Récit de la course : Marathon de Sénart 2004, par La Pluche

L'auteur : La Pluche

La course : Marathon de Sénart

Date : 1/5/2004

Lieu : Combs La Ville (Seine-et-Marne)

Affichage : 1239 vues

Distance : 42km

Objectif : Pas d'objectif

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Le récit

Bonjour la compagnie,

Le voici, certes avec un peu de retard, mais le voici tout de même mon CR du marathon de Sénart du 1er mai dernier. C'est celui que j'avais envoyé à des amis le lundi après la course.

Tout commence gentiment la veille, le vendredi où j'avais posé ma journée de congé, de façon à bénéficier d'une nuit un peu plus longue l'avant veille de la course, car le week end précédent j'avais un peu abusé de sorties et couchers plutôt tardifs, disons même matinaux.
Ce vendredi, j'ai donc pu faire une grasse mat jusqu'à ouhouh, au moins 8h du matin (et oui, je ne suis pas un grand dormeur). La météo n'est guère encourageante, avec pluie et temps plutôt frais. Pourvu qu'il n'en soit pas de même demain !
La nuit de vendredi à samedi, c'est même le déluge qui tombe dehors. Oh après tout, mieux vaut que ça tombe maintenant que plus tard.

En fait, ça ne m'empêche pas de dormir, car je ne ressens pas vraiment de pression pour ce marathon : entre la douleur persistante à l'ischio droit, qui a contrarié ma préparation en mars, un surpoids avéré par rapport à mon état de grande forme de l'automne dernier avant Reims (Paques et ses chocolats sont passés par là), des intestins fragiles, et une sensation de forme, cette bonne, mais pas non plus transcendante, je ne suis plus aux conditions météos près. Je signerai même bien pour un temps de 3h12' sur ce marathon, c'est à dire un peu que les 3h10' souhaitées en début d'année.

Samedi matin, réveil 5h30 : tiens il ne pleut plus, c'est déjà ça, mais le temps n'est pas engageant non plus. Je finis en plus du petit dej habituel quelques pâtes restantes, et après une bonne douche chaude en prévision du froid à venir, départ à 7h00 vers Combs la Ville. Et mais non, je ne rêve pas, le soleil est en train de percer. Je dois même enfiler mes lunettes de soleil.

Combs la Ville. Je me gare sur le terrain de foot qui fait office de parking coureur, et sur une marche arrière un peu hasardeuse, percute le poteau de but. Ca commence bien. Heureusement, la vitesse était faible et le pare-choc a joué son rôle. Le poteau va bien également. Je prends mes affaires et vais attendre la navette qui emmène les marathoniens au départ de Tigery.

8h30, Tigery : Je retire mon dossard, me mets en tenue, dépose mes affaires au stand et recherche un endroit pour poser culotte, car la grosse commission me tord les boyaux.
8h55, H moins 5. Les dieux du marathon sont avec nous. Il fait presque beau, certes un peu frisquet, mais au moins il ne pleut pas. Mon voisin de départ m'indique qu'il court aujourd'hui son 236ème marathon. Chapeau bas monsieur.

9h00 : les 1124 fauves au départ sont lâchés. Ca bouchonne dans les petites rues de Tigery, pas habituées à recevoir autant de monde. Ce départ en accordéon me sert d'échauffement. J'accélère un peu pour doubler des concurrents, mais c'est pas grave, je suis tout guilleret ce matin. 1er km : 4'55''. Effectivement, je pars lentement. Mais maintenant la route s'élargit et je prends mon rythme de croisière.

Aux alentours du km2, arrêt pipi : je profite d'une zone dégagée pour arroser l'herbe. Mieux vaut m'arrêter maintenant, car ce n'est pas confortable de courir avec la vessie pleine. Je repars (évidemment !).
Km 3 : j'ai fait les 2 derniers km en 9'16'' en comptant l'arrêt vidange. Oh P'tit Gars (c'est ainsi que mon Surmoi s'adresse à mon Moi, à moins que ce ne soit l'inverse. Bref, c'est ainsi que ma petite voie intérieure m'appelle), calme-toi, c'est un marathon et pas un 10 km. Je double un concurrent qui marche déjà. Toi mon coco, ça m'étonnerait beaucoup que tu vois la ligne d'arrivée.
Les km suivants passent rapidement, en tout cas bien plus vite que je le croyais. Temps mieux c'est bon signe.

Km 5 à 10 : après la zone de ravitaillement de Saint Pierre du Perray (km 5), je me conduis comme un vrai débutant. Les zones sont dégagées (au milieu des champs) et donc un peu ventées, mais au lieu de m'abriter derrière de grands gabarits pour me protéger, allez, vas-y p'tit gars, fais leur voir que t'es plus fort, double-les et distance-les. Même pas peur de la suite, et fidèle à la devise :"Mieux vaut perdre avec panache que gagner sans gloire".

