Récit de la course : Saintélyon 2011, par Xav

L'auteur : Xav

La course : Saintélyon

Date : 4/12/2011

Lieu : St étienne (Loire)

Affichage : 2917 vues

Distance : 68km

Matos : adizero xt
camelback 2L (boisson énergétique)

Objectif : Faire un temps

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Saintélyon - 7h14

PREPA ET OBJECTIF
Aucune expérience en Trail si ce n’est le Trail du Bout du monde en 2009 (4h00 pour 36km en agonisant à la fin).

Je cours de manière très irrégulière sur une année (1200km en général), avec une pause complète de 2-3 mois de juin à août.

J’ai fais une prépa « maison » sur 10 semaines avec 4 séances.

Mon objectif : faire moins de 8h00.

Je m’étais imprimé/plastifié le parcours avec 2 versions de temps intermédiaires, 1 optimiste (7h30) et un avec mon objectif minima (8h30).


LA COURSE
Départ => km16 (St Christo) 1h34
jusqu’à St Christo, je reste avec mon pote Greg, on a un bon rythme, je sens bien que c’est un peu rapide mais on est vraiment très à l’aise. Çà grimpe beaucoup, on marche dés que « le troupeau » marche », sinon on trotte à notre rythme en remontant sans cesse. Quelques gars nous doublent à fond, çà nous laisse sceptique…
Ravito 1 : 1h35 : on ne s’arrête pas vraiment, on passe sous la tente en marchant et on repart.
On a 10min d’avance sur mes meilleures prévisions. C’est trop. Je met en garde Greg : il faut « bétonner » à mort dans les côtes pour ne pas continuer à gagner du temps, sinon on va se planter. Profitons en pour ne pas puiser du tout.
Km16=>22 (Moreau) 2h18
On continue donc très cool, on profite du spectacle en se retournant : c’est vraiment quelque chose le flot de loupiotes dans la nuit derrière nous, on se dit qu’on a bien de la chance d’être là.
Les premières petites descentes arrivent, j’allonge un peu, j’aime bien les descentes un peu techniques, c’est pas nouveau, mais du coup je ne vois plus Greg à mes côtés, je me retourne mais on y voit rien.
Bah, je ne me prends pas la tête. Je continue très très cool en me disant qu’il va peut-être réapparaître, je sais qu’il est aussi à l’aise que moi à ce stade.
Km22=>28 (Ste Catherine) 2h52
Je me rappelle très bien de cette partie que j’avais fait en relais en 2007, que du chemin, plutôt roulant, avec une grosse descente un peu dangereuse avant Ste Catherine : je reste sur le rythme pèpère tout en n’hésitant pas à doubler.
Ravito 2 : Houa ! un vrai camp de guerre, une petite cinquantaine de gars assis partout, çà mange, çà s’étire, çà sent déjà l’abandon pour quelques-uns. Moi je traverse en marchant, sans m’arrêter. Dans mon plan « tactique », je me suis conditionné pour considérer les 45 premier km comme une ballade, donc pas question de faire du pique-nique si tôt dans la course.
Je contrôle mon camelback (je suis partis avec 1.5L de boisson énergétique), il en reste encore suffisamment, donc je repart illico presto en m’enfilant une barre de céréale à moi.
Je me dis « allez hop, c’est reparti pour 1h, çà va vite passer ».
Km28=>34 (St Genoux) 3h58
Je ne sais pas à quelle place nous sommes partis, mais ce que je sais c’est que je mange du monde, je double je double je double, tout en faisant toute les côtes en mode « repos », je ne suis jamais essoufflé.
La fameuse descente du Bois d’Arfeuille se passe sans encombre, j’y prends plaisir, avec quelques prises de risque, mais en restant soft bien sûr.
Par contre, AIE les chevilles ! Je ne me suis rien tordu, mais j’ai vraiment vraiment mal, surtout dés que l’on est sur le bitûme. Çà m’inquiète un peu.
Ravito 3 : Mon avance sur mes meilleures prévisions n’a pas augmenté : je suis content car cela signifie que je ne fais pas n’importe quoi, çà me rassure.
