Récit de la course : Le Grand Raid du Mercantour 2003, par leptitmichel

L'auteur : leptitmichel

La course : Le Grand Raid du Mercantour

Date : 21/6/2003

Lieu : Saint-Martin-Vésubie (Alpes-Maritimes)

Affichage : 888 vues

Distance : 97km

Objectif : Objectif majeur

1 commentaire

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Grand raid du Mercantour

Introduction

Le Raid du Mercantour.

C’était mon objectif fort de la saison… 97 km, 5000m de D+, une durée de course estimée entre 20 et 30 heures, et un terrain de jeux somptueux !

Le Mercantour ce fut la première rencontre avec LTDB (Le Trailer Des Bois) et sa petite famille. Un moment attendu depuis pas mal de temps, mais que nous n’avions jusqu’ici pas réussi à matérialiser.

Un grand merci à eux pour leur accueil et l’assistance qu’ils m'ont apporté.

Pour en revenir à la course, le résultat ne sera pas là. Je suis arrivé très fatigué au départ de l’épreuve. Une fatigue profonde due à des contraintes de boulot sur les 5 dernières semaines. Du coup, je l’ai payé, et j’opte pour un abandon " raisonné " après 7h15 de course…

Mais pas question de baisser les bras. Les raisons de mon abandon me sont connues, la décision d’arrêter a été prise sans pression, et je suis persuadé aujourd’hui d’avoir fait le bon choix. Vous pouvez d’ailleurs lire l’article sur ce point qui est paru dans Jogging International de Novembre 2003

Maintenant, vous pouvez allez lire le CR de la course, ou jeter un œil aux photos prises par … un peu tout le monde !

Le CR de la course

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Il est presque 10h30 ce dimanche 22 juin 2003. Le camping car est garé sur le stade de Lucéram, à quelques mètres de la ligne d’arrivée.


L'bourrin, Ray, La Linotte, Michel, LTDB, L'Gé, Mamie trailer

Une vingtaine de personnes est regroupée autour de quelques tables placées sous l’auvent pour déguster l’anchoïade préparée par les parents de Jean-Charles (LTDB) agrémenté de multiples légumes, gâteaux apéritifs et autres boissons variées que les participants ont eu la bonne idée d’apporter.

Parmi les convives, une bonne dizaine ont participé au Grand Raid du Mercantour depuis la veille avec des fortunes diverses puisque la moitié devra arrêter avant la fin. Cependant, nulle tristesse ou déception ne se lit sur les visages. Les abandons ont tous été volontaires, réfléchis, posés… L’arrêt avant l’accident… Une décision parfois difficile mais que l’expérience de ce type d’épreuves nous permet de prendre sereinement.

C’est le moment que choisi Thierry Fadini, l’organisateur, pour venir partager avec nous le verre de l’amitié !

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Juin 2002 : Le Grand Trail de Castelnou. Bien que figurant parmi les inscrits de la première heure, je dois me résigner, quelques semaines avant l’épreuve, à renoncer à ce raid. En langage clair, usure très avancée du cartilage des genoux… Usure, le mot est faible car par endroits il a pratiquement disparu !

L’année qui va suivre sera celle de la reconstruction et surtout de mon repositionnement en termes de compétitions… Fini les courses sur route, fini les entraînements longs et lourds, fini les performances chronométriques. Désormais, ce sont les sensations et le plaisir qui vont devenir mes seuls guides.

Mon entraînement va désormais se limiter à 2 ou 3 sorties en course à pied par semaine mais ne dépassant qu’exceptionnellement 1 heure. A cela je décide d’ajouter un peu de volume en VTT ainsi qu’en piscine.

Mes seules sorties longues seront les compétitions. Elles aussi vont évoluer. Pour la course à pied, je pratique la Course d’Orientation. Ce n’est pas un hasard. C’est dans les bois, c’est ludique, le circuit A d’une régionale me prend entre 1h30 et 2h, et en plus cela permet de fractionner.

Pour le reste, quelques raids multi-sports sont aussi les bienvenus, car ils me permettent de ménager mes articulations défaillantes.

