Récit de la course : SaintéLyon 2003, par Mathias

L'auteur : Mathias

La course : SaintéLyon

Date : 7/12/2003

Lieu : St étienne (Loire)

Affichage : 7041 vues

Distance : 65km

Matos : Frontale Tikka

Objectif : Objectif majeur

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Le récit

Samedi, 19h25 : je débarque avec un brin de retard à Lyon et découvre
une tablée de zanimoss rigolards… ahhhh quel bel AAB, cette soirée
SaintéLyon s’annonce bien !
Ca tchatche, ça échange des objectifs, ça prévoit des traversées corses,
ça rigole, ça chambre dans tous les sens, ça raconte des histoires… et
L’Bourrin qui dit que des bêtises…
Un petit piou piou, tournoyant dans tous les sens dans la salle du
resto, vient même se joindre sporadiquement à l’assemblée de zanimos…
c’est trognon ;-)

Après cet excellent début de soirée, c’est pas tout ça, va falloir y
aller. Départ assez désordonné pour Saint-Etienne. Merci shadock&bibi
pour le trajet, on essaie de rassurer le zèbre... On se retrouve dans le
gymnase, ainsi que des dizaines (au moins) d’UFO. Ah là là, j’en ai
rencontré des zanimos et ces UFOs, ce WE !
Quelle effervescence dans ce gymnase !

J’hésite jusqu’à la dernière heure pour choisir mon équipement.
Finalement, ce sera trails NB, collant, tee-shirt manches longues, gore
tex légère, bonnet, gants légers, tikka.
Niveau ravito, je voyage léger : 2 barres en cas d’urgence, et un mini
bidon de 125ml dans la poche.

Objectif ? Malgré de petites douleurs récurrentes (tendinite coup de
pied, mollet, hanches), j’aimerais bien passer sous les 6h, après mon
6h44 de l’an dernier. Je me suis fait un tableau de marche en conséquence :
• Sorbiers 7kms, 34min,
• StChristo 16kms, 1h24,
• Moreau 23kms, 2h03,
• SteCatherine 30kms, 2h38,
• StGenoux 37kms, 3h23,
• Soucieu 46kms, 4h19,
• Beaunant 57 kms, 5h16,
• Lyon 65kms, 6h00 !

C’est scientifique, sauf que basé (en partie) sur les temps du Blueb en
2001 ;-)

J’espère que le mal de bide qui me ravage (comme d’hab’, mais cette fois
ci je ne peux pas accuser la boisson énergétique, je suis à l’eau claire
!) ne va pas m’handicaper… je suis sûr que c’est la faute des tomates !!!
Avec Nico ex-dahu néo-dindon, on décide de partir ensemble sur ces
bases. J’aimerais bien aussi accompagner Bibi, qui a des objectifs
similaires.

Oui mais voilà, alors que bibi part se placer sur la ligne en avance, on
y arrive à 3 min du départ, et on est obligés de jouer des coudes pour
s’incruster un peu… zut, pas de bibi !
Le départ est donné avec quelques minutes de retard…

Sainté-Sorbiers : 7kms, 120mD+
========================
On part très vite, en zigzaguant entre les coureurs, les marcheurs, pour
se frayer un chemin vers des espaces un peu plus dégagés… c’est dingue
le monde qu’il y a… on double quantité de coureurs partis doucement devant.
Cette première portion, pour sortir de Saint Etienne, est exclusivement
sur route. Un peu de descente, beaucoup de faux plat montant. Ennuyeux,
sans intérêt. Heureusement, on tient un rythme très élevé : ça nettoie
les bronches !

Il fait très vite très chaud, et je ne tarde pas à tomber la veste… je
suis très bien en tee-shirt, avec la gore-tex attachée autou de la
taille, ça gêne moins que ce que je craignais.

On n’est pas partis un peu vite des fois ?

D’après le chrono, si : 32 minutes au ravito, plus de 13 de moyenne, oups…
Pas grave : on est en forme, on fonce, on vole, on est invincibles ;-)
On reste une poignée de secondes : le temps pour moi de boire un thé et
un verre d’eau.

