Récit de la course : Raid 28 2012, par trinouill

L'auteur : trinouill

La course : Raid 28

Date : 21/1/2012

Lieu : Bures Sur Yvette (Essonne)

Affichage : 1772 vues

Distance : 85km

Objectif : Pas d'objectif

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La spirale infernale

                                                             La spirale infernale    

                     Je me tâte, je me tâte …………………réponse du Shung :   «  à force de te tâter tu va devenir tout mou !!! » Il m’en aura pas fallu beaucoup plus pour accepter de partager une équipe en compagnie de Patricia, Clément, Xavier et Vincent pour un Raid 28 auquel je n’envisageais pas une seconde d’y être inscrit. 

                  tout a un commencement et une fin.

                 Octobre 2011 aux foulées du Gâtinais, j’y participe avec Patricia ; Bonne éclate car plein de boue partout ; une fois cette «  coursette » terminée, c’est en ingurgitant des oligo éléments venus de Belgique que Patricia me demande si je serai intéressé pour faire partie de son équipe en vue d’un Raid futur.Ma réponse est : « je réfléchi et je te dis quoi ». Après de nombreux « je ne sais pas » ou « pas sur que ça passe », « putain c’est tôt dans une saison ». Conseils auprès de Nathalie mon épouse qui ne me prend pas pour un fou car elle le sait déjà ………….jean suitain.

                       Petit zip du cerveau et cette histoire tombe momentanément aux oubliettes, mais pas pour longtemps. Discussion via un site connu de tous que j’appellerai Face de Bouc ; discutions avec Patricia et Clément et décision prise d’y participer via le petit grain de sel du Shung.

                      Mais dans quel truc me sui je encore lancé ? Et mec ? Ouh ouh ça va t’est sur ? Je te rappelle que tu n’a aucune connaissance en orientation et comme tu le dit si bien : « J’ai un sens de l’orientation qui frise l’excellence sur l’échelle de la nullité ».Ici c’est la biscotte qui me sert de cerveau qui parle et ça me stresse. Je vais à la pêche aux infos tout en sachant que :C’est de l’orientation ; je suis nul en la matière ou du moins je n’ai pas la connaissance nécessaire ; autonomie totale : 3l de flotte minimum  + ce qu’il faut pour manger ; quel temps va-t-il faire tout en sachant que cela se déroule fin Janvier, une période relativement non clémente sur les autres éditions ; que prendre comme matos ? ; ai-je le bon sac ? Non ! Comment s’équiper au mieux ?choix difficile à deux mois de l’échéance, suis pas devin mais je vais m’informer.L’entrainement ? C’est la fin de l’année, les fêtes et autres joyeusetés pas trop compatible avec la vie d’un sportif vont m’en mettre plein le bide. La composition d’une «  charte » n’est pas simple, reprendre ce qui a été fait dans l’année déjà bien chargée en éléments fort et composer avec soin et délicatesse. Non je déconne, je continue anarchiquement avec un entrainement non construit mais accès essentiellement sur la récupération .Ne pas griller les étapes mais va falloir courir avec ce sac qui ne va pas être léger, et ce pendant pas mal de temps.

                      Tout se déroule tranquillou sans une once de problème jusqu'à ce 24 Décembre ou je décide d’aller m’amuser aux 25 bosses pour y cacher un breuvage en vue d’une sortie groupée le Lundi suivant. Ce parcours n’est jamais simple, la moindre once d’humidité rajoute du piment, cela devient dangereux car très glissant. Je suis sage et assez grand pour prendre la décision de couper la partie basse du parcours : par deux fois j’ai failli perdre la tête ou les poignets sur les rochers, du coup je squeeze et paf, je tape violemment le pied gauche sur une racine et le mollet qui va avec ne réagit pas comme il aura du. Deux bosses à faire il me reste, les deux je ferai avec la haine de la blessure. Mal ? Le mot est faible, l’impression que le mollet s’arrache à chaque pas mais j’essaye de courir tant bien que mal. Je pense direct à l’équipe, situation embarrassante mais t’arrive à marcher me dis je, pas entendu le moindre craquement ce qui n’est pas mal en un sens.J’attends le Lundi matin pour aller voir le doc : échographie et une semaine d’arrêt décrétée sans mettre le pied à terre ou avec des cannes anglaises.Vénère ? Juste totalement dépité, prise du mal en patience.Echographie…………………………………………….. Nickel.Tout va bien…………….ouf, soulagement général qui remet une pierre à l’édifice : on revient toujours plus fort !!!