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De Septembre 2002 à Mai 2003, je ferai une dizaine de CO plus ou moins longues, le Marathon du Médoc, le Raid 28, deux raids multi-sports, et pour finir, un 12h, 5 semaines avant le Mercantour. Tout cela en ayant adapté mes objectifs à mes nouvelles capacités, et sur des durées variant entre 3 et 15h d’efforts suivant les épreuves !

Pas d’abandon, pas de blessure, il semble que j’ai réussi à retrouver une façon de fonctionner satisfaisante.

Dans l’année s’est profilé un objectif un peu particulier, le Grand Raid du Mercantour ! Comme le GTC l’année précédente, cette course doit être l’occasion de nous retrouver à plusieurs pour partager notre plaisir de ce type d’épreuves, mais aussi celui de fêter cela au travers de quelques AAB ( Appel A Boire ou à Bouffer suivant les cas ).

Pas question d’être éloigné de la fête cette année. Je m’inscris tôt (j’aurai le dossard 18) et planifie tout le reste en fonction de cet objectif.

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Le Grand Raid du Mercantour…

Départ de Saint-Martin Vésubie, et arrivée à Lucéram

Pour sa seconde édition, ce raid présente une distance de 97 km avec 5200m de D+ annoncés. Le circuit a été modifié dans les dernières semaines afin de nous permettre de traverser la " Vallée des Merveilles " une des zones les plus protégées du Parc !

Le délais maximum est de 30h et les bénéfices de la courses sont reversés à l’association Horizon 06 qui aide des personnes handicapées.

Il y aura d’ailleurs un moment d’émotion lorsque Thierry nous apprendra la disparition de la personne handicapée qui avait parrainé la première édition du Raid !

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Jeudi 19 juin 2003 … 17h00

Les mouvements sociaux de la SNCF ont finalement décidé de m’épargner. Je monte dans le TGV Gare de Lyon en direction de Toulon où Jean-Charles doit me récupérer. Cela fait bientôt 3 ans que nous communiquons ensemble via Internet, mais c’est la première fois que nous allons vraiment nous rencontrer. Nous devons être rejoint par José (le Toutou) qui arrive directement de sa Savoie…

Une fois n’est pas coutume, j’arrive à pourrir José en étant en gare de Toulon avant lui ;-))

Après une petite mousse en compagnie de Jean-Charles et de Sandrine (son épouse) José arrive enfin… Départ pour Bormes-les-Mimosas où nous passerons la nuit. L’hospitalité du sud est un peu particulière, tant et si bien que nous allons dormir sur la terrasse… Il faut dire qu’il y fait beaucoup moins chaud que dans la maison !

Vendredi 20 juin 2003 … 10h00

Nous quittons Bormes pour rejoindre Le Pujet où résident les parents de Jean-Charles. Ils vont nous accompagner sur l’épreuve et assurer la plus grosse part de la logistique grâce à leur imposant camping car !

A peine le temps de procéder aux formalités d’usages que nous prenons la route direction Saint-Martin Vésubie où nous arrivons en milieu d’après midi…

Installation au camping, où nous retrouvons Ray , Gérard (Gé les bomollets) Christian et Socrate qui sont déjà installés.

Nous montons ensuite dans le village afin de récupérer nos dossards, puis nous cédons à la tradition AAB en prenant une ou deux petites mousses pendant qu’un orage de passage en profite pour rafraîchir les coureurs !

Retour au camping ou Mamé Jean-Charles nous a préparé des pâtes au pistou… Deux grosses gamelles, qui ne resteront pas longtemps sur la table… nous nous devions de leur faire honneur …

Ensuite, direction le dodo… Pas question de faire la fête ce soir, d’autant que demain le réveil doit sonner à 3h00 ! ! !

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Bip-bip-bip-bip-bip-bip

Samedi 21 juin 2003 3h00

Tout le mode se lève en quelques minutes… les sacs sont prêts depuis la veille et nous nous mettons doucement en mouvement…

Derniers préparatifs… derniers morceaux d’elasto autour des pieds pour limiter les frottements, derniers ajustements des sangles et des bretelles des sacs, derniers réglages des bâtons, dernier petits rien qui font que finalement on est bien dans sa tête pour partir…

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Vendredi 20 juin 2003 20h00

Afin de ne pas être ennuyé demain matin je prépare mon équipement et mon sac !

