Récit de la course : Trail de la Pérouse - 26 km 2017, par Benman

L'auteur : Benman

La course : Trail de la Pérouse - 26 km

Date : 5/3/2017

Lieu : Plombieres Les Dijon (Côte-d'Or)

Affichage : 1902 vues

Distance : 26km

Objectif : Pas d'objectif

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La Pérouse, un trail pour faire le buzz

Dimanche matin, le réveil sonne.

L'oeil brumeux, l'haleine chargée des excès de la veille au soir, je m'extirpe de ma couche pour filer sous la douche.

On m'attend pour le sommet saucissonnesque local, j'ai nommé le trail de la Pérouse.

 

la Pérouse n'est pas un voyageur au long cours.. non non et je ne m'appelle pas jean-François. Coupez.
pour en savoir plus, c'est ici


La Pérouse, c'est juste le nom d'une ferme que l'on va gentiment traverser ce matin, puis contourner, enlacer, embrasser, et enfin dépasser. bref, La Pérouse, me voilà.

Au programme, 26 km dans les bois et les buis. Les coups de bambou, là sont tolérés, mais pour ne pas mourir au fond du peloton, c'est un trail où il faut courir tout du long.

Bon, il faut quand même bien dire que ce trail marque le coup d'envoi de la saison pour beaucoup, et il est clair que la condition physique peut varier suivant les coureurs.

D'ailleurs, le physique c'est une alchimie guère mathématique. 
J'ai ce matin une conscience physique de mes limites. Si je ne veux pas dégrader mes statistiques de course, je ne dois pas rester statique.

Départ pas loin de la maison... Je reste bio, logique quand on a aussi une (con)science de la vie et de la terre...
J'irai donc sur le lieu de départ... en voiture, car je suis pataud; voire même un peu en retard.

Bref, la saison commence... et le temps est de saison, pas bien chaud. Ce sera donc l'occasion de faire une pré-chauffe pour la suite; et là où le pré chauffe, l'herbe ne repousse pas, c'est bien connu.


Bien, qu'est-ce qui m'amène me direz-vous?

La sensation de voler qui est la mienne en ce matin chagrin?

euh? ... non! 

Pour voler, il faudra attendre que ces dames, oiselles nous régalent:

Voilà une foulée aérienne. notez bien le logo sur le maillot, nous y reviendrons.

 

Le parcours, je le connais, les chemins, je les pratique régulièrement. Les musclés du cuissot du coin, je les fréquente pas beaucoup, mais j'aime les découvrir.

Je retrouve avec plaisir mon ami Fulgurex à qui j'avais arraché un bout d'oreille il y a quelques années dans un combat passé à la postérité.

Si vous voulez savoir la vraie histoire, elle est là.

Mon Fulgu, ce matin, il est un peu sur la défensive. il m'avoue un entrainement peu intense. Il a même renoncé aux championnats d'europe en salle, pour s'aligner simplement à la Pérouse.
Il m'annonce que je suis son objectif du jour, le podium V2 étant aujourd'hui inaccessible.  
Je suis très fier d'être un objectif, mais soyons objectif, le Fulgu en temps normal est plus fort que moi. 


Fulgurex go, c'est parti, et mon kiki va devoir me serrer les fesses s'il veut tenir son objectif

On voit que déjà un coureur s'est emparé du n°1 et ne semble pas décidé à écorner son image de gars qui gagne tout dans le coin.

Eh oui, hélas pour ses adversaires c'est l'as. le n°1, le roi du pré, chauffé à blanc dès que la Pérouse s'annonce. 

Le crack, il croque tout: il a gagné en 2012, 2013 et 2016.


Cette année, le gars est au carré: il part avec l'as, il aime quand ça pique... haut les coeurs.
A peine parti, il est déjà arrivé... 

 

Voilà l'as, saillant de ce trail. Attention, il est pointu.


Ben oui, je mets direct la photo de l'arrivée, parce que pour le résultat de la course, ben c'est comme d'habitude, il n'y a pas eu de suspense. L'as, trop physicien pour nous, défie les lois de son physique, qu'antique je ne peux plus suivre.

Il plie la Pérouse avant même qu'elle ne se rétracte sous la peau du saucisson.


 

Mais on s'emmmerde dans ces courses où, dès le 1er mètre, le résultat est déja donné.