                      Je reste quand même inquiet ; le début de l’année est déjà la mais pas l’envie ; le mollet tiraille de moins en moins mais bizarrement dans une situation comme celle la, l’échéance se rapproche plus qu’il ne faut.Je décide de reprendre l’entrainement sans forcer après dix jours d’arrêt et ce, en mode raid 28 ; 2h40 en sortie de reprise c’est pas mal du tout et ce, avec un sac chargé à 5,5kg.La première quinzaine de Janvier est pratiquement terminée et je plafonne à deux entrainements maximum par semaine. Ce n’est pas ce qu’il y a de mieux mais le mental est au beau fixe et la douleur est pratiquement disparue.Autre couac auquel je n’avais pas pensé une fois de plus : le boulot.Depuis quelques temps déjà, à l’approche d’un grand événement style Montagn’hard ou Raid 28, je tombe systématiquement sur une semaine de pré course ou je suis : soit de nuit ou d’astreinte. Cette fois ci, je vais en profiter pour me décaler au niveau des horaires et faire un travail de repos pré compétitif comme suit :Sortie de 2h10 le lundi matin et canapé l’après midi avec les jambes relevées + la nuit du soir ; réveil à 7h et petit déj avec mon épouse ; 8h du mat : sortie d’1h avec un sac qui s’avère être plus lourd que prévu : 6,7 kg soit plus de 10% du poids de mon corps (61,5 kg). Est-ce que le dos va tenir ? En tout cas je l’espère………….va faire avec la peur au ventre d’être bloqué par ce problème (1 de plus).La température est basse ce matin : -6° + le vent = même pas mal ; je teste. La répartition du poids est importante dans ce genre de situation ; éviter les points de frottement assez délicat à gérer sur une durée d’environ 19h. La météo annoncée est plus que clémente : entre 7 et 10° sans trop de vent……………ça farte ; du nickel mais la reconfiguration du sac est essentielle mais le poids reste le même.   « Install dans ton canach les pattes en lairl » et petit retour su Paris pour cette deuxième nuit.

                     Vendredi soir ; déjà ; le «  j’sai pas c’que j’ai » est bien la, mon petit état dépressif d’avant grossss course. Il s’en ira bien vite, j’ai la situation bien en main et on va bien s’poiler.Léger détail : le départ se fera de Houdan dans le fin fond des Yvelines, pas la porte à coté tout de même ; J’irai directement à Bures sur Yvette le lieu d’arrivée ; auparavant, j’aurai pris soin de passer chercher Clément non loin de chez moi et Caro devrait nous covoiturer jusqu’au départ avec Patricia ; Vincent et Xavier nous rejoindront par le train.

                    Repas léger : saucisses aux pommes de terre et salade agrémenteront les assiettes et un gros dodo suivra le tout.Réveil le Samedi matin à 6h45. Et oui ya le BAC dans pas longtemps, faut réveiller la bête.7h de sommeil bien profond ; les voyants sont au vert ; envie de bouffer d’la balise par les racines ; au poil ; tout va bien dans le meilleur des mondes ; la journée risque d’être longue en attente.16h : un petit café en compagnie de mon épouse et zou, en route pour l’aventure.Direction Corbeil Essonne pour y choper le pompon, et c’est reparti pour un tour en compagnie de mon pote de galère ; celle la même qui nous laisse un gout amer depuis l’Origole 2010 ou nous avons décidé de stopper au cinquantième kilomètre ; pas un très bon souvenir pour mon acolyte.