Km 10, arrivée à Savigny. Y a de l'ambiance dans la ville : majorettes, ados qui tapent sur des bidons (comme quoi il n'y a pas forcément besoin de gros moyens pour mettre de l'ambiance). Super, c'est motivant. Mais attention, arrête de t'enflammer ainsi, sinon tu vas droit dans le mur, calme le jeu.

La suite est du même accabit, jusqu'au km 15, je trouve que les km sont plus courts que des km habituels (!) pourtant mes compagnons de bitume ne semblent pas du même avis.
Km 16 : première difficulté avec ce faux-plat montant d'un km de long. Bon, ça se complique, mais j'ai encore du jus (et heureusement, car la route est encore longue). Donc vogue la galère, je lâche mes compagnons plus prudents. Les côtes sont mon points forts, autant en profiter.

Km 18 : aïe la diahrrée se réveille. Je gère temps bien que mal, mais ça passe. Ouf
.
Juste avant la mi-course, je commence à faire un point sur mes sensations : je dois bien l'admettre, je ne suis plus tout à fait frais, aurais-je déjà trop puissé dans mes réserves ? Si j'avais été plus prudent aussi !

Cesson, semi-marathon : tiens voilà la mi-course. Temps de passage : 1h33'58''. Euh, tu vas où comme ça ? J'ai plus d'une minute d'avance sur mon temps de passage au semi lors du marathon de Reims. Je pensais réaliser un temps de 3h12' et là je suis sur les bases de 3h08' ! Bon, ce qui est pris, est pris, je ne vais quand même pas m'assoir sur le trottoir et attendre pour retrouver le temps de passage prévu. On avisera de ce qu'il convient de faire quand je serai dans le mur.
Tiens, voilà justement une bonne et assez longue côte pour se jauger. Les jambes sont toujours là, continuons ainsi après tout. Puis finalement, elle n'était pas si terrible cette montée.

Km 23-24 : les désagréments intestinaux se réveillent. Mais là pas moyen de baisser culotte. Un petit effort de self contrôle, et hop, je gère encore l'envie qui disparait à nouveau (ouf). Je dois le concéder, je suis de moins en moins dans mon assiette, je pioche. Pourtant je viens seulement de dépasser la mi-course, et je suis à plusieurs km du fameux mur.

Km 25 à 27 : quelle fichue ligne droite de 3 km, sans vent, sous le soleil (serai-ce qu'il va faire chaud maintenant ??), et en plus le goudron est granuleux, ne rend pas et réveille déjà des ampoules. Le rythme reste bon, mais pour combien de temps encore ?

Km 27-28, sortie d'un hameau dont j'ai oublié le nom. Les intestins se font plus insistants. Je pense à trouver un endroit "paisible".

Et puis non, je renonce, le vent de la révolte a sonné. C'est quoi ce bordel ? Arrête de te disperser dans ces considérations P'tit Gars et reconcentre-toi sur ta course. Ressasse-toi dans ta tête tes chansons "de guerre" pour te motiver, pour t'accrocher.
Et alléluia, ça marche. Je retrouve une deuxième fraîcheur, j'appréhende mieux les km alors que je commence à doubler des concurrents qui sont manifestement bien plus cuits que moi.

Km 30, Moissy Cramayel : mais qu'est-ce qu'ils ont été mettre des pavés à cet endroit sur le parcours !!! Et mes ampoules ? Et mes mollets ? Ils y pensent ? Ca passe, et finalement, je ne suis pas aussi cuit que je le pensais quelques km avant. Je me garde bien d'accélérer, car je redoute le mur qui risque de me scotcher au bitume vu ce début de course rapide.

Km 32 : bon il est où ce mur ? Il vient ou pas ? Plus que 10 bornes, je tiens le bon bout, et suis déjà content de ma perf.

Km 33 : voila une côte qui va révéler si je suis carbonisé ou pas. Ma foi, je la passe pas si mal que cela, et je pense aux autres concurrents pas aussi frais à ce moment du parcours qui vont sûrement la maudire.

Km 35 : bon, là c'est sûr, le rythme est certes encore correct, mais les choses se compliquent sérieusement. Je ne peux plus en remettre une couche. Heureusement que je n'ai pas accéléré quelques km plus tôt quand je me sentais mieux.

Km 36 : on entre dans la forêt de Sénart sur des chemins de terre. Et comme il a bien plu dans la nuit, c'est une vraie pataugeoire. Après tout, la boue est bonne pour les muscles. Et si je me roulais dans la boue pour les soulager ?
Là, il n'y a plus de spectateur, plus d'orchestre pour nous encourager, et c'est vraiment dur. Visiblement, je ne suis pas tout seul dans ce cas, car je rejoins des concurrents moins bien lotis que moi.

