L'auteur : Bambou44
La course : Grand Raid des Pyrénées - Le Tour des Cirques
Date : 22/8/2025
Lieu : Vielle Aure (Hautes-Pyrénées)
Affichage : 137 vues
Distance : 120km
Objectif : Pas d'objectif
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Hello mon Ludo
Enfin le petit ou très gros débrief... de toute façon très important car porteur de plein de leçons pour l' Aventure à venir!!!
Pour commencer à 1 semaine de l' arrivée tout est nickel; les cuisses ont discrètement tiré 24h avant de revenir à la normale, pas de grosse fatigue résiduelle et semaine très raisonnable avec vélo-escalade-PAG-marche rapide sans aucun footing ni aviron
Donc on reprend ce Tour des Cirques 2025 avec ses points positifs et négatifs
Avant la Course tous les voyants sont au vert:
- 3 semaines peinard dans le Sud-Ouest à faire peu de choses du fait de la canicule mais surtout:
- profiter de la famille
-faire sauf exception de longues nuits de 8-11h
-faire une rando-course de 3 jours profitable car accumulation de km et dénivelés sur chemins pas faciles souvent et surtout gestion de gros coups de mou le 2ème-3ème jour ayant permis de renforcer le mental dans le Dur
-faire des confitures
Avoir juste 2h de route pour arriver à St Lary et retrouver Fulco, avec une gestion des dossards pasta party facile + départ des bus à 100m de notre logement le lendemain matin = STRESS à 0 contrairement à une certaine fameuse TDS 2022!!!
Très peu d' échauffement et donc départ suivant ma logique à savoir top 3 des lanternes rouges lors de la phase de montée initiale avec un cardio bien maîtrisé sous 140 qui était ma ligne rouge à éviter de franchir plus de quelques minutes. Le retour en descente vers Piau sur un sentier moins technique que les années précédentes a permis de gentiment accélérer et de quitter la queue du peloton.
La montée du 1er col ainsi que la descente de 1500m vers Gèdre se sont passées tranquillement en évitant de me faire trop plaisir et de griller mes cartouches dans les descentes tant aimées.
Je suis malgré tout arrivé au ravitaillement de Gèdre avec plus de 1h d' avance sur mon tableau prévisionnel de 35h sans me sentir entamé.
La montée -descente progressive vers Gavarnie avec le cirque dans le soleil voilé et la température raisonnable de début d' après-midi se passe bien en profitant du panorama exceptionnel.
La montée vers la Hourquette d'Alans marquant la sortie du Cirque de Gavarnie et la redescente sur Gèdre commence à être un peu plus galère mais je me rend compte que je passe au même endroit avec plus de 2h d'avance sur ma dernière édition de 2023 ou il commençait déjà à faire nuit ce qui me motive encore un peu plus.
Entre Gèdre et Luz, la nuit tombera dans un secteur que généralement je n'apprécie vraiment pas trop avec longues montées-descentes répétées sur plus de 15km; en plus , ils ont rajouté une partie finale de sentier assez tordu juste avant d'arriver au ravitaillement-base vie de Luz qui fait qu'on a l' impression de ne jamais y arriver.
J'arrive bien grillé à la base-vie au 75ème km mais avec plus de 3h d' avance sur les barrières me permettant psychologiquement de prendre du temps de récupération; le temps de manger, de me changer de tee-shirt collant tout en gardant malgré tout chaussettes (car elles sont pleines de pommade contre les ampoules et j'ai peur de déséquilibrer une zone sensible en mettant des chaussettes propres), de m'allonger 15mn.
J'ai par ailleurs depuis au moins Gavarnie un échauffement important des bourses et du sillon fessier avec régulièrement sensations de brûlures intenses; ; j'avais mis au départ de la pommade AQUAPHOR à gauche car c'est ma zone habituelle problématique mais je n' avais pas pensé aux 2 autres zones; donc depuis Gavarnie à chaque arrêt, j'ai essayé de m'en mettre une couche assez épaisse ce qui m' a par contre parfaitement protégé pour les pieds et les restes d' ampoule récente du gros orteil gauche.
J'ai surtout retrouvé Fulco en train de se faire masser.
Il m' annonce alors ses troubles digestifs récurrents importants pour lesquels je lui conseille d'aller demander un anti-vomitif; je l'attend un peu mais il est presque déjà certain de devoir abandonner sauf effet miracle du médicament.
