Récit de la course : TOR330 Tor des Géants 2016, par aragorn23

L'auteur : aragorn23

La course : TOR330 Tor des Géants

Date : 11/9/2016

Lieu : Courmayeur (Italie)

Affichage : 2899 vues

Distance : 339km

Matos : Sac Marco Olmo 20 L : idéal pour cette course.
Bâton Leki
Frontale Armytek
Chargeur solaire

Objectif : Terminer

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Tor des géants finisher grâce à mon assistante de femme

Le Tor des Géants : présentation

Un ultra trail de 330 km avec 24000 m de dénivelé positif  et autant en négatif  à parcourir en une seule étape en moins de 150 heures (soit 6 jours et 6 heures) avec 25 cols à franchir (dont le plus haut à 3299 m d'altitude) et 12 barrières horaires à respecter sous peine d'élimination.

Le parcours est découpé en 7 secteurs avec à la fin de chacun d'entre eux une base de vie permettant de récupérer son sac de vie, de se changer; de se doucher, de dormir et de passer entre les mains des kinés, podologues et docteurs si le besoin s'en fait sentir.
Il y a aussi de nombreux ravitaillements liquides et solides tout le long du parcours.

Course crée en 2010 qui consiste à faire le tour du Val d'Aoste, région du nord de l'Italie de l'autre côté du tunnel du mont-Blanc, en empruntant les 2 hautes routes Valdôtaines (en fait de route il s'agit de sentiers de haute montagne).

C'est le défi que je me suis lancé pour l'année 2016.

J'ai découvert cette course en 2009 au salon du trail à Chamonix alors que je m'apprêtais à courir la CCC (Chamonix - Courmayeur Champex) longue de 98 km :  (course que j'abandonnais au km 55).


Les organisateurs du Tor des Géants faisaient la publicité de la première édition qui devait se dérouler en 2010.
Je me souviens qu'à l'époque, alors que je m'apprêtai à courir ma plus grande distance en trail, j'étais plus que sceptique devant cette course et que je trouvais cette course à l'échalote du toujours plus de km et de dénivelé complétement délirante.


Depuis 2009, l'idée d'y participer a fait petit à petit son chemin, tout d'abord en terminant plusieurs Ultra Trails de 160 km et surtout en suivant sur internet année après année chacune des 6 éditions entre 2010 et 2015.


Je m'y suis inscrit en 2015, grâce ou à cause de Patrick, et ne fus pas tiré au sort contrairement à lui.
Cela tombait bien car l'année dernière je n'étais pas franchement décidé à le faire et nous avons finalement fait tous les 2 la Diagonale des Fous à la Réunion.
Un mal pour un bien car cette non sélection m'a permis non seulement d'obtenir un coefficient double au tirage au sort 2016 mais en plus l'édition 2015 fut arrêtée à cause des mauvaises conditions climatiques avec seulement 6 coureurs qui purent rallier l'arrivée à Courmayeur.

La carte du parcours qui fait le tour du Val d'Aoste avec un passage ppès du Grand Paradis,
du Mont Rose, du mont Cervin
 et du Mont Blanc (les 4K : quatre sommets de plus de 4000 m).

 

Le profil de la course.

 

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Gueguerre Tor des Géants - 4 K :


Peu après le début des pré-inscriptions pour le Tor des Géants, début février 2016, on apprend la création d'une autre course qui aurait lieu une semaine avant le Tor des Géants : l'Ultra 4K sur le même parcours mais en sens inverse avec un départ et une arrivée à Cogne au lieu de Courmayeur.
C'est suite à un schisme entre la région du Val d'Aoste et l'association des trailers du Val d'Aoste.
La région reprochant aux organisateurs du Tor le manque de sécurité et leur demandant d'avancer la course d'une semaine à cause des conditions climatiques souvent mauvaises la 2ème semaine de septembre avec l'exemple de l'édition 2015 arrêtée alors que seulement 6 coureurs avaient franchis la ligne d'arrivée.
Devant le refus des organisateurs du Tor de se plier aux exigences de la région, celle-ci a lancé cette nouvelle course.
Autre point important c'est la région qui était le principal pourvoyeur du budget du Tor.
Une autre version plus délirante circule sur le net.

Tous les prétendants à la course se sont demandés quelle attitude adopter.
Faut-il s'inscrire au Tor ou à la 4K ? Et si on est tiré au sort au Tor faut-il confirmer ?  Comment est-il possible que les 2 courses puissent se dérouler à une semaine d'intervalle ? Comment les organisateurs font faire pour trouver suffisament de bénévoles ? Ils seront sur les 2 courses ? etc...
Le tout sous fond de procès du Tor contre la 4K et de déclarations de champions fidèles au Tor.
Du grand n'importe quoi.

La gueguerre 4K contre Tor se traduisit sur le terrain de la façon suivante : avec une flèche 4K dans un sens
et une flèche Tor dans l'autre. Le parcours en est truffé.


Tout cela n'a pas empêché quelques 2486  préinscriptions pour 700 places de disponibles.
Il faut savoir qu'aucun prérequis n'est demandé, pas de nombre de points à posséder uniquement un certificat médical à fournir.
Le règlement du tirage au sort est un peu complexe avec un quota par pays proportionnel au nombre de candidats
et un système de coefficient double pour ceux qui avaient été refusés en 2015.
Le 26/02/2016 je reçois un mail des organisateurs de la 4K pour m'inciter à participer à leur course qui accepte 1200 coureurs.
A priori la région a récupéré le fichier des coureurs de l'UTMB : un grand merci aux Poletti.
Le 29/02/2016 je reçois un mail de l'organisation du Tor m'informant que je suis tiré au sort.
Malgré ces incertitudes et devant cette situation surréaliste, comme le disent les organisateurs du Tor, je décidai 
tout de même de confirmer mon inscription, en espérant que la course serait maintenue.
Le seul côté positif pour les coureurs étant que ceux qui ne furent pas tirés au sort sur le Tor
purent tenter leur chance sur la 4K ce qui fut le cas de Sylvain.
Il y eu même 2 coureurs qui en profitèrent pour s'inscrire aux deux courses.

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La préparation d'avant course.

Le début de l'année avait mal commencé avec mon premier gros échec sur un ultra à Madère où je me suis fait attraper pour la première fois par une barrière horaire au km 75 d'une course qui en compte 115. (Il faut bien reconnaître que cela devait m'arriver un jour au vu du nombre de courses où j'ai jonglé avec elles.)

J'ai calqué ma préparation sur ce que je fais d'habitude pour mes ultras à savoir de nombreuses sorties montagne avec 2 courses au programme :

  • La course des refuges au mois de juillet à Cauterets (40 km et 2300 m de D+) avec là aussi une barrière horaire non franchie
    qui m' a envoyée sur le 40 km au lieu des 53 km initialement prévus.
  • Le marathon du Montcalm en août (42,5 km et 2580 m de D+).

Au total entre juillet et août, environ 4 semaines de montagne avec de belles découvertes comme le parc du Pic du Midi d'Ossau.
Ma préparation a été perturbée par une contracture à chaque mollet, celle du mollet gauche me pénalisant de façon intermittante de la mi juin à fin juillet avec toujours la crainte qu'elle dégénère en déchirure.

Sans oublier la diététique avec un régime strict (suppression de l'alcool hormis quelques bières, du fromage, du sucre, des sauces, de la viande rouge), une préparation des pieds à la crème Nok et au jus de citron et le peaufinage du matériel avec la recherche d'un sac adapté à la course, d'une nouvelle frontale, d'un altimètre, de deux paires de chaussures de trails adaptés au terrain, d'une paire de bâtons suffisament solide (j'ai réhabilité mes anciens Leki après avoir cassé 3 black diamonds en 2 ans), d'un téléphone avec une grande autonomie (un Nokia ancienne génération), un chargeur solaire (que je teste pour la première fois), du choix des tee-shirt (le trailer est supersticieux comme une grande majorité des sportifs)  et beaucoup trop de temps de préparation de mon tableau de prévisions (à revoir complétement) et l'étude du parcours avec les conseils éclairés de Jean-Pierre participant de  l'édition 2012.

Bref un été consacré à 100 % à cette préparation pour la plus grande joie de ma femme Sonia, qui a finalement acceptée de me faire l'assistance après m'avoir prévenu depuis 2 ans, qu'il ne fallait pas compter sur sa présence pour m'accompagner sur cette course si l'envie m'en prenait.
Il faut reconnaître que faire l'assistance à un coureur pendant 6 jours et 6 nuits c'est lourd à gérer même pour une habituée comme elle.

Mon objectif premier est bien entendu d'être finisher même en 150 Heures. Et si je n'y arrive pas au moins réussir à franchir la barre des 200 Km.
Vu mes 2 échecs à Madère et à Cauterets depuis le début de l'année je comptais bien faire mentir le proverbe "jamais 2 sans 3".
Plusieurs personnes m'ont indiqué que les barrières horaires étaient assez larges et qu'une personne
avait terminée dernière en faisant le parcours en mode randonnée.

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L'Avant Course.

Arrivée à Courmayeur le vendredi 09 septembre soit 2 jours avant le départ prévu le dimanche 11 septembre à 10h00.
Le retrait des dossards avec le contrôle des sacs est pour le samedi 10 septembre après-midi avec le briefing d'avant course suivi d'une pasta party.
Le samedi midi on mange, Sonia et moi, avec Sylvain brillant finisher de la 4K le jeudi à 22H52 après 133H55M de course et qui rentre sur Toulouse.
Cela me donne déjà une idée encore plus précise de la difficulté de terminer la course dans les délais vu la différence de niveau qu'il y a entre nous deux (bien entendu en sa faveur).

On évoque sa course, les difficultés du parcours et la participation de Jean-Michel aux 2 épreuves alors qu'il a terminé la 4K le vendredi à 13:41 après 148H44M de course. Il n'a même pas 48H00 pour se reposer, se préparer et s'aligner sur la ligne de départ du TOR.
La grande question justement sera t-il au départ ? Sonia note son numéro de dossard pour essayer de repérer celui qu'on prend pour un grand malade selon l'expression consacrée.
D'autant plus grand malade qu'il a été finisher en 2 semaines avant la 4K de deux ultras de 160 km : l'UT4M à Grenoble et l'UTMB à Chamonix.

Photo avec Sylvain sous l'arche de départ du Tor


Samedi après-midi retrait des dossards dans la salle des sports de Courmayeur, qui sert de base de vie lors de l'UTMB, 
avec contrôle d'une partie du matériel obligatoire, par tirage au sort.  Récupération du sac de 30 L,
qui sera acheminé de bases de vie en bases de vie avec toutes nos affaires de rechange.


Le soir briefing et pasta party où l'on se rend en compagnie d'un coureur Bertrand accompagné de sa femme Sylvie
qui logent dans le même hôtel que nous.
Je retrouve Eric, avec qui j'avais fait connaissance au trail du Pic Saint-Loup en 2015, qui se joint à notre table.
Pendant le briefing, défilement d'images du Tor où je me rends compte que certains passages de cols ont l'air
bien vertigineux ce qui n'est pas pour me rassurer.

Descente du col fenêtre lors de l'édition 2015 du Tor.

