Récit de la course : L'Ancilévienne 2008, par Davidou le minou

L'auteur : Davidou le minou

La course : L'Ancilévienne

Date : 14/9/2008

Lieu : Annecy Le Vieux (Haute-Savoie)

Affichage : 971 vues

Distance : 46km

Objectif : Pas d'objectif

10 commentaires

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Ancilévienne 2008

Ancilévienne 2008

 

        Description rapide : il s’agit d’un run and bike de 46 km autour du lac d’annecy. C'est-à-dire qu’on a un relais que seul le coureur doit porter pendant que le coéquipier est sur le vélo, et on alterne quand on le souhaite. Seuls les 6 premiers km se font uniquement en courant, les cyclistes étant déjà à Vérier, ça permet d’étirer le peloton, et surtout de ne pas avoir trop de monde au départ (environ 850 équipes, soit 1700 personnes, ça en fait donc 2 fois moins dans les petites rue d’Annecy le Vieux)

         Et c'est parti pour cette ancilévienne 2008 encore une fois avec mon père. Il n'a pas arrêté de pleuvoir tout le samedi mais pour ce dimanche matin, il semblerait que le ciel nous épargne. Bon, le ciel est très chargé, mais il ne pleut pas et c’est le principal, surtout que les températures dépassent à peine les 10°.
Rendez-vous au péage d’Aix les Bains pour un covoiturage avec les Parents. Cette fois-ci la Mimie m’accompagne, et ses parents nous rejoignent aussi à Annecy. Ca fait beaucoup de supporters, et on espère bien leur faire honneur avec un gros objectif : faire 2h45 (contre 2h56 l’année dernière).

         On arrive au retrait des dossards tout juste avant l’heure limite, pas d’attente, on peut donc retourner se préparer tranquillement.

       

                                        Vérification du matériel                                 J'ai une de ces patate moi ce matin !!

                                                                                          (La minette,elle, vérifie que le relais est bien dans les normes)        

 

 

         Nos supporters/fans prennent de l’avance pour aller nous encourager à Menthon St Bernard, et on dirige vers la ligne de départ. On croise le Kéké qui semble avoir récupéré du raid souloise, puis je croise également un autre collègue, Guitax, qui vise moins de 3h. Bon, Papa, faut qu’on les batte tous !!

L'équipe de winners  

 

            10h : Le départ des cyclistes pour qu’ils aillent à Vérier est donné. Ce n’est bien évidemment pas vraiment un départ puisque le chrono de la course ne démarre pas. Il y a tellement de monde que 5 ou 10 min après une grande partie des vélos sont encore là, à attendre que ça se débloque. Puis enfin ça se libère et, nous, coureurs pouvons prendre place. Le coureur prenant le départ fait 6 km de plus donc que son partenaire, et c’est moi qui m’y colle (le Kéké lui préfèrera prendre le relais en vélo). Je me place bien devant car je sais que ça bouchonne vite, et j’aime pas piétiner au départ.

         PAN !! Le départ est donné. Ca pousse un peu de tous les côtés malgré mon placement, mais quand même très vite ça s’étire. En plus on descend donc ça permet de se chauffer (descente qu’on reprendra dans 46km dans l'autre sens et qui en assommera plus d’un). J’ai un très bon rythme, je me sens super bien, une cinquantaine de personnes devant, je maintiens jusqu’au relais, je vais vite, mais je suis pas dans le rouge.

Départ en descente (photo photogone)

         Là commence la recherche du Graal… euh, de son partenaire, car 650 cyclistes étalés le long du trottoir, ça fait du monde et c’est long. Heureusement, ils sont classés par dossard (groupes de 100). Un coucou à Guitax qui attend son équipier, par contre je ne verrais pas le Kéké. Et puis mon père me repère de loin, niquel, il se prépare et je saute sur le vélo : 21 min pour les 6 1er km, ça commence super bien !

         La stratégie est maintenant de faire un changement toutes les 2 min, et c’est Papa le responsable, qui surveille le chrono. On file à bonne allure vers Menthon où on croise comme convenu toute la famille.

 J'annonce qu'on va gagner la course... mmm... enfin presque

          Puis une bonne montée nous attend, et là, on se rend compte que même en vélo, on ne se repose plus, c’est même presque plus facile à pied. Il y a un petit passage d’une centaine de mètres dans un chemin en graviers (mieux vaut ne pas avoir de pneus trop fins) et on descend sur Talloire (on nous annonce, en haut, 47e… excellent). Ca descend fort et vite et malheureusement Papa prendra des crampes, bizarre, on vient juste de partir… mais depuis quelques temps, il semblerait qu’il en prenne dès que ça descend… Je prends donc le relais provisoirement le temps qu’il se repose.

