Récit de la course : Saintexpress 2011, par mandelore

L'auteur : mandelore

La course : Saintexpress

Date : 4/12/2011

Lieu : Ste Catherine (Rhône)

Affichage : 3725 vues

Distance : 44km

Objectif : Terminer

5 commentaires

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La Saintexpress 2011 à la decouverte du trail

 

               La SaintExpress 2011 comme un Graal

             Marquer l’ordinaire de moments extraordinaires. J’ai toujours eu cette envie de jalonner le quotidien par des moments forts, des expériences nouvelles, des aventures inédites dont je pourrais me souvenir plus tard. Voyage insolite, rencontre particulière…Mais pour cette année 2011, si l’aventure sera plus physique, à priori, la quête reste la même : réaliser un rêve qui me paraissait inaccessible : Terminer un marathon pour mes 40 ans !Une nouvelle aventure pour de nouveaux souvenirs. Alors comme si la distance ne suffisait pas, il fallait choisir un terrain propice à ce défi. La SaintExpress devenait inévitable : 40 Km de Trail nocturne dans les monts du lyonnais, entre Sainte-Catherine et Lyon. Petit format d’un des plus grand Trail nature en France la Saintélyon (68km) sur une terre de légende Familiale (mon oncle Michel remporta cette course à 8 reprises notamment en 1971, il y a 40 ans).Une course de nuit avec de la pluie, pour donner un peu d’épaisseur à l’aventure et ne pas avoir le sentiment que ce sera facile. Mais c’est décidé, je veux être Finisher.

Une préparation necessaire

Alors pendant plusieurs semaines, J’ai répété, révisé, je me suis entrainé autant que je le pouvais. Pas autant que tous les plans d’entrainements que j’ai lu le conseillaient, mais autant que ma motivation et le temps disponible le permettaient. Au Programme donc : Barbecues d’Avril à Fin Août car on ne se refait pas ; et depuis septembre,  1 sortie par semaine en course à pied de 5km, parfois une seconde de 12km, des litres de transpirations sur  vélo d’appartement pour des sessions de 1 ou 2 heures, et le Week-end, des sorties longues de 10 puis 15 puis 20 km. Pour finir, mon cousin Pierre, habitué de la Saintélyon m’accompagnera pour deux reconnaissances du parcours sur  20km en plein jour, me détaillant les pièges et subtilités du parcours. Je n’improviserai pas sur cette course.

L’excitation du Jour J

Nous sommes le Samedi 03 Décembre au matin,  Ca y est ! C’est le jour J ! Ce soir je me lance dans le bain du Trail format 40km. L’excitation grandie. Toute la journée je tourne en rond, je refais 3 fois mon sac, vérifie que ma lampe frontale marche bien, je m’habille pour le départ, vérifie 5 fois ma check List, consulte à nouveau la météo pour choisir les vêtements adéquats.

 Il faut dire que le temps tourne à la pluie et que je m’étais habitué aux conditions clémentes de cette fin d’automne. Quoi qu’il en soit, ce soir, c’est mon grand oral ! Le départ est prévu à 23H00.

 Le départ pour la course

Un dernier bisou aux enfants et à Laurence et me voilà parti pour le palais des sports de Gerland. Les essuie-glaces tournent à plein, le temps se corse. A peine arrivés sur place pour retirer nos dossards, je laisse mon collègue Nîmois Nicolas, ami d’amis, rencontré lors de la marseille-Cassis prendre le bus qui le conduira quelques heures plus tard au départ de la Grande Saintélyon, pour  68km de course.

 Pour ma part je me contenterai cette année du petit Format, déjà presque trop grand pour moi. Mais suis-je vraiment prêt ? A vrai dire je n’ai jamais couru sur une telle distance.  21km tout au plus lors de la classique Marseille-Cassis. Au fur et à mesure que les minutes défilent, un doute m’envahi,  identique à celui qui vous terrasse avant de passer le permis de conduire ou avant de passer le Bac.

 Alors je me rassure en pensant à tous ces entrainements. Dans la salle du palais, les coureurs se scrutent, chacun est déjà dans sa course, calme et concentré. Peu habitué de ces ambiances, j’observe et mémorise ces moments de vie que j’aperçois. Je croise un coureur avec une photo épinglée sur le tee-shirt, il explique à un organisateur qu’il court pour son père disparu cette année. Je le reverrai à l’arrivée, ému, le poing serré.

 Des couples, des jeunes, des sur-équipés, des hommes et des femmes pêle-mêle, mais pas de profil type, avec l’envie commune de rejoindre l’arrivée, de ne pas faire partie de la longue liste des abandons ou des blessés.