Les organisateurs annoncent une météo correcte sur les premiers jours et une incertitude sur la fin de la semaine.
Côté parcours quelques modifications avec un parcours de 339 km au lieu de 330 km. On n'est pas à 9 km près.
Avant de passer au repas nous avons le droit à l'hymne de le course.

Avec Eric et Bertrand


A notre table, deux Italiens qui se présentent comme les avocats du Tor des Géants. Ils nous indiquent qu'ils ont là
pour vérifier que tout se passe bien et que la guéguerre entre la 4K et le Tor est loin d'être finie : à suivre.

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Première étape : Courmayeur - Valgrisenche :
50 km - 3841 m D+ - 3265 D-


(Les distances et dénivelés sont aproximatifs vu le nombre de valeurs différentes communiquées)

Départ de la course dimanche 11 septembre à 10H00 du matin.
Lever à 07H00, petit déjeuner très copieux comme j'en ai l'habitude.
J'amène mon sac de rechange à la salle de sport
pour un acheminement vers la première base de vie
et direction le Sas de départ avec Sonia.

Nous sommes finalement 765 coureurs sur la ligne de départ.

Au début du SAS j'aperçois le drapeau Ariégeois.
J'imagine que ce sont les supporters de Nahu Passerat,
coureur Ariégeois vainqueur de la Ronda Del Cims 2016
(Ultra Trail de 170 km en Andorre) qui fait partie des favoris.

Le soleil est au rendez-vous comme prévu. Je rentre dans le SAS après m'être fait pointé.
J'aperçois Eric, on se souhaite bonne chance.
Je me positionne vers la fin comme à l'accoutumée.
La grande question : Jean-Michel sera t'il au départ après avoir terminé la 4K il y a seulement 44 heures environ ?

Je suis assez détendu et j'ai "hâte d'en découdre" selon une des nombreuses expressions, de Piton Textor,
un de mes maîtres à penser en matière d'Ultra .

 Le profil du premier secteur.

Avec Sonia avant mon entrée dans le SAS.

Le fameux drapeau Ariégeois.
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A 10H00 précise le départ est donné, l'aventure peut commencer.

Vidéo du départ :

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Au début de la course on traverse le centre de Courmayeur avec un nombre impressionnant de spectateurs pour nous acclamer.

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Je réussi à voir Sonia qui m'attend à la sortie du centre-ville.

On sort de Courmayeur, c'est parti avec au programme de cette première étape 3 cols :
Le col de l'Arp à 2571 m avec une mise en jambe de 1247 m de D+, le Passo Alto à 2857 m
et  le col Crosatie à 2829 m d'altitude et une première barrière horaire d'arrivée à Valgrisenche
avant lundi à 05h00 du matin pour un départ de cette même base avant 07h00 du matin.

A l'attaque du chemin de la montée du col de l'Arp un bouchon se forme.
Etant prévenu je ne suis pas surpris et vu la distance à parcourir il n'y a pas de quoi s'affoler le peloton a le temps de s'étirer.

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C'est là que j'entends plusieurs voix s'adresser aux coureurs en leur demandant de s'écarter et de laisser passer le sénateur : Jean-Michel.
Je découvre enfin ce fameux phénomène, que je prends pour un fou furieux ultime et qui a bien pris le départ.
Le bouchon se débloque et nous attaquons enfin cette première montée.
J'en profite pour échanger avec les coureurs autour de moi qui chambrent gentiment Jean-Michel et j'apprends
que les sénateurs sont les coureurs qui ont terminé les 6 éditions du Tor des Géants.
Ils sont 13 au total et 11 au départ de cette 7ème édition (les 2 absents sont des Valdôtains
qui ont fait les frais de la rivalité 4K - Tor des Géants), dont 6 français
Je suis en compagnie de 3 d'entre eux dont le fameux Jean-Michel.
Je profite des bouchons pour discuter avec eux et en particulier avec Alexandre.
Je rencontre aussi dans la montée des Kikoureurs, dont Antoine38.
Nous sommes 22 Kikoureurs, à avoir pris le départ, et 20 géants à l'arrivée.

3 sénateurs dont la vedette Jean-Michel au milieu.

Dans la montée le drapeau Ariégeois est encore présent

La montée du col de l'Arp n'est pas trop difficile dans la forêt puis dans les alpages. Un peu plus raide sur la fin.

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La fin est plus raide.
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Le col de l'Arp : 2571 m premier col du Tor.
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Nous sommes accueillis en musique.
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Descente très roulante où je peux courir. Discussion avec le seul coureur Guadeloupéen qui me vante les courses
de son île et de la Transmartiniquaise.
Avant d'arriver à La Thuile (km 18,6) à 14:14 avec 1 heure d'avance sur mes prévisions,  je revois une fois de plus
le drapeau Ariégeois avec enfin son jeune propriétaire.
Je retrouve Sonia au ravitaillement.

Arrivée sur La Thuile.
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Un bon ravitaillement et je repars direction le refuge Deffeyes et le 2ème col de Haut-Pas à 2857 m d'altitude.
Je me retrouve en compagnie d'une famille de Français de Bourgogne qui font l'assistance de madame : le mari, la fille et le gendre.
Je discute avec le mari qui m'apprends que sa femme avait dû abandonner le Tor en 2013 suite à une pneumonie
et qu'elle avait assistée, lors de cette édition, au décès d'un coureur Chinois suite à une chute de celui-ci après avoir tapé la tête contre un rocher.
Elle ne pourra aller malheureusement au bout de la course avec un abandon à Ollomont.

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J'entends cette même coureuse discuter avec un autre coureur français et lui conseiller de bien se coller à la paroi
lors du passage des cols surtout la nuit, car il y a du "gaz" à plusieurs endroits.
Cela confirme les photos vues lors du briefing.
A l'écoute de ces bonnes nouvelles je m'engage dans la montée vers le refuge Deffeyes au milieu d'un magnifique chemin de randonnée.
Je suis parti pour 1400 m de D+.
A la sortie de la forêt on se retrouve devant un lac et face à une magnifique montée au milieu des pierriers.

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La montée vers le refuge en face
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 Le glacier du Rutor dans le parc du mont Paradis

J'atteins à 17h18 le refuge Deffeyes avec toujours une heure d'avance sur mes prévisions, mais sans le savoir
car je ne consulte pas mon tableau de prévisions.
Nouveau ravitaillement vite avalé : maximum 10 minutes et départ pour le deuxième col bien plus corsé
que le col de l'Arp après une montée bien raide dans un nouveau pierrier.

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Cette montée au 2ème col laisse quelques traces.
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Une descente de 840 m bien roulante à la tombée de la nuit avant le troisième col ; le col Crosaties et ses 812 m de D+
bien pentus et quelques passages avec cordes.
Entre les 2 cols on a droit à un passage pluvieux mais qui ne durera pas, juste le temps de s'équiper et d'enlever l'équipement pluie 30 minutes plus tard.
J'avais hâte d'arriver au sommet.
Un premier constat pour cette première journée : 3 cols avec une difficulté croissante et il m'en reste 22 au programme et je n'ai parcouru que 36 km.
Je me doutais bien que cela allait être très diffcile et j'en ai la confirmation très tôt dans la course.

Heureusement que les descentes me permettent de dérouler en petites foulées. Dans la descente de Crosatie je tombe sur un Caïrn avec des inscriptions en Chinois et des coureurs chinois qui se reccueillent devant.
Je comprendrai plus tard qu'il s'agit d'un monument érigé en mémoire de Yang Yuan le coureur décédé en 2013.


J'arrive à Planaval : magnifique petit village pour un nouveau ravitaillement.
Je me dis que cela vaudra le coup d'y revenir de jour.
Direction Valgrisenche le long d'une route où j'ai l'occasion de jardiner une première fois en suivant bêtement le panneau directionnel de Valgrisenche sans me rendre compte que les rubalises font passer à travers champs.
Le parcours emprunte une piste assez roulante parallèle à la route et qui nous fait traverser un ou 2 villages.
Cette partie que je trouvais reposante au début n'en finie plus d'autant-plus qu'on arrive à Valgrisenche, qui mérite aussi le détour, et qu'il n'y a toujours pas de base de vie en vue.

On sort de Valgrisenche pour continuer à monter dans la forêt et je me souviens que c'était une des premières modifications du parcours avec une base de vie positionnée à Bonne 2 km après Valgrisenche.
Enfin la base de vie toujours dans un petit village ravissant avec un restaurant à l'entrée qui a l'air bien accueillant.
Arrivée à 00h27; km 50 pour une prévision à 02H00 et une barrière horaire à 05H00.
Tout se passe bien.
Je récupère mon sac de rechange et je me rends dans le bâtiment d'en face pour passer à la douche qui bien entendue est froide.

Récupération de mon sac de vie à Bonne.
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Je me rends compte que j'ai oublié un élement essentiel : une paire de claquettes.
Je me change : tee-shirt, chaussettes et part au restaurant pour un très bon repas agrémentée d'une bonne bière.
Le cadre donne vraiment envie d'y revenir.
Bien repu je retourne au bâtiment pour dormir.
Un bénévole m'envoie au dortoir du 2ème étage et moi qui comptais dormir 02 à 03 bonnes heures, je passe une très mauvaise "nuit" avec plusieurs erreurs de jeunesse : mauvais choix du lit : un lit de camp au lieu d'un véritable lit avec matelas, un emplacement près des toilettes où je profite à fond des bruits divers dont ceux d'un coureur atteint de vomissements, sans parler d'un coureur qui siffle, de deux Français qui débattent sur le bien fondé de mettre un pantalon long ou court étant donné la température en pleine nuit, sans parler des inévitables ronflements et le tout sans mettre mes boules Quies de peur de ne pas me réveiller.
Bref tout faux et à part avoir reposé mes jambes le gain de cette première base de vie est pratiquement nul.

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 Deuxième étape : Valgrisenche - Cogne :
56,2 km - 3920 m D+ - 4189 m D-


Je repars de Bonne à 04H00 du matin avec 3 heures d'avance sur la barrière horaire guère reposé mais suffisament lucide pour attaquer la redoutable deuxième étape avec le col Fenêtre suivi de deux cols à plus de 3000 m d'altitude dont le toit du Tor : le col du Loson à 3299 m d'altitude.


Je mets mes écouteurs et branche ma musique avec une playlist spéciale Ultras, à base de musique pop et rock, qui m'accompagne toujours dans les moments difficiles

Le départ de Bonne est sur une route relativement plate voire en légère descente avant d'attaquer les 1000 m de D+ vers le col fenêtre.


Au petit matin arrivée au refuge de l'Epée à 2366 m d'altitude pour un ravitaillement et une petite sieste de 15 minutes assis à une table la tête dans les bras selon une formule qui a fait ses preuves.
Je repars du refuge relativement frais pour les 500 derniers mètres d'ascension que je trouve nettement moins difficiles que prévus.

Profil de la deuxième étape :


 

Le refuge de l'Epée.
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On distingue le col fenêtre en face avec des coureurs au sommet.
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Le col fenêtre à 2854 m d'altitude : pas trop marqué par l'effort.
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Le début de la descente est plus raide avec une succession de lacets mais pas aussi délicate que je l'imaginais au vu
de la photo de l'édition 2015. L'absence de neige change tout.
Fidèle à mon habitude je cours dans cette longue descente de 1100 m de D- sur environ 4 km pour arriver à Rhèmes
où je retrouve Sonia à 09H00 du matin pour une prévision à 10H40.

