Récit de la course : Trail du Soldat de la Marne - 30 km 2022, par DavidSMFC

L'auteur : DavidSMFC

La course : Trail du Soldat de la Marne - 30 km

Date : 16/10/2022

Lieu : Meaux (Seine-et-Marne)

Affichage : 481 vues

Distance : 30km

Objectif : Pas d'objectif

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Une aventure encore très riche !

Récit disponible sur mon blog avec illustrations : http://www.mesexperiencessportives.com/2022/10/16/10/2022-trail-du-soldat-de-la-marne.html

 

 

8 juillet : Eric : "Trail Soldat de la Marne tu seras là ? Tu fais serre-file ?"

David : "Je te confirme dès que possible"

1er août : David : "Je te confirme que je suis dispo"

29 septembre : Eric : " Toujours OK ? 30km ça le fait je suppose ?"

David : "Avec grand plaisir !"

 

Voilà comment débute l'aventure de ma quatrième participation (en 5 éditions) au Trail du Soldat de la Marne ! Une belle balade de 26 kilomètres avec Luca Papi lors de la première édition en 2017, pas dispo en 2018, de retour en 2019, serre-file aux côtés de Céline sur le 20km qui en faisait plutôt 23... 30 kilomètres en tant que coureur l'an dernier et cette année, de retour sur le 30 mais en serre-file.

Malheureusement (bien que je sois très heureux d'avoir pu participer aux Foulées de Croissy-Beaubourg sur le 5 et le 10km !), je ne suis pas dispo le samedi après-midi pour participer à la belle fête des courses enfants comme à mon habitude en tant que bénévole. Session de rattrapage dès le lendemain avec une superbe journée de partage !

 

Dimanche 16 octobre 2022

Je me lève à 06h15 pour partir de bonne heure, au cas où je puisse faire le plein d'essence sur la route... peine perdue, toutes les stations essence croisées sont fermées. Je me foire un peu sur l'itinéraire à l'approche du Musée de la Grande Guerre à Meaux, pas vraiment aidé par les personnes en charge de la gestion des routes barrées, pas encore tout à fait prêtes mais il est tôt en même temps.

Je finis par arriver tant bien que mal sur le parking, très en avance pour autant, du coup. Je récupère mon tee-shirt de serre-file ainsi que mon dossard car Eric nous a inscrit, Fabien et moi, pour que nous soyons tout de même considérés comme des participants en plus d'être des bénévoles. C'est vrai que nous allons tout de même les faire ces fameux 30 kilomètres à pied. C'est le n°3204 que je porte aujourd'hui.

Je croise d'ailleurs Fabien avec qui nous allons passé quelques heures ensemble puis Eric et quelques connaissances dont Luca et Céline, tous deux inscrits sur le 30... mais Céline bifurque sur le 5.

Pour la tenue, ce n'est pas évident car de la pluie était annoncée... il y a un peu de vent mais ça s'éclaircit, nous aurons finalement bien chaud et pas mal de soleil ! J'ai donc juste un tee-shirt en plus sous mon maillot de serre-file, mon sac de Trail rempli d'eau, pâtes de fruits, barres céréales et compotes, pour moi mais aussi potentiellement pour des concurrents qui en auraient besoin. Un short et mes chaussures de Trail Evadict Race Light.

Les jambes tirent un peu des efforts de la veille mais l'allure du jour devrait permettre de ne pas souffrir physiquement, je devrais être plutôt à mon aise pour finir le parcours en plus de 4 heures contre 2h22 l'an passé.

 

30 kilomètres
Du départ à Barcy

Les 10 premiers kilomètres sont l'occasion pour Fabien et moi de repérer ceux qui risquent d'avoir du mal à aller au bout ou à tenir une allure correcte aujourd'hui. Il y a une barrière horaire à respecter, nous devons passer le ravitaillement à moins de 10 kilomètres de l'arrivée en moins de 2h45.

Les premières dizaines de mètres en descente se font aux côtés de Christophe qui a du mal à mettre en route la musique de son portable vers ses écouteurs. Nous le reverrons plus tard. Nous repérons deux personnes qui ne nous semblent pas vraiment avoir le bon profil pour attaquer un Trail de 30 bornes, sans eau ou presque, un père et sa fille. Nous les reverront plus tard. Nous côtoyons autrement deux coureurs pas très jeunes, qui n'avancent pas très vite mais qui seront réguliers. Nous passerons d'ailleurs du temps avec Jean-Marie, 74 ans, dès ce début de course mais aussi un peu après.