En route pour l’aventure

Il est 20H00, je viens de récupérer mon dossard, le N°11313 (beaucoup de treize, comme un premier signe…),  Le départ est dans 3 heures. il est temps de prendre le bus avec mon cousin Alexandre que j’attendais impatiemment. il fera la même course que moi mais devant, il brigue une bonne place, ayant fini 5ème de l’épreuve l’an dernier. Un monde sportif nous sépare mais l’excitation du départ nous rassemble.

Une trentaine de bus remplis de coureurs et coureuses part du quartier de Gerland en procession vers la zone de départ à 40km de là, direction Sainte-Catherine, village perché a flanc de coteaux sur les monts du lyonnais.Vu de mon siège, 30 bus sur l’autoroute en enfilade, sous la pluie, ca vous plante le décor. Plus moyen de faire demi-tour. Plus le bus avance et plus je prends conscience qu’il va falloir faire le chemin du retour à pied…

Mais qu’est ce que je fais là ? Mon voisin n’est pas causant, nous échangeons deux mots mais il semble encore plus inquiet que moi. Je plaisante avec mon cousin assis à coté d’autres coureurs et tente de glaner encore quelques derniers précieux conseils.Nous arrivons finalement à bon port et découvrons le programme qui nous attend en parcourant les tentes faisant office de zone de départ.

Ce soir ce sera de la pluie et de la gadoue : bien grasse, bien épaisse. Celle qui colle aux baskets… La pluie s’est invitée mais le froid reste supportable.Départ dans 5 minutes, j’appelle ‘’Claudius Maximus’’ et envoi un dernier texto à la famille avant le grand départ. Je suis dans la file des coureurs, je sautille pour éloigner l’inquiétude et mettre en chauffe la machine.Les gens trépignent, l’excitation est palpable…

 Enfin, le speaker annonce  5, 4, 3, 2,1, GO !… 

Le grand Départ            

C’est parti…Tout le monde crie, s’encourage, se donne rendez-vous à Lyon. Nous sommes 2000 coureurs à prendre le départ et cette marée humaine transpire l’envie. J’allume ma frontale et mon chrono en passant sous la flamme du départ.‘’Courir la nuit ca n’a rien à voir’’ annonçaient les organisateurs…Désormais Je suis seul, j’espère secrètement faire moins de cinq heures.

Le brouillard invite à la prudence, je regarde la longue farandole de lampes frontales qui slaloment sur les chemins tortueux, illuminant les coteaux sur des centaines de mètres, entre brouillard et souffle des coureurs comme une descente de flambeaux. C’est majestueux ! Je ne  peux me retenir et m’exclame : ‘’Putain ! C’est bon ca !’’ .

Tandis qu’arrive la première bonne côte avec son lot de gros cailloux impraticables, je cherche mon rythme, trouve en point de mire un coureur en short orange et maillot bleu délavé.  tout droit sorti des années 80, les jambes à l’air, un grand gaillard taillé en V, je le jauge sur  200 mètres , il est facile et rapide mais ok, je peux le suivre, au moins un moment, ce sera mon lièvre et je serai sa tortue. Direction la Bullière.Certains commencent déjà à ralentir la cadence au deuxième kilomètre en pleine côte. Il faut faire attention de ne pas se faire piéger dans un bouchon sur les chemins étroits et ronceux.

 Je m’extirpe du peloton, les petits groupes se forment, par allure, chaque tentative de dépassement fragilise les appuis et me fait dévier dans les herbes plus hautes, celles qui masquent les cailloux. La pluie n’est pas méchante, mais ça glisse… je joue la prudence, hors de question de se faire mal, la route est encore longue.

 La légende du bois d’Arfeuille (Bois d’Arfeuille / St Genoux)

Kilomètre 5, nous traversons quelques routes départementales mais continuons inlassablement à descendre en direction de Saint Genoux, lieu du premier ravitaillement, par les petits chemins. Pour s’y rendre nous allons attaquer le légendaire bois d’Arfeuille Cela n’a plus rien à voir avec mes reconnaissance des week-ends précédents.

Les obstacles se multiplient et les ombres des coureurs masquent le relief déjà mal éclairé par ma  lampe. Chaque coureur annonce le danger à ses poursuivants en criant : ‘’Cailloux à gauche ! Gaffe, rocher ! Flaque… ! ’’ .Soudain je bute sur une racine que ma frontale n’avait pas vu et me tort la cheville  en voulant me récupérer. Je freine du coup l’allure pour faire le point : La douleur est palpable mais ca devrait passer, il ne faudrait pas que cela se reproduise trop souvent.

