Récit de la course : Marathon du Vignoble d'Alsace 2007, par bzh67

L'auteur : bzh67

La course : Marathon du Vignoble d'Alsace

Date : 24/6/2007

Lieu : Molsheim (Bas-Rhin)

Affichage : 2760 vues

Distance : 42km

Objectif : Terminer

7 commentaires

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Le récit

Mon 1er CR de kikoureur est pour cette 3° édition du Marathon du vignoble d’Alsace.

 

     Réveil à 06h30 le 24/06/2007. J’ai mal dormi mais je me sens d’attaque pour ces 42.195 km. J’arrive sur le parking du supermarché Cora, lieu de départ ; un peu après 08h00. Je suis en retard au RDV des kikoureurs fixé entre 07h30 et 08h00. Et dire que je suis celui qui habite le plus près … Je repère rapidement un groupe de 5 personnes dont certains ont des casquettes blanches ou rouges à l’effigie de notre site préféré. On fait les présentations, Loopinette, Astra Wally, JLW, Baobab et Biru sont là. La photo de groupe avait déjà été faite, alors on en refait une autre avec le retardataire.Embarrassé

 

     On échange quelques paroles, les objectifs de courses, les coins d’alsace, etc… et il est l’heure pour Jean Luc de nous quitter pour prendre le bus qui le mènera sur la ligne de départ du semi à Scharrachbergheim. Pour ma part je m’absente quelques minutes pour aller faire le dernier « pipi de la peur ».

 

     Les coureurs s’approchent du départ, certains sont déguisés : Jésus, « Footix »,  Jules César et une équipe de pirates d’un décathlon (Agnès aurait pu faire l’effort de venir).Voilà, il est déjà l’heure d’aller se placer sur la ligne de départ, et après JLW nous quittons Loopinette et Astra Wally. La rencontre fût brève mais très sympa et je suis super content d’avoir pu rencontrer tout ceux avec qui j’ai beaucoup discuté sur le post du MVA. Trop court mais d’autres courses sont à venir en Alsace, on se reverra rapidement.

 

     Quelques secondes avant le départ je me trouve donc sur la ligne d’arrivée avec les lyonnais Biru et Baobab. Loopinette et Astra ne sont pas loin, ils font les dernières photos, en attendant le départ du 10 km qui aura lieu au même endroit à 09h20.

 

     Et c’est parti pour 42.195 km. Je commence à me demander si j’ai bien fait de m’engager sur cette distance. La préparation a été bonne mais je connais bien la deuxième partie du parcours et ses quelques bosses qui vont sûrement me faire mal aux jambes. Mais c’est trop tard, alors je profite du moment présent. On part sur un petit train tranquilou qui nous permet de nous échauffer et après une courte traversée de Dorlisheim, on arrive vite dans les vignes. Ca monte un peu mais très léger. Par contre, le paysage est magnifique.

 

     Nous restons groupés tout les trois pour les premiers kilomètres. Par la suite Vincent et moi nous détachons un peu de Pierre. Son objectif est de faire les ravitos gastrovinique, profiter de la fête, faire de belles photos pour son CR… brefs, s’amuser et il a bien raison. Moi mon objectif premier est de finir, et j’aimerais en moins de 04h00. Vincent a à peu près le même objectif que moi, ça tombe bien on va pouvoir s’accompagner dans nos objectifs. Les kilomètres passent vite et nous voilà déjà au premier ravito gastrovinique. Une pensée évidente pour Biru, quand à moi le vin blanc si tôt ça risque de ne pas me réussir.   Un premier épongement arrive vite également et belle organisation. Des jeunes filles tentent les sacs poubelles aux coureurs pour éviter de polluer la nature. Malheureusement la nature humaine elle ne changera pas et on trouvera des éponges ou des bouteilles par terre sur les chemins, quelques mètres après les poubelles.Horreur !

 

     On arrive vite à Mutzig et le beau papa de Vincent partage quelques mètres avec nous en courant, et en sandales s’il vous plaît ! Il aura l’occasion de nous accompagner à deux reprises encore un peu plus loin sur le parcours. Sympa !