Je repars donc seul après plus de 1h15 d' arrêt pour l' étape qui est souvent la plus pénible; la montée de 1600m au refuge de la Glère par un chemin bien irrégulier mais avec heureusement une partie plane assez longue au milieu; mes temps prévisionnels étaient de 4h30 pour ce segment que je mettrai finalement plus de 6h 15 à gravir dans un bon état de fatigue avec régulièrement les pieds butant sur les cailloux.
C'est à ce moment là que je suis passé du mode "on essaie d' améliorer mon meilleur temps de 35h" à " on va finir c'est un bon entrainement pour la Diagonale".
Descente sur une longue piste carrossable facile ou j'arrive enfin de nouveau à souvent trottiner jusqu'au ravitaillement de Tournaboup ou l'on retrouve le milieu de peloton du 160 et les meilleurs du 80km pour un trajet commun jusqu'à la fin.
Malgré une bonne prise alimentaire, en ce début d' après-midi ou il fait bien chaud, je recommence à me traîner telle une loque sur le sentier qui monte progressivement jusqu' au dernier grand col. Comme cela ne va pas fort, j'ai décidé depuis Tournaboup de sortir les bâtons que j'avais emmené uniquement pour les cas d' Urgence. Même avec l' aide des bâtons, je n'arrive absolument pas à trouver une cadence efficace, me traînant probablement à 2-3km/h maximum avec en plus très souvent arrêt pour laisser passer les multiples concurrents beaucoup plus rapides.
Pour compléter le tableau,à Tournaboup, il était annoncé que le refuge de Aygues Cluses, à mi-distance, ne pourrait contrairement aux plans initiaux, nous ravitailler en eau et qu'il faudrait faire 17km avant le prochain point d'eau; donc pour moi qui pensait à mon rythme mettre éventuellement 6-8h , c'était un stress psychologique supplémentaire m'obligeant à économiser au maximum mes réserves.
La descente-montée jusqu'au dernier ravitaillement de Merlans, ou je m' étais bien amusé en 2023 en sautant de cailloux en cailloux s'est passée ... lentement ... doucement en marchant un pas devant l' autre en faisant gaffe de ne pas m' exploserr dans les cailloux car je sentais que mes appuis étaient très incertains avec régulièrement l'avant du pied butant sur les cailloux ou des glissades répétées; tout ce qu'il faut pour ne pas avoir une grande confiance en sa force et ne pas avoir envie d'accélérer.
A Merlans, je sais que c'est bon ; même s'il est 19h alors que j' envisageais la ligne d'arrivée à 17h30, les barrières horaires ne peuvent plus me rattraper et c'est un tronçon que j'aime bien avec une petite montée sur une piste de ski jusqu'à un col , plusieurs km à plat sur un sentier de crête puis une descente de 1500m jusqu'à Vielle Aure.
Donc le moral est bien remonté avec en plus un petit coup de fil de mon coach préféré, la lecture de quelques messages et l' envie sur le dernier segment de retrouver le plaisir qui m' a quitté depuis quasiment 24h et la sortie du ravitaillement de Gèdre au 60ème km.
Il y a 2 ans, je me rappelle avoir détesté la partie plane ou le sentier était boueux avec un petit crachin empêchant d'avoir une bonne visibilité et des jambes qui répondaient mal; par contre,là, je peux courir presque tout le temps, doublant de nombreux coureurs y compris du 80km avec dans la partie descendante sur des vallons remplis de cailloux de nouveau l' impression de voler et de sauter de pierre en pierre sans fatigue excessive.
J'arrive le long de la rivière finale et j' entame un quasi-sprint sur plus de 1km en m' attendant à voir Fulco.... mais il m' attendait en 4h30 et pas 2h30 sur ce segment.
C'est heureusement assez satisfait de ma partie finale que j'ai franchi la ligne d' arrivée en 38h30 (bien que ma montre ait encore stoppé ma course 20mn et 3km avant l' arrivée faute de batterie suffisante).
Au final, bilan mitigé:
1er jour satisfaisant mais 2ème jour assez calamiteux avec un énorme manque d' énergie pendant de très nombreuses heures.
Ce qui est passionnant et compliqué dans l' Ultra, c'est qu'il ya tellement de paramètres pouvant expliquer un résultat non optimal qu'il est dur de s'y retrouver.
Dans les hypothèses que j'avais pu évoquer les fois précédentes, certaines peuvent être éliminées formellement:
- chaleur : NON car température idéale vers 20°
- départ trop rapide: NON car vraiment queue du peloton longtemps
- déshydratation: NON car urines régulièrement claires
- manque de sommeil: NON car nuits précédentes impeccables
-Stress initial: NON aucun facteur cette fois-çi
- Motivation: NON car jamais je n'ai eu l' idée d' abandonner et j'ai toujours été suffisamment loin des barrières pour que cela ne constitue pas une crainte.
