Bonjour.
Je me permets d’apporter mes deux pences, comme on dit, sans autre prétention que d’aider un peu à la réalisation de ton projet.
1 - Le temps à consacrer à l’entrainement : eh bien, tu prends les 24 heures et tu enlèves dans l’ordre le sommeil, la vie de famille (tendresse donnée aux tiens, ménage, courses, repas... (pour les trois derniers items et ceux qui suivent, ta compagne peut peut-être te soulager au prix d’un petit sacrifice de sa part lors des 6 mois à venir ?) , le boulot… et toutes ces priorités principales.
Puis, tu priorises les priorités secondaires (les amis, les loisirs, les copains…) et devant tout ça tu mets en tête de liste TON TEMPS D’ENTRAINEMENT !
--> Ton entrainement devient la plus importante de tes priorités secondaires pour les 6 prochains mois.
Hormis tes priorités principales que tu dois préserver, pour le reste, dès que tu as 5 minutes tu t’entraines. Tu as vu le film Karaté Kid ?
Exemples : tu attends le bus ? Eh bien tu te mets dos au mur en position fléchie et ça doit piquer les quadris. Tu es à table ? Pareil, tu n’es pas assis mais fléchi (quadris…) Tu es dans le métro ? Tu cours dans les escaliers. Un escalator vide ? Tu le prends à l’envers. Une bouffe chez des copains ? Super tu y vas en courant et ta compagne apporte tes affaires pour te doucher/changer… Bref, tu comprends l’esprit du truc je pense ?
2 – La déniv ‘ : il y a plein de petites côtes en RP. Elles sont toutes référencées, depuis le temps, sur le forum. Tu dois t’EN GAVER : même 50 m de D+, quand ils sont répétés X fois ça paye !
Tu t’inscris au CAF Ile de France. Tous les vendredis soirs des bus couchettes partent de la Porte d’Orléans, pour du ski de rando, de la raquette, du ski de fond, de la rando… Retour le lundi à 5h00. Bien cassé.
http://www.clubalpin-idf.com/programme/Et tu en bouffes, tu en bouffes, tu en bouffes. Mauvaises nuits dans les bus, déniv’, efforts, endurcissement à la météo, à l’effort… Seul truc à garder en tête : ta femme et tes gosses et l’amour que tu leur dois. Pour le reste tu poses le cerveau. Et tu skies, et tu grimpes, et tu cours…
Et avec le CAF ou des potes ou en famille, tu vas en montagne. Une nuit en montagne suffit pour initier la fabrication de globules, que tu perdras en 3 jours, certes, mais tu auras cette sensation de l’altitude. Ce qui te permettra de ne pas la découvrir au dernier moment, lors de l’ITT.
3 – L’endurcissement : même en très bonnes conditions, la montagne c’est exigeant. L’altitude, les contrastes thermiques, les changements... Tu vas passer d’un état « je suis bien « à celui de « je me caille » en quelques minutes.
En montagne, il y a une notion importante qui est celle de l’engagement : sur un sentier, une paroi, une montagne… tu es engagé : tu ne peux pas dire, « stop j’arrête ». Tu n’es pas sur un tartan ou dans une salle. La blessure, la fatigue, le stress, la nuit, le froid, la faim, la pluie, la peur… il faut faire avec. Même l’orga d’un trail et ses bénévoles, même le PG avec ses hélicos, même le copain de rando ou de cordée ne peuvent pas se substituer à ta nécessaire bonne condition physique et mentale.
Il faut, pour te préparer, te mettre volontairement dans la merde ! Il pleut et il fait froid ? Super, c’est le moment d’aller faire les 25 Bosses avec une barre. C’est la nuit, la frontale est faiblarde ? Super, je fais 3 bornes de plus. Une rando en famille ? Super, tu la fais et tu retournes en courant chercher la voiture ! Ça caille bien ? Super, j’enlève les gants !
Les 25 Bosses tu connais? Tiens, fais les par deux, dans un sens puis dans l’autre. Après tout, il faut bien valoriser le trajet jusqu’à Milly.
A Franchard il y a le parcours rouge dit « la cerise du débutant » : 1 à 3 heures de course entre des blocs faciles que l’on fait le plus vite possible. C'est court, les enfants s'éclatent sur les petits blocs et toi tu te défonces. A découvrir dès les beaux jours.
Je suis très loin d’être un Rambo des bacs à sable, l’opposé même.
Il ne s’agit pas de se la jouer survivaliste de pacotille en tenue camouflage, mais pour réussir ton pari je te dis qu’il va te falloir t’endurcir en vue de ce qui t’attend (j’ai lu ton récit de ton pari précédent, et j’ai bien compris que tu étais arrivé bien cassé, avec des courbatures le lendemain…)
Amicalement et bonne chance.