Km 37 : bon si je veux aller au bout, je dois calmer la machine et ralentir la cadence. Coup d'oeil au chrono, 2h45'. Aaaaaah, mais même en continuant tranquillou à 5' au km .... ça doit rentrer en 3h10'. Vas-y P'tit Gars, accroche-toi, la perf est au rendez-vous.
Facile à dire tout ça, mais faut serrer les dents quand même et toujours penser à ces fameuses "chansons de guerre".

Km 39 : sortie de la forêt. J'ai l'impression d'accélérer, pourtant le chrono n'est pas du même avis et conserve des temps au km toujours aux alentours de 4'28''.

Km 40 : on arrive à Combs la Ville, c'est le moment d'accélérer mais les tripes ne peuvent plus. Coup d'oeil au chrono : 2h57'45''. Non, je rêve pas, si le continue à ce rythme, je peux même battre mon record ! J'en grille le ravitaillement pour gagner quelques secondes. De toute façon, celui-là ne sert à rien.

Km 41 : pff, encore 1 km. Elle est où cette fameuse descente qui figurait sur le profil du parcours ?

La descente arrive, mais elle est trop pentue et fait mal aux muscles. Et puis c'est pas grave, c'est l'arrivée, il n'y a plus de calculs qui vaillent.

Arrivée en vue, arrivée sur stade : pourvu qu'il ne faille pas en faire un tour complet ! Non, ouf, juste une moitié, coup d'oeil au chrono, 3h06'22''. Vas-y accélère, tu peux faire moins de 3h07'. Et c'est un sprint final : 3'06'44'' . Oui, je ne rêve pas 3h06'44'' au chrono (et 3h07'07'' au chrono officiel). Et dire que j'aurai signé pour 3h12', petit joueur, va.

Putain (désolé pour le langage), que c'est bon, 3h06'44'' (oui, il faut du temps pour réaliser). Record battu d'une minute.

Et il est temps d'arriver, car les intestins en ont marre de se retenir.

Mais 3h06'44'' ! J'ai toujours du mal à y croire.

Autant la derrière fois à Reims, j'avais l'impression d'avoir réaliser la course parfaite et d'avoir du mal à battre ce record, autant là je suis perfectible : arrêt pipi du début, course pas très prudente, un peu fanfaron parfois.

Je suis content, je ne veux plus partir de la zone d'arrivée, en profite pour discuter avec les bénévoles qui nous redonnent nos affaires personnelles, puis m'installe dans l'herbe du stade et assiste à l'arrivée des autres concurrents. Qu'est-ce qu'on est bien assis sur ce stade maintenant que le soleil est là.
Je retire mon classement (ils font bien les choses ici) : 114ème sur 1124 au départ. Passage au 1er semi en 1h34'20'': 202ème et 47ème sur le second semi en 1h32'47''. Finalement, mon départ était correct, et pas trop rapide comme je l'avais crû pendant la course. (les temps sont différents de ceux indiqués dans le récit, car il s'agit ici des temps officieux, alors que j'ai indiqué mes temps à mon chrono déclenché quand j'ai franchi la ligne de départ).

Aujourd'hui, je n'ai déjà quasiment plus de courbature, et suis remonté à bloc pour affronter Millau. J'ai juste desserré l'étau concernant le régime, puisque j'ai apporté au boulot des Ferrero et des mini-mars pour fêter mon anniversaire en retard et ce nouveau record sur marathon.
Quant aux chocolats de Paques que j'avais cachés pour ne pas y toucher avant ce marathon, et bien, ils ont vécu.

Voilà, j'ai finis mon reportage a posteriori, et quand j'y repense, je me dis que j'arrive maintenant à bien dompter cette distance du marathon.

Un dernier mot concernant l'organisation : impécable. Et concernant la dotation à l'arrivée, une des meilleures que j'ai eue : polo (trop grand, mais c'est habituel ça), une médaille, une 1 litre de jus de pomme, 1 gel douche, un magazine de CAP, un brin de muguet avec une rose (et oui, c'était le 1er mai), le petit carton avec le résultat perso.

2 commentaires

Commentaire de fredo_ posté le 20-10-2004 à 16:16:00

Salut La Pluche,

et bien je découvre qu'on a fait Reims 2003 et Sénart 2004

pour moi ce fut l'inverse, j'ai mieux tourné à Reims qu'à Sénart !!

et tes 100kms ?

Commentaire de Kiki14 posté le 08-05-2005 à 16:08:00

Bonjour La Pluche
je te salue
tu vois moi le 1 mai 2005
j'ai fait un 8 km dans le sable
et ca me paraissait dur...et
en lisant ton récit j'me dis que j'ai
encore beaucoup de chemin a faire
mais que ca vaut le coup.
merci encore pour tes pensées si vivantes.
Dommage pourtant qu'il n'y ait pas l'air de tes
chansons de guerre P'ti Gars...
j'aurais aimé les apprendre par coeur.
A + et encore Bravo

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