Récit de la course : Annecime 2008, par DUD

L'auteur : DUD

La course : Annecime

Date : 3/5/2008

Lieu : Annecy (Haute-Savoie)

Affichage : 4006 vues

Distance : 80km

Objectif : Pas d'objectif

1 commentaire

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Annecimes 2008

Préambule
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Lors de la planification de la saison 2008, nous avions coché, Laetitia et moi, l'Annecimes comme un de nos premiers rendez-vous, et nous avions décide de faire cette course en duo.
Malheureusement, une fracture de la malléole sonne très vite le glas de la saison 2008 de Laetitia, et je me décide un peu vite de m'engager en solo dans cette aventure. Je dis "un peu vite", car la course se déroulant début mai, il faut tout de même un bon entraînement pour affronter sereinement les 80kms et 5600m D+ (annoncés mais loin d'être réels) de cette course, et je ne suis pas sur d'avoir le temps de mener à bien un entraînement correct pour ce type d'objectif.
Et c'est bien ce qui va se passer, et malgré 3 dernières semaines bien chargées,
ou je mixe velo-VTT-CAP histoire de faire du volume, je me présente donc en ce 3
mai avec une seule petite rando-course de plus de 5h dans les chaussures.
Et je me dis que la fin risque d'être difficile, le tout étant de savoir et repousser le plus tard/loin possible le "début de la fin" ...

La course
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Je retrouve sur la ligne quelques kikoureurs, et après 2-3 palabres rapides le départ est donné sur les bords du lac d'Annecy. Je pars tranquillement en milieu de peloton, mais 3 arrêts "techniques" en moins d'une heure (faut que j'arrête le thé avant la course !), me propulse assez loin à l'arrière du peloton. La course débute par de petites montées suivies de parties assez plates, le tout en sous-bois sur des chemins plus ou moins larges. En fait,
on longe le lac à environ 700-800m d'altitude. Le rythme est tranquille, voire même un peu trop, car dans un long replat, personne dans le groupe ou je me trouve ne relance, alors je décide de jouer un peu les malotrus, et je double assez rapidement une dizaine de personnes, pour trouver devant moi, un chemin bien dégagé, et qui le restera jusqu'à l'arrivée ! C'est ce qui est bien dans ces courses encore "intimes", c'est que l'on peut filer à son allure, sans être gêne tout en n'étant jamais bien seul. Depuis quelques minutes déjà, on foule pas mal de neves. Et ça sera le cas jusqu'à l'arrivée au sommet du Semmoz, que
j'atteins vers 6h20. 2h50 pour faire 18km et 1200m de D+, ça donne déjà une idée de la pente moyenne de cette première partie "montante" ... Je m'arrête juste de quoi prendre quelques victuailles au ravito, puis je plonge dans descente sur le col de Leschaux est sympa, neigeo-boueuse au début, puis en sous bois par la suite. Arrive au col, je récupère une petite bouteille d'eau et poursuit mon chemin vers le col du Solier. Le parcours mprunte alors un bon bout de route avant de grimper à travers prés et bois jusqu' à rejoindre une piste qui nous amene au col.
De la, on bascule dans la descente sur Mont Derrière, descente qui s'effectue sur une large piste assez caillouteuse. C'est là que je rattrape Manu, on discute quelques instants, puis chacun reprend son rythme. De Mont Derrière au col de la Frasse, je joue les "suceurs de roue" derrière 3 gars qui montent à bonne allure.
Cette montée est assez sympa, à travers des bois assez ouverts et des prairies bien humides. La descente vers la "mi-course" débute elle aussi par de bons bains de pieds de boue, mais très vite on rejoint une partie goudronnée, puis une longue piste que l'on va suivre jusqu'au ravito ... J'y arrive à environ 9h30, soit après 6h de course. Jusque là tout va bien, mais je me doute bien que la deuxième partie sera plus difficile, et du fait du profil et du fait de la fatigue qui ne devrait pas tarder à poindre le bout du nez.
Je récupère mon sac de rechange, crème (Nok) les pieds, crème (solaire) toutes les parties découvertes, change de chaussettes, fais le plein d'eau et me repais de quelques victuailles locales (pain, fromage surtout).
Puis je repars tranquillou en marchant pour affronter la traversée La Thuile-Verrier, au soleil et sur route. Dès que je me mets à trottiner je ressens une petite douleur sous le genou gauche, pas réellement gênante mais bien présente. La longue montée qui suit, vers le col de la Forclaz, se déroule sur un bon chemin en sous-bois, chemin qui doit être super en descente et en VTT, mais que je trouve perso un peu longuet, car malgré de grandes enjambées, je dépasse rarement les 700m/h ... faudrait courir, mais vu ce qu'il reste à faire ça serait suicidaire ... Je prend donc mon mal en patience, et finalement j'arrive au col de la Forclaz, un peu affaibli moralement par cette montée, mais fort heureusement, au col, m'attendent Laetitia, nos 2 bambins et mes beaux-parents. Petite pause, puis je repars en compagnie de mon beau-père qui va m'accompagner jusqu'à l'arrivée. Après le col de la Forclaz, le parcours devient plus montagne, on frôle la Tournette, on s'approche des Dents de Lanfon.
Et cette ambiance me redonne un bon coup de fouet. J'en oublie meme ma douleur sous le genou.
Malgré un ravito en eau retreint au col de l'Aulp, je prend plaisir à traverser ces Dents de Lanfon, dont une bonne partie dans la neige. Avant d'attaquer la dixit-terrible descente du col des Frères, un bon serrage de lacets s'impose !
Des cordes sont présentes, mais le chemin étant bien sec, leur utilisation n'est pas vitale. Jusqu'au départ des parapentes de "Sous-Planfait", la descente est agréable.
A partir de là, il reste 3km pour atteindre le ravito de Bluffy, 3km sur pistes ...
On arrive finalement au ravito, il est 14h20, et tant mieux, car mon estomac commençait à crier famine. Mais déception ... sur la table de ravito, pas de salés, si ce n'est des chips et des bouts de pain sans rien pour mettre dessus ... Je fais avec, mais, la fatigue aidant, je peste fermement (mais intérieurement !). Ce sera donc chips, fruits secs et plein d'eau.
Et c'est reparti pour le dernier tronçon, Col des ContreBandiers, Mont Veyrier, Annecy.
Départ de Bluffy sur du goudron, puis par un chemin de même type que la montée au col de la Forclaz. Ca monte, ça monte pas, ça monte, ça descend, tiens un bout de route, on doit arriver. Plus d'1h15 pour faire 400m D+ et 6km ...
Cette montée m'a fortement démoralisé, aidée en cela par la fatigue et je pense un peu d'hypoglycémie. Le ressaut pour atteindre les crêtes du Mont Veyrier s'effectue dans la douleur, même si le chemin est nettement plus sympathique. Je mange en montant une compote prise à Bluffy, mais elle a du mal à passer. Je m'octroie une petite pause, un rot ou deux, pis, ça repart tant bien que mal. Le chemin des crêtes est bien sympa et finalement la descente arrive assez vite. Et la, hop, je vois Manu qui me rattrape d'une foulée alerte, alors que moi je marchouille péniblement. Son arrivée me remotive, et je remets la machine à courir en route, d'autant plus que par expérience, je sais que courir en descente n'est pas plus fatiguant que marcher, mais qu’au final 2 à 3 fois plus rapide. Le chemin de descente est sympa en grands lacets pas trop pentus (à faire en VTT aussi !), même si certains (notamment le 271) s'amuse à couper droit dans le pentu et à contribuer ainsi à la dégradation irrémédiable du sentier initial ...
Le retour au bord du lac ne sera pas facile, et j'alterne course et marche pendant deux bons kms avant de franchir le tapis rouge en trottinant en compagnie des mes deux loustics (3 et 4 ans). Il est 17h47, soit 14h17 de course. Et je suis vidé. D'habitude, une fois la ligne franchie, je fonce sur le ravito pour me substanter, mais là, envie de rien. Un peu de coca, un plateau repas light, et retour maison !