 La descente est plus pentue et annonce le bois d’Arfeuille mieux qu’un panneau. Ca y est, c’est vraiment parti : Cailloux, racines, pierres, feuilles mortes, flaque, boue. Toute la panoplie sur les kilomètres qui vont suivre. Ne sentant plus ma cheville, je relance malgré tout l’allure.Mais soudain, ‘’CRAC ’’, C’est le son que j’ai entendu raisonner dans tout mon corps lorsque ma cheville a glissé sur une pierre assassine.

Portée par mon poids et la pente, la cheville a cédé dans un bruit effrayant. Un concurrent à ma hauteur me demande si ça va tout en me rattrapant dans ma chute; je le remercie et fais mine que tout va bien, mais j’hurle intérieurement de douleur. J’espère que rien n’est cassé. Je m’arrête 1 minute et fais bouger la cheville encore chauffée par l’effort. Pas question d’arrêter, j’irai au moins jusqu’au ravitaillement de Saint-Genoux à 3 km de là. La descente est encore longue et je ne peux plus poser le pied par terre.

Ma course vient de basculer, j’ai très peur de devoir arrêter et décide alors de passer en mode ultra-vigilance. Les minutes passent et je sens le pied enfler. L’effort maintient la chaleur et je peux reprendre petit à petit la course sans conviction, très énervé par ce manque de malchance. La douleur redevient supportable mais il reste plus de trente kilomètres à parcourir. J’arrive enfin à Saint-Genoux, je vais pouvoir me ravitailler et reprendre des forces mais suis particulièrement  inquiet pour la suite.

La folle remontée (St Genoux/ Soucieu)

Le premier stand que je croise est celui de l’infirmerie avec son lot de blessés, chaussures enlevées et chevilles ou genoux abimés. Cela ressemble à un camp de fortune en pleine campagne militaire. Je me sens moins seul mais comprends alors que si je me fais soigner là on ne me laissera pas repartir. Je file vers le second stand qui ne fait que prendre le  chrono. Déjà 1H06 de course. Pas vu de boissons, pas vu de nourritures, je repars bredouille direction Soucieu-en-Jarrest à 11 km.

 La pluie continue et je sais que les prochains kilomètres seront une succession de chemins et de petites routes goudronnées.Ma cheville est de moins en moins douloureuse mais je ne me fait pas d’illusion : Alors les premiers mètres sur route arrivent à point.

J’affine ma stratégie - sur chemin je serai prudent et marcherai si nécessaire et referai, peut-être, mon retard sur le bitume… Et ca marche ! Je relâche les bras dans les descentes qui s’enchainent et commence à doubler les concurrents qui m’avaient dépassé lorsque je ne faisais que marcher. Je me sens bien mieux. Je suis content d’avoir passé l’obstacle mais la course est encore longue, je ne cesse de me répéter : ‘’calme toi, le plus dur est à venir…’’

Les minutes passent et je deviens euphorique, je n’ai plus mal nulle part et arrive à soutenir un bon rythme. J’arrive à placer quelques attaques pour rattraper mon lièvre en short orange, je freine dans les partie avec cailloux mais continue d’accélérer dans les chemins et petites routes. On ne me double plus, les kilomètres et les concurrents défilent. Je me demande combien de temps cela va durer mais profite de cette chevauchée fantastique. Je me prends pour Harold Abrahams dans les chariots de feu ! Il ne manque que Vangelis !

Soucieu en Jarrest est tout proche, je passe la maison des Moreau…Nous arrivons au ravito de Soucieu, cela fait plus de 2H que je cours. La moitié du chemin est faite ou presque (18km sur 40). Il est tant de faire un petit break dans le gymnase du village. Je marche et tente de récupérer de mes efforts, je m’alimente et prend des boissons en réserve, je sais que le plus dur m’attends.

Là, assis sur un banc au milieu de coureurs et coureuses qui s’étirent, je vois mon lièvre en short orange. Je ne l’ai vu que de dos jusqu'à maintenant, je suis ravi de l’avoir rejoint, d’autant qu’Il vient d’arriver, son visage est encore rougit par l’effort. J’ai donc bien refait mon retard. Je rempli d’eau mon Camelbak et repars, en marchant pour chauffer la cheville.

départ vers l’inconnu (Soucieu- Beaunant)

Je me suis arrêté trop longtemps semble t’il. La douleur redevient vive et il me faudra bien 500 mètres pour recommencer à avoir une foulée normale. Voilà 18 kilomètres de parcouru, il m’en reste encore 22 à faire. Pour l’avoir reconnu, le programme des prochains kilomètres s’annonce copieux. Pour mes chevilles d’abord avec la descente du Garon, bien raide, avec des grosse dalles en pierres et des trous de partout, pour mes cuisses ensuite car la côte qui suis la descente est terrible.