Comme un oiseau sur la branche


         Et c’est là que tout bascule : vers le ravito d’Angon, au moment de prendre le vélo, Papa me dit « On a crevé ! ». Je continue donc la course en espérant que ça ne lui prenne pas trop de temps… mais les kilomètres passent, et toujours personne en vue, les équipes me doublent les une après les autres. C’est que « tout seul », j’ai beau garder un bon rythme, je ne vaux rien face à 2 gus qui alternent avec leur vélo… surtout à ce niveau de classement. Chaque bruit de vélo qui se rapproche est un faux espoir. Balmette, Glières… et si il n’arrive pas à réparer ?? Et s’il ne peut plus me rejoindre ? Je suis parti pour tout faire tout seul ??? En plus il a l’eau et la nourriture… puis Verthier, Doussard, toujours personne… Et enfin il arrive… mais avec le pneu toujours à plat : la bombe anti-crevaison n’a pas fonctionné… et personne ne l’a aidé… à part un gentil bénévole du ravito qui est allé chercher du scotch dans le camping derrière, mais la réparation fut malheureusement inefficace.

         Obligé donc de rester en danseuse pour garder le poids sur l’avant du vélo (l’arrière étant crevé). Je prends enfin mon relais, mais rester debout sur ce vélo ne me repose guère. Et c’est là que l’ami Guitax en profite pour nous doubler. Et zut alors ! Ca fait quand même plaisir de les voir. Guitax me conseil de demander une chambre à air. C’est vrai, il a raison, même si Papa n’en a pas obtenue, il faut qu’on demande à TOUT LE MONDE, car on ne peut continuer comme ça. Et coup de chance, la première équipe à qui je demande me propose une bombe anticrevaison. Ca vaut le coup de réessayer, je la donne à Papa, et reprends la course à pied. Je reste donc encore un petit moment seul, puis le voilà, cette fois-ci le pneu est regonflé, niquel, on va pouvoir repasser aux choses sérieuses, c’est que ça fait presque 10 km au total que je cours tout seul. Au début on fera des alternances 2 min pour moi et 3 min pour lui, c’est qu’il est en forme, et moi, à l’inverse, de reprendre ce rythme de fractionné m’est désagréable. Je me ravitaille aussi. Et petit à petit on reprend un rythme normal. Les équipes ne nous doublent plus, mais on a du passer au dessus des 100.

Exemple d'un passage de relais efficace (photo photogone)

         Un fort vent du nord qu’on n’avait évidemment pas remarqué à l’aller nous fait maintenant bien comprendre qu’il est là. Stratégie : le coureur se cache derrière le vélo qui essaye d’ajuster sa vitesse. « plus » et « moins » seront les codes pour que le coureurs puisse ajuster celle-ci. Un passage dans un tunnel, car la piste cyclable emprunte une ancienne voie ferrée, où le vent est encre plus fort puis nous voilà à St Jorioz. On a fait plus de 30 bornes, la fin approche et je sens qu’on peut encore envoyer. On fini par remonter très doucement quelques équipes, une ou deux, mais c’est un début.

        Et là grosse surprise, notre groupe de supporters au bord de la piste appareils photos et camera en main. Ca crie, ça encourage, c’est génial. Je tiens d’ailleurs à préciser que pendant toute la course, des tonnes de supporters nous encourageront, l’ambiance sur cette ancilévienne est vraiment excellente.

        On continue notre route quand on recroise nos supporters après avoir doublé encore une équipe ou deux. Comme je récupère le vélo, je prends 5 sec pour faire un bisous à ma chérie (oh, ça va, c’est pas vraiment de la triche). A la sortie de Sévrier, on nous annonce 97e. Allez Papa, on s’arrache, il reste 6 km (3 chacun), si on double 10 équipes, on fait mieux que l’année dernière (86).


         Entre Sévrier et Annecy, la piste longe la route et nous verrons nos fans, avec des têtes et appareils photos sortant de toutes les fenêtres et du toit ouvrant de la 206. Ca fait tellement plaisir d’être suivi de près comme ça. On traverse Annecy à fond les ballons, on est vraiment en forme, alors qu’on sent des coups de moins bien chez les autres équipes. Et on les mange donc les unes après les autres. C’est vraiment beau ici, puis de savoir la fin proche, ça nous donne des ailes.

         

                              Et hop, une équipe, une                                                             A fond dans Annecy

         A Albigny on quitte le lac pour rejoindre Annecy le Vieux, ça monte un peu et on reprend encore les équipes. Une essaiera d’ailleurs de nous tenir, mais sans succès, notre appétit sur cette fin de course est sans limite. Légère descente, on double un peloton entier puis vient la fameuse dernière côte qu’on a descendue au départ : la montée infernale, avec un fort pourcentage sur 500m. Je donne le vélo à Papa et met une accélération, je double 2 équipes puis en remonte une 3e puis une 4e, un coureur s’accroche, j’accélère encore et il ne tient pas. Une 5e équipe d’avalée et c’est le haut, reste une centaine de mètres sur plat, Papa ne m’a toujours pas rejoint, un bénévole m’annonce qu’il faut l’attendre pour passer la ligne, mais je continu, je suis confiant et il me rattrapera dans cette zone de plat, et on passe la ligne à toute vitesse.

