Récit de la course : Ultratour du Léman 2019, par tidgi

L'auteur : tidgi

La course : Ultratour du Léman

Date : 7/9/2019

Lieu : Villeneuve (Suisse)

Affichage : 816 vues

Distance : 175km

Objectif : Terminer

14 commentaires

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Pas d'autre récit pour cette course.

Contourner la grande flaque, en restant (presque !) au sec...

 

Cette année 2019 est plus axée "route".

Aussi, après les 24h de Tullins en Avril dernier, me voilà parti sur l’Ultra Tour du Leman, 7° édition.


 

Cette course me faisait un appel du pied depuis quelques temps déjà.

Et ce malgré la dissuasion d’un ami qui avait fait l’une des premières éditions : « pas drôle, tu cours à côté des voitures ».

Je tente le Tour de la Grande Flaque comme ils disent au bout du lac là-bas...

 

Côté prépa, je reprends celui des 24h de Tullins. On ne change pas une recette qui gagne qui m’avait permis de rester régulier, et accessoirement de finir 5° / 76.

 

Comme on peut avoir un accompagnant à vélo, on retente l’expérience 100km de Millau avec ma chérie. Qui s’arrêtera à priori à mi-course, avant que la nuit tombe (après, cela n'a pas forcément un grand intérêt et je serai dans ma bulle pour la nuit).

Ah oui : départ samedi 7h avec un objectif de 24h pour boucler le tour (180km aux 24h de l’INSA sans réelle prépa l'an dernier, je me dis alors que çà devrait être jouable).

En effet, j’aborde dans ma tête cette course comme un 24h, le paysage défilant en plus… En théorie, ça devrait donc aider.

  


 


Arrivé sur site - à Villeneuve donc, à côté de Montreux - le vendredi soir, nous sommes accueillis par Jean-Luc, l’organisateur, aux petits soins avec chacun des participants.

Ambiance bon enfant, nous sommes une quarantaine de participants, dont 32 sur le solo.

Installation dans le gymnase et préparatifs :



Souper, couchage dans le gymnase puis petit déjeuner ensemble, c’est comme qui dirait une petite famille le temps du week-end.


 



La présentation des coureurs par Jean-Luc montre de jolis palmarès, on se sentirait presque un peu petit… mais content d’être là.

 


 

Jour J

Après les derniers préparatifs, nous voici moins de 40 sur la ligne de départ, sans compter les quelques suiveurs, dont ma petite femme, bien motivée elle aussi. Elle me suivra donc sur la moitié du parcours (de jour) pour rentrer ensuite à partir de Genève (normalement ramenée par l’orga lors de rotations)

 

La stratégie sera la suivante :

Il y a possibilité de laisser un sac à chacun des 7 ravitos sur le parcours.

Afin d’éviter de perdre trop de temps (comme j'avais fait à l’UT4M à chaque base vie), je laisse un sac de change à mi-course et un à ¾ de course. Ma petite femme me prend le change pour l’arrêt au premier ¼ de course. Donc comme pour un 24h, un découpage en 4 (mentalement çà aide aussi…).

 

Un rapide briefing est fait par Jean-Luc, notamment sur la vigilance à avoir au sujet du balisage, et la météo... annoncée pluvieuse en soirée.

 

Et … c’est parti !




 

Sur des chemins tranquilles au début, le peloton s’étire déjà : devant çà part à 12 à l’heure !

Et en suivant un concurrent, Michel, je jardine déjà dans une propriété privée : ça commence bien !

 

Le Rhône est enjambé avant qu’il ne se jette dans le lac

 

Nous le retrouverons dans quelques heures, à la sortie du lac à Genève.

 

La route passante est retrouvée au Bouveret, charmante petite bourgade suisse.

 

A partir d’ici et jusqu’à Evian, ce n’est pas amusant de courir à côté des voitures qui nous dépassent, parfois sans trottoir. Pas évident pour les vélos aussi, même s’ils ne sont pas à côté des coureurs.

 

Saint Gingolf, à cheval sur la frontière suisse et la frontière française.

 

Ravito R1 à Tourrondes (km 22), avant Evian les Bains.