Je me fixe d’arriver jusqu' aux aqueducs de Beaunant soit 30km de course. Après ce sera de la route et je finirai , même en marchant mais je finirais… enfin j’espère.La route est longue jusqu’aux Aqueducs, les pentes sont nombreuses alors que la longue file de coureurs s’est étirée au point que je me retrouve parfois seul. Les premières douleurs musculaires apparaissent, je commence à baisser de rythme. Je traverse Chaponost et entre dans le parc, quelques badauds viennent nous encourager, il est deux heures du matin, ils chantent. Ca fait chaud au cœur et redonne du tonus, je fais quelques poses car j’ai parfois le souffle court.

La marche me permet de reprendre des forces sans perdre trop de temps. J’attends le dernier passage délicat qui nous amène aux aqueducs par des goulets ravinés et sablonneux mais un changement de parcours nous évite cet obstacle, la descente par les ‘’S’’ de Chaponost nous amène au troisième ravito : Beaunant.

 L’épreuve de vérité (Beaunant Lyon)

Le ravitaillement est le bienvenu. Je fais le plein de vitamines et de boissons. La pluie s’est arrêtée de tomber depuis près d’une heure mais je reste trempé par l’effort. Je sais qu’il ne faut pas que je traine si je veux finir debout. La cheville est en veilleuse et attend son heure. J’y suis presque.

Je sais que je tiens le bon bout mais il  reste encore cette fameuse côte à 20% sur près d’1 kilomètre qui mène à sainte-Foy-les-Lyon avant de basculer vers Lyon par le pont Kitchener.Je repars sur un bon rythme de marcheur et avale la fameuse côte au milieu d’autres marcheurs. Les cuisses sont en feu mais je passe l’obstacle en remontant plusieurs concurrents. Les premières crampes arriveront au sommet…je me masse pour évacuer les douleurs. 

Ma lampe frontale faiblit, comme moi du reste. Je l’éteins en descendant sur Lyon. Mon Gps m’indique une moyenne de 8,6KM/H, dans ces conditions je passe sous les 5H. La course devient plus difficile, je ne cours plus que par intermittence, je bois sans soif pour éviter que les crises de  crampes ne se fassent plus violentes. J’ai consommé toutes mes pâtes de fruits et autres réserves, le corps cède, c’est la tête qui prend le relais.

 La lente procession vers le Gerland

Kilomètre 35, mon Graal approche. Je file le long du nouveau quartier de Confluence et croise quelques gars sortis de boîte de nuit. Ils sont ivres mais trouvent le moyen de nous applaudir.  Soudain deux coureuses me doublent à bonne allure, je les laisse partir et me promet de leur faire ma spéciale : la remontée fulgurante avant la ligne d’arrivée, en fait plus j’essaie de les rattraper plus elles s’éloignent. Je suis au max…

Les pavés de la Sucrière sont comme autant de pièges pour ma cheville. Le musée confluence arrive, je bifurque et longe désormais les quais du Rhône avant d’attaquer le pont Pasteur, je double à la vitesse de l’escargot un homme courbé par le poids des années et les kilomètres passés, c’est un VH3, il a plus de 60 ans et était devant moi sur près de 40km…Lui aussi fini au mental…

Je sens  l’arrivée proche en traversant le parc de Gerland. Un sentiment de joie se mêle à de la peine : la joie d’arrivée à destination et la peine que le voyage se termine. Le panneau indiquant 100mètres avant l’arrivée se plante devant nous, un dernier virage en longeant Tola Vologe, je rentre dans l’enceinte du palais des sports quitté la veille, elle est peu remplie. L’arche d’arrivée est belle, je la franchie, c’est comme une re-naissance. J’assure un sourire fatigué pour le photographe, je sers les poings et lâche un ‘’Yes ! ’’ rageur. Il est presque 4H00 du matin.

Le débrief

Le speaker annonce que les coureurs qui arrivent sont dans les 500 premiers, je n’y crois pas vraiment. Pourtant, me voila fier maintenant, j’ai le regard perdu et embrumé. J’essaie d’emmagasiner tout ce que je vois pour m’en faire des souvenirs. Je retourne voir le speaker pour demander confirmation des temps et classement mais ils ne sont disponibles que pour les 100 premiers. 

