Last but not least...

Discussions sur des sujets moins sérieux en rapport avec les sports d'endurance.
Le hors-sujet y est toléré, mais dans une certaine limite : le sujet doit commencer par [HS], le HS doit rester minoritaire, et les sujets polémiques, agressifs ou contenant des attaques nominatives, ne sont pas tolérés (et seront supprimés par les modérateurs).

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Messagepar Rag' » 20 Juil 2014, 15:29

Ayant rechaussé récemment les groles pour m'aligner au départ (ça serait con de s'aligner à l'arrivée quoi que moins fatigant) de petits trailounets pas bien méchants, j'ai fait l'expérience - non pas amère - des queues de peloton voire de l'extrémité des bouts de queue de peloton. Cette expérience, plus un choix qu'une contrainte - en effet mon potentiel physique et psychologique me préserve, encore plus aujourd'hui qu'hier où je pouvais prétendre au mieux au premier quart de la course au pire à la première moitié, de performances louables et respectables. Oh je pourrais tenter de me mettre minable comme naguère et accrocher le haut du dernier quart. À quoi bon? Ne pouvant plus prétendre à une quelconque performance chronométrique, ne serait-ce qu'à travers mon échelle de valeurs, j'ai donc décidé, jusqu'à preuve du contraire, de voir la course par l'autre bout (comme la lorgnette dont "l'autre" bout est souvent bien plus riche en leçons de vie (ouh la, je m'enflamme... que c'est pompeux).

Voilà donc ma question:

Terminer une épreuve à la dernière place (disons les derniers 5%), que cela a-t-il représenté pour vous? Qu'en avez-vous retenu? Fut-ce un choix?
Promouvriez-vous ce choix?

À vos copies, vous avez trois heures. Ou plus, ben oui, on prend vite goût à la lanterne rouge.
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Re: Last but not least...

Messagepar Jay » 20 Juil 2014, 15:40

+1 pour le Flop 10 !! :D

une joie pas vraiment , une volonté d'y être non plus .. un état réaliste de ses capacités ou un manque de confiance en soi .. .that is the question :wink: mais ne mettant pas mon orgueil dans le classement , finir est toujours bon et là est bien le principal :mrgreen:

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Re: Last but not least...

Messagepar Japhy » 20 Juil 2014, 16:07

Il faut bien trois heures, c'est une question compliquée...
Je ne sais pas si je peux répondre, n'ayant jamais été dans le premier quart! Et quand il m'est arrivé d'être dans la première moitié, c'était sur des courses très popus, donc avec beaucoup de débutants.
Donc je n'ai jamais été rapide, mais ces derniers temps, c'est encore pire, pour simplifier disons que je reviens à mes débuts d'il y a 5 ou 6 ans.

Est-ce que c'est un choix d'être dans les 5 derniers %?

Même cette question est difficile. Ce n'est pas un choix dans le sens où je n'ai pas été ravie dans ces cas-là (ces cas-là représentant 98% de mes courses de ces derniers mois :mrgreen: ).
Mais est-ce que le fait même de s'inscrire, d'y aller, en se sentant en mauvaise condition physique, n'est-ce pas déjà une forme de choix qu'on fait et qu'on assume, puisqu'on connait le résultat à l'avance?

Qu'est-ce que cela a représenté pour moi et qu'en ai-je retenu?

J'en ai d'abord retenu que la Terre ne s'arrête pas de tourner lorsque ça arrive. On le sait déjà, mais en fait, c'est encore mieux de le constater.
Que ça fait quand même un ptit peu chier, mais de moins en moins au fur et à mesure.
Mais aussi que ça fait naître des sentiments "pompeux" comme tu dis.
D'abord évidemment parce que c'est une leçon d'humilité de mettre, non plus 1,5 fois le temps du premier mais...2 fois (arrrg).
Et aussi, qu'on le veuille ou non, parce que ça apprend à relativiser et à ne jamais rien prendre pour acquis. Ha tiens, par exemple, cette meuf qui est arrivée 30 min derrière toi pendant 5 ans, ben là, son gros popotin est devant toi, marrant non? Et puis toi, t'es là en train de gambader dans les fleurettes, mais les gosses que t'as vus à l'hosto, le petit aveugle de dix ans avec sa canne qui rigole tout le temps, ou la gosse qui ne peut pas marcher un tour de couloir sans "portant à roulettes" pour lui soutenir le cou? Pourquoi ils feraient plutôt moins la gueule que toi quand t'arrives anté-pénultième? Parce qu'ils acceptent tout en se bougeant le derche?