Les lacets de la descente mais sans la neige comme en 2015
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Les retrouvailles avec Sonia.
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Le ravitaillement de Rhèmes

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Un concurrent japonais avec le plus gros sac de la course : un sac de randonnée.
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Les bénévoles au pointage informatique
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Un couple de Chinois : ils feront toute la course et la termineront ensemble.
Je les ai croisé à de nombreuses reprises.
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Le départ de Rhèmes : tout frais.
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Je profite du ravitaillement et repars sur quelques mètres avec Sonia avant d'attaquer le Col Entrelor
à 3002 m avec 1264 m de D+.
Le début du col Entrelor n'est pas trop difficile mais les derniers mètres sont vraiment raides et j'accuse le coup
avec une fin à la limite de l'escalade au milieu des pierriers où j'hésite entre des marches avec l'aide d'une corde
et le chemin mais la raison l'emporte.

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La fin de l'ascension dans les pierriers.
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Je n'ai pas joué à prendre les marches avec la corde.

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Col Entrelor à 3002 m et un peu plus marqué par les efforts.
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Au sommet je discute rapidement avec une concurrente qui vient d'Annecy. Concurrente qui abandonnera
 à Ollomont suite à des douleurs aux genoux.
La descente est de 1319 m de D- sur 10 km une paille. Au début pointage de contrôle avec un ravitaillement liquide :
au choix Coca ou Thé.
Je choisi le thé et photographie le bénévole avec son trophée : des cornes de Chamois.

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Le bénévole avec son trophée.
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Descente toujours aussi roulante avec une partie en balcon où je déroule comme depuis le début.
Cela me permet de récupérer du temps par rapport à ce que je perds en montée.

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Notre Ariégeois avec son drapeau que je retrouve pour la 3ème fois.
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Arrivée à Eaux Rousses à 13H48 pour une prévision à 16H20 et une barrière horaire à 19H30.
J'en suis au km 81,4 soit un GRP et pour l'instant tous les voyants sont au vert.
Sonia est fidèle au rendez-vous et Jean-Michel aussi que je présente à Sonia.
Un bon ravitaillement et une bonne heure de repos sur un lit de camp pour me refaire la cerise
avant d'attaquer le toit du Tor : le col Loson où 1600 m de D+ m'attendent sur 12 km d'ascension.

Avec Jean-Michel.
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Une bonne sieste d'une heure histoire de récupérer de la nuit un peu trop courte.
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Départ d'Eaux-Rousses.
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La première partie jusqu'au refuge d'étudiants oeuvrant pour la faune local se passe bien avant une grande traversée à flanc de montagne et une très difficile deuxième partie avec d'interminables et de nombreux allers-retours où je pioche énormément dans mes réserves. Il y a à de nombreux endroits la possibilité de couper ce que je fais une ou 2 fois mais c'est beaucoup plus raide et  j'abandonne rapidement cette brillante idée. Je me fais dépasser par de nombreux coureurs dont certains me mettent un vent incroyable.
Deux coureurs me doublent et l'un dit à l'autre : "ne t'inquiète pas il nous rattrapera dans la descente".
Il avait du me repérer dans la descente précédente à Entrelor.

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Refuge étudiants
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Vue sur le chemin que l'on vient de parcourir.
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Pierrier avec des petits points représentant des coureurs.
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J'aperçois enfin le sommet avec une fin des plus pentue.
Le col Loson : 3299 m je ne suis pas près d'oublier son nom, son profil et son altitude.
Il fait partie dorénavant de ma liste de cols inoubliables escaladés pendant mes différents ultras en bonne place à côté :

  • de la roche Ancrée, de la montée vers dos d'âne et de la brèche à la Réunion,
  • du col de Bareilles et du pic du Midi au GRP,
  • du grand Col Ferret à l'Utmb
  • de la Coma Pedrosa à la Ronda Del Cims.

Sommet enfin atteint dans un état de forme pas très brillant.
Quelques minutes de récupération avant de basculer.
Le début de la descente est des plus vertigineux avec une main courante. Heureusement que j'y passe avant la tombée de la nuit.

Le toit du Tor à 3299 m d'altitude : bien marqué cette fois par l'effort.
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Descente vers Cogne pour 1700 m de D- sur 13 km en passant par le refuge Sella et en dépassant comme prévu
les 2 coureurs qui m'avaient déposés dans la montée.

Le début de la descente avec du gaz.
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Arrivée dans un village, que je crois être Cogne Les organisateurs nous ont refait le coup de Valgrisenche et il me faut parcourir
encore plusieurs km avant la base de vie.
On longe la route et à l'entrée de Cogne je tombe par hasard sur Sonia qui vient d'arriver à son hôtel. Elle m'indiqiue que la base vie est un peu plus loin (que j'imagine  à encore 2 à 3 km) et qu'elle m'y attend.
Je me trompe de peu on traverse Cogne , très belle ville, on passe au centre sous les encouragements des habitants qui nous lancent des "Daï ! Daï!" (Allez! Allez !)
Je croise les coureurs qui repartent de Cogne pour l'étape suivante.

Arrivée à la base vie Lundi à 22H09 pour une prévision à 00H07 et une barrière à 04H00 : 06h00 d'avance au Km 106.

Je vais pouvoir en profiter pour me reposer.
Après une bonne bière, un bon repas où je retrouve Jean-Michel et Alexandre deux des sénateurs, j'interpelle le célèbre coureur Karim Mosta, qui doit avoir une trentaine de marathon des sables à son actif,  que j'ai connu au Marathon de Zagora. Il est sur la course comme suiveur de deux coureurs et me fait une interview.
Une bonne douche, j'en profite pour me raser, un changement complet de tenue et je m'allonge sur un lit de camp préparé et réservé par Sonia.
Cette base de vie est nettement mieux organisée que la première avec plus de place et surtout beaucoup moins de bruit.
J'en profite pour dormir 01H30.

Sonia me réveille et avant de repartir je passe chez le podologue pour me faire un pansement aux deux talons suite à un échauffement.
Après un bon café je repars de Cogne à 01H48 pour une prévision à 04H00 et une barrière horaire à 06H00.
Au bout de quelques centaines de mètres, stand d'expresso Italien que je me fais un plaisir de déguster.

Arrivée à la base de vie de Cogne.
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Avec une bonne bière : une valeur sûre en course à pied.
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Préparation de la soupe.
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Interviewvé par Karim Mosta avec Jean-Michel au second plan.
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Un pansement pour les échauffements aux pieds : le seul problème bénin rencontré aux pieds.
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Le dortoir.
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Le départ de Cogne.
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 Troisième étape : Cogne - Donnas :
45,1 km - 1432 m D+  - 2633 m D-

 

 

Cette troisième étape est la plus facile à priori avec un seul col mais avec 1300 m de D+ sur 16 km et une descente vers Donnas d'environ 30 km.
1200 m de D+ c'est le ticket d'entrée sur le Tor pour chaque col avec des descentes interminables.
D'un autre côté il faut bien arriver au 24000 m de D+ et 24000 m de D-
Le col n'est pas des plus difficiles même sur la fin : à moins que j'ai retrouvé la forme après un bon somme.

Le sommet que j'atteins au lever du jour n'est pas non plus des plus beaux avec la présence d'une ligne électrique à haute tension.
Par-contre la descente est un régal avec de belles marches larges et je tombe en arrêt devant le lac Miserin avec son refuge, contre lequel deux concurrents sont appuyés pour dormir, et le sanctuaire de Notre Dame des Neiges.


Je m'accorde quelques minutes de contemplation au bord du lac.

 

 

Profil de la troisième étape :

 

La fenêtre de Champorcher col à 2827 m d'altitude.
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La fenêtre de Champorcher vu de la descente avec sa ligne à haute tension
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Le lac Miserin avec le refuge et le sanctuaire
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Après cette petite pause bienvenue je repars vers le refuge Dondena pour un ravitaillement. Il fait beau je me sens en forme, le terrain n'est pas très technique et j'en profite pour passer plusieurs coups de téléphone à mes copains Toulousains qui me suivent histoire de leur donner des nouvelles et de me sentir moins seul.

Tout en parlant avec un de mes collègues de travail je me rends compte que je jardine en apercevant des rubalises en contre-bas.
Tout en continuant à discuter, je lui explique que je suis en train de m'écarter du tracé et que je rejoins le bon chemin en
coupant à travers la pente tout en lui demandant de garder cette anecdote entre nous.


Je continue cette magnifique descente en me rafraîchissant le plus possible dans des ruisseaux.
Je passe devant une concurrente qui dort à l'ombre dans un jardin d'une maison. Cela donne envie de l'imiter mais la route est encore longue.
Juste après cette maison je jardine une fois de plus en m'embarquant dans une descente mais en régissant relativement rapidement.
Il me faut me reconcentrer impérativement et ne pas me laisser griser par l'environnement.
Le chemin, plus pierreux, longe ensuite un ruisseau avec de nombreuses cascades et vasques qui donnent envie de se baigner.

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J'arrive à l'entrée de Chardonney où j'interromps Sonia en train de déguster son petit déjeuner.
Village et environs qui méritent une fois de plus le détour.
Il est mardi 09h31 après presque 48 heures de course et 133 km au compteur.
J'ai toujours mes 2 heures d'avance sur mes prévisions.
Un bon ravitaillement, un bon massage par Sonia des mollets, qui commencent à me titiller.
Un petit tour par des véritables toilettes : j'en ai marre des toilettes à la Turc.
Direction Donnas à 18 km avec 1200 m de D-.

Chardonney
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La tente du ravitaillement de Chardonney
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Vu dans la tente du ravitaillement de Chardonnay
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Massage des mollets et des quadriceps avant le départ pour Donnas.
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Départ de Chardonney
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Le chemin vers Donnas est des plus agréables avec une alternance de passages d'un côté à l'autre
de la rivière sur des ponts, des traversées de petits villages fleuris et malgré tout quelques grimpettes, 
des passages de pierriers et de grosses envies de baignade dans les vasques.
Il fait chaud et je me rafraîchi comme à mon habitude un maximum dans les ruisseaux et fontaines des villages.

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Des vasques en quantité qui donnent envie  : mais je n'ai pas trop le temps.
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J'essaie de ne pas traîner et bats même mon record de rapidité de ravitaillement à Ponboset : à peine 2 minutes
le temps d'avaler un verre de coca cola et un verre d'eau pétillante.
Moi qui croyais n'avoir à faire que de la descente, je déchante quelque peu avec de belles grimpettes.
J'arrive enfin à Donnas, point le plus bas de la course à 330 m d'altitude, et là une fois de plus le sketch habituel
avec une longue traversée de la ville et plusieurs km avant la base vie.
Je viens de faire 2500 m de dénivelé négatif sur 29 km depuis la fenêtre de Champorcher.

Mais là c'est le record, malgré un passage agréable dans la vielle ville au pied du château et le long
d'une ancienne voie romaine,  avec une descente bien raide sur route pour remonter
quelques centaines de mètres plus loin sur une pente aussi raide.
Je note la présence au sol d'un flèche Tor et d'une flèche 4K dans l'autre sens : les coureurs de la 4K
ont aussi eu droit au même passage.
Cela ne me met pas pour autant de bonne humeur.

