

 

Et bien voilà ! me voilà face à mon objectif du printemps. Une saison qui a commencé par de nombreuses courses (une première) Hivernale des Coursières, Montanay, Trail des 3 châteaux, Trail du Ventoux, plus quelques Off : Cabornis, LUT, UMS… bref une prépa bien chargée.

 

Cela m’a permis de travailler mes points faibles (c'est-à-dire un peu partout), moi qui vient de la route et qui suis à l’aise sur sol dur et terrain plat.

 

Tout commence bien, on part à trois (membres du Fr’Anse) samedi et retrouvons Martial qui, lui, s’est lancé sur le 98km. Arrivé à Désaigne, nous décidons d’aller l’encourager au dernier ravito. Il terminera en moins de 17h, bravo ! Il a eu un temps superbe avec, c'est vrai un peu de vent. Mais que c'est beau l'Ardèche!

 

Nous, pendant qu’il termine sa course, on se fait un sacré repas, arrosé d’un Chasse Spleen ’98.

 

Bon, la course !

 

Réveil 5h, j’ai bien dormi malgré la tempête et la pluie. Avec Bruno et Jacques on regarde dehors … pas génial, il pleut. La météo prévoit d’ailleurs de la pluie jusqu’à 14h, cool j’arriverai au sec.

 

Sur la route pour rejoindre Désaigne, nous voyons l’effet de la tempête de la nuit. Arbres couchés, branches cassées.

 

7h45 Il pleut toujours, debrief de Loulou Chantre pour nous parler sécurité sur le site de Rochebonne où il sera interdit de courir.

 

J’arrive à m’abriter et à me glisser au dernier moment dans les premières places au départ.

Une petite boucle dans le village puis le départ officiel est donné. Pan on attaque d’entrée par une grosse difficulté. J’ai hésité à m’échauffer avant la course car je voulais attaquer dès le départ et prendre des risques. Mais Martial m’a mis en garde sur la dernière difficulté du parcours où il faudra encore avoir du jus et …. le mauvais temps m’en on dissuadé. J’opte donc pour un départ cool. Côté matos, je me suis allégé au maximum. Pas de sac à dos mais ceinture double bidon 2 barres de Céréales + 2 gels. Ma gore tex étant sur le dos, je règle le pb de savoir où la ranger. Vu le temps, Speedcross aux pieds.

 

La première demie heure est un vrai régal, je suis super. Je regarde ma montre pour rester sous les 155p. On enchaine avec une courte descente sur un chemin rendu bien gras par la pluie. A ce moment je suis doublé par quelques avions. L’occasion de voir à quoi ressemble un bon descendeur. Puis nouvelle bosse pour rejoindre les éoliennes (on les entendra mais on ne les verra pas à cause de la brume). Sur cette partie je croise Bruno, il a l’air pas mal. Moi j’ai à ce moment mal à la base des mollets. Cela devient systématique, lorsque j’attaque du D+ à froid. Je ne m’inquiète pas plus que ça et puis ça m’évite d’aller trop vite en début de parcours. La descente qui suit est assez roulante, ma montre indique 12/13kmh, ce qui ne m’empêche pas de perdre encore pas mal de places. La 2e partie de la descente est plus technique avant d’arriver aux ruines de Rochebonne. Ici cela devient très technique, il n’est plus possible de courir. J’arrive au passage de la cascade. Je suis stoppé par une file de coureurs qui attendent de pouvoir passer. Je ne dois pas être si mal classé que ça à ce moment de la course car j’attendrai exactement 5’16’’ …et sous une éclaircie (j’imagine que beaucoup vont m’envier). Je traverse la cascade dont le débit à pris du volume avec la pluie. Les pompiers nous aident à passer sans (trop) mettre les pieds dans l’eau.

 

Allez c’est passé, me voici maintenant sur un petit single en devers ou ruisselle l’eau de la montagne.

 

Début de la 2e difficulté. Je monte, sans problème. Tiens, au fait j’en suis où physiquement ?

Avec ce terrain gras, les flaques à éviter, plus celles qu’on n’évite pas, la pluie qui tombe quasi depuis le début, j’ai un peu perdu mes repères. Je me sens mieux en D+ qu’au Ventoux c’est clair. A aucun moment j’ai cette sensation d’être collé à la pente, mais elle est moins forte c’est aussi ça la raison.

Mes bonnes sensations du début ont disparu mais je cours à la bonne fréquence, j’avance bien. Donc, à priori tout va bien.

 

J’arrive au premier ravito en 2h55 (23ekm 1250d+ 800d-), les deux bidons étaient indispensables, ils sont presque vides. Je bois toujours toutes les 10’. Cela me réussi bien alors on ne change rien.

