Récit de la course : Trail des Aiguilles Rouges 2012, par Payetacrampe

L'auteur : Payetacrampe

La course : Trail des Aiguilles Rouges

Date : 30/9/2012

Lieu : Chamonix Mont Blanc (Haute-Savoie)

Affichage : 1254 vues

Distance : 50km

Objectif : Pas d'objectif

5 commentaires

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3h35, la montre sonne. Réveillé depuis bien 5 minutes, dans l'hôtel, il n'ya que 3 autres coureurs et évidemment, ils sont dans la chambre d'à côté et c'est déjà le branle-bas de combat chez eux. Bon, bah, il faut se lever. A peine 5 minutes que je suis debout et je file m'échauffer dans les rues de Chamonix. Et évidemment, je croise quelques débiles comme moi qui n'ont rien d'autre à faire de leur dimanche ainsi que de la viande saoûle de la veille.

4h00: Je finis mon sac en tentant de résoudre la cruelle question: et ça, je prends ou je prends pas? Je sais c'est obligatoire, mais ça prends de la place! Où je vais mettre mes 3 sandwichs poulet-crudités ensuite, hein? Je ne prends pas le temps de petit-déjeuner: le stress (et oui, carcomme on dit: entraînement merdique, guerre difficile)

Pas grave, c'est l'heure de se placer dans l'aire de départ. Là je tente vainement de prendre mes cachet d'immodium (et oui, transit difficile, euh enfin trop facile) mais j'ai eu la bonne idée de couper les languettes avant, du coup, inutilisables!!! Aie aie, ca commence mal.

4h30: Et c'est parti...enfin, le temps que ça se décante à l'avant. Du coup, je pars fort pour rattraper (déjà) mon retard et essayer de me placer le premier cinquième de la course pour éviter de me faire coincer dans les singles. 500m plus tard, le ton est donné: on rentre dans la forêt et on attaque les premiers 1700 de dénivelé jusqu'à l'index en passant par le lac Blanc. Il fait nuit, entre 2 et 7°, dans la première couche de nuage. Passé les 1700m, le paysage est plus dégagé et je commence à voir le long serpent de frontales progresser devant et derrière moi: Ouf, je suis pas dans les derniers! C'est magnifique. Mais voilà, les problemes de transit sont là: première pause. Je me décale dans une épingle et éteins ma lampe. je les regarde me dépasser: c'est frustrant!

Bref, je repars, plus léger et me cale derrière un groupe pour me préserver. Je veux gérer au mieux cette première difficultés pour pouvoir enchaîner les autres facilement sachant que je n'ai pas refait ce genre de distance depuis 3 ans et que je sors d'une longue période avec des soucis de genous.

1er ravitaillement après 14km de course et 1700D+. Il est 7h00, j'éteins la frontale, et on m'annonce 154ème. Houlala! J'ai un peu trop gérer le début de course. Moi qui pensait tourner entre 8h00 et 8h30 en rapport avec mes précédentes perfs: tout est à revoir. Du coup je m'arrête même pas 5 minutes et je repars pour me refaire 300mD+..enfin pas tout de suite...d'abord, nouvelle pause transit!!!Rrrrh!

Après les 2000mD+, on attaque la traversée jusqu'au col cornu avec son magnifique lac. La traversée est très glissante car on franchit un pierrier de rochers trempés de la nuit. Deux belles gamelles devant moi sans gravité, après les quelques sorties de route plus tîôt d'autres coureurs à cause du noir. Puis, deuxième descente, je suis vraiment bien et j'en profite pour dépasser une dizaine de coureurs. Et là, à 10minutes du ravitaillement en solide, après avoir desescaladé un passage délicat d'une hautreur de 5 m, j'entends glissé: je me retourne et je vois un client tomber tête en avant du haut de ce virage et finir par s'arrêter tête au sol et les jambes qui lui sont passées par dessus. Immédiatemet je fais demi tour. Je m'approche de lui: ouf, il est conscient mais la tête en sang. Je lui pose les questions d'usage en essaynt de trouver l'origine d ela plaie. Et il me tend ses mains: une plaie dans la paume avec hémorragie (en jet!). Point de compression et là je m'dis merde: je vais vraiment faire une temps de merde! Puis un autre coureur me rejoins, on tente d'appeler l'organisation pour prévenir le mdédecin et on commence à se rapprocher d'eux. Une fois avec le doc, on reprend la course, moi et et mon collègue (du jura je crois). Je passe au ravitaillement les bras et le cuisses en sang (ça fait beau gosse!): 191ème. Bon bah là c'est plié. Du coup, je me refixe un nouvel objectif: être dans les 100.