J'arrive enfin à la base vie à 14H20 pour une prévision à 16H36 et une barrière horaire à minuit,
en râlant une fois de plus auprès de Sonia pour cette trop longue arrivée
J'en suis au km 151 avec presque 8 heures d'avance sur la barrière horaire.

Encore une tentation à la baignade, je n'y ai trempé que la tête.
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Le château de Donnas.
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La vielle ville.
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L'ancienne route romaine consulaire de Gaulle avec son arc.
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Jean-Michel arrive quelques minutes après moi et je retrouve Eric.
Sonia m'annonce que Bertand s'est fait une entorse à la cheville dans la descente vers Donnas.
Il lui faudra faire pratiquement 200 km avec ce handicap : dur, dur.
Un bon ravitaillement, une bonne douche, un changement de tenue et direction le lit pour un bon repos récupérateur.
Même s'il fait jour, la fatigue aidant j'arrive à dormir. Malheureusement il fait beaucoup trop chaud pour dormir aussi bien que je l'aurai voulu.
Par-contre le dortoir est des plus silencieux. Je dors environ une heure.
Avant de partir, un passage pour détendre les cuisses et les mollets dans lesquels je commence à sentir de légères contractures.
Après 3 heures de pause départ à 17H25 avec 08h30 d'avance sur la barrière horaire.

Grosse fatigue et surtout grosse chaleur.
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Eric et Jean-Michel
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Chaleur insuportable pour dormir.
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Massage indispenable avant de repartir.
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Il ne faut surtout pas négliger les échauffements surtout aux endroits les plus sensibles.
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Tenue spéciale "Trail des citadelles" avec Tee-Shirt et Buff.
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 Quatrième étape : Donnas -  Gressonney :
54,6 km - 3818 m D+ - 2819 m D-


Quatrième étape, la plus dure d'après Jean-Pierre qui m'a bien mis en garde, avec 55 km au programme pour une durée d'environ 24H00.
Sa prédiction s'avérera largement justifiée.
Il m'a aussi indiqué que si je venais à bout de cette étape, que le TOR était pratiquement dans la poche.

Le problème, en plus de la difficulté de l'étape, est que je vais me retrouver dans des distances inconnues à savoir au-dessus de 170 km.
Et tout cela en n'ayant effectué que la moitié du parcours (celui-ci étant officiellement de 339 km).


Jean-Pierre m'avait aussi parlé des premiers km de cette étape assez sinueuse avec une alternance montées, descentes, retours en ville.

Le départ de l'étape est sur route en légère pente au dessus de Donnas à côté de vignobles.
J'en profite pour déguster quelques raisins et pour passer un coup de téléphone aux copains.

 

Profil de la Quatrième étape.


 

 

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Le parcours emprunte une descente faite d'escaliers et un chemin, avec des blocs de pierre, quelque peu défoncé
ce qui me fait penser au chemin Ratineau à la Réunion.
Je ne pas croire que les organisateurs du Tor ont fait venir Robert Chicaud pour les conseiller sur le parcours.
On se retrouve bientôt à Pont Saint-Martin juste après Donnas que l'on traverse sous les encouragements.
J'ai même droit aux "honneurs" du fameux El Diablo du Tour de France.

La partie du parcours qui m'a fait penser au chemin Ratineau de la diagonale des Fous.Tor110

Il diablo et le concurrent Italien qui me dépassera dans les derniers mètres de l'arrivée dans l'esprit trail
desplus purs.

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Cette partie confirme ce que m'avait dit Jean-Pierre à savoir un début sinueux entre ville et campagne.
On attaque ensuite un enchaînement de sévères montées faites d'escaliers à presque faire pâlir l'Ultra Trail de Madère.
Heureusement que la forme est là (contrairement à Madère) et je trouve tout cela très ludique.

Le pont Saint-Martin dans la ville éponyme, date du premier siècle.
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On croise la voie Francigena qui relie Canterbury à Rome.
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Un petit clin d'oeil au directeur sportif du Team Moulin de Romanou.Tor115

Les enchaînement d'escaliers
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Les escaliers sont très variés mais toujours raides

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Descente ensuite vers Perloz, un splendide village de plus perché en montagne, où j'arrive vers 19H00
pour une prévision à 23h38 soit avec 04H38 d'avance.
Je retrouve Sonia et avec un accueil au son des clarines (cloches de vaches).
Un bon ravitaillement et départ vers Sassa.

 Arrivée dans Perloz.
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Arrivée au ravitaillement de Perloz au son des clarines.
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Ravitaillement au frais y compris le raisin Italien bien entendu.
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Prochaine étape : l'étoile du berger ??? Moi j'avais Sassa dans mon road-book. Tor217

Sonia a récupéré mon linge sale à Donnas, l'a lavé à Perloz et le fait sécher dans la voiture
en se rendant à Greysonney.

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Le parcours commence par une descente dans des gorges pour emprunter le pont de la Morette
permettant de changer de rive et d'atteindre le village de la Tour D'herreraz : un 100 miles d'effectué (160 km).

Le pont de la Morette.
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La nuit commence à tomber et ce ne sont pas moins de 1640 m de D+ qui m'attendent sur 7 km soit une pente moyenne d'environ 24 %.
On commence par suivre une route de montagne en lacets que l'on coupe à plusieurs reprises
avant de s'enfoncer dans la forêt pour revenir un peu plus loin sur le route avec la traversée de plusieurs
villages tous aussi beaux les uns que les autres avec des portions très raides.
Heureusement je ne sens pas trop de fatigue et mes jambes tournent à bonne cadence : pourvu que cela dure.
Je vois des indications d'un autre Trail qui emprunte le même parcours : la 5 Colli.
Arrivée à Sassa à 22H15, pour une prévision à 02H30 soit 04h15 d'avance, sous les encouragements et les cloches de vaches qui carillonnent.
Il fait un peu froid et j'en profite pour avaler deux soupes succulentes et me couvrir avant de filer vers le refuge di Coda.
Peu après Sassa j'ai un gros coup de mou et mon rythme en montée baisse nettement. Je ressens la fatigue et me traîne lamentablement jusqu'à apercevoir un panneau Refuge Di Coda : 1H30.
Je me raisonne en me disant que la pente n'était pas si raide, que le refuge n'était pas si loin
et par miracle je retrouve un second souffle et surtout j'oublie ma fatigue.
Je me sens pousser des ailes et j' avale ce qu'il me reste de montée en regrettant que cette partie ne se fasse pas de jour car le paysage que je deve vaguement en cette nuit claire avait l'air magnifique.


Une dernière pente et j'arrive sur une arrête où je vois en contrebas dans la plaine les lumières d'une grande ville.
Ville que je prends pour Turin ce qui fait bien sourir un gardien du refuge qui rectifie mon erreur, la ville en question
se nommant Biella.
Je tombe en arrêt plusieurs minutes devant ce spectacle avant de repartir vers le refuge de Coda que j'atteins rapidement.
J'ai fait 169 km soit la moitié du parcours et à partir de ce point je bats mon record de distance.
Plusieurs coureurs dorment dans un dortoir mais je préfère m'alimenter et m'assoupir quelques minutes
appuyé à une table, la tête entre mes bras pour une sieste d'environ 15 minutes.
Je repars vers le lac Vagno 550 m plus bas et pour 6 km. 
Le début est une descente technique au milieu d'un pierrier, qui se transforme ensuite en chemin très praticable mais avec une succession de montées et de descentes.
Je passe devant une ferme avec une affiche indiquant qu'ils ne font pas ravitaillement cette année à cause de la rivalité 4K - Tor des Géants.

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Je commence à trouver le temps très long, surtout que je ne vois aucun autre coureur dans les parages et qu'on est en pleine nuit.
Le lac apparait enfin mais aucun ravitaillement à l'horizon contrairement à ce qui était prévu, à moins que cela fasse partie des modifications de dernières minutes.
On attaque la montée vers le nouveau refuge Balma avec un aller-retour.
Il est 04H57 du mercredi matin pour une prévision à 08H28, j'ai parcouru 178 km depuis le départ.
Je retrouve Eric, je m'alimente et refait une pose d'une quinzaine de minutes dans ma position habituelle, qui est celle de nombreux autres coureurs.
Objectif suivant : le Col de Marmontana. Pour l'instant tout se passe bien, je ne suis pas trop épuisé et j'arrive à monter à un bon rythme.
On rejoint une piste à un col intermédiaire, en suivant cette piste j'arrive à jardiner une fois de plus en suivant bêtement la piste et en loupant le chemin.
Je m'en aperçois relativement rapidement : 4ème jardinage.
Le jour commence à se lever pour l'ascension finale que j'atteins au lever du soleil.
Je m'accorde quelques minutes de contemplation au soleil : il faut s'avoir profiter de ces moments.

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Le col de Marmontana
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Je bascule de l'autre côté et arrive rapidement à un ravitaillement en pleine nature avec des tranches de jambon qui cuisent.
Je profite, comme plusieurs autres coureurs, de ce ravitaillement très chaleureux
(comme la majorité des ravitaillement d'ailleurs).

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Je ne m'éternise pas trop et attaque la descente vers Niel.
Moi qui croyais n'avoir affaire qu'à de la descente je suis plutôt surpris d'avoir une grimpette
des plus raides pour atteindre une brèche : la Crema du Ley (l'entaille du loup).
Ne pas oublier de l'ajouter à ma liste de cols sympathiques. 

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 Le col de la Crema dou Leui : 2340 M
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 La vue du col.
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Le début de la descente du col : bien raide.
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 La Crema du Ley vue d'en bas.
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La Crema de Ley en haut à gauche.
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La bascule de l'autre côté est aussi très raide et je me dis que je vais enfin attaquer cette fameuse descente vers Niel.
Mais il fallait bien  que cette portion confirme ce que me disait Jean-Pierre et en effet c'est à une succession
interminable de petites montées et de descentes au milieu de pierriers qui s'offrent à moi.
De quoi me saper le moral surtout que nous sommes en milieu de matinée que je suis parti hier de Donnas à 17H25
soit environ depuis une quinzaine d'heures, que je n'ai pu dormir qu'environ 30 minutes la tête entre les bras à deux reprises.
Un nouveau ravitaillement avant une nouvelle montée et enfin la descente vers Niel. Le début est assez roulant mais cela ne dure pas longtemps avec une partie plus technique et surtout rendue glissante par la pluie.
On arrive bientôt dans la forêt avec une longue traversée et de nouvelles petites grimpettes : c'est vraiment interminable.
Je rattrape Eric avec son compère avant de retrouver Sonia.
Je lui fais part de mon ras le bol, de façon un peu lourde, devant cette descente qui n'en finit plus : premier pétage de plombs. 
2 à 3 km plus bas on arrive à Niel :  magnifique petit village. Il est mercredi à 12h11 pour une prévision à 13H30 et j'ai parcouru 193 km : la barre des 200 km est toute proche par-contre mon avance sur mes prévisions a quelque peu fondue.
Le principal restant mon avance sur les barrières horaires.
Un super ravitaillement avec deux belles assiettes de polenta à la bolognaise, une bonne bière et une petite sieste allongée dans l'herbe d'un quart d'heure, 
le moral revient et je repars vers Greysonney.
Eric n'a pas attendu et est reparti sitôt le ravitaillement avalé.
Sonia me présente Charles, copain de Patrick Bohard, seul coureur Français à ce jour à avoir gagné le Tor des Géants en 2015.
Charles faisait aussi partie de cette édition et a été arrêté à Greysonney comme la majeure partie des coureurs.
Il fait l'assistance de Laurent sur cette édition.
Avant mon départ je vois arriver Jean-Michel.