Je me suis mis un nouveau mantra ; après"j'aime les montées, ça me rapproche du Ciel" je suis passé à " ça prendra le temps qu'il faudra mais on y ARRIVERA"
- douleurs- blessures: NON hormis mes échauffements ultra-désagréables de siège pas de point de tension majeure même si les genoux couinaient parfois. A réfléchir courir à la Réunion sans slip qui entraîne des frottements supplémentaires
Alors que reste t'il? Et je pense qu'il est fondamental de les interpréter à la lumière de tous mes Ultras de ces dernières années avec quand même que ce soit TDS, Echappée Belle,Ultra trail des Païens alsacien Raid du Morbihan ou GRP, on retrouve toujours un énorme coup de mou après 18-24h m'obligeant à me traîner y compris sur des terrains faciles que j'aime habituellement comme en descente chemins forestiers pour la TDS ou Alsace.
Hypothèses:
- je suis un flemmard et je ne m' entraine pas assez: Bof et j'ai eu ce phénomène y compris sur des courses avec des charges d'entraînement préalables plus importantes. De toute façon, il serait déraisonnable de s'entraîner plus avant la Diag
- perte de l'influx neuro-musculaire normal chez tout le monde: dans ce cas, on n'y peut pas grand chose, c'est la Nature mon bon Monsieur. On attend quelques heures pour recharger les batteries
- beaucoup plus intéressant car avec des possibilités d' amélioration nette soit avant la course soit pendant ... LA PISTE ALIMENTAIRE
. soit pas bien lors du passage de la filière glucidique à lipidique pure; je peux m' améliorer partiellement en privilégiant durant 1 mois d'assez nombreuses sorties à jeun pour optimiser ce fonctionnement de la lipolyse
. soit et c'est l'hypothèse qui me saute le plus aux yeux malgré toutes mes années dans l' Ultra: je me suis fait avoir comme un DEBUTANT en ne mangeant pas assez ... MAIS SURTOUT PAS ASSEZ SOUVENT.
C'est probablement comme un départ de course trop rapide que l'on paiera très cher 5-10h plus tard; l'absence de recharge de nos réserves régulier ne permettra pas de récupérer avec uniquement les ravitaillements prévus par l' Organisation.
Si je reprend ma consommation hors ravitaillement durant la course, j'ai dû avaler 5 compotes, 3 barres céréales et 3 gels ce qui doit faire un max de 500 cal!!!!!!!!!!!. Même si aux ravitaillements, j'ai pris régulièrement soupe vermicelles, tuc , pastèque banane orange jambon gruyère de bon appétit, tout cela reste notoirement insuffisant sur des étapes de 4-6 h et surtout, plus on avale lors du ravitaillement,plus on risque de se sentir patraque lors de la phase de digestion.
Donc POINT IMPERATIF PRIORITAIRE lors de la Diag:s'obliger à manger au moins toutes les heures!!! en variant au maximum les textures voire mettre une boisson isotonique dans ma poche à eau mais à tester avant pour vérifier l' absence de goût sucré pouvant être super désagréable au fil des heures.
Voilà l' Orage est passé le Soleil est revenu mais 12h c'est Vraiment Long pour ne pas trop douter de ses capacités.
Voila mon Ludo la biz ... et bonne lecture dominicale
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3 commentaires
Commentaire de Miche posté le 03-09-2025 à 15:04:03
Très intéressant ton analyse de pourquoi tu as "coincé". Mais c'est surprenant que tu n'aies pas plus la sensation de faim qui vienne entre deux ravitos. Ca vaudrait le coup en tout cas que tu trouves la raison pour prendre plus de plaisir passé les 75 km, et accessoirement garder la marge sur les BH que tu avais au début ! Et au final la dernière section se passe bien alors que tu ne sembles pas avoir mangé plus sur la fin.
Commentaire de Bambou44 posté le 03-09-2025 à 19:17:58
Tu oublies qu'il y avait le ravitaillement à Merlans avec de super bénévoles n'est ce pas même si l'on ne s'est pas vu!!.
Mais plus sérieusement, le boost psychologique de savoir qu'on est dans la dernière ligne droite surtout si descendante joue un rôle vraiment majeur et remobilisateur!!
Commentaire de OhZenithO posté le 04-09-2025 à 21:49:44
Top finish, ca doit bien booster pour la suite
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