                    Bures sur Yvette nous temps les bras qu’il est déjà temps de charger la Caromobile pour prendre la route vers Houdan, joli petit coin perdu du fin fond des Yvelines.Dés l’entrée dans le gymnase, je sens comme un parfum d’aventure qui s’en dégage. Les gens qui sont arrivés jusqu’ici savent de quoi il en retourne ; ya comme qui dirait de l’expérience de raider au mettre carré. Nous y  installons notre « campement » d’un soir pour y déballer les sacs et autres victuailles et attendons sagement le départ prévu dans un peu moins de deux heures. Rencontre avec les deux inconnus de l’équipe : Xavier qui sera notre orienteur et Vincent en pointeur binôme avec Clément ; Patricia dans le rôle de capitaine et moi-même qui prendra ce qui viens. Pas facile de faire équipe avec des personnages jusque la totalement inconnus de ma personne. Le sac est reconfiguré ; exit le pantalon imperméable et la première couche pour températures extrêmes. Le tout m’a l’air encore plus lourd qu’a l’accoutumée. Celui de Patricia pèse 7,5kg, ce qui est déjà énorme, le mien ? N’en parlons plus !                              H- dans très peut de temps ; les sourires s’estompent pour laisser place à la concentration.Ou va-t-on passer ? De l’eau, il va y en avoir, c’est sur, mais à quel point et quel niveau d’engagement nous on t’ils préparé tout en sachant que le parcours de cette course d’orientation tout comme le lieu de départ et d’arrivée sont totalement remaniés chaque année ? L’alignement des capitaines commence sur la ligne de départ.

                    Je suis totalement hors du temps, juste le souvenir d’avoir fait le décompte jusqu’au top fatidique que la lumière s’éteint avec une atmosphère de discothèque un peu spéciale puisque toutes les frontales sont allumées et la musique sur le niveau presque maximum. Faire le report des balises dans ces conditions est une gageure ; normal, l’équipe organisatrice est bardée de farceurs en tous genres. Des experts en étourderie et fourberie d’escarpins.Je prends quelques clichés et aperçoit notre Bagnard en compagnie de petit Franck, tout deux bien décidés à nous pousser vers la porte de sortie. Nous sommes la dernière équipe en place dans ce gymnase. 

                    Top c’est parti ; bizarre de se sentir la seule équipe et la meilleure du monde bien entendu.La première balise est une belle partie de cache-cache tandis que la deuxième, et bien, on a bien failli la louper au vu de notre passage éclair devant celle-ci.La température extérieure est nickel quoique bien trop chaude pour cette période mais la nuit va être longue, ne pas se découvrir à tout va et garder un rythme léger ; gérer sera le maitre mot ; pas grave, se dit on, ceux qui sont partis trop vite devraient être rattrapés d’ici la.Etrange………………courir la nuit est magique avec les villes de lumières en fond d’écran ; les monts de notre belle ile de France donnent un aspect féerique pour notre progression. L’équipe est soudée ; l’impression de se connaître tous depuis bien longtemps et ça me plait bien cette affaire ; l’instant ou plutôt «  les » vont nous en mettre plein la vue tout au long de notre folle épopée.Spéciale !!! Et oui, en plus d’être callés en subtilités, le GO nous a prévu quelques festivités pour le moins burlesques : Il s’agit, dans le cas présent, suivant les indications d’un bénévole, d’aller chercher une pseudo balise décorée d’une photo de clairière qu’il faut reconnaitre sur notre cahier à spirale. Celle-ci représente plusieurs postes avec la fameuse photo en ultra réduit. Allez reconnaître ceci dans les bois, en pleine nuit et à la frontale.Heureusement pour nous, notre capitaine est pourvue d’un œil bionique. Huit points ou « clairières » qui sont des réserves de gaz enterrées dans ce bois ; toutes pourvues d’un grillage sur leur périmètre, lequel cache ce petit je ne sais quoi qu’il faudra pointer tant bien que mal. L’une des premières sera située tout en haut d’un sacré talus. La surprise ne s’arrête pas la : en plus de faire du droit dans l’pentu, le pointeur devra redescendre car c’est le membre de l’équipe pourvu d’un bracelet d’une couleur bien spécifique qui devra y aller.Comme le temps passe très vite, surtout lorsque vous évoluez vers un numéro de bosse qui sera en doublon sur la carte. La distance finale explique peut être cela. La concentration reste de mise ; penser à s’alimenter pour garder cette lucidité qui ne m’aura jamais fait défaut durant la nuit. Ca baille à tout va mais je résiste bien ; la gestion de la  pré course fut capitale une fois de plus et cela semble fonctionner  à merveille.Des points de contrôle sont des passages obligatoires qu’il ne faut surtout pas louper sous peine de disqualification tout comme des routes ou portion qui nous sont interdites au passage. Ce n’est plus une course mais une « veille active » ; rien ne doit être laissé au hasard, s’alimenter et boire en permanence tout en gérant son propre stock personnel ; être à l’écoute des moindres faits et gestes tout en les interprétants de manière à faire la course parfaite. Passage dans de jolis villages sous les yeux ahuris de certains habitants de sortie comme nous tous. A travers champs, dans les forêts ou bois avoisinant, la chasse continue avec des points plus ou moins espacées.