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 Les bénévoles préposés à la Polenta
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Arrivée d'Eric.
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Mon arrivée à Niel où je suis passablement enervé.
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Cela va un peu mieux vu mon sourire.
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Deux bonnes polenta et ça repart.
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Et une bière : obligatoire dans les moments difficiles.
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Le repos du coureur et de sa mascotte.
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Avec Jean-Michel et Charles.
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Départ vers Greysonney

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Et c'est reparti pour 812 m de D+ sur 3 km avec l'arrivée de la pluie qui est annoncée.
J'éprouve quelques difficultés au début de la montée du Col et je décide de m'allonger au bord du chemin appuyé contre un rocher pour m'accorder quelques minutes de repos.
Je repars et rapidement la pluie commence à tomber. Elle se fait de plus en plus forte à l'approche du col pour se transformer en orage avec tonnerre.
Cela a au moins le mérite de me réveiller et de me faire accélérer la cadence.
Franchissement du col et descente où je ne traîne pas mais moyennement rassuré avec mes bâtons dans les mains à chaque coup de tonnerre.
Il y a 10 km de descente 1050 m de D-.
Heureusement que la pente n'est pas trop raide ce qui permet de courir à un bon rythme.
A mi-chemin environ un ravitaillement, alors que la pluie cesse, avec un accueil chaleureux en musique :
un de plus.

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La suite est plus délicate, le terrain étant rendu très humide avec beaucoup de cailloux : je ralentis la cadence.
Je finis par rejoindre la route qui mène à Greysonney et à la base de vie. La pluie s'est remise à tomber.
Pour une fois la base de vie n'est pas trop éloignée et j'y arrive à 17H09 pour une prévision à 18H38 et une barrière à 23H00.
J'ai mis pratiquement 24H00 pour faire ces fameux 54 km : Jean-Pierre avait raison cette étape est vraiment  la plus terrible depuis le départ.
Elle est usante aussi bien physiquement que moralement et j'ai ressenti mon premier énervement  à Niel.
J'ai toujours un bon matelas, que je rêve de rejoindre, d'avance sur la barrière horaire et j'ai parcouru 206 km :
une performance déjà satisfaisante qui ne demande qu'à être améliorée.

Sonia fidèle au poste m'attends. Elle a déjà repéré tous les lieux : douches, massages, couchage et réservé le kiné et le lit pour dormir.
Eric que je retrouve m'indique qu'il ne se repose pas et préfère repartir même sous la pluie.
Un bon repas, une bonne douche et un bon somme de 03H00.
Sonia me réveille vers 21H30 pour m'indiquer qu'il est l'heure de partir, je lui indique que je reste ici et que je continue de dormir.
Elle me réitère sa demande avec toujours la même réponse de ma part. 
Elle me dit alors que ce serait dommage avec toutes les personnes qui me suivent de m'arrêter au km 200 alors que le plus dur est normalement fait. Cet argument me va droit au coeur et je me lève. De toute façon je n'étais pas décidé à m'arrêter mais comme je n'étais pas bien réveillé il a bien fallu reconnecter tous les neurones.
Passage chez le Kiné avec mise en place de Taping le long des 2 jambes.
Je me rends compte aussi de blessures au creux de mes mains. Je dois trop me crisper en tennat mes bâtons ou c'est le fait de les tenir aussi longtemps.
Un pansement à chaque main et c'est réglé.

Sonia m'indique qu'il ne pleut plus et au pointage de sortie le bénévole m'annonce le contraire.
J'ai de plus droit, comme tous les coureurs à un contrôle du matériel : vêtement et  pantalon de pluie, gants,
sur-gants imperméables et crampons.
J'ai aussi chaussé ma 2ème paire de Sportiva : les Akasha et remis la musique pour essayer  de me tenir éveillé.
J'en profite pour enfiler mon pantalon de pluie et pour quitter Greysonney sous la pluie.

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Pas très frais avec de belles poches sous les yeux.
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Cinquième étape : Gressoney - Valtournenche :
33,1 km - 2661 m D+ - 2464 m D-

 

 

Il est 22H14, j'ai 02h45 d'avance sur la barrière horaire et je me suis accordé 05H00 d'arrêt,
c'est ce que j'avais prévu à chaque grosse base de vie et que j'ai enfin tenu pour la première fois.
33 km m'attendent avec 2 cols et 1147 m de D+ pour le premier et 1214 m de D+ pour le second.
Les premiers km se font sur route et surtout sous la pluie et en pleine nuit.
Arrivée au village de Chemonal, je décide de m'arrêter sous un abri
pour mettre ma polaire et ajouter ainsi  une couche supplémentaire
pour affronter la nuit qui m'attend avec l'ascension du col de Pinter. 

A la sortie du village j'attaque le chemin : une sympathique pente bien raide en forêt.
J'arrive au refuge Alpenzu pour un ravitaillement rapide toujours sous la pluie.
Il reste 4 km d'ascension bien raide avant d'atteindre le col Pinter à 2776 m d'altitude.
La fin est "dré dans le pentu" comme on dit : ils ont oublié la mise en place de lacets.
Peu importe je n''en suis plus à une difficulté près.

La descente est roulante et malgré la pluie je peux courir.
Par-contre, un léger détail technique m'empêche de dérouler : mon pantalon de pluie
n'a pas d'élastique et a tendance à tomber.
Je suis obligé de courir en le tenant et en plus avec des bâtons ce qui n'est  pas des plus pratiques.
Heureusement que j'ai l'habitude de descendre sans m'aider de mes bâtons en les tenant au creux de ma main.
On est en pleine nuit et personne ne peut voir ce magnifique tableau : très pro en tout cas.
La prochaine fois je ne prendrai pas le premier pantalon de pluie sur la pile.

Profil de la cinquième étape :

 

Je retrouve Eric au ravitaillement de Cuneaz. Il me raconte qu'ils ont gravi le col de Pinter sous une forte pluie
et qu'ils se sont réfugiés dans un poulailler pour dormir.
On se trouve dans la station de ski de Champoluc que j'atteins 3 km plus loin. 
Je fais le dernier km en compagnie de Jean-Michel.
On parle de la diagonale des fous à la Réunion qu'il n'a jamais fait et pour laquelle il a reçu une invitation.
Mais il n'a pas encore pris de décision quant à sa participation.
Je lui dis que c'est trop facile pour lui car il a un mois de repos entre le Tor et la Diagonale.

Champoluc, km 222, ravitaillement complet avec possibilité de dormir.
J'y arrive à 05h36 pour une prévision à 05h20. 16 minutes d'écart avec mes prévisions
après 222 km de course et environ 90 heures de course :  des prévisions très fiables pour l'instant.
Par-contre j'ai perdu 01h30  d'avance sur ces prévisions sur les 16 derniers km. Est-ce dû à la pluie ?
En grande partie je pense.
De toute façon je n'ai pas regardé mon tableau de marche à ce moment et donc je n'étais pas au courant de ces données.
Et ce n'est pas plus mal car sinon je ne me serai certainement pas accordé de repos prolongé.
Au début je comptais dormir assis sur une chaise appuyé contre un mur et grâce à Jean-Michel j'ai découvert une pièce avec des lits.
Allongé sur un lit, sous une couverture baignant dans mon jus, je m'accorde une heure de sommeil.
Je repars au début du jour, le jeudi matin, vers le col Di Nana ou col de Nannaz.
Il pleut toujours et ce somme d'une heure me permet de monter relativement facilement vers le refuge du grand Tourmalin.
Relativement facilement car j'essaie et j'arrive à m'accrocher, mais pas plus, à un groupe de coureurs pour les suivre dans la montée.
Au refuge,;grand spacieux et accueillant je me fait une bonne pause avec un bon bouillon et un bon repas.
A la sortie du refuge en plus de la pluie nous avons droit au vent.
Le col franchi 200 m de descente m'attendent sur 7 km avec le franchissement du col des Fontaines à 2695 m d'altitude
2 km après le col di Nana.

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La descente est magnifique avec la traversée de petits villages fleuris. Dommage qu'il pleuve et qu'il y ait du brouillard.
On est censé voir le Cervin (ou Materhorn pour les connaisseurs), mais je ne l'aperçois
qu'en peinture sur un chalet.

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Avec mon fameux pantalon de pluie sans élastique.
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Une chapelle, prise aussi en photo par Sylvain sur la 4K mias depuis le côté opposé.
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Mon unique vision du Mont Cervin : dommage

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 Arrivée à Valtourmenche au km 239 à 13h20 pour une prévision à 13h00 et une barrière horaire à 19H00.
J'y retrouve Sonia qui comme à chaque fois a réservé le Kiné et un lit.
Un bon repas avec une bonne bière, une bonne douche, un massage des mollets, un changement d'affaires
en particulier de mon fameux  pantalon de pluie pour un vrai et un repos de 03H00 bien mérité.
Au réveil mise en place de nouveaux tapings.

Un mot sur les ravitaillements : très copieux sur les bases de vie comme sur les ravitaillements intermédaires
avec du jambon et fromage dont je me suis bien gavé, des fruits (oranges, bananes, raisins) ,
des pâtes bien entendu, du riz, des tranches de roti de porc, de la soupe, du thé, du café, du coca etc...
  

Base de vie de Valtourmenche.
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Et une bière de plus, bien méritée, avec Jean-Michel .
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Un repos de plus bien mérité.
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Les vêtements qui séchent pendant ma sieste.
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Après le taping noir : les taping bleus et roses.
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Départ de Valtourmenche.

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 Sixième étape : Valtournenche - Ollomont :
48,2 km - 3432 m D+ - 3016 m D -


Départ de Valtourmenche, la pluie a cessée. Il est 18H31.
J'ai une 1/2 heure de retard sur mes prévisions mais 2H30 d'avance sur les barrières horaires.
Il faut que je conserve cet écart sur cette 6ème étape,
longue d'une cinquantaine de km avec une succession
de montées et de descentes que je n'ai pratiquement pas étudié.

Le début n'est pas trop dur avec une montée en forêt et ensuite sous le barrage de Cignana.
La nuit tombe et je jardine une fois de plus en suivant la piste
qui monte au barrage où je ne trouve plus de rubalise.
Un petit demi-tour  sur 200 m et je retrouve le chemin qui partait à gauche de façon très bien balisée.
Je me demande encore comment j'ai pu la rater.
J'arrive au refuge Barnasse pour un ravitaillement rapide.
A partir j'attaque la succession des  4 cols.
Des cols qui mettent du temps à se dévoiler. A chaque fois on pense arriver au col et là surprise il faut encore gravir une centaine de mètres.