Côté tenue ce sera, mes vieilles NB 804… un peu usées mais je suis bien dedans, un cuissard, le maillot UFO, un bandeau et le béret UFO… Pour les périodes de soleil, un morceau de drapeau catalan prêté par Gilles me servira de saharienne coincé dans le bandeau sous le béret.

Pour le ravito, je pars avec le sac DK 30L , une poche à eau de 2L chargée de Maxim neutre dosé à 60g /l et de quoi effectuer 5 recharges complètes (il y a 6 ravitaillements sur le parcours). 4 barres Maxim, 2 gels coups de fouet et des cacahuètes. J’ai aussi un bidon de 50cl qui me servira à prendre de l’eau dans les ruisseaux pour me rafraîchir.

Une carline de rechange (au cas où) ainsi que ma pac-lite toute neuve, toujours au cas où !

S’ajoute à cela le matériel obligatoire, à savoir couverture de survie, sifflet et lampe frontale.

Quelques autres bricoles (style téléphone et appareil photo) et le tour est joué !

Ah si… pour la première fois je vais utiliser des bâtons de rando… José m’explique comment les utiliser, et surtout comment tirer partie des dragonnes afin de monter " tout seul "… on verra ça demain !

Je place tout ça dans la voiture et hop, direction le dodo !

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Samedi 21 juin 2003 3h40

Nous sommes tous dans le centre de Saint-Martin Vésubie. Nous faisons la queue pour le contrôle des sacs, puis nous nous regroupons afin de faire une photo ensemble. C’est à ce moment qu’un coureur m’interpelle…

" -Ah le béret UFO… je connais ça… tu es qui toi ? "

" - Salut, ben moi c’est Michel ! "

" - Super, moi c’est Thierry. "

En fait nous devions nous retrouver hier, mais pour des raisons aussi étranges qu’inexpliquées, nous nous sommes raté.

Tout le monde se regroupe pour la photo… clic-clac. En voilà un beau souvenir !

On écoute le briefing des organisateurs, puis nous nous plaçons sur la route vers la ligne de départ. Environ 320 raideurs sont présents et prêts à en découdre avec le Mercantour !

Je laisse un message d’annonce sur mon téléphone portable en indiquant que je le mettrai à jour en arrivant au premier ravitaillement qui se situe au km 21.

Les 30 premiers km regroupent à eux seuls pratiquement la moitié du D+ de la course… aussi un départ prudent s’impose, d’autant que mon seul et unique objectif est de franchir les points de contrôles et la ligne d’arrivée dans les barrières horaires !

Je ne pense pas arriver au ravitaillement en moins de 4h étant donné que ça va monter, monter et encore monter avec dès le début un passage de 980m à 1480m en 6,5 km (pas mal pour un début de course), puis ensuite un passage de 1480 à 2474m en 9 km… autant dire que ça va pas être de la tarte

La météo s’annonce radieuse… C’est à dire chaude, très chaude, et sans espoirs de nuages !

Les dernières secondes se décomptent à haute voix, puis le départ est donné à 4h00…

Nous partons sur les 150 seuls et uniques mètres de parcours plat du circuit, et immédiatement la route commence à monter doucement.

Je pars tout doucement, et dès que ça monte, je prends un bon rythme de marche.

Après 2 km nous quittons la route et rentrons sur les chemins, puis sur les sentiers. Très vite je sors les bâtons qui s’avèrent terriblement efficace. Une bonne utilisation me permet de soulager de façon très significative les cuisses mais surtout mes genoux… les sensations sont bonnes, mais l’effet pervers des bâtons ne m’apparaîtra que plus tard.

La montée se fait toujours en rythme, et dès le début je m’impose de boire très régulièrement 4 grosses gorgées toutes les 15 minutes.