Sorbiers-StChristo : 9kms, 355mD+ (total 16kms, 475mD+)
===========================================
Chic ! Du chemin ! Par la même occasion, ça se met à grimper un peu plus
sec. Je me rappelle bien cette montée le long d’une clôture, qui était
enneigée l’an dernier, et très casse-gueule à cause de la boue.
Ca va bien. Ca ne glisse pas trop en montée, mais ça devient de plus en
plus difficile d’éviter les flaques…
Par contre, carton rouge à la tikka. Il y a un brouillard très
important, et là où une lampe classique ou halogène projette un petit
faisceau précis devant le coureur, la lampe à diodes projette son halo
de lumière diffuse sur une grande largeur… mais sans atteindre le sol,
ou presque !!! On ne voit rien, c’est la cata…
Non pas que les descentes soient très techniques, mais il suffit d’un
cailloux mal placé, d’une dalle glissante, d’un trou mal placé… J’essaie
de profiter des lumières d’autres coureurs, mais c’est galère de chez
galère. Moi qui comptais sur les chemins pour m’amuser et me distraire
de la route, ça dépasse toutes mes espérances !
Je préfère donc souvent courir « au petit bonheur la chance », en
comptant sur mes chevilles habituées aux terrains accidentés des CO,
pour encaisser les chocs inévitables quand on ne regarde pas où on met
les pieds…
On commence maintenant à rattraper des coureurs du relais, qui sont
partis 15 minutes plus tôt. On garde notre rythme rapide, on se sent
bien, et on slalome…
Mais toujours pas de Bibi à l’horizon :-(

Je découvre un inconvénient important du bidon : on ne pense pas à
boire. Pour la 1ère fois de la course, je bois quelques gorgées d’eau
hors ravito…

On arrive au ravito en 1h15 : on est « descendus » à 12,5 de moyenne, et
on a maintenant 9 minutes d’avance sur le plan de marche, ça carbure bien…
J’aime bien ces ravitos de la SaintéLyon : avec les dizaines de coureurs
du relais qui attendent leurs équipiers, il y a un monde fou, ça crie,
ça brasse, ça encourage…

Encore une fois, on repart presque immédiatement, après 1 verre de sirop
et 1 verre d’eau.

StChristo-Moreau : 7kms, 190mD+ (total 23kms, 665mD+)
===========================================
Et on continue notre progression, toujours sur un bon rythme. On sait
pourtant qu’on est trop rapides. On essaie de se calmer, on se met
d’accord pour marcher souvent dans les montées. Ca fait du bien…

Je commence à payer notre départ rapide, et à avoir mal un peu partout.
Muscles et articulations m’envoient des signaux d’alarme… les hanches,
les chevilles, et carrément tout le côté gauche, avec une douleur qui va
du pied à la hanche… mauvais signe, à ce moment là de la course… pourvu
que ce ne soit pas une tendinite…

J’ai de plus en plus de mal à suivre L’Dindon et sa Myo Belt, dans les
descentes comme sur le plat. Raaaah ce satané brouillard ! Je fais un
peu l’élastisque, mais je m’accroche.

Le ravito est atteint à 1h50, avec maintenant 13 minutes d’avance, à 12
de moyenne, ce qui est encore assez rapide. Tout va bien de ce côté-là.
Encore une fois, on ne s’arrête presque pas, juste le temps de boire un
coup.

Moreau-SteCatherine : 7kms, 70mD+ (total 30kms, 735mD+)
=============================================
La distance qui nous sépare du grand ravito de SteCatherine est couverte
à toute allure, en un peu plus d’1/2 heure. Ca va vite, c’est dur, mais
tout ce qui est pris n’est plus à prendre : on est bien, on est bien !
Je n’ai de reproches à faire qu’à moi-même pour mes douleurs
musculaires : y’avait qu’à rester raisonnable au début. Par contre, la
gêne du côté de l’estomac/des intestins, c’est pas de bol. Je n’ai rien
mangé depuis 21 heures, à part la barre de céréales 1 heure avant le
départ. Et là, j’ai un mal de bide/nausée de derrière les fagots, très
désagréable.

Je suis content de retrouver SteCatherine, après 2h24 (soit 14 minutes
d’avance), toujours à plus de 12 de moyenne. Cette fois-ci, on rentre
dans la salle. Contrairement aux Templiers, on n’a pas besoin de jouer
des coudes pour accéder aux tables de ravito Je fais le plein d’eau (125
ml…), bois un coup, visite les toilettes. Tout ça n’aura pris que 2 ou 3
minutes, et on repart rapidement.