 

Je vois Bruno qui va repartir … et Martial avec Marie qui nous font un coucou ! bien cool.

Je suis pris en photo vite fait et hop je repars. Oui parce que aujourd’hui je n’ai pas pris mon Iphone. Donc pas de photos reportage sur le parcours, pas de mail envoyé aux copains (désolé Jean-phi, une autre fois). Cette fois ci j’ai des ambitions (faire moins de 7h) ! je suis d’ailleurs avec 6’ d’avance sur mon planning.

 

Après quelques km, je retrouve Bruno, on termine à ce moment la 2e difficulté. Je lui demande de rester avec moi mais il préfère rester à son allure. Je ne le reverrai plus.

Nous avons déjà fait 1500d+ et 800d- au moment d’attaquer cette 2e grosse descente (600d-)

 

Les conditions de courses ne s’arrangent pas, la forêt a souffert. A plusieurs endroits nous devons enjamber les branches cassées, contourner les arbres tombés. Je commence à entendre certains comparer cette course à un parcours du combattant.

Sur un passage (environ 200m) nous devons descendre sur les fesses, impossible de rester debout, ça glisse trop et rien pour se rattraper ! De toute façon dans l’état ou nous sommes.

 

Le 2e ravito est passé en 4h23’ (36ekm 1600d+ et 1400d-) soit 7’ d’avance sur mon planning. Je commence à me restaurer un peu. Je n’ai jusque mangé qu’une pate d’amande, plus quelques carrés de chocolat au 1er ravito.

 

Je remplis un nouveau bidon et je repars sans tarder. Je tiens toujours la même allure depuis le début, je marche lorsque la pente est trop forte en poussant sur les cuisses et je relance immédiatement en haut.

 

Je sais qu’à ce moment du parcours reste trois petites bosses plus la dernière qui est méchante. Jusque là je n’ai pas souffert en d+, c’est la première fois que cela m’arrive. Je suis par contre moins bien en d-. Je n’arrive pas à « envoyer », je suis sur la retenue et le mauvais temps n’explique pas tout. Un point à revoir pour plus tard.

 

La bifurcation avec le petit parcours a eu lieu au 29e km. On est beaucoup moins nombreux désormais sur la course. J’ai en point de mire de petits groupes de 3 à 4 coureurs que je cherche à rattraper. Parmi ceux là, un légionnaire tout droit issu de la Rome Antique. Courir avec un casque et un glaive un trail de 57km avec ce temps chapeau !

 

Je l’avais repéré il y a un bon moment. Lui ne le sait pas mais il m’a motivé comme jamais car j’avais décidé de finir avant lui. Nous sommes ici sur la partie la plus facile du parcours.

Situé dans la vallée la température est douce et il ne pleut presque plus. Nous alternons chemins et courts passages sur le bitume. Encore un petit groupe devant moi. Ils sont 5 dont le légionnaire, petit à petit je remonte et passe le légionnaire qui s’arrête causer avec un passant.

 

On en discute entre nous et je commence à croire que les 7h sont possibles, même si je ne connais pas la fin du parcours. Je suis toujours en mode diesel, pas très rapide en côte ni en descente mais je ne faibli pas. Et ça c’est la grande satisfaction du jour. Mon allure est la même depuis le début sans aucune sensation de fatigue.

 

Nous arrivons ensemble au 3e ravito (43e km 1840 d+ 1840 d-) en 5h16 soit 4’ d’avance.

 

On nous propose de la soupe, que je décline car je n’ai jamais testé encore et je ne souhaite pas commencer à ce moment de la course. Pour moi ce sera banane et chocolat + un bidon.

A ce moment la pluie redouble de violence. Je me dis qu’il faut vite repartir et ne pas trop réfléchir. En 300m je suis définitivement trempé de la tête aux pieds car c’est maintenant de la grêle qui nous tombe dessus.

 

Il est sûr que ces conditions ont rendu la course difficile, mais je dois avouer que personnellement j’ai bien aimé ! J’y trouve là une forme de motivation supplémentaire.

 

Martial m’avait indiqué que la dernière difficulté était une trace droit dans le pentu comme on dit. Et bien ça y est, j’y suis. Une première partie assez pentue où il est de plus en plus difficile de relancer. On est toujours 4 ou 5, les places sont figées, cela doit faire près de 2h qu’on joue à je te double tu me doubles. Là on reste ensemble et on fait bien attention de suivre le fléchage pour ne pas se perdre.

 

Malgré tout, je pousse aussi fort que je peux sur les cuisses tête baissée mains sur les cuisses. Je prends 10pulses de fc supplémentaire et commence à me détacher du groupe. Après la pluie, la grêle, c’est maintenant un orage qui éclate, le vent se remet à souffler. Cette course devient épique.