Passage au lac Boréon où se trouve le premier contrôle, puis on rentre dans le dur… pratiquement 1000m de D+ en 8 km pour rejoindre le Pas des Ladres

Tout est superbe. Dans la lumière naissante du petit matin nous découvrons les torrents, cascades et autres lacs… Progressivement les frontales disparaissent et laisse place au jour. Si le lever du soleil nous est masqué par la montagne, je sais que quand nous atteindrons le col, nous basculerons dans la lumière. J’attends ce moment avec impatience en regardant le ciel bleu au-dessus de moi parsemé de quelques nuages rouges… une vraie carte postale.

Je ressens les effets du dénivelé et de l’altitude pour moi qui ne dispose que du Sacré Cœur pour travailler mes montées et ma progression en altitude

J’essaie toujours de gérer au mieux ma montée, bien calé avec mes bâtons, et finalement j’arrive au Pas des Ladres après 3h de montée… Encore un petit km pour rejoindre le col de la Fenestre, et là je replie mes bâtons, les attaches au sac, et me lance en courant dans les 5,5 km de descente qui me feront perdre presque 500m.


Dans la descente vers la Madone de la Fenestre

Le chemin est praticable et j’arrive à courir sans trop de problèmes. Je surveille les genoux, mais pour le moment tous les voyants sont au vert.



l'Toutou et le Trailer dans la descente

Je me fais plaisir sur cette descente et arrive finalement à la Madone des Fenestre en 4h05’ (par rapport aux 4h prévues) où se trouve le premier ravitaillement. L’heure limite pour ce passage est de 7h, j’ai donc 3h d’avance.

J’y retrouve Ray avec qui je discute quelques instants puis, je fais le plein de ma poche à eau ? Il me reste moins d’un demi-litre. C’est bon, pour une fois j’ai bien calculé… mais il ne fait pas encore chaud. Toute la montée s’est faite de nuit ou à l’ombre et la descente était encore tout à fait praticable.

J’essaye de mettre à jour le message sur le portable mais la zone n’est pas couverte. J’essaierai un peu plus loin…

Un peu avant de repartir, je retrouve Thierry qui me demande si je repars. OK ! alors nous quittons le ravitaillement ensemble… A peine ai-je quitté le ravitaillement que le portable bipe !… zut, il m’indique qu’il y a des messages mais pas moyen de capter un signal correct. Tant pis je l’éteins et le rallumerai au prochain ravitaillement dans 10km.

Direction le Relais de Merveilles non sans oublier de passer par la Baisse des 5 Lacs à 2330m.

Dès le début de cette montée je souffre… Pas moyen de reprendre le rythme. Pourtant nous ne sommes pas encore à la chaleur, la température est même agréable. Mais pas moyen d’avancer. Je laisse filer Thierry et continue ma progression au ralenti en me disant que ce n’est qu’un petit coup de barre…

Coup de barre, tu parles ! ! !

Plus je monte plus je suis épuisé… je n’ai pas mal… pas de douleur… juste une énorme sensation de fatigue… Plus ça va, plus je dois m’arrêter régulièrement.

Sur le final qui me mène au à la Baisse des 5 Lacs puis celui de la Balise 365, il me faut pratiquement m’arrêter tous les 2 ou 3 lacets. Il faut dire que le dernier kilomètre nous fait grimper de plus de 200m de D+

Arrivé à la Balise 365, je fait une bonne pause, profite largement du paysage avant d’entreprendre la descente vers le Relais des Merveilles où se situe le second ravitaillement.

La descente sera infernale. Pas moyen de courir, et surtout, je ne récupère pas de la montée… Pire plus je descends, plus je fatigue… Arrivé à la moitié de la descente je suis complètement vidé. Tout comme dans la montée, je suis obligé de faire des arrêts réguliers… Un véritable calvaire…

Après un ultime effort j’arrive enfin au ravitaillement… je suis lessivé, cassé, vidé. J’essaye de récupérer un peu en mangeant quelques pâtes et en buvant, mais malgré l’arrêt prolongé, je suis toujours aussi fatigué. Le problème c’est qu’il reste encore 66 km à faire et deux gros morceaux dont la montée du Pas de l’Arpette (1000m de D+ en 5 km) et la cime du diable à 2685m

J’ai mis plus de 3h pour faire les 10 derniers km, et je suis arrivé à 11h15 au ravitaillement. Du coup la montée du Pas de l’Arpette qui commence après le ravitaillement se fera dans le cagnard… de plus, si je pars, il n’y a pas de possibilité de retour avant le 54ème kilomètre.