SteCatherine-StGenoux : 7kms, 210mD+ (total 37kms, 945mD+)
=============================================
A la mi-course, peu après SteCatherine, je commence à compter les kms.
Ca fait du bien de se dire « plus que 32 » au lieu de « encore 34 ».
Je suis à la dérive, et je sais que je ne vais pas pouvoir suivre
longtemps L’Dindon, qui a l’air en pleine forme. Je n’ai plus de force,
je commence à avoir froid, et je remets la gore-tex. Je me force à
manger 1/2 barre de céréales, ce qui n’arrange pas mes nausées…
Finalement, je me laisse décrocher, et ralentis sensiblement. L’Dindon
vient aux nouvelles. Je me laisse à nouveau décrocher : cette fois-ci
sera la bonne. Nous avions convenu de ne pas s’attendre si l’un d’entre
nous craquait. Voilà, c’est fait : je regarde sa loupiotte s’éloigner. A
cet instant là je suis à peu près sûr de ne pas le revoir d’ici
l’arrivée…dommage…

Je m’efforce de maintenir un rythme correct, mais il a baissé
considérablement. Je marche beaucoup. J’en profite pour relâcher le
serrage des lacets, à gauche : ça devient douloureux, je me méfie…

Avec tout ça, j’arrive à StGenoux en 3h18. Alors que j’ai passé le gros
du dénivelé à plus de 12 de moyenne, me voilà en dessous de 8 ! Il ne me
reste plus que 5 minutes d’avance. L’an dernier, j’étais arrivé ici dans
un état encore pire, et je m’étais arrêté une bonne vingtaine de minutes
: massage, manger, boire… Ce qui avait rendu le redémarrage difficile.
Je ne refais pas l’erreur, et me contente d’un verre d’eau attrapé au
passage.

StGenoux-Soucieu : 9kms, 65mD+ (total 46kms, 1010mD+)
=============================================
C’est dommage, le fait d’avoir été dans le dur sur une bonne partie du
parcours, m’a empêché d’admirer le paysage. Je me souviens uniquement de
quelques passages illuminés, de la vallée du Rhône au loin, qui brille
de mille feux… et de rencontres plus inattendues, comme une vache qui me
fait sursauter en émettant un bruit bizarre sur mon passage ;-)

Ah, c’est tellement agréable de s’arrêter quelques minutes, arrêter de
brasser le ventre, arrêter de solliciter les muscles et les
articulations endoloris… qu’est ce que je serais bien, assis au bord de
la route, à regarder le spectacles des coureurs qui passent…

Oui mais non, allez un peu de nerf que diable !
Je décide de me faire violence pour augmenter mon rythme. Les douleurs
plus la nausée ne m’empêchent pas d’avancer, mais c’est très difficile
de ne pas se laisser aller. Il faut faire le vide dans la tête. Oui mais
voilà, moi qui aime les chiffres, les calculs, je ne peux pas m’empêcher
de calculer, des moyennes, des temps, de faire des prévisions… alors, je
vais rentrer sous les 6h ou bien ? A ce moment là j’en suis persuadé. Je
me fais même doubler par des gars qui parlent de 5h30…

En arrivant à Soucieu, je suis content de voir que je suis reparti sur
de bonnes bases : 4h07, soit 12 minutes d’avance. Plus de 11kms/h : faut
dire qu’il n’y a eu que de la descente ! J’entends un « allez Mathias »,
de la part de Catherine, une ex-collègue de club de CO : elle attend son
relais, ça signifie qu’elle va probablement me doubler d’ici quelques kms…

Cette fois-ci, il faut carrément fendre la foule des coureurs du relais,
pour atteindre le ravito… que je dépasse d’ailleurs sans le voir ! Un
petit gobelet, un nouveau tour aux toilettes (aïe le bide), c’est mon
plus long arrêt au ravito (5 minutes) et c’est reparti !

Soucieu-Beaunant : 11kms, 160mD+ (total 57kms, 1170mD+)
=============================================
Ca fait un bail que j’ai arrêté de dépasser des masses de coureurs du
relais. Maintenant, c’est le contraire : ceux qui débutent la course
maintenant sont frais, et je me fais allègrement doubler. C’est curieux,
mais souvent, on ne peut s’empêcher de regarder la couleur du dossard…
bigre, il court bien vite celui là ? Ah ok, j’ai compris, c’est un
dossard rouge… ;-)
Je me fais aussi doubler de temps en temps par des coureurs en
individuel, mais beaucoup moins.