                      L’équipe rattrape de plus en plus de monde. Le système est bien huilé.Bientôt 5h du mat ………….le départ du semi raid a été donné et c’est génial d’être dans le même état que celles et ceux qui viennent d’en prendre le départ.

                     Après une recherche exclusive autour de deux petits bassins, nous voilà rattrapés par le photographe officiel du Raid. On est flashés dans tout les sens et ça nous amuse bien. Notre charmante capitaine nous avait cachée une des parties essentielle du contenu de son sac : un thermos de café. Quelle bonne idée, il est temps de nous installer tranquillement sous cet abri bien plaisant qui nous tend les bras. J’ai également prévu quelques petites douceurs gustatives : brownies au chocolat agrémentés d’une petite goute de Ricqless sur un morceau de sucre pour bien revigorer les troupes. Clément a sorti le saucisson et le comté……….miam miam.Allez go !!!      Après une longue hésitation, je décide de garder les mêmes vêtements pour repartir de plus belle. Neuf heures que nous sommes en route que les premières lueurs du soleil éclaircissent un poil d’horizon.Avec Clément nous entonnons le fameux « regarde……………  le jour se lèèèèèèèveee…… dans la tendreeeeeeesse »ce qui ne manque pas d’agacer un poil notre super orienteur en pleine lecture de carte………. Lol.

                       Et nous voilà en route vers ce jour tant attendu pour la suite de l’aventure qui ne fait que commencer. Faire le point ; savoir combien il me reste en flotte en secouant mon sac et déterminer que ça va être chaud mais on est la meilleure équipe ou pas ? The best eh oui faut se garder des coups de gueule interne pour se forger une âme à aller de l’avant quoi qu’il arrive.Mon appréhension du départ est vite partie, un vrai travail d’équipe, tout roule et c’est génial. Les sourires d’avant le départ sont quelques peut effacés par la fatigue qui s’installe coute que coute. Pas un seul coup de barre pour ma pomme, comme une lettre à la poste, je m’étonne moi-même et ça c’est encore un point plus que positif mentalement parlant.Mis à part une irritation au niveau du talon droit qui se fait sentir depuis la veille, jean chopune autre entre les fesses ………..pas cool. Po grav j’ai une parade et je remercie mon pote Nils qui m’a juste dit quelques jours avant l’épreuve : « la douleur n’est qu’une information, je la bannis de mon cerveau ».ça marche, je ne sais pas comment, peut être inconsciemment en tout cas je le remercie d’avoir ancré cette phrase en moi.Nous avons évité une spéciale « Memory » pour nous diriger vers le point suivant. La ville revient à nous, passages sous et au bord de l’autoroute ; les marcheurs dominical sont déjà éparpillé dans cette forêt ainsi que les joggeurs. Parfois sur le chemin, je croise des bébêtes velues comme ce canard non loin de la voie ferrée. Celle la même  (pas tout à fait) ou nous devons nous y déplacer. Juste avant l’entrée sur les voies, j’ai cru halluciner en croisant le non moins célèbre Jean-Marc Mormeck, superbe boxeur que je respecte pour son humilité face à l’adversaire.Ballast……….ton univers impitoyaaaaable ; toujours un truc qui me rappelle le boulot sauf que nous, les cheminots, n’avons pas le droit d’y courir en règle générale.L’instant est tripant de pouvoir évoluer sur une ligne désaffectée.

                       Un point essentiel visant notre progression, consiste à passer une barrière horaire dans les temps impartis. Celle-ci est fixée à 12h30 à la sortie du parc du château de Versailles ; lieu non moins historique et féérique puisque qu’une spéciale y est destinée, et elle est de taille :La carte est une copie datant de 1743 à laquelle il faut ajouter deux spécificités :La rose des vents n’est pas dans le bon sens et les valeurs sont en toise. Le papy a encore fait des siennes ; et le « jeu » en valait la chandelle puisqu’il y était écrit grosso modo dans le résultat de la question 12(b) que la rose des vents aura son importance. Vraiment ludique cette aventure ; étrange également d’évoluer parmi les touristes au bord du grand canal et les sportifs une fois de plus car un run and bike y est également organisé. Je redécouvre cet immense lieu ou je n’avais pas mis les pieds depuis une bonne dizaine d’années.Photos  au bord du grand canal et passage de la barrière horaire pour une traversée de route d’anthologie sous les «  allez, allez » du bagnard.

