Récit de la course : SaintéLyon 2002, par yoyo

L'auteur : yoyo

La course : SaintéLyon

Date : 8/12/2002

Lieu : St étienne (Loire)

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Distance : 65km

Objectif : Pas d'objectif

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Le récit

Date : 08 décembre
Distance : 64 km
Dénivelé : 1000 +

Mes objectifs :
• 7 heures
• Courir proprement jusqu’au bout en gérant bien la distance

Mes craintes :
• Le choix des chaussures
• La météo
• La nuit

Samedi :
C’est parti pour la remise des dossards. Le gymnase me paraît bien vide. Je retire le dossard 252 (une chasuble en fait), je dépose environ 250 tracts UFO sur la table des gentils et c’est parti pour une après midi au marché de Noël de lyon.
20h, je reviens au gymnase où là l’agitation est plus palpable. Je recherche désespérément Zato, je laisse bien en vue mon sac à dos avec le logo UFO, mais rien. Pas d’UFO en vue. Je suis un peu stressé, beaucoup plus que sur mes autres trails : peur de la nuit, de la météo, du froid, de cet environnement « hostile » pour moi qui suis plutôt habitué à courir en plein soleil sous la chaleur du midi.
21h, je prends la navette. J’espère faire un petit somme mais impossible, le chauffeur nous met Radio Nostalgie à fond pendant tout le trajet.
22h Arrivée à Saint Etienne. Une ambiance chaleureuse dans un grand hangar. Je trouve rapidement un recoin ou je décide de me poser pendant les 2 heures qu’il reste à patienter. Je me dis que j’ai bien assez piétiner dans les boutiques tout aujourd’hui et que ce serait bête de se fatiguer encore plus. Juste 2 aller retour au stand café et je reste assis 2 heures à discuter avec un savoyard et un parisien. Le savoyard me donne quelques conseils, il a les mêmes références chronométriques que moi sur semi (1h 29 contre 1h 27) et sur marathon (3h 28 contre 3h 19) et il part pour 6h 30. Il me dit que c’est roulant et que je m’inquiète pas, que de toute façon on va tous tomber au moins une fois. Il a raison : je prendrais 2 gamelles. Quand au parisien, il est ici pour essayer de résoudre un problème de gestion d’effort. Il m’annonce 1h 15 au semi et …..4h 40 au marathon !!!!!!! Je suis sceptique.
22h 30 environ : Le passage de Zato. Il distribue méticuleusement ces prospectus UFO, il rate personne. Un vrai pro (tu l’as payé combien Phil pour ce travail ???) Juste le temps de discuter 5 minutes, il me donne encore quelques conseils (j’avais l’air vraiment si inquiet !!), il me parle de la descente technique sur Sainte Catherine, et de la forêt de ??? juste après Sainte Catherine ou « tu verras des lumières de frontales dans tous les sens ». Il avait raison sur le premier point.
Je m’interroge sur « comment m’habiller ». Je décide de partir avec un tee-shirt + un sous pull Climat-driteMillet + une polaire légère Millet + un coupe vent. C’est beaucoup mais je crois qu’il fait vachement froid.