Je discute quelques instants avec le médecin de la course et décide finalement de ne pas pousser plus loin l’aventure… Je n’ai pas la caisse pour le faire sans risque, et je ne préfère pas pousser trop loin !

Etrangement, cette décision ne me perturbe pas ! Elle me semble naturelle, même si la déception d’un abandon aussi prématuré (enfin, 7h15 de progression quand même) est là !

Mais je n’arrive pas à me projeter plus loin dans la course… ni physiquement, ni mentalement.

L’arrêt me semble être la seule chose raisonnable à ce moment là, et je l’applique de façon maîtrisée et pesée.

Je décide d’attendre Christian qui était derrière moi pour l’encourager. Il me dit être aussi épuisé, et vouloir s’arrêter, mais après avoir récupéré un peu il décide de pousser jusqu’à la Vallée des Merveilles dont il avait été privé, il y a deux ans pour cause de modification de parcours. Il s’arrêtera ensuite !


La Vallée des Merveilles vue du Pas de l'Arpette

Je le regarde repartir… Sur le moment, pas un instant l’idée de reprendre un bout de chemin avec lui ne m’a effleuré. Aujourd’hui, je me dis que… mais c’est si facile de se dire des trucs après coup !

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Samedi 21 juin 2003 - Point des Trois Communes – km 54


J’ai profité du véhicule d’un accompagnateur pour rejoindre le ravitaillement du km 54. le précédant n’étant pas accessible !

La voiture de Ray est garée là mais elle doit être partie chercher Gérard sur le parcours. Au moins, je ne rentrerai pas en stop !

Gérard est le premier coureur de l’équipe à arriver. Il a terriblement souffert de la chaleur sur le dernier tronçon, d’autant que autant, la première partie de la course était traversée par de multiples ruisseaux, torrents et lacs, autant désormais c’est la partie aride de la montagne qu’il faut traverser.

On l’aide à se ravitailler, tranquillement puis il repart en direction de Moulinet où se trouvera la dernière grosse difficulté du parcours (800m de D+ en 9km au 62ème kilomètre)

Avec Ray nous attendons un peu, puis nous décidons d’aller attendre les autres coureurs de l’équipe un peu plus haut. Le temps de monter avec la voiture, nous ratons Jean-Charles (grrrrrrrr !). Il nous faudra un peu de patience pour voir finalement arriver Socrate suivi de José. Socrate à un petit coup de barre mais décide de repartir.



LTDB et le Gé dans la remontée sur l'Authion

José, lui, préfère arrêter là. Il a vu ce qu’il était venu voir (la Vallée des Merveilles) et il souffre trop de la chaleur.

D’ailleurs depuis un petit moment, les abandons commencent à se multiplier.

Les autres coureurs sont encore très loins et nous décidons de repartir vers Lucéram.

Sur la route du retour, nous sommes bloqués par un rallye automobile qui, du coup, va nous laisser l’occasion de nous reconstituer un peu devant une bonne bière bien fraîche, avec la buée sur le verre ! ! !

Nous arrivons à Lucéram, ou nous apprenons que Christian et Thierry ont abandonné aussi au kilomètre 54, et que Gérard décide aussi de stopper mais au kilomètre 69.

Repas de pâtes, douche (froide) puis nous récupérons nos affaires pour aller nous allonger un peu… Il est presque 22h30 et le Trailer des bois n’arrivera pas avant 2h du matin.

Même les flon-flon de la fête de la musique n’arriveront pas à nous empêcher de nous endormir…

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Dimanche 22 juin 2003 - 7h00


J’ai dormi d’un trait, comme un bébé !

Avec José, Christian, Ray et Gérard, nous partons à la chasse aux informations sur nos copains que notre sommeil nous a fait lâchement abandonner à leur sort.


Alain et LTDB en haut de la remontée de Moulinet.