Profil de la sixième étape :

 

 

Valtourmenche.

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Sur cette partie j'ai eu un moment de doute en pensant m'être trompé et avoir embarqué dans mon erreur d'autres coureurs.
J'ai attendu leur venue pour leur demander s'ils avaient vus des rubalises et par manque de chance je suis tombé
sur un coureur de Singapour qui ne parlait même pas Anglais, je n'ai pas eu plus de chance avec le suivant qui était Portuguais.
J'ai poursuivi mon chemin derrière ces deux concurrents et rapidement on a revu des rubalises.


Pour en revenir à cette partie j'ai eu beaucoup de difficultés avec cette enchaînement de cols
et ce d'autant plus que la fatigue me gagnait de plus en plus.
Handicap supplémentaire, mon Ipod Shuffle, qui m'aide dans ces moments difficiles, n'a plus de batterie.
Je n'ai pas amené le chargeur dans mon sac de rechange et impossible d'en trouver un de compatible à Valtourmenche : vive Apple
et ses différents connecteurs propriétaires et vive mon organisation au top.
Résultat 2 nuits à tenir sans musique.

Je me suis ainsi assis à 2 ou 3 reprises sur un rocher au bord du chemin pour essayer de récupérer un minimum.
Je pense avoir fait une partie de ces 4 cols en mode zombie sans toutefois en arriver aux hallucinations.

 

La fameuse fenêtre de Tsan dont le passage de nuit et dans un état second
ne m'a pas permis d'apprécier la difficulté à sa juste valeur
.
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Mal m'en a pris de ne faire que survoler (au sens figuré car au sens propre c'était loin d'un survol vu la lourdeur de mes pas) cette étape.
Toujours est-il que j'arrive au dernier col et que je peux enfin me débrider dans la descente que j'attaque au lever du jour : le vendredi matin.
Le seul détail que j'avais un peu omis ce sont les 1428 m de D- sur 10 km : une éternité.
Vu mon état de fatigue, cette partie me parait interminable et l'énervement monte petit à petit en moi.
J'essaie d'alterner course et marche rapide mais je suis vraiment fatigué et de plus des portions sont assez techniques avec la présence de nombreuses pierres. Je croise enfin une tête connue en la présence de Charles qui m'indique que Sonia m'attends un peu en contrebas.
La vue de Sonia aurait dû me réconforter et me remonter le moral mais c'est le contraire qui se passe : 
je lui dis que j'en ai vraiment marre
et que je vais abandonner : c'est mon 2ème gros ras le bol depuis le départ après Niel.
Je fais la tête et ne dis pas un mot. Sonia me suit et m'indique de m'arrêter au passage d'un pont
afin de faire la photo du magnifique canyon qu'il y a en dessous.

Rien n'y fait je me terre dans mon mutisme et continue mon chemin. Sonia m'indique la proximité d'une grange avec une petite côté avant l'arrivée.
Cette côte a le don de m'énerver encore plus. Cette saute d'humeur me permet de retrouver le jus nécessaire
pour gravir cette montée et d'arriver à Oyace, à 08h44 pour une prévision à 06h40 et une barrière horaire à 13h30.
04H45 d'avance sur la barrière cela devrait être tout bon surtout au km 274 et donc 66 km avant l'arrivée.

Je n'ai qu'une seule envie c'est de dormir et en plus j'ai des naussées et pas d'appétit  : c'est  la première fois que cela m'arrive sur un Ultra.
Décidemment rien ne va plus à Oyace.
Je me ravitaille donc très légèrement et m'occtroie une heure de sommeil.

Mais il n'est pas question d'abandon. J'ai appris par expérience et au contact d'autres Ultra-trailers
qu'il ne faut jamais arrêter une course sur "un coup de tête".
Avant d'en arriver à cette extrémité, en dehors bien entendu d'une grave blessure ou d'une barrière horaire dépassée,
il faut se poser le temps nécessaire et prendre sa décision "à froid".
Je connais un certain nombre de coureurs qui ont abandonné de façon précipitée et qui quelques minutes après l'ont regretté.

Le pont sur le fameux canyon que j'ai refusé de photographier.
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Arrivée à Oyace excédé par cette étape et par cette descente interminable.
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Un bon repos pour se remettre d'aplomb physiquement et moralement.
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Départ d'Oyace
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Au réveil je suis un peu moins énervé et fait un point avec Sonia qui m'annonce 1148 m de D+
pour atteindre le col Brison  suivi de 500 m de D- pour atteindre la base de vie d'Ollomont à 13 km de là.
Sonia me demande si je n'ai pas souffert dans le fenêtre de Tsan que beaucoup de coureurs ont trouvé très dur.
Je lui réponds qu'étant branché en mode zombie lors de son ascension, qui plus est de nuit, je ne m'en suis pas rendu-compte.
Départ d'Ollomont, j'essaie de me concentrer sur la montée.
La première partie n'est pas trop raide et j'arrive à  tenir un rythme relativement
convenable jusqu'au ravitaillement de Bruso l'Arp où je m'arrête très peu, bien que je me fasse dépasser
par quelques concurrents sans en doubler un seul.
Au ravitaillement, seuls les tranches d'Orange et le thé me font envie : j'ai peur d'aggraver mes naussées.
Il me reste 1,5 km pour atteindre le col que je gravis relativement facilement.
Le bénévole au sommet me montre, beaucoup plus bas dans la vallée, la base vie d'Ollomont.
J'ai soudain des doutes sur les 500 m de D- annoncés par Sonia. 
La base vie me parait nettement plus basse que les 500 m annoncés.
Peu importe je me mets à courir. Comme d'habitude le chemin ne va pas directement vers la base vie mais initie une grande traversée avant de replonger vers Ollomont.
Malgré la longueur, je cours très régulièrement et me dit que sur cette partie je ne devrais pas perdre trop de temps.
Je croise l'Ariègeois avec son drapeau. C'est au moins la 4ème fois que je le vois sur la course et je le félicite.
Il me demande si le col est loin car il est à la recherche de son père. Son père que je retrouverai juste après l'arrivée et qui m'annoncera avoir abandonné à Ollomont.
La descente étant rendu glissante par les pluies récentes je ne manque pas de me faire 2 belles glissades dont la première que j'ai vu venir gros comme une maison en me disant "ne mets pas le pied là ça sent la chute". Je ne fus pas le seul dans ce cas, j'ai vu une autre coureur partir en glissade non contrôlée sur l'herbe mouillée. 
Je ne m'attendais tout de même pas à faire 340 km sans une ou deux chutes : une de mes spécialités avec le jardinage : Chute 2 - Jardinage 5.

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Arrivée sur Ollomont.
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Ollomont
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Arrivée enfin à Ollomont et retrouvailles avec Sonia fidèle au poste : je lui indique (à priori pas de la façon la plus délicate)
que les 500 m de D- étaient plutôt proches de 1200 que de 500.
Il est 14h30, pour une prévision de 12H30. Un erreur côté pointage me verra attribué un chronométrage officiel à 15H24,
ma véritable arrivée n'ayant pas été enregistrée. La barrière horaire est à 17H00.
Cette base de vie n'est pas très bien organisée avec uniquement 2 douches, où il faut se changer à l'extérieur et 
avec de la boue entre les différentes tentes sans tapis.
Par-contre côté repas rien à dire, service impeccable comme d'habitude avec tout ce qu'il faut comme boissons et repas chauds.
Une heure de repos et un départ à 16H24 pour une prévision à 17H30 (j'avais prévu 05H00 d'arrêt) pour une barrière à 19H00.

Jérôme et Eric.
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Les fameuses douches.
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Départ d'Ollomont
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Septième étape : Ollomont - Courmayeur :
51,4 km .- 2448 m D+ - 3166 m D -

 

Il reste environ une cinquantaine de km, cela se précise et côté mental et physique c'est plutôt pas mal.
J'ai quand même devant moi une montée de 1300 m qui m'attend sur 7 km.
Le début n'est pas trop difficile dans la forêt avec ensuite une traversée d'alpages.
Je ramène sur le bon chemin un coureur qui s'éloigne des rubalises.
J'en profite pour passer quelques coup de téléphone pour me donner
les forces mentales nécessaires pour l'ascension de cet avant dernier col du Tor.
J'arrive au refuge Champollion avant la tombée de la nuit pour un ravitaillement à base de bouillon : une valeur sûre.

 

Profil de la septième étape :

 

 

Le refuge de Champillon
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L'ambiance est chaleureuse avec la présence de randonneurs qui se renseignent sur la course.
Il me reste 274 m de D+ et un km avant l'arrivée au col que je franchis de nuit.

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15 km et 1200 m de D- se présentent devant moi et comme depuis le début je cours.
Arrivée à ce que je pense être la moitié de la descente je ressens une douleur à mon mollet droit. C'est ma contracture de mi-août qui se réveille : la tuile.
J'arrête de courir et je passe en mode marche rapide. La douleur est toujours présente
J'arrive malgré tout en serrant un peu les dents à tenir une bonne cadence.
J'appelle Sonia pour lui signaler ma blessure en lui indiquant qu'il me reste environ 7 à 8 km avant St Remy En Bosses où elle m'attend.

Un ravitaillement dans un refuge et à ma grande surprise je vois affiché : Tor des Géants - St Remy En Bosses 11,8 km.
Au refuge je retrouve Jean-Michel avec un autre sénateur qui est train de découper une de ses chaussures de trail "façon Jean-Michel" comme il le dit.
Il fera une grosse partie du parcours en "crocs".
Je repars en pensant que je ne serai pas le premier ni le dernier coureur à terminer une course avec une douleur musculaire ou articulaire.
Ma seule crainte étant de ne pas trop forcer pour éviter que ma contracture ne se transforme en déchirure.
Je décide donc de ne plus courir. Ce qui me désole car le terrain et ces 11,8 km s'y prête bien.
Je vois d'ailleurs Jean-Michel me doubler en courant.


J'arrive tout de même à rattraper et à dépasser quelques coureurs preuve que je ne traîne pas.
L'arrivée à St Remy est , comme la majorité des arrivées aux bases de vie, des plus longues  avec l'impression de faire des détours.
On est accueilli sous les applaudissements malgré l'heure tardive : il est 00:51 dans la nuit de vendredi à samedi pour une prévision à 01h55.
Comme à chaque fois Sonia a tout repéré et préparé. Après un énième ravitaillement, direction les dortoirs dans un bâtiment à côté du pointage.
Du grand luxe dans le calme où je ne m'accorde qu'une seule heure de sommeil.
Avant de partir, Sonia me masse le mollet gauche avec une pommade et me fait un strap.