00h : C’est parti. Le départ se fait sur une grande route et c’est globalement descendant pendant 5 km. C’est pas très beau mais c’est idéal pour se chauffer et se rendre compte qu’il fait vraiment trop chaud sous mes 3 épaisseurs de vêtements. J’enlève le coupe-vent et desserre mes chaussures.
Juste avant le ravito de Sorbiers, une première montée d’environ 1 km. Je me force à marcher. Je pourrais courir mais je veux vraiment gérer mon effort et je me fie au cardio. Et c’est là qu’intervient un drôle de type. Il me double et dit bien fort à quelques collègues « Les gars ils partent comme des fous et regardent ils sont déjà cuit, ils commencent à marcher ». Je suis dégoûté. J’hésite à aller lui expliquer ma gestion de l’effort. Il n’en vaut pas la peine. Peut être que la nuit me donnera raison.
Ravitaillement de Sorbiers. Tout va bien. Jusque là que de la route. Je prends 2 bouts de chocolat, un verre d’eau et je profite de la montée bien raide qui suit pour marcher et me ravitailler. Puis c’est les premiers chemins. Y a un coureur qui est en train de changer de chaussures. Il a pris l’option (chaussures route – chaussures de trail – chaussures route ) J’avais moi aussi hésiter à faire ce choix. Je n’ai pas de regret. Les chemins ont été tellement impraticables, que même avec mes chaussures de trail , ça aurait été galère. Pour avoir une bonne accroche, il m’aurait fallu des crampons de rugbymen !!! Donc c’est parti. C’est très gras et rapidement je m’arrête pour resserrer mes chaussures. Faut dire que la boue colle et j’ai l’impression que je vais perdre mes Asics à chaque foulée. Puis c’est une alternance de chemin – route, vallonnée qui nous permet de voir de beaux chapelets de frontales dans la nuit. Au début du chemin, tout le monde autour de moi essaye d’éviter la boue. Puis au fil des kilomètres, on essaye de rester « debout ».