On arrive au nouveau tronçon de la SaintéLyon : une petite escapade dans
un parc, boueuse à souhait ! Ca m’a l’air bien long cette histoire ?
Tiens, est-ce que je suis passé sur cette passerelle l’an dernier ? Aïe,
pourquoi ai-je des difficultés à monter et descendre les 3-4 marches de
la passerelle ?
En longeant un charmant petit étang, j’aperçois au loin un coureur
habillé de rouge, sans camel-bak, et crois deviner le numéro 566 du
Dindon. Non ? J’accélère un peu pour en avoir le cœur net, mais sans
succès : je ne saurais jamais si c’était lui ;-)

En grimpant un petit chemin sympathique (d’autres diront un torrent
alpin charriant de la boue : un chemin creux avec un cocktail de
quelques cms d’eau, et qques cms de boue… impossible de rester le pied
sec !), j’entends un coureur se plaindre : y’en a marre, mais qu’est ce
que c’est que ce chemin ? C’est curieux, moi ça m’amuse bien de faire
flic-floc dans la boue… c’est plus facile que le bitume qui fait hurler
muscles et articulations !

Pfiouuuu qu’elle est longue cette portion là… après des étapes de 7 et
9kms, qui finalement passent assez vite (surtout quand on court à 12 de
moyenne), ça compte quand même de rallonger à 11 kms. Je n’en vois pas
la fin. J’en ai assez, du bitume. Ca fait mal partout. La nausée est
vraiment pénible. Je devrais peut être desserrer le pied droit, qui
commence à me faire mal à son tour, sur le dessus… Je masse de temps en
temps l’extérieur des genoux, les hanches, ce qui atténue temporairement
la douleur. Je serre les dents. Parfois, je ferme les yeux quelques
secondes, comme pour m’endormir, comme si ça pouvait me permettre
d’échapper à la souffrance, au bitume, qui s’éternise… Surtout, ne pas
regarder la montre, ne pas compter les kms, sinon on ne s’en sort plus.
Penser à autre chose. Dur. Je n’y arrive pas. Je manque de lucidité. Pas
envie. J’ai envie de rien… Allez, clap-clap, ma foulée légère ;-)
résonne sur le bitume, j’avance à « grandes » enjambées, mètre après mètre…

Enfin, j’aperçois des lumières. Le ravito ne doit pas être loin. Il est
5h05, et je fais mes petits calculs : si j’ai toujours 7 minutes
d’avance, je devrais arriver au ravito à 5h09. On passe des habitations,
mais où est donc ce ravito ? Et à 5h11, c’est la surprise : je passe le
panneau « 10 kms ». Ouille… je m’attendais à ce que ça soit un peu plus
long, rapport au kilomètre supplémentaire annoncé sur cette portion (11
au lieu de 10). Mais de là à être encore à 3 kms du ravito, je n’en
reviens pas. Le moral en prend un grand coup…

Bon, soyons lucide : 10 kms en 49 minutes, avec le mur de StFoy et
l’état des gambette, c’est pas réalisable. Du coup, la motivation de la
barre des 6h, à laquelle je m’accroche depuis que j’ai commencé à
souffrir vers le km 2 à, vole en éclat… et je décide de terminer
doucement, en essayant de passer au mieux ce pénible moment…

1 km plus loin, c’est Catherine qui me double, comme une fusée, qui
prend des nouvelles. Et si j’essayais de courir un peu avec elle ? Après
tout, ça fait pas vraiment plus mal (au physique) de courir à 12 qu’à 8
? Y’a de la descente en plus. Allez zou, c’est parti. Le rythme n’a plus
rien à voir, pendant 2 kms. Je redouble quelques coureurs solos, ça va
vite, ça fait du bien.

Je décroche 500m avant le ravito. Il est 5h26, j’ai maintenant 10
minutes de retard : il s’est vraiment passé quelque chose sur cette
étape… Je dois rebrousser chemin sur 20 m (c’est beaucoup ;-), car j’ai
loupé l’entrée du ravito. Mais finalement, je décide de ne pas
m’arrêter, pas le temps, pas la peine… et je repars, gaillardement,
droit dans le mur de SteFoy.