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La fraîcheur n'est pas au rendez-vous au réveil.
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Vidéo du départ de St Remy en Bosses:

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Il est 02:41 je repars de St Remy en Bosses. 1400 m de D+ m'attendent pour l'ascension du dernier col celui de Malatra à 2936 m d'altitude.
Sonia a entendu que le col était court-circuité à cause de la neige.
J'ai déjà parcouru 308 km il ne m'en reste que 30 km à parcourir en 13 heures. La seule crainte de ne pas être finisher concerne mon mollet.
Va t'il tenir en montée ?
Le début n'est pas très raide et mon mollet, même si je le sens, ne me fait pas trop souffrir.
On traverse un ou 2 villages où je profite des fontaines pour me passer la tête sous l'eau afin d'essayer de rester éveillé.
Le chemin devient plus raide et j'ai hâte d'arriver à Merdeux qui se trouve à 10 km de St Remy.
J'éprouve de plus en plus de difficulté à avancer sous l'effet conjugué de la pente et de la fatigue.
Je me fais doubler par beaucoup de coureurs dont Jean-Michel.
Je crois apercevoir de loin un refuge éclairé en me disant que le ravitaillement est proche mais rien de tout cela.
On finit tout de même par y arriver au village de Merdeux pour un petit ravitaillement mais pas de quoi se poser pour dormir quelques minutes.
Malgré ce ravitaillement je suis toujours aussi fatigué et je m'arrête à deux ou trois reprises sur un rocher pour m'asseoir.
J'arrive enfin au refuge Frassati à 06h32 du matin pour une prévision à 05H20.
03H30 pour 1000 m de D+ sur 9 km depuis St Remy : ce n'est pas très brillant.

En entrant dans le refuge je vois un nombre impressionnant de coureurs, la plupart en train de dormir
soit assis sur des chaises soit la tête dans les bras appuyés à une table et même un coureur allongé sur une table.
Cela me fait une drôle d'impression.
Je me ravitaille et m'accorde 15 minutes de repos la tête entre les bras appuyé sur une table pour la 4éme fois depuis le départ de la course. 
Quand je me réveille, le refuge est pratiquement vide. Il fait jour, je regarde ma montre j'ai dormi une heure au lieu des 15 minutes prévues :
je devais en avoir vraiment besoin.
J'ai la confirmation que l'on passe par le col de Malatra par un bénévole à qui je pose la question.


Départ de Frassati et j'aperçois rapidement la neige qui recouvre la montagne et le chemin qui mène au col.

 

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Ce n'est pas trop gênant et la pause d'une heure m'a fait le plus grand bien.
J'aperçois bientôt un plateau que je prends pour le col mais aussi un chemin à flanc de montagne
qui se termine par des lacets bien raides, en face plus haut.
Je regarde mon altimètre : 2800 m et je me rends à l'évidence, le col étant à 2936 m  il va falloir en passer par ce chemin.

Arrivé sur le plateau un bénévole nous attend et nous indique de chausser nos crampons.
Heureusement que je les ai testé avant de partir pour l'Italie (merci Eric).
5 minutes plus tard, crampons chaussés je m'attaque à la fameuse partie que je venais d'apercevoir.
La traversée se passe bien et n'est pas si pentue que cela et les crampons accrochent bien.
J'arrive aux fameux lacets et au bout de ceux-ci une belle paroi bien raide et glissante se présente avec une corde. 
Deux bénévoles au sommet du col me demandent si j'ai besoin d'aide.
Je leur réponds que je vais essayer d'escalader avec la corde et que si je n'y arrive pas je ferai appel à eux.
J'arrive enfin au sommet de ce fameux dernier col qu'il faut que j'ajoute à ma liste.

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La corde dans l'ascension finale.
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Une petite idée de la pente et des dedrniers lacets avant le sommet.
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Le passage "triomphal" du dernier col.
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Je demande au bénévole de me prendre en photo et j'attaque la descente qui est bien moins raide.

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Je suis prudent et ne cours pas à cause de mon mollet malgré l'envie.
Un ravitaillement en pleine montagne où je déguste une orange entière.
Je repars pour ce que je crois être uniquement de la descente et à ma grande surprise
j'aperçois une série de fanions sur une montée.
Visiblement celle-ci m'avait complétement échappée.
Une concurrente me double à une vitesse impressionnante.

 

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Heureusement qu'il n'y a pas trop de dénivelé avant que la pente s'inverse. Décidemment je n'ai pas bien étudié cette partie.
On arrive ensuite vers des bergeries et sur un chemin qui ne me sont pas inconnus : le TMB (Tour du Mont Blanc) que j'ai eu l'occasion de prendre à deux reprises en sens inverse lors de la CCC et de l'UTMB. Direction le refuge Bertone.
Avant d'attaquer ce chemin j'entends un trailer, qui n'est pas dans la course, crier à plusieurs reprises. Je pense qu'il devait essayer d'interpeller le coureur Chinois qui était devant moi et qui être parti vers le refuge Bonati dans le sens opposé à la course. Je regarde mais ne le vois pas. Je ne suis pas le seul à jardiner. Ce coureur retrouvera son chemin et repassera devant moi à Bertone.
Par-contre je suis surpris par le temps : 1H45, que je vois affiché sur un panneau, qu'il me reste pour atteindre Bertone.
Pour la première fois depuis le début de la course la pression de la barrière horaire se fait sentir : il faut à tout prix que j'arrive avant 16H00 : ultime barrière horaire.
Cette portion est plutôt montante que descendante même si les pentes ne sont pas trop raides et longues mais j'ai beaucoup de mal à monter.
Cette partie me parait interminable mais je finis par arriver à Bertone à 13h37. Un bénévole me voit et à la vue de ma tête me demande si tout va bien. Je ne devais pas être très frais et devait faire pâle figure. Je lui indique de ne pas s'inquiéter. Je demande combien il faut de temps pour rejoindre l'arrivée.
On m'annonce entre 1H00 et 1H15. Je pousse un ouf de soulagement : je devrai arriver sans trop de difficulté avant 16H00.

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Je m'accorde une pause jusqu'à 14H00 et en profite pour discuter avec les bénévoles qui sont en grande conversation avec deux traileuses qui ne font pas partie de la course.  A priori ce sont deux traileuses, dont une est américaine,  de bon niveau qui ont fait l'UTMB 2016.
Je fais connaissance avec le responsable des bénévoles de l'UTMB, bénévole sur le TOR qui m'apprends que 2 coureurs ont été disqualifiés : un pour non conformité du matériel obligatoire à plusieurs reprises et un autre pour usurpation d'identité en se faisant passer pour un Ukrénien histoire d'avoir plus de chance d'être tiré au sort.
Je repars pour ma dernière descente que je compte bien savourer sans me presser.
Je range mon vêtement de pluie et je dévoile le tee-shirt que j'ai fait floqué spécialement pour le Tor en espérant pouvoir franchir l'arrivée en le portant.
Avec deux dédicasses : une pour ma mère, née dans le Val d'Aoste, et pour une copine Belge "Chouchou Chantal".

Il me reste 6 km et 751 m de D - et j'en profite au maximum.
Je me fais dépasser par plusieurs coureurs : peu-importe le classement.
Je dépasse un coureur qui descend à reculons : il a un problème de releveurs.
Je croise un homme qui porte une Steadycam en filmant la montée.
il a l'air de souffrir vu le poids de l'engin et une personne qui l'accompagne lui propose de s'arrêter pour se reposer.
Ils parlent Anglais. Font-ils un film sur l'UTMB ou autre ? Chapeau en tout cas.

 

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 Dans la fin de la descente je passe plusieurs coup de téléphone à une partie de ceux qui m'ont suivi
pour leur annoncer que j'arrive à Courmayeur et que je ne vais pas tardé à être finisher.
Arrivé dans Courmayeur je range le téléphone pour profiter des encouragements nombreux des spectateurs.

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 Ce n'est certes pas comparable à l'arrivée de Chamonix à l'UTMB mais il y a quand même une sacré ambiance.
Enfin la dernière ligne droite où je me fais doubler par un coureur entouré de tout son fan club.
Je trouve cela pour le moins pas très sport et je m'arrête en attendant quelques minutes qu'il évacue l'arrivée et que le speaker le libère.
Arrivée un peu gâchée mais que je savoure tout de même à sa juste valeur.
Le speaker m'indique que je suis un géant pour avoir bouclé ce Tor. Il est 15H15.
Quand on termine la Diagonale des fous on est un fou et quand on termine le Tor des Géants on est un Géants.
Géant : adjectif qui s'adresse donc autant aux sommets de plus de 4000m que l'on aperçoit par beau temps qu'aux coureurs.
J'ai mis 149H15 minutes, soit 6 jours - 6 nuits et 5h15, avec une marge confortable de 45 minutes sur la barrière horaire finale :
histoire de rester fidèle à ma réputation.
Je retrouve Sonia, Sylvie et Bertrand que je félicite chalereusement non seulement pour être finisher
et aussi pour avoir fait une grande partie du parcours avec une entorse à la cheville..
Quelques photos et direction un bar pour une bonne bière.  

L'arrivée de Bertrand avec Sylvie.
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Arrivée de Laurent.

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Jean-Michel porté en triomphe par ses collègues sénateurs.
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Le "ludo" du Tor qui m'a "traité" de Géant.
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Avec Sonia que je ne remercierai jamais assez.
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Une bière bien méritée à la santé des 2 finisher : Bertrand et moi.
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 REMISE DES PRIX :

Dimanche 18 septembre remise des prix et du cadeau de finisher au centre sportif avec un apéritif de clôture.

L'originalité de cette remise de prix réside dans l'appel de finishers un par un dans l'ordre inverse des arrivées avec pour chaque coureur
un passage au milieu d' une haie d'honneur suivi du passage sur l'estrade du podium
(Le mien ne fut pas très brillant avec une chute évitée de peu sur la dernière marche.
La vidéo de cette brillante montée a été retirée d'Internet à la demande express du principal concerné.)
pour les félicitations du comité d'organisation, la récupération du cadeau de finisher : un sweat-shirt
et pour finir le regroupement de tous autour du podium pour la photo générale.
Je n'ai vu cela sur aucune autre course.
Dans la foulée c'est l'apéro avec un nombre incalculable de photos entre coureurs et un bon nombre de bières avalées.

Le comité d'organisation du Tor
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 Le podium féminin : 1ère Liza Borzani (Italie) - 2ème Stéphanie Case -
3ème Maria Semerjian (France Toulouse)

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Le podium masculin. 1er OLiviero Bosatelli (Italie) - 2éme Oscar Perez Lopez (Espagne)
3ème Pablo Criado Toca (Espagne).

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Les sénateurs avec Jean-Michel la star.
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Le passage dans la haie d'honneur.
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La photo de tous les finisher.
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Eric, Jean-Michel et Jérôme.
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Avec Oscar Perez 2ème en 2016 et vainqueur en 2012.
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Bertrand, Sylvie, Sonia
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Thierry avec ses fameux crocs.
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Laurent, Thierry, Jean-Michel
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 RETOUR A TOULOUSE


Deux surprises m'attendent lors de mon retour à Toulouse le mercredi 21 septembre.
La première concoctée en secret par ma femme, mes enfants, mes copines
et copains de course à pied :
Un comité d'accueil à la maison avec haie d'honneur, gâteau, champagne
et la deuxième le lendemain au travail pour un pique-nique.

Mon arrivée à la maison et ma surprise devant l'accueil qui m'attends
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La haie d'honneur.

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La photo de groupe : à noter qu'ils ont tous mis un tee-shirt de course
et même de finisher pour certains..