Et là, aussi incroyable que cela puisse paraître, on se trouve des réserves insoupçonnées de mental, au bout de deux ou trois fois, on s'y habitue (je ne veux pas dire qu'on s'y résigne, ce qui serait un renoncement permanent), mais on s'habitue à être dans les mauvais et que ça ne soit pas très grave. Je ne suis pas sûre que ça puisse marcher avec tout le monde, il faut une bonne dose d'équilibre, de sérénité et de confiance en soi, justement, pour l'accepter. Il y a des jours où ça passe moins bien, mais c'est presque une force, un genre de construction mentale qu'on se fabrique petit à petit, ça ne détruit pas forcément, au contraire.

Le plus important, c'est de ne pas souffrir ou subir. S'il ne subsiste même plus le plaisir de la découverte et le plaisir tout court de trottiner, à quoi bon s'acharner, autant ne plus prendre de dossard et attendre que la forme revienne...
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Re: Last but not least...

Messagepar Arclusaz » 20 Juil 2014, 16:18

Bon, pour être franc, si j'avais la possibilité d'être dans le premier quart, c'est sur que je me ferais la peau pour bien y figurer. Mais, bon, on fait avec ses moyens....

Quand je fais un trail, je n'ai pas l'impression de participer à une compétition avec les autres, c'est "contre" mon faible niveau que je me bats, les autres me servant de référence.
Je ne tiens pas la distance, au bout de 3 ou 4 heures de course j'explose physiquement, alors je n'insiste pas, j'essaie juste de finir.
Cela m'a valu de flirter souvent avec la dernière place, jusqu'à enfin y arriver
http://www.kikourou.net/recits/recit-14 ... lusaz.html

Le Lutin d'Ecouves (mais si vous le connaissez, il est tout petit et tellement porté sur la chose qu'on ne pourrait pas lui confier des enfants....) a écrit il y a quelques jours que c'est une expérience très enrichissante, je confirme !

Mais, jusqu'à peu, j'essayais quand même de me faire un peu mal pendant les deux tiers de l'épreuve. Lors de ma deuxième participation au Maratrail de Lans en Vercors cette année, Dieu m'est apparu ! J'ai compris que je n'aime pas courir en montagne quand je suis fatigué, ça me gâche complètement le plaisir d'être là. Par contre, si je marche, je suis heureux.
J'ai testé cette nouvelle "way of walk" à la Moins'hard 2014 et j'ai adoré.
http://www.kikourou.net/recits/recit-16 ... lusaz.html
Juste trottiner un peu quand on a envie pour éloigner les BH , ne jamais faire monter le cardio, gérer la fatigue des jambes.
je crois que je vais dorénavant courir tous mes trails longs ainsi (m'autorisant à me faire un peu plus mal sur des formats de 20 bornes où je suis plus à l'aise).

La course à l'arrière est géniale, on discute, on rend service, on déconne avec les bénévoles, on bouffe, on est lucide, on emmagasine les souvenirs : bref, on profite.

Attention, pas d'ambiguité : je ne fais pas cela pour dire "je l'ai joué à la cool si j'avais voulu j'aurais pu aller plus vite". Je ne peux pas aller le plus vite possible sur une trail long et prendre du plaisir. Pour profiter et avoir envie de revenir, je dois aller lentement, c'est mon niveau.
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Re: Last but not least...

Messagepar KiKiKoureur » 20 Juil 2014, 18:06

Rag' a écrit:Terminer une épreuve à la dernière place (disons les derniers 5%), que cela a-t-il représenté pour vous? Qu'en avez-vous retenu? Fut-ce un choix?
Promouvriez-vous ce choix?