La moyenne est plutôt élevée, au-dessus de ma vitesse cible. C’est parti vite et de plus, le petit jardinage du 3° km a voulu être compensé. Mais je me sens en confiance… comme un débutant (?)…


 

Juste avant Evian, des amis lyonnais de passage en voiture qui me shootent du bord de la route. Sympa de les croiser.

 

Evian est magnifique à courir sur les quais.

 

Tout comme Thonon et son chateau



Ravito R2 à Anthy sur Léman (km 44), un peu après Thonon les Bains

Un peu de change, tee-shirt et chaussettes et c’est reparti sans trop attendre.

Et toujours à une vitesse « euphorique ».


Excenevex et ses pinèdes, le joli village d'Yvoire ajoutent un côté magique de ce côté du Lac.





Après s'être bien éloigné du bord du Lac...


... Arrive le ravito R3 à Chens sur Leman (km 65), avant de passer la frontière Suisse

Depuis le km 50, l’allure devient compliquée à tenir. Les jambes répondent moins et surtout l’estomac en a un peu marre d’être secoué.

L’avantage des trails en montagne, c’est que l’on peut marcher en montant un col. Ici, avec parfois les voitures qui passent à côté sur une route plate, pas trop envie de marcher. Donc je cours (en même temps j’aime ça aussi...)

 

On va donc réduire l’allure, si je veux arriver au bout. L’allure qui était prévue tout simplement, autour de 9 km/h !!

La chaleur s’accentue au fur et à mesure de l’approche de la mi-course.

 

La portion de route derrière la frontière parait interminable : une traversée de villages constituant la banlieue de Genève, avec, de fait, pas mal de circulation de voitures.

 

Ce n’est qu’en redescendant sur le lac que la « délivrance » arrive.


Au briefing du matin, on nous a prévenus : « quand vous verrez le jet d’eau, sachez qu’il reste encore 12 km avant le ravito ».

 

Et en effet, autant courir le long du lac c’est sympa, autant c’est long, voire pénible car beaucoup de monde arpente les quais en ce samedi après-midi ensoleillé. Pour Annick et son vélo, c’est encore plus difficile.

Qu’à cela ne tienne, nous allons faire du tourisme, histoire de bien faire descendre la moyenne horaire…

 

Re-traversée du Rhône par le pont du Mont Blanc :

 

 

 

… et commence la « remontée » depuis l’autre rive. L’arrivée est tout au bout du lac, …. demain matin….

Dans les parcs traversés, les gens se prélassent au soleil, une quiétude semble envahir ces bords du Léman.


 

L'Organisation Mondiale du Commerce avec vue sur le lac. 



Enfin, quelques km plus loin arrivent le ravito R4 (km 88) ; au niveau de Genève Bellevue., où juste avant nous sommes accompagnés par un coureur spectateur. Il prépare le Spartathlon et s’amuse à faire des allers-retours / accompagnant avant ce ravito.

 

A mi-course, le bonhomme se refait un peu la cerise et renouvelle tee-shirt et chaussettes.

De la pluie est annoncée en milieu de nuit donc un imperméable va rester pas loin, sur le vélo de ma suiveuse.

Et oui, elle avait prévu d’arrêter là mais finalement elle souhaite continuer : nous ferons probablement le tour complet ensemble, c’est cool !

Je suis dans le top 10, c’est plutôt bien, même si l’objectif n’est pas un classement mais plutôt un temps.


En attendant, après une remise à niveau du coureur et de la cycliste...

 

 

... c’est reparti pour les 90 derniers km !


Jusqu’à Nyon, nous empruntons une piste cyclable longeant la route Genève-Lausanne, quelques vignes bordent la route.


Ici le siège de l'UEFA :


Puis le port de Nyon :


Les voitures étant juste à côté, le bruit devient, au bout d’un moment, abrutissant…

 

Heureusement, un cycliste du coin, triathlète et connaissant la course, souhaite faire un bout de chemin. Jean, c’est son prénom, nous accompagne sur une petite dizaine de km, nous offrant même du chocolat ainsi qu’une boisson qu’il aura acheté à une buvette sur le chemin.