Bilan
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Primo, concernant la course, pas grand chose à redire sur l'organisation, le balisage est parfait, si ce n'est un ravito un peu light à Bluffy, et l’exagération trompeuse du D+ (4600m à mon alti, corroboré par d’autres relevés)

Deuxio, concernant le parcours, n'étant pas personnellement un coureur dans l'âme, j'ai trouve le % de pistes/goudron/sentiers-qui-montent-sans-monter-tout-en-montant un peu trop élevé (je dirais 70%).
Mais cet avis est très personnel, donc subjectif, et prend comme référence le Mercantour ou le Grand Trail de Courchevel, trails beaucoup axes «montagnes» dirons-nous.

Tertio, concernant ma course, pas grand chose à dire : un temps inférieur à mes prévisions optimistes (15h), deux jours plus tard, la douleur sous le genou est toujours présente, mais nettement atténuée. Par contre, la leçon principale est que pour s'engager dans de telles épreuves, faut être sur de son entraînement, et pas y aller la fleur au fusil. Je vois donc le long chemin à parcourir jusqu'à fin Août. Non, non, pas pour l'UTchose, mais pour le GR Pyrénéen !

Dud

1 commentaire

Commentaire de rapace74 posté le 05-05-2008 à 18:55:00

bravo dud pour m'avoir battu encore un fois
mais c'est vraiment dommage car si je n'avais pas eu ces pu"*"*x£$ de crampes on aurait pu finir ensemble et cela aurait été vraiment top
bon GRpyrénéen
au plaisir de te revoir

manu

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