Je réalise que je viens de passer le cap, c’est le début d’une nouvelle aventure. Les endorphines continuent de m’enivrer et de masquer ma douleur. Je sais qu’il va falloir que je pense à ma cheville mais pas tout de suite, j’ai faim, j’ai soif. Une petite bière à l’arrivée est la bienvenue. Je récupère le maillot du Finisher et file vers le tableau des résultats pour voir ce qu’a fait mon cousin.

Quel Pied 

 Il est là depuis 1H20 il a fini 24 ème en 3H27minutes, il est douché, massé, restauré, alors que  je suis épuisé, sale et tout mouillé. Nous échangeons sur nos courses en attendant le premier de la Saintélyon qui mettra 4H55 pour faire les 68 Kilomètres… C’est Erik Clavery, le champion du monde de Trail 2011.Je pense à Nicolas qui court encore, et à Laurent, un copain de Sérézin, engagé sur la Saintélyon en relais à 4 et qui prendra le 4ème relais à Soucieu vers 4H00.

Je rentre en voiture chez moi, la tête dans les étoiles, sonné par l’aventure, les premières courbatures arrivent. Je me change, m’endort dans mon bain chaud, ma cheville est rouge et toute gonflée, c’est une bonne entorse.  J’allume le PC pour regarder le suivi en ligne de la course.

C’est validé, je fini 504 ème en 4H45 : 4H30 de course et 15 minutes d’arrêt ravitaillement. Au même moment, Nicolas est à Saint-Genoux il lui reste encore 3à Kilomètres. Je le verrai tout à l’heure. Laurent est dans un bon groupe, ils sont en 59 positions sur 250 équipes relais, il fonce. Avec une autre équipe, ils font une course dans la course. Il m’apprendra plus tard qu’il aura vécu une belle course dans une nuit agitée.

Une initiation, comme un appel...

Après 15 jours de recul, cette course fut comme un révélateur. La confirmation que rien n’est à priori impossible d’abord. Que l’on peut rêver éveillé, même à 40 ans. Que ce sentiment de plénitude durant la course,  malgré l’effort, malgré la blessure, m’invite à renouveler l’expérience dés que possible. Que la planète offre un terrain de jeu aux ressources inépuisables et que par conséquent, je vais continuer d’user mes baskets sur les reliefs et les sentiers de nos campagnes voisines ou lointaines. Quand à ma cheville elle dégonfle tranquillement, en attendant… Quel Pied !   

                               Manu DELORE

5 commentaires

Commentaire de TwoTiVal posté le 20-12-2011 à 11:34:31

Bravo à toi !
Excellent récit. Moins de 5h avec une cheville en vrac, faut le faire !

Tu es pret pour la version longue l'année prochaine ;)

D'ici là, nous espérons te croiser lors d'un de nos nombreux OFF Lyonnais ;)

Commentaire de Arclusaz posté le 22-12-2011 à 08:36:05

Bravo !!!!!
magnifique course et super CR.

Je me suis beaucoup retrouvé dans ton récit (même si je suis beaucoup plus lent !) : un rêve, puis une Saintexpress "pour tester" en 2010 et la STL en 2011. Et l'impression d'avoir signé un long bail....

Félicitations à toute la famille, vous avez ça dans le sang !

Commentaire de Arclusaz posté le 22-12-2011 à 08:36:14

Bravo !!!!!
magnifique course et super CR.

Je me suis beaucoup retrouvé dans ton récit (même si je suis beaucoup plus lent !) : un rêve, puis une Saintexpress "pour tester" en 2010 et la STL en 2011. Et l'impression d'avoir signé un long bail....

Félicitations à toute la famille, vous avez ça dans le sang !

Commentaire de vince69lbg posté le 24-12-2011 à 23:52:19

Coucou mon Manu c'est titi graine de taf'!!!
juste pour te dire que tu est vraiment un mec bien et que en plus ton récit est vraiment bien tourné (avis perso), on s'y croirait presque...
tu as vraiment la classe d'avoir tenu ces 35 bornes avec la cheville en vrac et c'est pour des raisons comme celle la que je te respect un max!!!

Je te souhaite de continuer comme sa parce que t'as encore l'àge pour ces chose là, et laisse jamais personne te dire le contraire... :)

fait gaff' parce que l'année prochaine je risque de taper l'incruste si tu me donne trop envie ;)

gros bisous parain!!! ton titi :)

Commentaire de DKféeinée posté le 21-11-2012 à 09:35:41

J-10 pour ma 1ère saintexpress, celle de 2012. Alors forcément on se renseigne un peu...
Merci pour ce compte-rendu fort bien écrit et d'où se dégagent nombre d'émotions qui me donnent courage et espoir de finir ma saintexpress tant rêvée...

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