Merci à lui !

 

Nous atteignons ainsi plus rapidement le ravito R5 (km 109) à Gland (çà ne s’invente pas…)

 

On ne traine pas, la nuit tombe à présent et l’on passe en mode nuit.

Le parcours vers Lausanne devient plus vallonné, histoire de surplomber le lac sombre, et ses lumières autour. L’essentiel du D+ est par là visiblement.

 

De jolis villages sont traversés, quand nous ne sommes pas obligés de reste sur la route Genève-Lausanne.

 

Saint Prex et son ravito R6 (km 129) nous attendent au bord du lac.

¾ du parcours est fait : allez ! Changement de chaussettes + tee-shirt.

Remontés à bloc, nous repartons pour ce dernier quart.

 

Les lumières sur la rive d’en face, en France donc, sont magnifiques… et toujours pas de pluie.

 

Donc on avance… même si la moyenne a bien chuté : un peu au-dessus de 8 à l’heure.

Les jambes continuent cependant d’avoir envie de courir et c’est le principal.

Annick est toujours aussi motivée et m’apporte une aide précieuse en gérant le road book : les petites flèches ne sont pas toujours visibles et le road book + 4 yeux ne sont pas de trop.

 

La traversée de Lausanne est assez longue mais se fait le long du lac, le long du port d’Ouchy où quelques animations cassent le silence de la nuit. C’est samedi soir, et les suisses sont de sortie...

 

Une fois Lausanne passé, le ravito R7 (km 153) arrive assez vite et nous voilà à Cully

 

Nous retrouvons nos bénévoles du ravito de Genève. Ca papote, on prend un peu le temps mais on se réchauffe aussi.

Bien que peu nombreux, j’imaginais les positions relativement figées. Mais à dépasser quelques concurrents, me voilà ici dans le top 5. Incroyable ! Comme aux 24h de Tullins, moi qui prenait cette course comme un 24h.

 

Une motivation supplémentaire pour garder cette place sur les 25 derniers km.

 

Allez, c’est reparti en espérant la pluie le plus tard possible, voire après l’arrivée.

 

La fin est simple : on longe la route, la voie ferrée et le lac.

Rapidement, arrive Vevey, capitale du chocolat Nestlé.

 

Et là : surprise ! La route est mouillée. Il a plu, et même beaucoup, parfois des feuilles jonchent le sol.

La pluie serait-elle tombée en avance ? Et sans nous attendre ?

Quoiqu’il en soit, le ciel ne gronde pas donc avec un peu de chance, les 15 derniers km vont-il se faire au sec ?

 

Au loin arrive Montreux, situé au bout du lac : La Riviera Suisse !

Il reste environ 8 km quand un grondement se fait entendre.

 

Comme à Vevey, l’orage est passé par là aussi. Et a décidé de jouer les prolongrations.

Il va falloir passer en mode pluie, par précaution, repérant les arrêts de bus ou les arcades couvertes des rues commerçantes pour se protéger le temps de s'habiller.

 

Je préfère attendre le plus tard possible pour se changer, à la sortie de la ville.

Il reste 5 km quand la pluie se met à tomber. Nous nous changeons alors sous une arcade.

Faire 170 bornes au sec et être obligé de se couvrir pour 5 km…

 

La pluie devient plus forte mais pas orageuse, c’est déjà çà.

 

Nous passons le joli château de Chillon sur le lac et ne trainons pas pour rejoindre Villeneuve et l’arrivée.

 

Annick mène le train sous une pluie devenue plus légère. Je me surprend à retrouver mes jambes du début...

Un virage à droite, un à gauche et la salle est visible au fond : fin de l’aventure !

 

Agnès, notre photographe, nous accueille, puis Jean-Luc peu après.


 

Le tour de la Grande Flaque aura été fait en duo, en 22h50.

J’arrive alors 5° sur les 32 partants.

 

Après une bonne douche, le dodo ne tarde pas à venir dans le gymnase encore silencieux.



L'après-midi, la remise des prix par l'ami Jean-Luc cloturera ce beau moment.



 



En guise de bilan :

 

Une ambiance intimiste qui me va bien.