Grand habitué des derniers % de classement (C'est tout ce que mes moyens physiques me permettent :D ), je choisis mes ultras en fonction des BH. :mrgreen: Quel pied de remonter 600 places entre le 1er et le dernier pointage de la CCC en ayant doublé 30 coureurs au maximum sur le terrain (Les autres ont abandonné...)! :D
Bref, ce n'est pas un choix délibéré, mais une obligation. Et il n'y a qu'un (Parfois 2 ex-aequo...) vainqueur par course. 8)
Pourquoi se priver d'un parcours sympa en craignant un flop 10, alors qu'on a les jambes pour le faire?
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Re: Last but not least...

Messagepar jpoggio » 20 Juil 2014, 20:23

Ma foi, ce n'est pas un choix, juste le résultat d'un état des choses, et ça apporte le soulagement d'avoir eu la volonté de ne pas mettre le clignotant. Et même si c'est parfois frustrant, un "flop 10" est plus encourageant qu'un abandon ou un repli.

Parce que, même avant-dernier, on est devant tout ceux qui ont abandonné.

Enfin, Il ne faut pas perdre de vue que sur de belles courses, être dans les derniers permet d'en profiter plus longtemps :D .
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Re: Last but not least...

Messagepar Rag' » 20 Juil 2014, 21:01

jpoggio a écrit:Parce que, même avant-dernier, on est devant tout ceux qui ont abandonné.


KiKiKoureur a écrit:... en craignant un flop 10...


Pourquoi le fait de terminer dans le "flop 10" semble-t-il être un échec qu'il s'agit de relativiser à tout prix pour que cela soit plus acceptable?
Est-on frappé du sceau de l'infamie dès que la perf se trouve augmentée d'un coefficient multiplicateur supérieur à 1,5?

C'est là que finir dans les choux par contrainte (blessures, explosion en plein vol, avaries, ...) s'oppose à finir dans les choux par "choix" (Mes performances ne me permettant pas un TOP 10 et ne désirant pas courir après un chrono qui n'aura qu'une valeur subjective, je décide de gérer de bout en bout sans me mettre dans le rouge). C'est un renoncement, un détachement en quelque sorte. Je fais abstraction de toute mesure extérieure (temps, kilométrage, classement) et évite ainsi toute satisfaction égoïste.
NB: Le "je" employé ne me décrit en aucun cas, j'exprime mes interrogations.

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Re: Last but not least...

Messagepar PhilippeG-630 » 20 Juil 2014, 21:08

Je vous rejoints tout à fait sur le coté convivial, bonne ambiance et entraide dans les derniers du peloton.
Sans ma femme, je n'aurai jamais connu cette ambiance et bons moments de partage, merci à elle (pas que pour ça :lol: )

Je connais même certains coureurs qui font exprès de rester dans les derniers pour vivre et partager ces instants de rigolade.
Dommage que ma femme ai arrêté la course, m'enfin, rien ne m'empêche de ralentir, mais quand même, ce furent d'excellents souvenirs.
A l'arrière, on a le temps de papoter, de comprendre pourquoi les gens courent, un défi, une revanche à prendre, etc...
Un jour, certainement, le retour 8)
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Re: Last but not least...

Messagepar Mustang » 20 Juil 2014, 21:14

Merde, dans les 5%, tu mets la barre haut!! moi ces derniers temps c'est plutôt dans le 1%

Comme dirai l'autre on se fout du chemin, l'essentiel est d'être sur le chemin!

Comme dirait l'autre, on ne peut pas être et avoir été!

Je m'en fous! Effectivement, je peux encore courir, seul, dans mon coin. Pourquoi alors se mettre un dossard sur le ventre? Justement parce que j'ai été, et j'ai encore envie de prolonger cette formidable aventure malgré toutes mes galères mais l'orgueil est là, et je sais que c'est ambivalent; impression de "ridicule" mais aussi d'estime de soi. Cher Rag!
Mettre un dossard est aussi ma façon de lutter contre la maladie. Ce 17 mai, sur le stade du Hétré,porté par tous, j'étais fier d'avoir un dossard!
Alors, je vais continuer. J'ai un pari insensé en novembre du côté de la Rochelle. L'aventure continue!
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Re: Last but not least...

Messagepar Japhy » 20 Juil 2014, 21:37

Rag' a écrit:Pourquoi le fait de terminer dans le "flop 10" semble-t-il être un échec qu'il s'agit de relativiser à tout prix pour que cela soit plus acceptable?
Est-on frappé du sceau de l'infamie dès que la perf se trouve augmentée d'un coefficient multiplicateur supérieur à 1,5?