A Planpraz, après 20km de course, je ne prends qu'une soupe et je la bois en marchant. On refait les 300mD+ avec le collègue du Jura et on rattrape près de 10 coureurs. Première grosse descente avec 800mD-, je rattrape une vingtaine de coureurs mais nouveau rebondissement, un type se tord la cheville. On s'arrête bien 5 min, le temps de voir la cheville et de lui passer de l'élasto et il faut à nouveau faire son retard. Mais à partir de là, je ne me ferai plus dépasser par aucun concurrent.

après 5 heures de course, la pluie refait son apparition pour ne plus me lâcher pour les 4 prochaines heures. Je suis en Tshirt long Odlo depuis le début et je ne ressens pas le froid. Dans les 500m D+ qui mènent au refuge d'Anterne, j'entame un sandwich car on est déjà à mi parcours. Du coup, je me cale dans un groupe qui avnce tranquilement, puis, 10min avant le refuge je réaccélère. Cette fois, je pointe 151: J'ai rattrapé la 40aine de places perdues pour les 2 assistances à coureurs.Je peux finir dans les 100 sachant que je ressens aucune douleur (mon podo m'a fait de bonnes semelles). Je ne prendrai alors qu'une soupe au ravito que je boirai sur le chemin.

Longue succession dans les tourbières de Pormenaz de montées-descentes qui n'ont pas été comptées dans le dénivelé totale de la course et c'est parti pour 1200mD-. Je ne fais que doubler. La descente est technique: racines, caillasse, détrempée et j'adore ça. J'me dis de toute façon, si tu te fais une cheville, au moins la course sera finit pour toi et tu n'aura pas à te taper les derniers 1300m de montée après Servoz!

A Sevoz, après 38km de course et3000mD+, je suis 115. Allez, encore 15 coureurs à passer. Là je retrouve celui qui s'était ouvert a main. Il s'est fait redescendre et on discute 2 minutes ensemble. Je prends le temps de lui demander s'il n'a pas de maladies particulières vu le sang qu'il m'a laissé. C'est un peu égoiste mais ensuite je l'ai laissé rapidement pour continuer ma course. Elle reprend par un long plat et là, je sens que les jambes sont dures et que les crampes ne doivet pas être très lon! Je me renfile un sandwich et des pastilles de sel. Et là, étrangement, après avoir été en difficulté le premier quart d'heure de la dernière montée, les jambes reviennent et je fais cavalier seul. Ces 1300 derniers mD+ sont interminables. Au sommet, je suis 99ème. Hou, je fleurte avec mon nouvel objectif. Pour mettre toutes les chances de mon côté, je me renfile un dernier sandwich en m'étouffant à moitié car il ne s'agit pas de ralentir, un gel de magnésium, des pastilles de sel et un efferalgan. Je déroule sur les 1000m de descente. 

Et là, c'est le drame: moins d'un km avant l'arrivée, je perd de vue le balisage et m'égare dans les rues des Houches. Je cherche alors des gens pour leur demander s'ils ont vu des coureurs, en vain. En remontant, je vois des coureurs à travers un passage en forêt. Je franchis alors une propriété, un ruisseau et 50 mètres de ronces pour retrouver le balisage. J'ai reperdu qq places mais je termine quand même 88ème malgrés ces péripéties.

2 jours après, mes jambes sont prêtes pour resigner grâce aux excellents massages de ma copine et à la séance de spa à l'Hôtel qui a suivi.

Vivement l'année prochaine!!!

5 commentaires

Commentaire de Bon_bé_Ya+K posté le 02-10-2012 à 15:22:41

Sympa !! Je vais m'y remettre aussi après une année et demie de congé sabbatique mais je n'avais que difficilement le choix de faire autrement !! On le refera ensemble, toi devant, moi derrière ... A+

Commentaire de Byzance posté le 02-10-2012 à 16:24:31

Pour la prochaine fois : une trousse à pharmacie, de l'élasto, un pansement compressif dans le sac + stéthoscope et blouse car ça fait plus pro ! Bravo, jolie perf quand même !

Commentaire de Arclusaz posté le 02-10-2012 à 16:49:01

T'appelle ça des péripéties ???????
j'ai l'impression qu'il t'es arrivé dans ce trail tout ce qui peut arriver de pire : un cauchemar... qui finit bien !
L'année prochaine, sans ces "péripéties", tu joues la gagne ????

Commentaire de margoulin posté le 03-04-2013 à 20:45:53

Toujours sympa de relire un résumé quand on vient de s'inscrire à la prochaine édition !
Tu vas remettre le couvert ?

Commentaire de Payetacrampe posté le 06-04-2013 à 16:03:19

Et oui! J'y retourne! Moi aussi, inscription faite. Au 29 septembre!

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