Récit de la course : Saintexpress 2014, par Vik

L'auteur : Vik

La course : Saintexpress

Date : 7/12/2014

Lieu : Ste Catherine (Rhône)

Affichage : 3779 vues

Distance : 44km

Matos : dynafit feline superlight (ouai, pas fait pour le bitume !)

Objectif : Se dépenser

2 commentaires

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Le calme et le froid de la nuit pour vaincre la TFL

Dernière course de l'année, j'attendais la saintexpress avec impatience après quelques échecs dernièrement comme en off en montagne ou à la montée du mont thou... Après la LUT by night, j'ai enchainé les mini blessures, mais je ne voulais pas terminer la saison là dessus !

Finalement, ça terminera sur une blessure. Inscrit depuis des mois sur un coup de tête, n'ayant jamais courru cette distance, et me disant qu'un marathon serait faisable à la fin de l'année, je n'avais pas vraiment étudié la question du parcours avant.

Et bien il y en a, du bitume. C'est la seule raison qui fasse que je ne la referais pas (ou la grande soeur, la complète)

Je m'élance donc de chez moi une bonne heure en avance pour me rendre au palais des sports. C'est sans compter sur la fête des lumières, qui rend le déplacement bien compliqué. Finalement ça m'arrange plutôt que les navettes soient un peu en retard. Mais à ma grande surprise, tout le monde est déja prêt !

J'ai seulement 25mn pour me préparer à st catherine, dans une tente bondée. Forcément, j'arrive au sas de départ dans les dernier (au moins la deuxieme moitiée, je dirais). Le départ est lancé... et... Il ne se passe rien ! Pendant plusieurs minutes, personne n'avance. ou un pas. Que nous sommes nombreux. C'est d'ailleurs assez étrange de remonter des centaines et des centaines de courreurs, sur les premiers 6/7km.

J'envois pas mal, les sensations sont bonnes. Je sais que c'est parti pour 44km, soit 15km de plus que le plus long fait jusqu'alors. Mais je me sens bien, alors je ne me restreint pas trop. J'ai été trop confiant sur le niveau des piles dans la frontale, et je suis content d'être dans la foule.

Finalement, je profite d'une bonne montée pour changer mes piles. Ah ouai, c'est mieux ! J'aurais du faire ça avant, car j'ai fait déja quelques bonnes descentes très mal éclairé. J'adore descendre, et les passages dans les bois étaient justes excellents. ça n'avait pas l'air de plaire à tout le monde, mais je n'ai vu personne se faire mal :-)

De mon côté, chaussé de mes dynafit feline superlight, je me fais plaisir et double énormément de monde, prenant quelques risques mais toujours au top sur la réception. Je check de temps en temps le gps... Je suis à 9.2 de moyenne. Je peux faire sous les 5h à ce rythme !

Arrivée au premier ravito... St Genou. Et là, quelle ironie ! Après quelques verres et bouts de saucisson, je tente de repartir et NON, hurle mon genou... Oui, à St Genou, ma TFL est réveillée, plus que jamais. La pause, bien que courte, à été fatale. Je me traine misérablement sur quelques centaines de metres. J'essais de recourrir un peu, mais ça brule.

Je considère l'abandon. Et pis non merde, pas à 11 bornes ! Au pire je finis en marchant. Aller, va pour finir. Environ 300 courreurs me dépassent. Je boitille, mais je continu d'avancer en marchant.

J'avale LE ibuprofene que j'avais pris en cas de besoin (je trainais la TFL en mode tu mvois, tu mvois pas depuis quelques semaines, et j'avais envisagé le retour hard et le besoin de finir tranquille... mais au moins sans trop souffrir à chaque pas. Je m'étais limité à un seul ibu sur moi pour pas avoir de réaction con, type "aller un deuxieme c'est pas grave"). L'idée à la base, c'est de soulager et continuer à marcher. Je sais que cacher la douleur et continuer c'est pas une très bonne idée.