C'est là que finir dans les choux par contrainte (blessures, explosion en plein vol, avaries, ...) s'oppose à finir dans les choux par "choix" (Mes performances ne me permettant pas un TOP 10 et ne désirant pas courir après un chrono qui n'aura qu'une valeur subjective, je décide de gérer de bout en bout sans me mettre dans le rouge). C'est un renoncement, un détachement en quelque sorte.
Rag'


Parce que, qu'on le veuille ou non, c'est ambigu, pas si simple, et que le ressenti peut dépendre d'un détail (une mauvaise journée, une mauvaise humeur qui peut être due à autre chose).

D'abord, le renoncement comme tu dis, ce n'est quand même pas un truc qui est valorisé dans la société! :lol:
L'expression la plus courante sur les CR de course (et qui m'énerve au plus haut point, c'est pas un hasard), c'est "je ne lâche rien". Lâcher c'est mal, c'est pas glamour. On le sait pourtant, que Hamlet n'a pas tué Claudius en un jour! :mrgreen:

Quant t'es dans les derniers, la plupart des autres coureurs, j'entends "ceux qui sont devant" sont bienveillants, mais pour d'autres, tu les entends penser (quand c'est pas "dire") que ton prétendu choix est dû à ton impossibilité de faire mieux, et que tu t'inventes des avantages à être derrière, parce que c'est tout ce que tu as trouvé pour "vivre avec". Et parfois, tu finis par le penser toi-même. D'autres fois, tu penseras sincèrement que ce sont des avantages vrais et pas des excuses, mais je ne crois pas que le sentiment soit figé dans le temps. Ce n'est pas infamant, mais ce n'est pas glorieux non plus, c'est juste comme ça.

Je trouve justement que c'est un + de se dire que d'une course à l'autre, on a le droit de le prendre bien, ou de le prendre plus tristement, c'est bien d'accepter sa déception aussi, ça permet d'avancer et de ne pas avoir peur de ses propres sentiments. Sur la dernière course que j'ai faite, 5 min avant le départ je disais à un copain que ça ne me faisait plus ni chaud ni froid d'arriver dans les derniers. Ouais, tu parles, ça dépend! La course m'a plue, je n'étais pas épuisée, juste lente, et pourtant à la fin, j'ai quand même eu 5 min de réelle tristesse d'avoir mis presque 3/4 d'h de plus que les autres années (sur même pas 15km, c'est une différence qui commence à causer non?). Ben voilà, ce jour-là, il m'a fallu 5 min pour "l'avaler". Après ça allait bien. :)
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Re: Last but not least...

Messagepar Marion_35 » 21 Juil 2014, 19:57

Rag' a écrit:
Terminer une épreuve à la dernière place (disons les derniers 5%), que cela a-t-il représenté pour vous? Qu'en avez-vous retenu? Fut-ce un choix?
Promouvriez-vous ce choix?

À vos copies, vous avez trois heures. Ou plus, ben oui, on prend vite goût à la lanterne rouge.


J'ai très souvent été dans les derniers... J'ai été déçue, j'ai eu des commentaires, qui m'ont fait penser qu'il fallait que je fasse mieux, que j'avais l'air ridicule, que ce n'était pas normal (déjà un souci, après tout s'il faut un premier il faut aussi nécessairement un dernier). J'ai essayé de progresser, ai multiplié les erreurs d'entraînements, les blessures, les démotivations.

J'ai fini par "accepter" d'être dans les derniers. Parce que je n'ai pas les capacités physiques et mentales pour être dans les premiers, parce que je n'ai ni le temps ni l'envie de m'astreindre à un entraînement qui pourrait me faire progresser mais qui au mieux me permettra d'être dans les 20% des derniers au lieu des 10%.

Dit comme ça, on croirait à un ressenti d'échec ; ça l'a été un temps. Ca ne l'est plus. Parce que j'ai découvert une ambiance différente à l'arrière des courses ou les coureurs s'Attendent, discutent, prennent un peu plus de temps pour plaisanter aux ravitos ou passent un moment à chercher une clef perdue par un autre coureur. Parce que j'ai terminé des courses sous des applaudissements bien plus personnels que ceux adressés aux coureurs en milieu de peloton. Parce que ça ne me gênait pas de laisser tomber ma propre performance (haha) pour aider un autre coureur à accomplir la sienne. Parce que ça ne m'a pas empêchée d'être considérée par des coureurs meilleurs que moi.

