Récit de la course : 6666 Occitane 2014, par crazy_french

L'auteur : crazy_french

La course : 6666 Occitane

Date : 30/5/2014

Lieu : Vailhan (Hérault)

Affichage : 1791 vues

Distance : 105km

Objectif : Se dépenser

1 commentaire

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1er volet de la trilogie de l'année

1er volet de la trilogie Ultra de l’année : la 6666 l’occitane

Malheureusement, nous devions être 2 pour faire l’intégrale mais un quadri récalcitrant a laissé Fabio à Barcelone. Pendant ce temps là, j’embauche un Pacer de luxe Yvan dit « le boulet » qui sera ma bouée sur les 42 derniers kms (pourtant 38kms annoncés) détail qui a son importance quand on est au bout du rouleau. Bref, le parcours s’annonce costaud avec ses 6000m et ses 105 kms sur des sentier réputés techniques.

Allez here we go ! il est vendredi 21h00, le départ est lancé de Vailhan. La nuit ne nous a pas encore enveloppé ; parti dans le 1er quart je double rapidement pour me retrouver dans un groupe solide quisemble prêt à foncer tête baissé. Bingo au bout de 30’ nous voilà à vendanger et perdons une bonne dizaine de place, sans conséquence mais 1ère alerte, il va falloir être attentif. La lumière commence à s’éteindre petit à petit, je metsen marche ma frontale. Pour l’instant tout va bien, la température est idéale, les parfums sont divins mélange de thym et de garigue.

Faugères (29ème, 2h08mn28), les 18kms ont été avalés sans à coup avec 5 petites minutes d’avance sur mes prévisions. Isa est là malgré l’heure tardive et me fournit ma boisson glucosé comme prévu. Comme, elle dort à Lamalou, je sais que je la reverrai plus tard. Cette section est nettement plus technique que la précédente. Les sentiers sont parfois improbables, nous slalomons entre les arbres dans des traces de sanglier, l’effet groupe joue à fond et les écarts se paient chers 2ème erreur de trace encore 5 mn à vendanger. Mon éclairage est insuffisant, quand je suis seul je me prends les pieds dans une racine et heurte un de mes orteils violemment. La douleur est intense et m’handicapera pour la suite. Le pare pierre des Trabucco n’est pas vraiment le point fort de la chaussure. Un groupe reconstitué mène un rythm soutenu en descente mon point fort, je peine à les suivre faute à ma petzl tikka. Techniquement, il y a beaucoup d’alternance, du rocher, de la terre très pentue, des racines parfois tapis sous un lit de feuille. Il est clair que je suis en sur régime.

Lamalou au dos et à un orteil (24ème, 4h23mn44), cette fois-ci, j’ai 1h00 d’avance sur mon prévisionnel, il y a quelque chose qui cloche. Je fais le point avec Isa et lui promets de ralentir la cadence. D’autant plus que maintenant, avec les bâtons, j’amortis mes appuis pour soulager ma lombalgie

Colombières (34ème, 7h05mn15), c’est la base vie, il est 4h00 du mat’ j’ai des frissons. Je fais une longue pause pour m’alimenter, me masser et changer de chaussures… je repars tout neuf en Hoka mais tout seul. Faute de lucidité, je suis le lit de la rivière et me trouve dans un cul de sac, le groupe qui suit prend la même direction et me fait douter re cul de sac. Le groupe se scinde en 2 ceux qui persistent dont je fais parti et ceux qui rebroussent chemin. Finalement, après plusieurs tergiversations, je repars en arrière et retrouve la bifurcation loupée 15 mn naguère. Tout seul, Yvan m’appelle pour me prévenir que mon avance le désorganise, il est entrain d’établir un plan B. Et Hop, un petit train passe dont fait parti Samuel que je côtoierai plus tard, j’emboite le pas. Nous rattrapons le groupe qui avait fait scission, le jour se lève et je vois… Le vent devient carrément violent et je décide tardivement de mettre un coupe vent. Je décroche puis rattrape le groupe pour m’échapper peu avant le sommet. C’est le point haut du massif du Caroux et de la course. Le paysage est verdoyant avec quelques pointes de jaune. Dans la descente de l’Esquinau d’Aze, la Hoka fait merveille, je suis à mon top et chemine de caillloux en cailloux en pleine euphorie. Samuel me suit à quelques encablures.

Mons la triviale (32ème, 11h37mn35), c’est ici qu’Yvan a décidé de me retrouver parti à 6h30 du Canet, il est là tout sourire prêt à en découdre. La foule en délire Isa, Manu et Ange m’accueille. Malheureusement, je connais un très gros coût de barre et j’ai du mal à repartir. La nausée commence à me monter, je la contiens mais pour l’instant elle a le dessus. Cette section fait 16km et plus de 1000m de D+ divisé en 2 bosses de 500 et 600m de D+. Vers 11h00 la chaleur devient pesante et quelques petits points d’eau permettent de refroidir la machine.

Olargues les amares (34ème, 15h28mn48), ce ravitaillement m’a fait sué, nous pensions être proche et un gros bout de route, puis une longue piste et enfin un single prolonge le dénouement. Une fois encore, le comité d’accueil est à la hauteur et à chaque fois repartir devient difficile. Je prends du temps pour discuter avec les bénévoles, il m’annonce que Domnin alors 3ème du GRO a abandonné ; j’ai les boules pour lui. On nous annonce 21 km restantes le moral est bon mais l’estomac ne suit pas. De nouveau, je rentre en conflit avec la « bête sournoise » : il m’est impossible de boire et de m’alimenter convenablement. Tant pis, il faudra finir avec ce qu’il reste.

Col de la Garlande (37ème, 17h47mn13), le Yvan, il est en forme, il arrive sur la pointe des pieds et au bout de 5 mn il fout le feu au ravito. Ça repart pour la dernière section, d’abord dans les vignes, on rejoint un raidard trop court pour être le dernier. L’arrivée à Ceps est une fausse piste, il reste encore au moins 7 km. Traversée de la rivière et je subis la piste, je ne m’alimente plus et boire devient difficile. La chaleur m’accable, les saute mouflons jouent la course et nous doublent pendant les derniers kilomètres. Quelques places perdues, quelques places gagnées tout ça n’a plus de sens. Certains s’endorment au bord du chemin, d’autres vides leurs entrailles pour alléger l’estomac mais tous n’un qu’un but : finir. La dernière descente n’est plus qu’une formalité et la ligne toute proche.

Roquebrun (37ème, 19h57mn39), c’est toujours super émouvant une arrivée d’Ultra, je la partage avec mon pote Yvan qui m’a porté jusqu’au bout et il sait que cette fois-ci c’était moi le boulet. Encore merci pour ta patience et ta bonne humeur mon témoin…

Notre Samuel arrive 5 mn devant nous à la 36ème place, il a vendangé 1 heure comme tant d’autres…

1 commentaire

Commentaire de Rudyan posté le 12-06-2014 à 17:37:40

Bravo Denis! Quelle perf sur une course si dure. Repose toi bien maintenant! ;)

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