                      Pause grignotage. Un p’tit sucre ? Un pour Patricia, un pour Xavier ; pour Clément et Vincent ce sera non et moi, je ne me fait pas prier une fois de plus. Diable que c’est bon cette petite fiole, un vrai remède de Montagn’hard ;-) Rajoutez à cela une mule bar au réglisse et c’est le panard suprême «  J’veus arriver à Bures », allez hop faut se remotiver, ne pas se laisser prendre par ses phrases qui sortent machinalement quand on est blessé aux pieds et de par le fait fatigué, j’essaye de motiver un peut mais pas facile d’avoir un sourire en retour. Va y arriver, je commence à le connaître le bougre ;-)

                      J’ignorai avoir une fin de course comme celle-ci : interminable ; en ligne droite avec un vent qui souffle avec force par moments ; rayons de soleil salvateurs ; veste retirée ; au revoir le soleil et rebonjour  la veste. Depuis quelques temps, Xavier souffre du tendon d’Achille tandis que clément nous éclaire de ses lumières grâce aux ampoules chopées aux pieds.

                      De retour en ville, Xavier nous met au parfum : préparez vous psychologiquement car il y a un passage dans l’eau de prévu. C’est bien ça le Raid 28, au moins un passage dans l’eau tu auras, avec les pieds gelés par le liquide tu t’en sortiras pour grimper une belle cote le long de ce viaduc. Dommage, je les aimai bien ces chaussures toutes propres.Cela s’en suit d’un passage à travers champs et de par le fait bien boueux également. Avec Vincent, nous sommes aux avants postes. Notre marche est presque athlétique car rapide. Le yoyo avec le reste de l’équipe est continu et ça m’amuse toujours autant de faire équipe. Tiens un bout de chemin tout droit le long d’un corps ferme majestueux. Dans la cour de celle-ci y trône un arbre incroyable que je prends direct en photo et c’est reparti vers Bures qui n’est plus très loin désormais. Discussion avec Vincent sur possible fin du parcours : «  doit y avoir une sacrée descente avant l’arrivée »……. Pas sur me dit il ; et bien elle est bien la, bien roulante sur le départ et casse pates sur une bonne partie de son tracé. Je déboule dans la pente comme à mon habitude. Pas le moindre mal aux cuisses mais les petons récemment mouillés commencent à se faire sentir ; l’eau froide à surement fait un sacré boulot à l’intérieur des chaussures.Qu’a cela ne tienne c’est bientôt la fin et il est décidé d’un commun accord de parcourir les cinq cents derniers mètres à la petite foulée.           

                        Elle est la, au loin, on l’aperçoit, cette arche salvatrice et libératrice qui se profile au fond de cette « avenue ». On se donne la main, l’instant est indescriptible, c’est comme passer pour la première fois la ligne d’arrivée d’un marathon, la sensation est sensiblement la même ; on accélère et franchissons cette ligne avec le plaisir du devoir accompli ; embrassades et serrages de poignes ; les sourires sont radieux.  

I love this time.           

                        Et ben, on y est arrivé à Bures, sans ambages, mis à part quelques petits bobos d’ultras, la distance parcourue par l’équipe s’étend de 96,5 km à 107 km pour les pointeurs.Déshabillage et mise en place de vêtements bien chauds et agréable qu’il faut se remettre à se déplacer vers la voiture pour y chopper le breuvage qui se cache dans le coffre. Merci Caro pour avoir garder mes clefs et mon larfeuille ;-)J’essaye de me restaurer mais ce n’est simple avec tout ce qui a été avalé pendant 18 heures 53 minutes et 10 secondes. Distribution de Houblon à tout va et assiette de pates ingurgitée tranquillou.

                       La remise des prix arrive et l’association Kikourou reçoit le prix du club le plus représenté. Il faut dire qu’il y avait du kikou, pas loin de la trentaine.            

