Récit de la course : Trail de la Sainte Victoire 2015, par Siberian wolf 10

L'auteur : Siberian wolf 10

La course : Trail de la Sainte Victoire

Date : 12/4/2015

Lieu : Rousset (Bouches-du-Rhône)

Affichage : 2260 vues

Distance : 35km

Objectif : Se défoncer

2 commentaires

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Imoucha et Cézanne, revenez !

Dimanche 12 avril 2015. J'ai participé au trail de la Sainte-Victoire, une course de 35 km pour 1141m de dénivelé sur le moyen parcours (parcours Cézanne) au départ de Rousset (13). J’arrive vers 6h du matin au gymnase de Rousset pour récupérer mon dossard, très tôt si bien que j’assiste une heure après au départ du grand parcours de 58 km.

 

Mon départ se fera une heure après. Cette année, le parcours a bien changé puisqu’il a été amputé de la crête des Costes Chaudes et du refuge Cézanne. Il semblerait en effet que cette année les autorités (Grand site de France, communes) aient moins laissé de marge aux organisateurs quant aux chemins empruntés sur le parcours. Le résultat est que sur le moyen parcours 2 km et 150m de dénivelé ont été enlevés. Sur le grand parcours, c’est le contraire, ils ont eu 200m de dénivelé supplémentaires ! La crête des Costes Chaudes, grimpée par le sentier Imoucha, permettait d’aller à 630m d’altitude. Là, nous n’irons au maximum qu’à une altitude de 450m sous la barre du Cengle ! Sur le grand parcours, ils n’ont pas ce problème puisqu’ils montent à 1011 m d’altititude sur son point culminant, le pic des Mouches, et longent la crête. Cela fait quand même une grosse différence de dénivelé entre le grand parcours et le moyen. Sur le moyen parcours, la Sainte-Victoire, on ne fera que la voir mais pas la fouler. Il y a de quoi frustrer un grimpeur. De plus, il y avait l’an dernier une belle petite descente pierreuse après le sentier Imoucha jusqu’au refuge Cézanne, le genre de descente que j’apprécie. Ce ne sera pas le cas cette année. Je connais ces sentiers parce-que bien que c’est mon premier trail de la Sainte-Victoire, j’ai déjà monté trois fois la Croix de Provence (945m) en randonnée.

 

En cherchant l’altitude, il aurait été logique pour moi de choisir le grand parcours de 58 km lors de l’inscription en janvier. Mais pour plusieurs raisons, j’ai opté pour la prudence et le moyen parcours. D’abord, parce-que je participe au trail des Citadelles la semaine suivante et je crains de me blesser au genou. Ensuite parce-que le trail de la Sainte-Victoire, certainement le plus dur des trails de Provence sur son grand parcours, m’inspire une crainte suite à la prémonition d’un voyant consulté en octobre 2013, il avait dit que sur un trail j’allais en baver mais terminer avec un courage exceptionnel. Comme il parlait d’une montagne rocailleuse avec un monument au sommet, j’aurais pu penser au mont Ventoux mais non, pour le mont Ventoux, il l’avait vu aussi et disait que cela se passerait bien. Sachant que j’avais déjà fait le trail de la Sainte-Baume début 2013, il n’ y avait que la Sainte-Victoire dont le trail me motivait et qui correspondait à son descriptif avec la Croix de Provence comme monument et cette immense barrière rocheuse calcaire. Je lui ai envoyé des photos par mail suite à cette prémonition et il avait reconnu la Sainte-Victoire.

 

J’ai donc décidé de ne pas me lancer sur le grand parcours et bien m’en a pris car avec la chaleur présente le jour de la course sans même de mistral pour la rendre plus supportable, il est clair que si j’avais fait le grand parcours sa prédiction aurait pu être vraie. D’ailleurs, la voiture-balai n’a jamais désempli sur le grand parcours ce jour-là ! La chaleur a dû vider les dernières forces de beaucoup de trailers. Sur le grand parcours, 83 des 353 coureurs ont abandonné.

 

Et puis si je m’étais lancé sur le grand parcours, je n’aurais peut-être pas pu prendre le TGV du soir pour Dijon où il était impératif que je sois là le lendemain.