Je bois un peu d’eau, je rempli le camelback et y ajoute un sachet de mixture énergétique. Je mange une demi-banane, et je repars. Tout çà prend 3-4 min, pas plus.
Je me redis encore « allez hop, c’est reparti pour 1h, çà va vite passer ».
Km34=>45 (Soucieu) 4h52
Beaucoup de descente, là çà commence à se corser. Bizarrement, je n’ai pas de problème musculaire, mais les chevilles son vraiment très douloureuses.
Et puis le temps commence à passer plus lentement. Je me dis « çà y’est, c’est maintenant que la course commence, va pas falloir lâcher ».
Ravito 4 : Premier ravito ou je ressent le besoin de vraiment souffler, m’étirer un peu, mais je ne m’attarde pas. Je bois un peu d’eau, remange une demi-banane et trace aussi tôt.
Km45=>57 (Beaunant) 6h10
A priori, d’après mon plan, 2 côtes moyennes et une belle descente avant le ravito 5.
P…. que çà devient dur. Là le moral en prend un coup, la première côte me semble interminable, je ne sais pas trop où j’en suis.
A Chaponost, je me dis « çà y’est, c’est là que le chrono va commencer à s’envoler ». Bon, je trouve çà dommage car çà sentait l’exploit, mais je me dis qu’il faut juste s’accrocher pour ne pas partir à la dérive et tout gâcher. En m’accrochant je doit pouvoir rester sous les 8h00, ce sera déjà très très bien.
Bref, je continue sans réfléchir, juste en me répétant « cours, cours, même lentement, cours ».
3ème appel de Steph : je ne répond pas, je suis dans le rouge vif.
Ravito 5 en vue :  J’HA-LLU-CI-NE : 6h10, j’ai 10min d’avance sur les 7h30… je ne comprends pas trop dans quel délire je me suis mis sur les derniers km, je me croyais en perdition et pas du tout en fait…l’exploit (…pour moi) est donc toujours possible. Du coup, je me mets en mode warrior, je ne passe même pas sous la cahute, je file tout droit, pas d’eau, pas de banane, rien.
Km57=>68 (Lyon) 7h14
Bon, je monte la côte de Ste Foy comme tout le monde, en marchant, sans me stresser… mais bon au bout de 15min je suis toujours dans cette côte de fou en train de marcher, çà commence à m’inquiéter. Dés que la côte devient moins raide, je me mets à courir.
Puis vient la descente sur Lyon. Çà fait horriblement mal aux chevilles, mais je gratte encore des places.
On m’annonce « plus que 8.5km » : je regarde ma montre. Là je sais que je vais passer sous les 7h30, j’ai une poussée d’adrénaline. C’est un peu le feu d’artifice dans la tête, jusqu’au bout je vais avoir des montées d’émotions, c’est indéfinissable.
La ligne arrive, c’est la délivrance. Je lève les bras pour la photo…puis je les poses sur les genoux car en fait je n’en peu plus !
Je récupère mon tee-shirt FINISHER : le plus beau de la terre !
Il me faudra 10 bonnes minutes allongé pour récupérer un peu.

CONCLUSION :

QUELLE AVENTURE ! INOUBLIABLE !
En tout, j'ai avalé :
2 L de liquide énergétique (Aptonia) + 2 verres d'eau + 2 barres de céréales chocolatées (Aptonia) + 2 demi-bananes
J'ai eu mal au ventre une fois dans le dur, la dernière heure.
A l'entrainement, j'ai fait presque toutes mes sorties longues sans me ravitailler pour "apprendre" l'économie d'énergie, çà m'a bien réussi.
Sinon, je pense avoir réussi à compenser le manque d'expérience par la lecture de très nombreux récits des années précédentes et l'analyse des temps internmédiaires de personnes ayant réussi leurs objectifs.
C'est ce qui m'a permis d'être absolument convaincu qu'il fallait rester complètement sur la réserve sur la première moitié et de me préparer un plan de route très réaliste.
Le fait d'avoir un papier avec le dénivelé et les temps intermédiaires estimés m'a énormément aidé pour le moral.

J’ai passé très peu de temps aux ravitos (10min au total).

Pour la baskets, content d’avoir pris des « légères » mais je manquais d’amorti je pense.

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