Beaunant-Lyon : 8kms, 145mD+ (total 65kms, 1315mD+)
=============================================
Ouille, c’est bien comme ça que je me le rappelait, ce mur. Ca grimpe
vraiment sec, mais je préfère ça au plat ou à la descente. Je marche, en
gardant un bon rythme, les mains sur les cuisses. Ca ne secoue pas les
muscles/articulations/ventre, c’est nickel.

Plus que 7kms, et il reste 34 minutes pour faire moins de 6h. Avec cette
montée, je ne vois pas comment c’est possible. Ce n’est pas le panneau «
6kms », manifestement mal placé car atteint en 7 minutes, qui me fera
changer d’avis. Mais on ne sait jamais…

Je l’attendais à atteindre le sommet au bout d’un petit km, et à
repiquer aussi sec sur Lyon, tout en descente… oui mais non : j’avais
oublié les presque 2kms de faux plat montant qui suivent ! C’est long,
mais c’est long…

Le km suivant en 7’37 : je me crois sur un semi, en prenant les chronos,
car j’ai le secret espoir de terminer à 4 min au kilo sur les derniers
kms de descente, et passer sous les 6h. Ah oui mais non, 5 kms pour 19
minutes…

En plus, il y a encore 1 km de faux plat (5’33). 13’30 pour 4 kms, c’est
fini, j’ai abandonné mes derniers espoirs. En arrivant dans la descente,
c’est pire : j’avais le souvenir d’une franche descente très roulante,
mais à ce moment précis, je ne me sens pas vraiment « rouler » ;-)
Je suis incapable de hausser le rythme, et je me traîne misérablement :
5’22, puis presque 7 minutes sur l’avant-avant dernier kilo. Je me fais
de nouveau doubler, mais qu’importe…
Il reste un peu plus de 2 kms, et on arrive sur la partie « escaliers ».
On ne peut pas dire que je vole de marche en marche… j’ai du mal à plier
le pied droit (à cause du laçage trop serré !!! grrrrr), et pareil sur
toute la jambe gauche ! J’adopte une technique particulière pour
descendre tant bien que mal, penché sur la droite, m’accrochant à la rampe…

Au panneau des « 2 kms », j’aperçois le pont. Je me dit qu’il ne reste
plus que 2kms, bof, 2000 mètres, c’est quoi ? Et je fais une chose
idiote, sans réfléchir : je commence à compter mes pas… ne faites jamais
ça ! J’arrive plus à m’en empêcher… ;-)

Après le pont, on remonte le fleuve, doucement. Je choisis avec soin mes
trajectoires, en évitant les irrégularités de la route, des trottoirs
(ça fait mal !). Je me fait doubler par un groupe de coureurs solos : 4,
5, oula, 7, 8, ça faisait longtemps que je n’en avais pas vu autant d’un
coup ! Je n’ai pas la force de les suivre, et je continue clopin-clopant.

Dernier km, on emprunte la rue parallèle au cours Charlemagne. Je
cherche ma voiture des yeux, synonyme de « plus que 500 m ». Yesssss,
enfin, je passe le panneau « 150 m ». J’avance péniblement, en boitant
de la jambe gauche. Les spectateurs m’encouragent. Et me prennent pour
un simulateur de « j’ai mal à la jambe » : soudainement, alors qu’un
coureur de plus me dépasse, je suis pris d’un coup de folie, et j’ai
envie de terminer en sprint. Ca n’a pas grand-chose à voir avec le fait
de perdre ou gagner une place, mais j’aime bien terminer mes courses
longues par un sprint : alors qu’on a l’impression de pouvoir à peine
marcher, on se met à bloc, et le corps suit. Les gambettes se déplient,
ça décontracte, ça fait du bien. Je manque de rater le dernier virage,
arrive en bas des marche, cherche l’arrivée, ah oui il faut grimper, je
monte les marches 2 par 2, et top c’est fini, j’y suis, oh ouiiii !