Seulement, je me suis apperçu que marcher, ça faisait mal. Il fallait que je boite. Courrir, c'était possible, mais ça arrachait pendant les 30 premiers mêtres. La solution donc: courrir, toujours courrir. Ne jamais s'arrêter. Je comprends ça très bien vers le km19/20.

Je pose au ravito km 22, mais après, roule ma poule. Je relance la machine, à un rythme forcément plus léger que sur le début de parcours. Il m'arrive de faire des descentes en chemin à cloche pieds (3 appuis sur le pied droit, un léger sur le gauche). Du coup, c'est légère contracture sur le mollet droit. Mais bon, c'est rien, c'est pas ça qui va empêcher de finir.
Je tente de me concentrer sur la nuit, le calme, la brume. Le vent qui rend quelques passages assez froids, donc je rabas les manches et le neck warmer. Le reste du temps, je remonte les manches, découvre cou et oreilles, il ne fait pas si chaud que ça.

Comment font les gens qui ont des softshells 2 couches ? des sacs plastiques sur eux en cas de pluie (pas une goute de la course, d'ailleurs !)

Bref, je suis titillé entre penser à mon genou et profiter de la nuit, et de l'endorphine qui a du mal à monter, mais qu ivient, progressivement. Les côtes sont horribles. Pas tant pour la côte en elle même, mais pour la relance derrière. Je me ruine les mollets à "courroter" en début de montée, mais souvent je dois revenir à une phase marche tout de même.

C'est erreintant psychologiquement et physiquement de ne pouvoir marcher, et d'en souffrir quand je suis obligé. Km 30, je croise une charmante ressources des secours, ésuipée d'une grosse malle, et lui demande une poche de glace. Je la coince dans le collant, remonte le booster sur le genou pour que ça tienne. Et c'est reparti mon kiki.

Les sensations reviennent. Le froid fait passer l'inflamation, réduit la douleur, et je profite mieux de l'ambiance. Ce n'est pas le cas de tout le monde. Depuis le second ravito, je me remet à remonter beaucoup de monde. Certains marchent sur du plat. Quelques encouragements par ci par là, certains ne répondent pas, un répond désemparé qu'il ne sait pas si ton genou tiendra... Ah, ouai, ça me dis quelquechose.


La fin de la course est monotone, et composée de plus en plus de bitume. Mais à part quelques contractures qui commencent à monter, j'ai toujours la caisse musculairement (Je ne m'arrête pas au dernier ravito.)... Jusqu'à 5km de l'arrivée ou je commence à m'épuiser. Mais pas question de se reposer 5mn, la poche de glace est fondue depuis longtemps, et la TFL est pas du genre à jouer sa discrête.
Les 3 derniers bornes le long des quais, sur du plat donc, sont vraiment ignobles. Mais la tête commande, elle veut en finir. Autant sur les hauteurs, il y a avait la nuit, le vent, un peu de brume, un petit côté sympa quoi, et compter les kms 5 par 5 ne posait pas de problèmes,  autant en milieu urbain, l'envie d'en terminer et vite est bien ancrée.

Je fais une petite accelération pour la forme sur les derniers 200m, et arrive exténué en 5h11:10 (environ 364eme place au classement temporaire), ce qui me satisfait plutôt vu les difficultées rencontrées.

Petit tour du côté des secours, pour reprendre une dose de froid et un anti inflamatoire, et je termine l'année sur le besoin indiscutable de faire un bon repos.

Un petit regrêt quand même: pas de neige, pas un flocon est tombé pendant la course.
Du coup, STL l'année prochaine ? C'est pas sur. Mais j'espère avoir un peu de neige au ventoux !

 

EDIT: c'était pas une TFL, mais une tête du péroné déplacée ! Petit ocup d'ostheo et c'est reparti !

2 commentaires

Commentaire de christ-off posté le 08-12-2014 à 09:08:32

Pour un éclopé tu as fait un super temps!
Bravo pour ta ténacité.
A+

Commentaire de Belgacem posté le 08-12-2014 à 18:01:33

Voilà ce que c le courage d'un traileur,finisher!!encore bravo

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