D'ailleurs, mon Fulgu me rappellera opinément que chaque année, le classement en haut de la 1ère côte après 500 m de course est peu ou prou le classement final. Pourquoi se faire ch... à aller jusqu'au bout dans ce cas? Quelle motivation trouver? 

Alors pour faire le buzz, il faut inventer un truc. Le truc qui fait causer.

 

Il était une fois deux jeunes gars sympa, qui avaient mis le bleu de chauffe. Ils discutaient aimaiblement sur leur pré natal.

"Eh, frère, tu sais pas comment on pourrait faire le buzz. Parce que plus personne regarde nos coiffures"

 

Et les p'tits bleus inventèrent le signe des as, trop logique, qui devrait permettre de les faire reconnaitre du premier coup.

Et c'est parti pour le show...

bim

Et je te réponds

bam...

 

J'insiste

 

Non, c'est moi

 

Bref, une image, ça se construit. et notre as, qui vient de célébrer son carré de victoire, ben il va aussi nous régaler.

 

 

C'est partiii le trail c'est show...

 

Et là?

 

J'avais pas bien vu... 2 et 2?

 

 

Le podium est là.. on y va... Cornes en haut, c'est encore show.

Bon, à regarder son maillot, je commence à comprendre: soit c'est un disciple du Bouk de Kikourou et de son copain la Corne, soit c'est juste un représentant du Dijon Single Tracks.


Bravo pour l'esprit club.
Tous les cornus (en un seul mot bien sûr) se pâment en voyant ces images.

 


 
Et pendant ce temps là, à l'arrière de la course...

 

Bon, ah oui, vous attendez quand même de savoir comment s'est passée ma course?
Ben, soyons franc, j'ai cherché toute la course une accroche pour mon compte-rendu. 

Alors, j'ai fait mon bouk, en essayant de me remémorer les gars doublés ou qui m'ont doublé. Grâce aux excellentes photos (libres de droit de surcroit) de l'organisation du trail de la Pérouse, je peux même vous les livrer en couleurs.

Alors voilà:

 

Je n'ai rien pu faire quand ce gars là m'a doublé. j'ai juste eu le temps de me baisser pour échapper à la gifle.

 

 

Lui, je me rappelle plus où je l'ai vu, mais je suis sûr que c'était pas au cinéma, il faisait trop noir.

 

 

Lui, je vais le poursuivre un sacré bout de temps, j'arriverai même à presque recoller à un km de l'arrivée, avant qu'il ne sprintasse et me tasse pour la 66ème place (oui, en pérousie, on sprinte pour la 66ème place, c'est comme ça).
je suis content d'avoir sa photo, car je ne le connais que de dos. Et il a le dos crawlé.

 

 

Lui, il préfère se faire courser par les filles, les baloches au vent. Ben oui, c'est mon copain le Fulgu.

Sa course n'est pas fulgurante, mais il arrive quand même à me dépasser au km 15. Son pote qui m'avait doublé plus tôt me l'avait annoncé en perdition (oui, je dois laisser passer du monde pour avoir des nouvelles du Fulgu sur une course... quelle abnégation)
Le Fulgu arrive en douce, dans mon dos. Il s'annonce. Je fais la sourde oreille. Il insiste, ça m'en touche une sans faire bouger l'autre.
Nous sommes sur un chemin très technique en travers du pentu. Je me sens perdu.
Pour ne pas finir comme le pendu, face à l'évidence inéluctable, il me reste l'invective. S'il me double, je menace de le pousser dans le ravin qui est sur notre gauche. 

                                                   "image d'illustration"


Le fourbe, n'écoutant que son courage, me double avec panache... par la droite. Petit joueur.

Je salue là son sens aigü de la course. Il accélère, pour me laisser sur place. je le laisse gentiment prendre un peu d'avance, de toutes façons, je ne vais pas me mettre dans le rouge pour un mec plus très vert.

La course continue, mais l'animal n'arrive pas à me lâcher. Je le garde en point de mire pour achever ma proie à la prochaine montée.

Je lui annonce qu'on se retrouve au km 24 ou 25...

Et dès le km20, avant de venir embrasser une dernière fois la Pérouse, je passe mon ami avec un petit geste magnanime au passage.

Oui, je sais rester humble dans la victoire.

 

Le reste de la course n'est plus que du bonheur. Il reste 6 km à faire en lapin sans mollir de la pine.

Je m'arrache pour doubler 2 ou 3 marcheurs, et amorce le sprint final, qui dure un long kilomètre en descente, d'abord dans les buis, puis à l'orée du bois, puis sur la route qui nous ramène au point de départ.