 

     Après une nouvelle traversée de petit chemin le long de la bruche, on retourne à Molsheim pour passer le 10° kilomètres. Déjà !!! Je trouve que ça passe vite et c’est bon signe. Petit coup au moral, on passe à quelques mètres de la ligne d’arrivée, mais on se remet rapidement dans la course pour emprunter une piste cyclable qui mène de Molsheim à Ergersheim.

 

     Toujours accompagné de Vincent avec qui on discute et j’apprend à faire connaissance, on tient un bon rythme et on commence à doubler pas mal de monde. Normal, on était dans les derniers à franchir la ligne de départ. Un des grands points forts de cette course est indéniablement ses ravitaillements. Non seulement pour les dégustations (N’est pas Biru ?), mais aussi pour leur qualité. Beaucoup d’eau sur le parcours, des ravitaillements nombreux, etc…

 

     Ergersheim, Wolxheim, ces petits village sont magnifiques, colorés et fleuris. Je trouve l’ambiance chaleureuse. Certes il n’y a pas grand monde dans les rues mais toutes les personnes qui nous voient passer nous encourage, même certaines personnes à la fenêtre. A Wolxheim, l’un des plus petit village traversé, il règne une ambiance de tonnerre. La musique résonne et un speaker sur un podium encourage chaque marathonien. Instinctivement Vincent et moi accélérons légèrement le rythme à ce moment là. Pas pour longtemps car quelques mètres plus loin une première difficulté arrive pour rejoindre les vignes. On en est alors au 17° kilomètres environ. Ca grimpe mais ça va pour les jambes et une deuxième côte s’annonce. Une légère descente permet de récupérer et d’arriver à Dahlenheim. La mi-course approche mais avant encore une montée.

 

     On arrive à hauteur de Jésus avec qui on échange quelques mots sympa avant de le doubler (il me dépassera sur la fin). Ca y est on est au semi, dans un village aussi joli que son nom est imprononçable : Scharrachbergheim (prononcer chararberghaïme).

 

     La succession des trois côtes m’a fait mal aux jambes mais je récupère bien, maintenant ça descend. On arrive à Odratzheim, encore une petite côte mais légère et on rejoint une piste cyclable pour arriver au village de Kirchheim, puis de Marlenheim. En arrivant dans ce dernier village des danseurs régionaux entament quelques pas locaux.

 

     Encore une petite montée avant d’arriver au cœur du village. Là je commence à rencontrer des personnes que je connais et qui m’encourage à l’approche du 27° kilomètres désormais. Ca commence à tirer dans les mollets. Mais la plus belle surprise de la journée arrive 2 kilomètres plus loin. Alors qu’on a repris la piste cyclable qui mène de Marlenheim à Wangen, à la fin de cette piste j’aperçois les deux femmes de ma vie : ma femme et notre petite chérie (3 ans ½). Quelques collègues de boulot sont là aussi (mais pour travailler) ce qui ne les empêche pas de me glisser quelques encouragements.

 

     Le parcours tourne à gauche mais je vais tout droit malgré les signes qui me sont faits de tourner. Je vais vite faire un gros bisous à mes deux chéries, ma petite a un grand sourire et encourage son papa en applaudissant. Ca fait chaud au cœur, j’en ai presque les larmes aux yeux. Je repars, j’ai toujours mal aux jambes mais j’ai le moral à 100%.

  

     Tout de suite après cet instant émotions, encore une difficulté pour arriver sur Wangen. Ca monte dur et maintenant j’ai mal aussi aux cuisses. Ca tire mais je m’accroche. Je vois bien que je ralentis Vincent et je lui fais signe de poursuivre sans moi. Très sportivement il reste à mes côtés et m’encourage en me disant qu’on approche du 30° kilomètres. Et justement arrivé à ce 30° kilomètres la route s’élève encore sur un petit chemin qui permet d’accéder aux vergers et aux vignes. Le paysage est vraiment magnifique dans cette campagne alsacienne mais un peu trop vallonné à l’instant présent.