 

On distingue au loin les ruines du château de Rochebloine. Au loin je vois un petit groupe qui va basculer derrière les ruines, je compte : ils sont 10. Ah si je pouvais passer devant.

J’estime leur avance à 10’. C’est jouable si je fais la descente à bloc.

 

On quitte la forêt et nous devons maintenant courir dans les genets. Nous arrivons au pieds des ruines cette dernière partie est la plus difficile, pour la première fois les cuisses commencent à se plaindre. Je m’accroche aux genêts pour monter. Ca commence à devenir difficile.

 

Reste un dernier faux plat avant de basculer définitivement vers la dernière grosse descente vers Désaigne. Pour la première fois j’aimerai bien marcher, mais la pente n’est pas assez forte, je dois courir. Et puis je pense au petit groupe devant.

 

Cette dernière descente n’est pas technique ni difficile, c’est simplement la dernière. Et aujourd’hui je dois reconnaitre être moins efficace en d-. La preuve, je suis rattrapé et doublé deux fois. Je m’accroche, je pense aux 7h. Je ne sais plus si je suis dans le timing ou pas.

 

La pluie a cessé, j’entre ouvre ma Goretex, il commence à faire bon.

 

J’entends le speaker, je regarde ma montre 6h40 de course, oui ça commence à sentir bon.

J’essaie d’appuyer autant que je peux, mais là je n’ai plus d’essence. Je ne ferai pas une fin à la Ventoux. Je suis cuit.

 

Il nous reste maintenant 1km de plat sur chemin avant de franchir un pont et de rentrer dans Désaigne. Sur ce chemin je rattrape et passe les 2 coureurs qui m’avaient doublé en début de descente.

 

Je passe le pont et je lâche tout ce qui me reste, je passe encore 2 ou 3 coureurs. Les derniers du « groupe des 10 » sans doute. Je n’ai pas pu aller chercher les autres. Comme à chaque fois le dernier km me vide de mes dernières forces. Je passe la ligne en 6h50.

 

Après quelques minutes j’entends le speaker indiquer que les arrivants sont tous dans les 100 premiers… Cool. Je fais carton plein. Je suis sous les 7h et dans les 100 premiers (je serai finalement 69e)

 

Passé la ligne je retrouve Jacques qui a terminé son 34km et Martial qui a complètement récupéré de son 98km de la veille.

 

On attend maintenant Bruno qui passera la ligne en 7h25 et satisfait de son temps.

 

La journée se terminera par un repas sous le chapiteau aux sonorités Brésiliennes et un Tiramisu pris au calme et où l'on terminera le Chasse Spleen entamé la veille.

 

Une bonne douche et puis retour sur Lyon, sous un temps …. Ensoleillé !

Que c’est beau l’Ardèche.

7 commentaires

Commentaire de Jean-Phi posté le 03-05-2012 à 06:46:34

Bravo très belle course (avec des conditions de folie) et superbe résultat qui plus est. Ca va devenir dur de te suivre...
Tu m'as donné envie de revenir la faire cette course. C'est vrai que c'est beau l'ardèche, surtout Desaignes. Mais je commanderai le beau temps avant !
Encore bravo et bonne récup. A bientôt !

Commentaire de lalan posté le 03-05-2012 à 06:54:30

Arroser de toute cette pluie,pour s'arroser au chasse spleen a l'arrivee,voila une belle course mene jusqu'au bout.Bravo pour ta super course,cela devai etre beau ces paysages.Bon repos,

Commentaire de Arclusaz posté le 03-05-2012 à 09:08:22

J'étais un peu "inquiet" de ne pas avoir lu de tes nouvelles depuis la course : s'est-il noyé sous la cascade ? s'est il perdu ?
j'avais tort, tu as fait un super truc... et un super CR !
Bravo

Commentaire de diotpolente posté le 03-05-2012 à 15:36:15

Bravo, quelle course!! Pour ma part, c'est la premiere fois que je cours dans de telles conditions. J'arrive aprés toi en 7h15 de course. Superbe toutefois malgré la pluie et la grêle. Bonne récup.

Commentaire de tidgi posté le 03-05-2012 à 19:42:15

Des conditions "sympathiques" pour un joli chrono...
Bravo pour cette promenade ardéchoise...

Commentaire de millénium posté le 03-05-2012 à 21:41:21

bravo , jolie performance dans des conditions......difficiles !

Commentaire de franck de Brignais posté le 03-05-2012 à 22:16:32

Bravo pour cette belle performance et ce super CR. En voilà effectivement un coin à explorer, l'Ardèche... dans de meilleures conditions. Quoi qu'apparemment ces conditions semblaient stimulantes !!

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