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Les 2 finishers de la 4K et du Tor avec leur tenue de finisher.
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Affiche montage réalisée par notre artiste et champion de course à pied : Ali.Tor301

Le pique-nique au travail
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 REMERCIEMENTS :


Quelques chiffres : (j'en suis un grand fan avec des précisions souvent inutiles)

  • 765 partants pour 446 finisher soit un pourcentage de finisher qui s'élève à 58 %. Ce qui est énorme pour un tel Ultra. A titre de comparaison le taux de finisher habituel des courses de 160 km (UTMB , Diagonale des fous, Grand Raid des Pyrénées  etc...) varie entre 40 % et 60 % suivant les conditions météorologiques.
  • 71 nations représentées au départ.
  • 24000 m officiel de dénivelé positif et autant en négatif, 25000 m trouvés pour un certain nombre de coureurs, 30908 m sur les fiches individuelles des finisher, 27000 sur la liste des courses qualificatives sur le site de l'UTMB.
  • 75h10m le temps du premier et 91h09m le temps de la première qui termine 7ème au scratch.
  • 2,27 km/h ma moyenne horaire.
  • 17h00 le nombre d'heure de sommeil total sur mes 149h15 de course plus 26h15 (je sais c'est très précis) passés dans les bases de vie soit 43h15 de repos et donc 106h00 de course effective (y compris les ravitaillements hors base de vie). 
  • Les temps des différents coureurs que j'ai cotoyé :
    • Eric et Jérôme   :  140H53 avec une fin de course remarquable
    • Bertrand             :  144H16 avec son entorse à la cheville sur les 200 derniers km de la course : sacré performance
    • Laurent               :  146H02 qu'est-ce qu'il m'a mis entre St Rémy et Courmayeur
    • Jean-Michel       :  147H08 une belle rencontre et une performance incroyable que ses 1000 km et 70000 m de D+ entre le 19 août et le 17 septembre
  • 15 : le nombre de fois où on s'est retrouvé avec Sonia sur le parcours y compris le départ et l'arrivée à Courmayeur.


Remerciements :

  • En tout premier lieu à Sonia, qui m'a fait une assistance dont elle a le secret et cette fois sur 6 jours et 6 nuits.
    Elle a parcouru pas loin de 600 km en voiture pendant toute la course, n'a pas trop dormi, n'a rien dit
    pendant mes 2 gros coup de baisse de moral ou pétage de plomb.
    A chaque base de vie, elle a tout anticipé, tout repéré, tout préparé, s'est occupée de mon ravitaillement et en plus a fait un suivi live sur Facebook.
    Elle a aussi bien voulu m'accompagner pendant les vacances d'été dans mes nombreuses escapades montagnardes.
    Je pense que sans elle j'aurai eu beaucoup de mal à ralier l'arrivée.
  • Tous ceux et celles qui ont participé à mon entraînement estivale et qui m'ont accompagné dans les différents sommets pyrénéens :
    Valérie (ma collègue de travail), Hélène, Laurence, Philippe, Pascal (Mouloud), Piton Textor, François, Nicolas, Gérard,
    Valérie (la femme de Mouloud).
  • Jean-Pierre pour ses conseils éclairés sur le parcours du Tor et nottament cette fameuse 4ème étape.
  • Mon frère Christian qui aime autant les sports de glisse  que j'aime la montagne et qui est autant à l'aise en randonnée que moi sur une planche à voile.
  • Tous ceux qui m'ont soutenus et suivis pendant  ma course par leur SMS, mails, coups de téléphone et sur Facebook  :
    L'association de Bon Pied Bon Oeil, Anne-Marie, Maribel et Number One, Momo et Ali, les 2 Sabines, David
    Mes collègues de travail : Josiane (qui a été jusqu'à prendre mon astreinte du week-end prolongé du 15 août  pour que je puisse m'entraîner) ,
    Olivier, Marie-Hélène, Sirilia, Stéphane, Rémi, Ronan, Isabelle, Nicolas, Bertrand, Philippe, Yohan.
  • Une mention spéciale pour Sylvain finisher de la 4K
  • Mes enfants Cécilia et François.
  • Mes amis belges : Chouchous Chantal et Gandhi (double finisher du Tor des Géants), Sophie.
  • Le directeur sportif du Team Moulin de Romanou et sa femme (Pascal et Annabelle) qui ont cru en moi
    et qui ont renouvelé mon contrat pour 2017.

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 DEBRIEFING :


Les côtés positifs de la course :

  • L'organisation.
  • La beauté du parcours (même si le mauvais temps de la fin de semaine nous a privé de panoramas magnifiques dont le Mont Cervin).
  • Les nombreux villages fleuris traversés.
  • La difficulté des cols : c'est ce qu'on recherche entre-autre dans ce genre de course et de ce côté
    on n'est largement pas déçu même si on en bave (Ah ce col du Loson).
  • Les ravitaillements : qualité, quantité, variété et nombre : on peut pratiquement se passer de réserve.
    Pour ma part je n'ai consommé en tout et pour tout qu'une dizaine de barres de céréales en dehors des ravitaillements.
    et j'ai fait une consommation importante de jambon, de fromage et accessoirement de quelques bières.
  • L'ambiance et le respect entre coureurs :
    Dans les montées, tous les coureurs s'écartent d'eux-mêmes dès qu'ils sentent qu'un autre coureur monte plus vite.
    Idem en descente et les mercis sont de sortie : le jour et la nuit avec l'UTMB pour ne pas le nommer.
  • La gentillesse et la disponibilité des bénévoles.
  • L'accueil et les encouragements des Valdôtains.
  • L'accueil dans les refuges.
  • Les bases de vie avec le côté dortoir au calme et avec suffisament de lits en dehors de la première base.
  • Le balisage impecable même si j'ai jardiné à 5 reprises par manque de concentration.
  • La remise des récompenses avec l'appel de tous les finishers un par un du dernier au premier et la photo de tous avec notre sweet de finisher :
    c'est la première fois que je vois cela sur une course.
  • Le petit point rose du suivi sur internet, que je n'ai pas vu et dont j'ai beaucoup entendu parler, qui a tenu en haleine tous ceux qui nous suivaient sur Internet.

 

Les côtés négatifs  de la course :

  • Les parties interminables pour rejoindre les bases de vie.
  • Les deux descentes interminables vers Niel et surtout celle d'Oyace même si j'adore les descentes.
  • La partie couchage de la première base de vie qui a été décalée à Bonne au lieu de Valgrisenche.
  • La base de vie d'Ollomont avec ses 2 douches extérieurs et toute la boue par temps de pluie.

 

Points positifs de ma course et de mon avant course  :

  • Mon niveau en descente qui a compensé mon faible niveau en montée.
  • Une bonne préparation des pieds avec à la clé aucune ampoule et seulement un échauffement à la plante des pieds.
  • Mon sac Marco Olmo 20 L de chez Raidlight parfaitement adapté à cette course (à part 2 petits défauts).
  • Ma préparation physique.
  • Le sérieux dans mon régime alimentaire

 

Points négatifs de ma course et de mon avant course :

  • Gros point négatif : mon niveau en montée avec une grosse difficulté à enchaîner les ascensions.
    Je me suis fait dépasser un nombre incalculable de fois et ne suis satisfait que de quelques montées de cols.
    Objectif pour 2017 :  travail spécifique en côte avec à la clé du fractionné (exercicie que je déteste).
  • Mes deux pétages de plomb : je n'arrive pas à faire un ultra sans me sentir obligé de râler à une ou deux reprises (voir plus d'après Sonia)
    et bien entendu c'est Sonia qui en a la primeure et qui encaisse tout.
    Objectif : travail personnel mais je me demande s'il y a quelque chose à faire et avec l'âge cela ne s'arrange pas.
  • Sac de vie à améliorer : claquettes, prise de recharge pour la musique, plus de linge de rechange.
    Objectif : mettre à jour ma liste.
  • Mon tableau de prévisions : j'y ai passé beaucoup trop d'heures.
    Objectif : revoir complétement mon tableau excel.
  • Les nausées que j'ai eu à 2 reprises pour la première fois sur un ultra trail. Cela n'a pas duré trop longtemps et je me suis bien repris surtout à Niel.

 

Pourquoi ?

  • A la question de Sonia de savoir pourquoi je me suis inscrit à cette épreuve, je n'ai pas trouvé beaucoup de réponses.
    J'ai quand mêmes quelques pistes :
    • C'est dans la nature humaine de vouloir toujours plus et de vouloir repousser ses limites.
    • Le parcours qui me fait rêver depuis sa  création en 2010.
    • Je suis fou.
    • Pour mes racines familiales : ma mère est née dans le Val d'Aoste.
    • Pour la réputation de la course : le parcours, l'organisation, la gentillesse des bénévoles, l'accueil des Valdôtains (tout ces points ce sont
      confirmés)
  • Une chose est sûre je ne chercherai pas à faire plus, par-exemple la Transpyrénéa et ses 900 km et 55000 m de D+ mais une autre tentative sur le Tor (ou sur la 4K suivant la tournure des événements) ne serait  pas pour me déplaire.


Conseils :

A ceux qui voudraient se lancer dans cette magnifique aventure quelques conseils :

  • Une bonne préparation en amont à base de sorties montagne.
  • Un bon choix de matériel testé et éprouvé.
  • Une étude détaillée du parcours avec des cols très difficiles (à part le premier) niveau technicité et pente, des descentes interminables mais
    roulantes pour la grande majorité d'entre-elles, une 4éme étape redoutable.
  • Une préparation minutieuse du sac de rachange de 30 L avec suffisament d'affaires (une tenue par étape, 1 paire de chaussures de rechange)
  • Une assistance pendant la course.
  • Et surtout essayer de gérer le paramètre clé : le sommeil avec un minimum vitale de 2 à 3 heures de sommeil par jour et/ou nuit.

 Et pour finir un grand coup de chapeau aux sénateurs : ces 11 coureurs qui ont terminé les 7 éditions du Tor des Géants :

 

Nom Nationalité
Pierre-Henri Jouneau France
Alexandre Forestieri France
Arnaud Simard France
Romain Jouffroy  France
Thierry Blondeau France
Jean-Michel Touron France
Claude Lambin Belgique
Oskar Martin Espagne
Beat Jegerlehner USA
Luciano Micheletti Italie
Ruggiero Isernia Italie

 

 

 En résumé j'ai vécu un immense moment de bonheur.

 

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3 commentaires

Commentaire de lolo_du_94 posté le 25-10-2016 à 09:51:35

Quel compte-rendu !
impressionnant, détaillé, précis et très agréable à lire.
Belles photos aussi.
Bravo !

Comment va la récupération depuis ?

Commentaire de aragorn23 posté le 25-10-2016 à 18:30:34

Au début très fatigué avec de la rétention d'eau comme à chaque ultra de 160 km et je soigne ma contracture au mollet très proche d'une déchirure avec des séances de Kiné. J'en profite pour me reposer, faire le récit de ma course et préparer ma saison 2017. J'ai repris doucement le sport avec de la nation et du VTT le long du canal du midi.

Commentaire de Bert' posté le 11-01-2017 à 13:31:28

Il me tardait à te féliciter... Bravo ! c'est un sacré grand défi relevé :-)
Merci pour ton reportage photo qui donne une rare et bonne illustration de cette folle semaine...

Je vais (re)lire attentivement et croiser les doigts pour pouvoir tenter l'aventure à mon tour !

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