Et surtout j'ai redécouvert ma façon de considérer le sport. Je suis contente quand j'ai accompli un objectif personnel, même si cet objectif n'est que "terminer la course". Parce que la seule chose qui m'importe, c'est de prendre du plaisir et de progresser par rapport à moi. Et là encore, progresser ne veut pas forcément dire "améliorer mon temps", mais avoir un meilleur ressenti ou je ne sais quoi d'autre.

J'aurais aimé être douée en CAP, ce n'Est pas le cas. Pas grave. Au final j'ai redécouvert le sport et une façon d'appréhender les choses différentes :)

Il me reste cependant une question... "que se passerait-il si un jour, je faisais une course et que je me retrouvais dans la 1e moitié du classement?". Est-ce que je (re)deviendrais une obsédée du temps et du classement? Est-ce que je perdrais les acquis de cette leçon d'humilité? :roll:
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Re: Last but not least...

Messagepar jpoggio » 21 Juil 2014, 21:30

Japhy a écrit:
Rag' a écrit:Pourquoi le fait de terminer dans le "flop 10" semble-t-il être un échec qu'il s'agit de relativiser à tout prix pour que cela soit plus acceptable?



Parce que, qu'on le veuille ou non, c'est ambigu, pas si simple, et que le ressenti peut dépendre d'un détail (une mauvaise journée, une mauvaise humeur qui peut être due à autre chose).

C'est exact : même si on joue "juste finisseur", qu'on affiche comme objectif initial de coller aux BH, eh bien, vous allez rire, mais on est quand même dans une course. Et quand bien même est-on noyé dans les profondeur du classement, sans espoir de franchir la prochaine BH, on se trouve encore quelques réserves pour ne pas se laisser rattraper par les deux de derrière, là. Voire gratter celui qui n'est que cinquante mètres devant.
(souvenir de l'Origole 2012).
Japhy a écrit:D'abord, le renoncement comme tu dis, ce n'est quand même pas un truc qui est valorisé dans la société! :lol:
L'expression la plus courante sur les CR de course (et qui m'énerve au plus haut point, c'est pas un hasard), c'est "je ne lâche rien". Lâcher c'est mal, c'est pas glamour. On le sait pourtant, que Hamlet n'a pas tué Claudius en un jour! :mrgreen:

+1 !
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Re: Last but not least...

Messagepar Francois dArras » 22 Juil 2014, 09:03

Je prend régulièrement le départ d'une course dans le flop 10 avec la conviction de finir dans cette position et l'illusion d'avoir le serre-file dans le dos. En réalité au final, et statistiquement parlant, je n'ai pas réussi à faire mieux qu'un flop 13 (sur 119 coureurs) et je n'ai qu'une présence dans le flop 5%. Par contre je connais bien les 5% suivants.
Mais cela n'a jamais été un échec puisque je pars en connaissance de cause.
Aucune honte ni gêne, ces courses sont parmi les meilleurs souvenir avec le plaisir d'avoir couru sans se prendre la tête et avec la satisfaction d'avoir réussi le pari de finir une course pour laquelle je me sentais limite.
Le tout étant de bien doser la limite, car lutter pour finir ou lutter pour faire un chrono revient un peu au même et je ne cours pas pour lutter.
Par contre j'ai toujours cherché à éviter de faire la course en dernier tout simplement parce que je pense que cela me gâcherait le plaisir de me dire que je retarde tout l'organisation qui attend mon passage pour lever le camp. Par contre je n'aurais a priori pas de souci avec l'avant-dernière place.
Enfin, n'étant pas compétiteur mais très joueur, même en bas de tableau je peux me prendre au jeu de rivaliser avec les coureurs qui m'entourent mais c'est plus une façon d'agrémenter le parcours et le résultat final n'a aucune importance.

Évoquer tout ça me rappelle que je n'ai pas finalisé mon dernier CR des Poilus, cette thématique y est bien développée. Faudra que je te l'envoi ou je me décide à le mettre en ligne.
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