 

     Cette fois c’est trop dur pour moi, je m’arrête de courir et je dis à Vincent de continuer sans moi. Il s’arrête quelques secondes, me donne un « produit dopant », et on s’échange nos dernières paroles de la journée en se souhaitant un bon courage chacun. Je profite de ce CR pour le remercier encore une fois, j’ai vraiment apprécié ces 30 bornes en sa compagnie.

 

     Après quelques secondes de marche je m’efforce de reprendre la course, surtout qu’arrivée en haut de la côte le chemin descend. Je récupère un peu dans la descente mais je ne suis pas fatigué, j’ai surtout mal aux jambes et cette douleur ne va faire qu’amplifier au fil des kilomètres parcourus.

 

     On rejoint une départementale, sur laquelle on court environ 300 mètres. Je reconnais au loin Baobab avec sa casquette blanche. Puis on prend un nouveau chemin de terre. AU bout ça monte encore et on arrive à Traenheim. Quelques personnes sont là pour nous encourager et un monsieur se permet même de me dire « Courage t’arrive au 30° ! ». J’allais lui vider ma bouteille sur la tête quand il se reprend « Excuse, c’est le 33° ».   Moins de 10 kil à parcourir mais je sais que ça monte encore bientôt, pour rattraper les vignes.

 

      Un habitant a sortit son tuyau d’arrosage et j’en profite avant cette montée que je m’efforce de faire en courant. Mais les derniers mètres sont difficiles, je marche un peu pour redescendre en courant. Encore un beau parcours entre les parcelles de vignes, en plus ça descend légèrement et on rejoint Dangolsheim. L’ambiance est calme dans ce village, vraiment pas grand monde. Et encore une petite montée, là j’ai vraiment mal aux cuisses mais je sais que j’irais au bout. Je m’efforce de continuer à trottiner dans toute ces côtes mais arriver au bout il faut que je m’étire.

 

     A ce niveau là beaucoup de personne marche. Certains me doublent, je les redouble plus tard, c’est partit pour la grande valse. On arrive à Soultz les bains, on passe le ravitaillement et on entre dans le village pour rejoindre Wolxheim le canal. Une fois encore ça monte, enfin j’exagère, en temps normal j’aurais appelé ça un faux plat. C’est dur pour moi. Un concurrent me double et me motive en me disant : « Allez vas-y t’es bon pour moins de 04h ». Ca me fait du bien au moral et je repars. On se doublera mutuellement plusieurs fois car après il c’est mis à marcher mais finalement on finira ensemble à quelques secondes d’écart.

 

     On traverse la bruche sur un petit pont et on arrive à Avolsheim. C’est ici qu’on reprend la piste cyclable qui nous mènera à l’arrivée. C’est que du plat et bizarrement je n’ai plus du tout mal aux jambes. Sûrement l’effet de la joie d’arriver qui me fait oublier la douleur. Je me pose pas de questions et j’accélère un peu. On entre dans Molsheim, un petit coucou à deux mamies qui m’encourage depuis le balcon de leur appartement et je me retrouve dans les rues du Centre de Molsheim qu’on avait emprunté dans l’autre sens quelques temps plus tôt.

 

     Ca y est, je vois l’arrivée qui se profil. J’entends quelqu’un qui veut me prendre en photo, je fais un signe avec un sourire grand comme ça, et sur le coup je ne reconnais même pas Jean Luc (vraiment désolé), c’est un peu après que ça montera au cerveau. En tout cas merci Jean Luc pour la photo, et pour toutes les autres aussi d’ailleurs.

 

 

     Un dernier virage, les paroles du speaker et le brouhaha de la ligne d’arrivée me font encore accélérer. Un dernier virage et je me présente seul à l’arrivée ce qui me vaudra le privilège d’être nommé par le speaker.