Finalement, c'est au bout de 2 ou 3 kilomètres que nous rejoignons celui avec qui nous allons faire un bout de chemin jusqu'à Barcy. Il va longtemps faire le yo-yo avec Jean-Marie avant que ce dernier ne s'éloigne progressivement. Ce concurrent, nous ne l'avions pas repéré mais dès que nous avons commencé à revenir sur lui, sa manière de s'arrêter pour marcher assez régulièrement a un peu inquiété Fabien qui a l'œil pour voir ceux qui risquent de rencontrer de grosses difficultés.

Alors au début, ça va, nous sommes toujours dans les temps pour la barrière horaire du kilomètre 20. Cependant, l'allure ralentit progressivement. Les temps de course se réduisent, le rythme de marche est moins efficace. Malheureusement, nous nous rendons assez vite compte qu'il nous sera impossible d'arriver ensemble avant la BH sur les coups de midi. 

Nous appelons Eric après avoir attendu quelques kilomètres pour être sûrs de nous. Nous lui faisons état de la situation et il nous confirme qu'il faudra arrêter le concurrent au ravitaillement de Barcy, après 9,5 kilomètres. Nous estimons qu'il serait dangereux pour lui de continuer sa course vu comme il semble souffrir physiquement depuis le départ. Il a chaud, il traîne des pieds, il ne semble pas très lucide et apparaît aussi fatigué que ce que nous avons pu connaître dans les derniers kilomètres de courses bien plus longues.

Nous l'encourageons tout de même jusqu'au ravitaillement, nous profitons du parcours, des agréables conditions météo et des interactions avec les bénévoles à qui nous annonçons que nous sommes les serre-files. Beaucoup sont surpris et ont un peu de mal à nous croire car ils s'attendent à voir un vélo. Mais les échanges sont chaque fois bien sympas !

C'est Stéphanie qui se charge d'annoncer à notre compagnon d'aventure que sa progression s'arrête là pour aujourd'hui, c'est franchement plus raisonnable ainsi.


De Barcy à Varreddes

De notre côté, nous avons pris pas mal de retard vis-à-vis des barrières horaires. Nous profitons tout de même du ravitaillement et du fait que nous croisions du monde car le départ du 11km est dans moins de 20 minutes ici-même.

Puis, c'est parti pour une portion de course plus soutenue car nous avons quelques kilomètres à faire pour rejoindre Jean-Marie qui ne s'est pas arrêté. Nous ne le visualisons pas du tout au loin, les bénévoles ont un peu de mal à nous dire depuis combien de temps il est passé mais on relance pour le rattraper.

Nous avons beaucoup marché ou trottiné depuis le départ, ça fait du bien de courir un peu plus vite même si ces changements de rythme sont cassants. Quelques minutes plus tard, nous finissons par apercevoir le dernier de la course (outre nous-même), le long de la voix ferrée. Après une courte pause technique et une belle accélération en côte, nous le rattrapons. Extrêmement régulier, Jean-Marie grimace un peu mais il se connaît parfaitement, il gère très bien sa course. Nous passons 7 ou 8 kilomètres à ses côtés.

Il s'excuse de ne pas être bavard mais il n'y a aucun problème, nous avons tout de même quelques échanges et c'est l'avantage d'être deux serre-files, nous pouvons aussi parler entre nous. Nous passons un vrai bon moment, admiratifs de ce que fait cet homme car nous aimerions être capables de faire de même à son âge !

Il pense à se ravitailler régulièrement, tout va bien. En revanche, Fabien s'inquiète de plus en plus de voir que nous revenons sur le duo père-fille aperçu en début de course. Il suspecte une défaillance du père et prend un peu d'avance pour les rattraper et voir ce qu'il en est. Effectivement, partis avec trop peu d'eau, ils n'ont plus rien alors que nous ne sommes pas encore au niveau du prochain ravitaillement (le troisième de la course, le plus éloigné du précédent).

Fabien dépanne ainsi Christian en lui donnant de l'eau. Peu après, nous voyons sa fille, Cloé, faire demi-tour et revenir vers nous... pour avoir un peu d'eau en plus. Nous avons ce qu'il faut. Heureusement pour le coup car les kilomètres peuvent sembler très très long quand on se déshydrate et ça devient même dangereux.