                      Moment délicat, rentrer chez soi après des heures passées à évoluer dans les recoins de l’Essonne et des Yvelines. Je réveille clément qui fait un petit somme ; la voiture est rechargé pour un retour maison ; pas fatigué le trinouill ; je sais déjà qu’il faudra éviter le canapé afin d’éviter un endormissement direct.

                       Petit débriefing d’après course avec mon pote de galère ; « le vent à tourné » me dit il, le mauvais présage de l’Origole est effacé. Je dépose Clément et rentre sur Pringy.            

                       Le canapé aura eu raison de moi.  

                      Je voudrai tout d’abord  remercier mon épouse Nathalie, sans qui je n’aurai cette aura ou ce mental à vaincre les éléments, montagnes, loups garou et autres dahus biens cachés.

                      Les bénévoles, formidables, exceptionnels comme toujours, véritables gardien du bon déroulement d’une épreuve.

                   Merci à Xavier pour son orientation, Vincent pour son calme olympien, Clément pour ses petits sauts de cabri dans les flaques et Patricia pour son enthousiasme et sa joie de vivre ; la meilleure équipe du monde !!!             Les moments passés en votre compagnie me réconfortent terriblement. 

                   Si au détour d’un calendrier, vous voyez « Raid 28 courez une légende », n’hésitez pas une seconde, dieu seul sait ce que l’équipe turoom vous réserve.  

              Musique écoutées lors de cette écriture :           

Devin townsend : Terria 

Grant lee buffalo : Fuzzy 

Porcupine Tree : Anethetise                    

9 commentaires

Commentaire de gdraid JC posté le 01-02-2012 à 19:22:33

Merci Trinouil pour ce récit "copieux", en petite écriture grasse, un peu difficile à lire, ( Le Lutin d'Ecouves va te maudire ;) !
Respect pour la performance de votre belle équipe !
100 bornards vous êtes, et dans quelles conditions !
JC

Commentaire de Papillon posté le 01-02-2012 à 19:34:47

Bravo Trinouille!!! Super récit, j'ai fait des pauses pour pouvoir aller au bout!!!! La prochaine fois, saute des lignes!!!! Je me suis un peu retrouvée dans ce départ un peu surréaliste... bisous et encore bravo pour votre course!

Commentaire de trinouill posté le 01-02-2012 à 20:35:33

merci a vous.
je vais remanier la chose......le copie/cole met tote la mise en page a terre

Commentaire de LtBlueb posté le 01-02-2012 à 22:17:28

jolie spirale ton récit ! merci d'avoir partagé ca !
merci encore pour la bière à l'arrivée et dommage , y'a trop de kikous sur ce raid28 : même pas eu le temps de discuter 2', ni même de comprendre qui est qui :))

Commentaire de redpanda posté le 01-02-2012 à 22:36:59

un peu dur a lire , mais comme au raid 28, il faut s’adapter;)
attention on devient vient vite abdique!!!!

Commentaire de Ponpon posté le 02-02-2012 à 01:43:42

Ce n'est pas loin mais c'est déjà un souvenir magnifique ce Raid 28 ! Je revois toute la progression, les chemins, le jardinage, les balises avec Vincent et pourtant je n'arrive pas à croire qu'il s'est passé 19h !!!!
Nous avions une équipe avec ses qualités, ses défauts, mais elle était belle !

Je ne sais pas comment tu te sentais dans la nuit, mais dans la journée t'étais super frais !

Ravi d'avoir enfin conjuré le mauvais sort… origolien ;-)

Commentaire de trinouill posté le 02-02-2012 à 13:13:16

pour la nuit je me sentait aussi frais......comme une lettre a la poste ce raid......pourtant je le redoutait fortement :-)

Commentaire de Patricia.B posté le 04-02-2012 à 15:33:22

Tu as bien retranscris, l'avant, le pendant et l'après course. Heureuse de t'avoir compté dans mon équipe et je savais que tu pouvais le faire. Si en plus tu as tordu le cou à cette malédiction origolienne, alors c'est encore mieux.
Rien de tel qu'un Raid 28 pour mettre ses démons raides et après on ne voit plus l'ultra de la même manière.

Commentaire de JLW posté le 04-02-2012 à 20:36:32

Sacrée spirale que ce Raid et une bien belle course d'équipe qui doit participer grandement au "charme" de cette épreuve un peu hors norme. Bravo à toi d'avoir su mettre de côté tes bobos et d'aller jusqu'au bout avec une bonne humeur communicative.

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