Je n'aurai pas mon objectif orange... Je finis la course bien free.

 

Par contre, il faut que je mette les gaz (à tous les sens du terme) pour éloigner un UTMBiste en gilet bleu finisher TNF...

Le gars se croit dans les rues de Chamonix et se met à me courser comme si j'étais celui qui a décidé cette année de remplacer la veste finisher par un sac poubelle...

Ah non, erreur sur la photo, ce n'est pas la bonne veste bleue...


Ah, on m'indique dans l'oreillette qu'on a recalé la bonne photo de l'arrivée. Moi aussi, je l'aurai ma veste un jour, je l'aurai.


Je garderai une précieuse seconde d'avance sur le garnement, tandis que mon Fulgu arrivera la banane aux lèvres et collée au corps, 45 looooongues secondes plus tard.

Fulgurex m'avouera pendant la course, qu'il songe à changer de pseudo.
Vu qu'il est un peu dans le dur ces temps-ci, je lui ai suggéré Durex avant que sa course ne capote...



Voilà, c'était une belle course. La Pérouse c'est la perlouse des trails du coin.

L'as craquant, les Pérouse, lui, il les enfile comme des perles.
Moi, je me satisfais déjà de n'avoir pas fait l'huitre en ce matin oiseux, et même parfois, j'ai eu l'impression d'être un oiseau.

Peut-être ce CR donnera à Fulgurex l'envie de repasser par ici, il y est le bienvenu. C'est lui qui m'a fidélisé à Kikourou avec sa jupette. A bientôt mon poto.
Merci à l'organisation du Plombières Athlétic Sports (PAS). Trailer, ne passe pas ton chemin quand c'est le PAS qui ouvre le sentier.

10 commentaires

Commentaire de BOUK honte-du-sport posté le 07-03-2017 à 20:53:03

Un récit qui mérite plusieurs relectures... Il sera récit du mois du coup ?!?
Merci pour le partage :) :)

Commentaire de Benman posté le 08-03-2017 à 19:25:43

Récit du moi, un peu; du mois, j'attends mieux (Bouk candidat?)

Commentaire de Trixou posté le 08-03-2017 à 14:24:03

Très sympa ce récit, merci !

Commentaire de Benman posté le 08-03-2017 à 19:26:02

Course très sympa aussi, il faut dire.

Commentaire de fulgurex posté le 09-03-2017 à 20:01:34


Pour éviter l'addiction, rien de tel que l'abstinence... Tel l'alcoolique moyen, j'ai craqué en sachant que j'allais déguster un bon nectar. Je ne suis pas déçu... même si tu sais ce qu'il te dit « le mec plus très vert »  ?!?
ça me donnerait presque envie de faire mon CR pour (te) corriger quelques vérités alternatives.

Content de t'avoir retrouvé, de t'avoir lu, et suis impatient de te claquer 46 sec d'avance la prochaine fois !

Commentaire de Benman posté le 09-03-2017 à 23:48:38

Alors j'attends ta vengeance avec impatience pour rétablir TA vérité !

Commentaire de Bert' posté le 10-03-2017 à 09:58:29

Ah ouais quand même !! Tu as taulé Monsieur Fulgurex dans une course officielle, et sans coup férir ! C'est même une humiliation...

Car comme le disait La Pérouse - Jean-François de Galaup de son vrai nom - juste au moment d'écraser son navire l'Astrolabe contre la barrière de corail de Vanikoro :

"Point de salut dans le galop, si c'est pour aller se faire niquer dans les coraux !"

Ce qui en français moderne se traduit par : "la vrai fulgurance est celle de notre ami Ben"...

Commentaire de Benman posté le 10-03-2017 à 16:43:19

Belle citation apocryphe de la Pérouse dont on ne sait même pas si sur Vanikoro il a sombré sous le charme des vahinés ou des coraux (je te renvoie à mon kikoublog).
On doit en être pas loin de 3-3 dans nos confrontations directes avec Fulgu (qui est toujours vert contrairement aux légendes que je colporte).

Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 13-03-2017 à 11:52:16

Il a battu le fulgu ! Il a dû faire de sacrés de jeux de mots laids pour ce faire !
Ce trail de la Perlouse, ça gaze dur !

Commentaire de Benman posté le 19-03-2017 à 13:35:07

Et oui! La Pérouse sans la loose, c'est mieux!

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