Jean-Charles est arrivé dans la nuit après avoir mis plus de 4 h pour effectuer les 16 derniers kilomètres. Socrate est arrivé depuis peu et est en train de se restaurer (l’équipe de restauration est restée à l’œuvre toute la fin d’après midi de Samedi, puis toute la nuit, et restera opérationnelle jusqu’à l’arrivée des derniers participants ! chapeau…

Pas de nouvelles des autres, mais cela ne saurait tarder.

Progressivement tout le monde émerge. Il y a des coureurs qui dorment partout. Dans la salle de restauration, sur le stade, dans la cour de l’école ou sous le préau… Heureusement, la météo de la nuit est restée clémente !

J’en profite pour faire un premier constat physique. Je suis toujours fatigué, mais la nuit a été réparatrice. J’ai deux superbes coups de soleil sur les tibias ! Par contre, pas de douleurs. Ni musculaire, ni tendineuse, ni articulaire… C’est tout juste si je me rend compte que j’ai fait plus de 7h de course de montagne avec quelques milliers de mètres de D+ ! ! ! Etrange sensation !

Vers 10h nous nous attablons tous ensemble pour un AAB bien mérité où chacun relate ses souvenirs, tous très forts.

Personne parmi ceux qui ont du arrêter, ne semble affecté par l’abandon. Trop de beaux souvenirs en tête pour laisser place à quelques regrets.

Puis c’est le moment des premiers retours… l’équipe se sépare au gré des voitures qui retournent sur telle gare ou sur tel aéroport…


Après l'effort, le réconfort.




Le Toutou et LTDB en plein effor... de récupération.

Avec José, nous allons terminer le week-end avec la famille de Jean-charles chez ses parent où la piscine (29°) sera fortement appréciée ainsi que l’hospitalité formidable dont ses parent auront fait preuve durant tout ce long week-end.

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Je voudrai juste terminer ce compte rendu en remerciant :


    • les parents de Jean-Charles pour tout ce qu’ils ont fait pour nous… Une véritable agence de logistique au service des coureurs… ils furent royal pour nous. Ils nous ont logé, nourri, transporté, bichonné… merci pour tout 
    • Sandrine, Amandine et Audrey pour qui le WE n’a pas toujours été facile… Au fait Amandine, c’est promis, la prochaine fois, on fera notre partie de cache-cache
    • Jean-Charles pour nous avoir concocté ce WE… Nous avons enfin pus faire connaissance, et franchement, je n’ai pas été déçu 
    • Thierry Fadini, pour ce qu’il nous a permis de vivre. Thierry si tu refais le raid dans 2 ans avec les modifications que nous avons évoqué, tu as déjà un coureur au compteur. Et cette fois là, j’irai au bout ! A travers toi, c’est aussi l’ensemble de ceux qui t’on aidé à réaliser ce Raid que je souhaite remercier. Que d’attention aux ravitaillements, ou à l’arrivée 
    • Mes équipiers… Tous sans exception pour tous les moments fugaces ou plus longs que nous avons pu partage
    • Les membres de la ménagerie, de la Net team et les UFO qui ont littéralement saturé mon portable, allant jusqu’à bloquer mon répondeur et ma réserve de SMS. J’avais promis des mises à jour, mais la couverture des mobiles là bas n’est pas encore au point. Le soucis, c’est que si il faut faire un chois entre l’installation d’antennes relais dans le parc, et l’utilisation de téléphones portables, je crois qu’on est pas prêt d’avoir un bon niveau de couverture ! ! 
    • Ma femme et mon fils, que j’ai laissé à Paris mais que j’ai retrouvé avec bonheur lundi soir !

Voilà. Il est l’heure de refermer ce CR. Les images vont rester très très longtemps gravées dans ma tête… Quant aux raisons de mon abandon, je pense aujourd’hui les avoir bien cernées et je vous en ferai part un peu plus tard !

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1 commentaire

Commentaire de L'Dingo posté le 17-04-2012 à 13:47:22

Ressurgit des limbes où Chronos avait failli l'engloutir, voila un CR qu'il est plaisant de relire pour un petit groupe de dinosaures du trail.

Aîe, le temps commet tout de même son irrémédiable outrage, et dans 10 ans on passera les photos au filtre sépia, puis par la suite en noir et blanc :-(

mais ça m' a fait plaisir !!

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