Bilan
=====
Je suis crédité de 6h11. Au moins, je n’aurai pas 29 secondes sur la
conscience, comme un certain Dindon de mes connaissances ;-)
Je le retrouve d’ailleurs à la table de ravito, ainsi que Bibi, la
langouste, l’bourrin, le zèbre…
Puis j’essaie de m’étirer un peu, et séance osthéo : c’est curieux, je
n’ai presque plus mal, et je suis bien embarrassé pour décrire mes
soucis pendant la course !
Une douche bien chaude plus tard, et je retrouve des zanimos à foison à
la « cafét ». On mange tranquillement, on débriefe en attendant les
autres, qui arrivent petit à petit. On est bien. Détendus. Manger,
boire, ptit café.
J’aurais aimé rester jusqu’à l’arrivée de tous les zanimos, mais je suis
attendu à 11h. Et ce n’est qu’à … 11h que j’arrive à décoller, en ne
loupant que l’arrivée du raton laveur, qui aux dernières nouvelles, est
en train de chercher les panneau « SaintéLyon » quelque part autour de
SteFoy… ;-)))

Je n’ai pas atteint mon objectif de 6h. Je suis quand même content :
malgré mon entraînement léger depuis Embrun mi-août, constitué presque
uniquement de course tous les 2 WE, je n’ai pas encore perdu tout mon
capital « Embrun ».
Je suis parti trop vite, c’est clair. Mais c’était trop bon…

A part la frontale (en cas de brouillard, je suis sûr qu’on perd
beaucoup trop de temps avec une tikka, par rapport au surplus de poids
dérisoire d’une bonne frontale), je suis satisfait de mes choix de matos
: j’ai eu largement assez chaud avec la gore-tex légère, mais je ne
partirai pas en tee-shirt seul. Les gants sont utiles, le bonnet
beaucoup moins. Je m’interroge sur les chaussures : est ce que ça aurait
été vraiment plus difficile de courir en chaussures de route ? J’en ai
bavé, quand même, des clap-claps violents sur le bitume.
Enfin, la solution « bidon de 125ml dans la poche » est très bonne.
Evitant le poids et surtout la gêne d’un camel bak, c’est bien suffisant
pour une course dans le froid, avec pas mal de ravitos. Seulement, il
faut penser à boire : souvent, je n’avais pas la « force » de sortir le
bidon sans rien faire tomber… et finalement, j’ai bu à peine 200 ml,
plus une dizaine de gobelets aux ravitos. C’est pas assez, et je l’ai
bien senti : mal de tête et bouche pâteuse sur la fin de la course,
s’aggravant dans la journée.
Because mes maux de ventre et en suivant l’expérience du Dindon qui a
couru un 6h sans manger, j’ai aussi expérimenté la solution de ne pas
prendre de ravito solide : 1/2 grany en tout et pour tout. Et je suis
assez surpris de voir que ça s’est très bien passé.

En ce qui concerne la course : rien à dire sur l’organisation. Très
bien. En particulier, je trouve ça génial de pouvoir s’inscrire à la
dernière minute, sur une course de cette importance, alors qu’un
marathon comme celui de Lyon rejette les inscriptions de dernière
minutes (je parle en connaissance de cause). Sur une petite course, je
dis pas, mais à la SaintéLyon, ils montrent qu’il est possible de
prévoir le pourcentage d’inscriptions de dernière minute, et tout le
monde y trouve son compte. Je n’ai pas vraiment vu les ravitos, mais
j’ai constaté qu’il n’y avait pas de bouchons comme aux Templiers.
Par contre, si le parcours était bien fléché, c’était un peu léger en
signaleurs. En particulier, à un moment on a coupé une route sans qu’il
n’y ait personne pour réguler la circulation. On arrive d’un chemin, et
si on a un peu le nez dans le guidon, dans l’obscurité et le brouillard,
on fait pas vraiment gaffe qu’on est en train de traverser une route. Je
veux bien qu’à 4 heures du mat, ça ne pose pas trop de problème, mais le
jour où il y a une sortie de boîte dans les environs…

Je suis un peu déçu par le parcours. Je n’ai pas apprécié les chemins à
cause de ma frontale, mais en plus je n’ai pas vu les 45% de chemins
annoncés. J’ai l’impression d’avoir fait 95% de bitume après
SteCatherine, mis à part la poignée de kms dans le parc. Dommage.

Enfin, étant coureur depuis une poignée d’année, et généralement assez
furtif au départ comme à l’arrivée, c’est la 1ère fois que je pratique
autant la course à pied « sociale ». Avec une telle concentration de
coureurs, ce fut un réel plaisir d’échanger* avec cette tripotée de
zanimos, d’UFOs, et d’autres coureurs rencontrés ici ou là sur une
course ou dans un club de CO. Vite vite, c’est quand la prochaine ?

* même si L’Bourrin est toujours aussi pénible ;-)

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