Un regroupement s'effectue dans la portion que je préfère du parcours, la partie la plus technique, du côté de Varreddes, à environ 1 kilomètre du ravitaillement. Nous y perdons pas mal de temps vis-à-vis de la barrière horaire mais ça va le faire. Nous sommes dans un moment difficile de l'épreuve car ce n'est pas la portion où Jean-Marie est le plus à l'aise et c'est bien normal. Christian est en difficulté, bien accompagné par sa fille... et nous rattrapons Christophe que nous n'avions plus vu depuis le tout début de course. Lui aussi est dans un moment difficile avec le mollet qui tire, de la fatigue accumulée. Vivement le ravitaillement.

Lorsque nous sortons du bois, nous apercevons la tente du ravitaillement au loin. Il nous reste à aller au bout du chemin où nous croisons deux bénévoles et leur musique puis nous prenons nettement sur la droite, à 180° pour longer l'eau et filer en faux-plat descendant. Nous arrivons aux limites de la BH donc nous motivons chacun à relancer au mieux malgré les douleurs et la fatigue. La fin de course pourra se faire davantage en gestion. Ils courent courageusement jusqu'au ravito où nous arrivons juste à temps.

Jean-Marie finit par s'envoler, nous ne le reverrons plus, toujours aussi régulier. Christian et sa fille font le plein d'eau et d'aliments mais repartent assez rapidement. Christophe prend un peu plus son temps, Fabien et moi aussi. Nous profitons bien du ravito, discutons un peu puis finissons par repartir tranquillement, de très bonne humeur comme depuis le début de la course. Comme Fabien le dit, le smile des bénévoles est sacrément communicatif.

 
De Varreddes à l'arrivée

Je repars en dernier du ravitaillement et lorsque j'attaque la montée, je n'ai plus personne en ligne de mire. Cependant, dans la partie boisée, je rejoins rapidement Fabien, Cloé et Christian, ce dernier ayant besoin de se poser un peu, assis et buvant de l'eau.

Nous repartons en discutant et en faisant connaissance. Nous marchons pendant un bon moment, ce qui permet à Christian de retrouver des forces. Il arrive à parler beaucoup plus aisément, c'est rassurant et ça fait plaisir. Nous passons un bon moment à blablater dans ces passages à travers les champs. Nous ne relançons que quand nous finissons par rattraper Christophe. Fabien reste un peu avec Christian et Cloé tandis que je reste aux côtés de Christophe. Notre présence semble les aider à ne pas trop penser à la souffrance. En tout cas, nous n'allons pas bien vite mais les kilomètres défilent tout de même.

Mon compagnon de course est dans le dur physiquement mais il a le courage de relancer plusieurs fois et va faire une très belle fin de course malgré tout. Dans le bas d'une descente, j'aperçois une montée assez sévère, je me motive à faire monter un peu le cardio en la grimpant en courant avant de revenir en arrière pour reprendre mon poste. Cette bosse est empruntée par les coureurs et pique bien après autant de kilomètres.

Progressivement, Christian parvient à relancer un peu plus donc Fabien finit par nous attendre pour que nous accompagnions Christophe ensemble. Nous relançons bien et revenons ensuite sur le duo père-fille alors que l'arrivée commence à se rapprocher sérieusement, on entend le bruit des speakers même s'il reste encore un beau bout à faire quand même. Dernier ravitaillement, à moins de 4 kilomètres du terme de la course. On y prend le temps avant d'attaquer la dernière portion.

Eric vient aux nouvelles par téléphone, nous le prévenons que nous avons traversé la route après le dernier ravito et que nous n'avons pas doublé de marcheurs jusque-là. Après une courte montée, on retrouve le parcours de l'aller mais en sens inverse pour retourner vers le Musée de la Grande Guerre.

Les proches de Christophe viennent à leur tour aux nouvelles en l'appelant, il les prévient qu'il n'est plus qu'à 2 kilomètres de l'arrivée ! Allez, c'est une bonne motivation, retrouver toute la famille sur la ligne ! On relance dans la descente pour bien finir ! La remontée dans l'herbe ensuite est plus délicate mais Christophe nous fait une belle ultime relance en courant la dernière montée sur le trottoir le long de la route, jusqu'à l'arrivée !

Dernière traversée, nous voilà dans la zone d'arrivée, encore quelques virages, de beaux encouragements et quel plaisir de venir à bout de cette aventure collective. Chapeau Christophe mais aussi Christian, Cloé, Jean-Marie et tous les autres. J'aime vivre ce genre de moments, très différent d'une course simplement vécue en tant que coureur. C'était vraiment chouette et quelle belle organisation !

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