L'arrivée (photo photogone)

        Bilan : 2h59 et 84e !! On est vraiment content, la même chose que l’année dernière malgré notre grosse péripétie, superbe, on ne s’y attendait pas. Je ne m’attendais surtout pas à finir aussi fort après mon long morceau seul (sans compter le départ). L’année prochaine, avec 2 bombes anti-crevaisons, et une chambre à air de rechange c’est sûr, on se les fait les 2h45.

      

                                                                                                     Avec la Minette, mon coach


        Guitax est déjà là. Dans notre euphorie finale j’espérais le reprendre mais il a la santé le garçon, et avec un chrono de 2h54, on aurait pas pu. Puis on attend le Kéké, qui finira en 3h20, pas mal du tout !! Il a l’air bien cassé, j’ai hâte de lire son récit pour me bidonner encore une fois.

        On retrouve nos reporters photos et on file récupérer autour d’un bon plat dans un resto au bord du lac. Une super journée !!!!


10 commentaires

Commentaire de @lex_38 posté le 14-09-2008 à 22:50:00

La récup au resto! C'est la meilleure celle là! Et avec une bonne bière bien fraîche SVP!
J'espère que tu n'es pas trop fatigué par ce R&B, car le WE prochain, moi je serai au top de ma forme! lol
Merci pour ce récit en tout cas, et Bravo pour cette course en famille!
Alex

Commentaire de boblastar posté le 15-09-2008 à 08:39:00

Salut,
Effectivement on a eu chaud aux fesses on termine en 2h58'47 !
Sacré perf' étant donné les circonstances, nous avons eu un (léger) souci de vélo et j'ai couru seul pendant 5', ça m'a déjà semblé interminable...
Bonne récup' !

Commentaire de Runner des Terres Froides posté le 15-09-2008 à 13:01:00

Salut,

Ton récit me donne vraiment envie d'y aller, on en parle avec un collègue depuis 2 ans mais sans plus alors pourquoi pas en 2009 ?!
Avec la bonne idée de prévoir bombe anti-crevaison et chambre à air !!
Alors merci pour ce récit et peut-être à l'année prochaine...

Runner

Commentaire de Mustang posté le 15-09-2008 à 13:53:00

récit passionnant! merci de nous faire le récit d'un run and bike! belle perf malgré la galère!!!! une bien belle équipe!

Commentaire de clusaz posté le 15-09-2008 à 14:04:00

Tres très bien en moins de 3 heures et dans les 100 malgré cette maudite crevaison, normalement en 2h45 c'est jouable, nikel les gars.

Commentaire de le_kéké posté le 15-09-2008 à 21:48:00

Arfffff je me marre avec le coup de la crevaison.
Dès qu'on se retrouve en famille c'est plus l'organisation des PPs !!!
Si tu nous avais attendu encore un peu on avait la bombe ET la chambre (on avait aussi la tente, la nappe, le barbecue et les merguez)
C'est ça quand on n'est pas organisé on est obligé de courir à fond pour compenser.
Sinon je vois aussi que nous n'avons pas les même valeurs nous c'est saucisse-frite sur la place du village et monsieur c'est resto chic.
Bon sur ce genre de course on peut pas luter avec 3 poumons et son fils mais ce sera pas forcément la même musique dans 3 semaines !!!

En tout cas bravo pour la perf ils sont trop forts ces minous

Commentaire de flapi38 posté le 15-09-2008 à 21:51:00

Bon, ben voilà, j'ai tout lu tes aventures. Une grosse surcharge ce week-end m'a empeché de faire mon tour habituel sur Kikourou ;-)

Olivier m'en a fait un résumé ce matin. Bravo à tous les deux, belle perf malgré la crevaison.

6kms en 21mn, heureusement que tu ne supporte pas trop le dénivelé, sinon le frérot n'a qu'a bien se tenir...;-)

Au plaisir de se retrouver sur Orient'Alp.

Commentaire de muty posté le 15-09-2008 à 22:15:00

bravo encore à tous les deux ! et nous on a passé une super journée aussi.... mais vous alliez trop vite pour la décapotable....ou l'arrivée a été trop rapide !
mutie

Commentaire de Jaguar blanc posté le 15-09-2008 à 22:31:00

Bravo pour votre perf et votre moral en fin de course malgré vos déboires du début. Nous avons suivi bien loin pour finir quelques minutes après le kéké.
Bravo également pour le récit, qui retrace bien l'ambiance et les conditions de la course.

Commentaire de LtBlueb posté le 18-09-2008 à 22:31:00

au vu des péripéties, c'est un sacrée grosse perf
notre davidou attaque la saison avec une grosse caisse !! ca va envoyer ! bravo à vous 2 !

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