Parti trop vite, il a fallu ralentir au 50° km pour revenir à une allure plus en phase avec mes objectifs.

Je trouve qu’il faut un mental bien plus fort que sur un 24 heures, quand de longues lignes droites nous attendant, avec les voitures à côté.

Seul point noir, le parcours passe parfois par des endroits à fort trafic de véhicule ? Ce qui n’est pas terrible.

 

Merci à ma suiveuse de choc, qui aura fait l’intégralité ! Elle peut être fière, surtout 1 semaine avant d'enchainer un 6h en relais avec 2 copines.

Merci à Jean-Luc et toute son équipe de bénévoles. Vous avez été au top ! C'est une bien belle épreuve !

Ravi d'avoir pu faire de belles connaissances parmi les concurrents. En espérant en revoir.

 

 


 

En chiffres

------------

175 km, environ 1000m de D+

32 partants

21 arrivants

5° place, 4° homme

 

Convivialité, simplicité et humilité entre coureurs

 

 

 

14 commentaires

Commentaire de coco38 posté le 23-09-2019 à 20:33:45

Bravo à tous les deux ! Encore une bonne gestion de course malgré le départ rapide. Quand même, c'est Corine Gruffaz qui gagne ?! Sacré performance !
A + ... au fait les inscriptions de Tullins vont bientôt ouvrir ;-)
JC

Commentaire de tidgi posté le 24-09-2019 à 08:18:38

Merci JC.
Pour Tullins, j'ai vu oui. Bien envie mais cela dépendra de mon programme 2020 ;-)

Commentaire de Kirikou69 posté le 23-09-2019 à 20:35:41

Après tous tes exploits, plus rien ne m'impressionne de ta part. C'est à présent Annick qui prend ton relai dans des trucs de fous.
Bravo à tous les 2 pour cette belle aventure partagée jusqu'au bout.

Commentaire de tidgi posté le 24-09-2019 à 08:18:53

Merci l'ami :)

Commentaire de cloclo posté le 23-09-2019 à 20:55:42

Bravo. Finalement, c'est plutôt au début que tu as jardiné, après, ça a roulé.

Commentaire de tidgi posté le 24-09-2019 à 08:19:26

Le jardinage, c'est pas trop mon truc. Donc j'ai essayé d'arrêter après.
Merci

Commentaire de Mazouth posté le 23-09-2019 à 23:16:32

Bravo à Annick pour ce super tour du Léman, bel exploit ! Et merci à Tidgi de l'avoir accompagnée ;))

Commentaire de tidgi posté le 24-09-2019 à 08:19:50

Merci et de rien m'sieur ;-)

Commentaire de bubulle posté le 24-09-2019 à 07:12:41

J'admire cette constance à faire des trucs tout plats, tout chiants. :-)

Continue comme ça et tu es perdu pour le trail, fais attention, tu vas sombrer du côté obscur.

Prochaine défi, les 3 aller-retours ?

Commentaire de tidgi posté le 24-09-2019 à 08:20:38

Hummm. Tentant mais ch'ui raisonnable.
Par contre, pour découvrir Roanne Thiers, çà me dit bien.
A suivre...

Commentaire de marat 3h00 ? posté le 26-09-2019 à 12:19:46

Bravo, quelles saisons tu enchaînes ! Ce doit être coll d'être accompagné dans une aventure pareille parce que tout seul, ça doit sembler encore + long sur les longues lignes droites. Aligner 4 marathons, ça laisse rêveur !

encore bravo à vous 2

Commentaire de tidgi posté le 26-09-2019 à 14:15:15

330 bornes en montagne, çà laisse rêveur aussi.
Merci le toriste :)

Commentaire de Arclusaz posté le 24-11-2019 à 10:20:51

Bravo à votre couple d'avoir mis le feu au lac ! beau défi sportif, pas sur que les paysages vaillent bien le coup (dommage avant Lausanne, c'est super beau mais vous y êtes passés de nuit !). Indestructible ou plutôt indestructibles !

Commentaire de tidgi posté le 24-11-2019 à 15:43:28

Merci Laurent ! Une belle expérience ce tour du Lac :)

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