Ravitaillement de Saint Christo en Jarrez. C’est en haut d’une belle montée sur route. C’est aussi le lieu du premier relais. Il y a pas mal de monde et d’ambiance au bord de la route. Au ravito, ça bouchonne un peu, je réussis à me faufiler et 1 verre de menthe et 2 pruneaux plus tard, je repars en mangeant. On ne doit pas être loin du point culminant de la course. On aperçoit au bord des chemins un peu de neige. Je remets mon coupe vent et c’est reparti. Je ne suis pas tout seul. On n’est pas non plus en groupe. C’est plutôt un chapelet, un coureur tout les 5 mètres. Faut dire que c’est difficile dans les chemins de rester groupés en peloton. Il y a souvent un « éclaireur » et derrière c’est à la queue leu leu. Au environ du km 18, c’est LA gamelle. Dans un des passages les plus boueux du parcours. Que dire sinon qu’en une fraction de seconde je me suis retrouver avec les 2 pieds décollés du sol et que j’ai retouché le sol d’abord avec l’épaule, puis tous le coté gauche de ma carcasse, et enfin avec les pieds. Tout de suite je me suis dit « Putain, la clavicule » J’ai très mal à l’épaule, je me relève, je bouge mon bras, tout va bien. Je repars tranquille, j’ai encore mal mais j’oublie vite cette belle frayeur en me concentrant sur les chemins toujours aussi boueux. Et là c’est la déprime. Qu’est ce que fais là, c’est encore loin l’arrivée ? Bref, je galère au milieu d’un environnement de plus en plus blanc. Et oui, la neige est au bord des chemins, et un brouillard épais se joint à la partie. Avec ma malheureuse Petzl Tikka, je vois à peine à 2 métres. Je pense que ce matériel est largement insuffisant pour ce type d’épreuve. J’essaie de suivre 2, 3 gars avec des grosses lampes mais le moral n’est plus là. Je me dis que le salut viendra à Sainte Catherine. Là bas « le plus dur sera fait » d’après le profil. Enfin la descente technique dont m’avait parlé Zato. Elle est vraiment très technique mais ça va, le moral réapparaît avec les premières lueurs de Sainte Catherine. Je prévoyais de m’arrêter 10 minutes mais d’un rapide coup d’œil au profil , je vois qu’il y a une belle côte à la sortie du village. Je décide de me ravitailler dans la cote et de gagner quelques minutes. Mon ravito à Sainte Catherine aura durée 3 minutes. Toujours dans le brouillard, j’arrive dans la forêt dont m’avait parlé Zato. On n’y voit rien. Après 30 minutes un peu galère et une nouvelle gamelle (moins belle que la première), enfin on sort du bois, on attaque une route goudronnée et c’est le ravito de ………. Plus que 28 km. C’est bizarre mais tous les ravito ou presque se trouve au pied d’une belle montée. Là elle est superbe. Il y a un panneau « dans 700 m, descente à 20% ». Et effectivement, après 700 m de marche, c’est partie pour une longue descente irrégulière. Je prends mon rythme de croisière que j’estime à 11 km/h. Je gère. Pendant environ une heure, je descends seul, un groupe devant moi à 30 m. J’essaie pas de les rattraper, j’ai peur de me griller. Je gère et je m’impose même 2 poses de marche de 1 minute (chrono en main) pour reposer la mécanique. Le ravitaillement suivant me paraît loin. On aperçoit au loin les lumières de la banlieue lyonnaise. Un rapide calcul. Au prochain ravito, on sera à 20 km. Oh surprise, quand j’y arrive, je vois le panneau « Arrivée 18 Km ». C’est bon pour le moral. Une pose express, un thé bien chaud et je repars piano . Après 1 km de route, on reprend un petit chemin qui descend dans un ruisseau. On traverse une sympathique passerelle et là une belle montée bien raide de 500 m nous attend . D’après le profil, c’est l’avant dernière. Je la passe bien mais ça se complique au sommet. Je m’étais habituer au rythme « montée = marche, descente= course » Et là, surprise, c’est un faux plats « presque plat », ou l’idéal serait de courir. Je n’y arrive pas, me fais doubler par pleins de monde et il me faut bien 10’ avant de reprendre un rythme de croisière qui doit être de 10 km/h. Il doit rester 15 km et c’est parti pour 5 km pourri, dans un lotissement banlieusard sans vie, sur des grandes avenues vides, avec un coureur devant moi à 150 m et un derrière à 150m. C’est dur. La frontale ne sert plus à rien, il ne fait même plus froid, mais qu’est ce que c’est long ce final. Enfin, j’arrive prés d’un « aqueduc ». C’est le début de la descente vers le dernier ravitaillement. Il ne reste plus qu’une montée. Il paraît qu’elle est très dure. Je vois en face, une montée, terrible, qui grimpe droite au milieu des maisons . J’essaie de voir des coureurs (marcheurs). Rien. Ca me rassure ce ne doit pas être celle là. Je continue dans la descente. Une descente bien raide, variée, bien sympathique. C’est aussi le début du décompte final des kilomètres . 10 – 9 – 8 …. Je surveille mon chrono, je pointe les derniers kilo mais je me rends vite compte que c’est très approximatif. C’est pas grave, ça encourage. Enfin le ravito. On traverse la nationale et je retrouve …. La grande montée finale ? Et oui, c’est bien elle que j’avais vu d’en haut. Elle est terrible. A vu de nez, 20 % pendant 700m. Un mur. Le mec qui court la dedans, c’est un martien. J’en profite pour grignoter, me faire une raison pour la barre des 7 heures et je me force à repartir dés que le pourcentage me paraît raisonnable (< 3%). Enfin c’est le final, la descente de 4 km depuis Saint Foy les Lyon avec quelques passages en escalier qui font tant souffrir. C’est là que je me rends compte que je suis encore très frais, je descends ces escaliers en courant 2 par 2 et je double quelques coureurs qui descendent « en pingouin ».
Encore un kilomètre de plat dans les rues de Lyon, quelques marches d’escalier pour grimper dans le patinoire et c’est terminé. 7h 10 environ et 427ème.

Bilan :

Je suis super content de ma gestion. 3 jours après, j’ai plus aucunes courbatures (habituellement, il me faut 1 semaine pour récupérer d’un Ultra). Mon choix des chaussures de route a été le bon. Le stress du froid et de la nuit m’a un peu gâché mon plaisir. C’est une course qui m’a demandé beaucoup de concentration dans sa première partie à cause du brouillard et de la boue. Une semaine après, je suis ravi et je me dis que je reviendrais pour le chrono en 200X.
Dans les points à améliorer, je note que j’ai eu beaucoup de mal avec ma tenue vestimentaire. Trop chaud, puis froid puis re trop chaud. C’est vraiment un point à améliorer.

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yoyop

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