 

     42,195 km. Ce fut dur, j’ai beaucoup souffert des côtes. Une gentille petite fille vient me mettre une médaille autour du cou, et ensuite direction le ravitaillement pour boire un coup d’Elsass Cola (copier sur le breizh cola entre parenthèse Clin d'oeil). Puis remise des lots, un tee shirt, un sac à dos vraiment sympa, et une bouteille de Riesling qui attend désormais d’être ouverte.

 

     Je fais le tour au niveau de l’arrivée et du village marathon mais je ne trouve pas de kikoureurs. Pas trop de monde à attendre aux massages mais c’est long quand même, je rejoins les bus qui me conduiront au parking du Cora. Fin de la course…

 

     En résumé, une super course, sans aucun chauvinisme, le parcours est magnifique, les villages traversés ont tous leur charmes et une organisation irréprochable. Le point fort à mon goût était les ravitaillements, qu’ils soient sportifs ou gastronomiques.

 

     Et bien sûre, une première rencontre entre kikoureurs pour moi, qui m’a fait ENORMEMENT plaisir. Prochaine fois j’arriverai à l’heure, ça me permettra de passer quelques minutes de plus avec vous tous…

 

Merci le MVA, merci kikouroù

7 commentaires

Commentaire de Tortue géniale posté le 29-06-2007 à 08:50:00

T'as donc osé pour Chararberghaïm ! Joli récit, en espérant te revoir une autre fois et félicitations pour ta perf' !

Commentaire de JLW posté le 29-06-2007 à 09:49:00

On vit bien ta course à travers ton récit. Eh oui les côtes sont un peu dures pour une 2ème moitié de marathon, mais ton sourire à l'arrivée et surtout ta foulée aérienne semble indiquer que tu as assez bien supporté cette distance. C'est souvent dans la tête que cela se passe et d'ailleurs tu le prouves en décrivant tes bonnes sensations sur les derniers kilos. Encore bravo pour ton objectif atteint et au plaisir de te revoir sur une autre course en Alsace ou ailleurs (en outre mer ?).

Commentaire de astra wally posté le 29-06-2007 à 10:08:00

Bravo Nico pour ton CR et ta course. Le passage avec ta petite fille m'a rappelé la mienne quand elle est venu m'encourager pour la toute 1ère fois. J'en avais les larmes aux yeux également. Par contre elle a pleuré parce que j'avais pas gagné! Avec ton C.R et celui de Biru je suis vraiment motivé pour courir ce marathon l'année prochaine. C'est bien que toi et Vincent ayez couru les 3/4h de cette course ensemble. Pas facile de faire 4h en solo. On se reverra à la rentrée pour de nouvelles courses. Très beau C.R. (va falloir que je soigne les miens! mais bon un 10 km c'est trop court pour faire un roman, Lol)

Commentaire de Baobab posté le 29-06-2007 à 12:35:00

Waouuuuu !!!!! ça fait du bien de lire ton CR, de se replonger dans la course dont on a tellement parlé sur kikourou.
C'était aussi une grande joie de faire ta connaissance et de partager ces 30 kilomètres. Tu m'as permis de prendre confiance en moi dès le début, en m'aidant à me caler sur l'allure "moins de 4 h". Sois en remercié.
J'ai été aussi très ému en te voyant filer bisouiller ta famille.
Bonnes vacances, à bientôt en Alsace (garde une boutanche au frais ; ) )

Commentaire de gdraid posté le 30-06-2007 à 09:26:00

Merci pour ton beau récit, bzh67.
Bravo ton courage, et tes motivations sentimentales.
Ta rencontre avec ta famille est émouvante.
Ta résistance à la souffrance est justement récompensé en fin de parcours.
JC

Commentaire de corto posté le 30-06-2007 à 10:26:00

Bravo pour ton premier CR.
Je connais mal l'Alsace et ses courses. Peut être j'irais pour l édition 2008.
Un grand merci pour se moment que tu nous partages.

Commentaire de Loopinette posté le 25-07-2007 à 22:38:00

Bravo Nico. Quel courage et quelle détermination ! Ouaouh...
A très bientôt en tout cas
C.

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