 

Mais revenons à ma course. Le départ du parcours Cézanne s’effectue à 8h et je suis placé sur les trois premières lignes du départ. Mieux, le départ donné, il y a une toute petite descente où j’accélère et je me retrouve à la huitième place en début de course, à dix mètres à peine des tout premiers ! Bon évidemment, c’est trop rapide et cela ne va pas durer, quelques coureurs me dépasseront après au fur et à mesure mais je suis resté assez longtemps bien placé, ce qui je le verrai un peu plus tard, ne me réussira pas plus… Après franchi un moulin au sommet d’une côte, nous arrivons bientôt à un passage sous un petit pont où il faut se courber le dos pour passer avec en plus de la boue au sol. Après cela, nous entamons bientôt une ascension dans une garrigue sèche nous emmenant sous la barre du Cengle. Arrivé à 450m d’altitude environ sous cette barre du Cengle, les quelques kilomètres sont en faux-plat descendant toujours sous cette barre rocheuse. Devant, j’ai un groupe en ligne de mire mais malgré plusieurs accélérations, je ne parviens pas à le rattraper. Quelques coureurs au un par un me rattrapent même à l’abord d’une courte et forte descente sur un chemin large et blanc. Suite à cela, c’est avec trois autres coureurs que j’entame une côte sur un chemin large, raide au début. On m’annonce à ce moment que je suis 22ème au classement mais une erreur va bientôt tout chambouler…  Nous voyons devant nous un moment la montagne Sainte-Victoire majestueuse, qu’hélas nous ne ferons que passer aux abords.

 

Nous redescendons un peu juste après. Nous arrivons à une bifurcation où nous sommes distraits par deux chiens en liberté aboyant à notre passage, avec leur propriétaire à la fenêtre nous assurant qu’ils ne sont pas méchants. C’est là que nous faisons une grosse erreur. Deux coureurs ont continué devant sur la route goudronnée à droite. Nous les suivons alors qu’en fait il fallait suivre la piste DFCI à gauche mais nous n’avons pas vu le balisage. En tout, nous devons être une vingtaine de coureurs à avoir suivi cette mauvaise route mais d’autres se sont plantés à d’autres endroits.  Nous suivons la route goudronnée qui descend sur un court moment avant d’être en faux-plat descendant. Mais nous sommes de plus en plus dubitatifs car nous ne voyons pas de balisage. Du coup, les gars devant moi demandent à des cyclistes passant dans le sens contraire s’ils ont vu des coureurs. Ils acquiescent et l’un d’eux nous dit « oui, on a vu des coureurs plus loin ». Effectivement, il y avait des coureurs plus loin mais ils ne venaient pas du même sens ! Nous arrivons effectivement à un endroit où il y a un pointeur et des coureurs en nombre qui descendent de la colline. Nous expliquons très brièvement la situation au pointeur qui nous dit de continuer et que ce serait régularisé après. C’est la première fois qu’il m’arrive de me tromper de chemin depuis que je fais de la course à pied.

 

Nous arrivons juste après au ravitaillement des Roques Hautes où il y a là des quartiers d’orange, du chocolat, de la rosette, du gruyère, du brie, des tucs, des abricots secs, des pruneaux, des barres de céréales, du cola. Il y a maintenant plus de coureurs qu’avant notre erreur… J’ignore combien de temps nous avons perdu mais toujours est-il que la deuxième féminine, qui s’est également planté comme nous de chemin et m’a rattrapé avec un groupe juste avant d’arriver au pointeur, se retrouve maintenant cinquième féminine sans s’être faite dépasser par d’autres femmes ! Selon l’un des organisateurs, sans cela elle aurait même pu gagner car une bonne course lui a permis de remonter et de retrouver sa seconde place au classement féminin à l’arrivée.

 

Après le ravitaillement, je marche et discute avec un gars qui s’est trompé mais à un autre endroit après le nôtre, ce qui l’a forcé à remonter pour reprendre le bon sentier. Le chemin est désormais vallonné avec des côtes et descentes pas très longues. Au km 17, nous arrivons au barrage Zola. J’ai une baisse de régime à partir du kilomètre qui précède le barrage de Bimont (km 20)  alors que je me sentais plutôt bien avant. Le barrage de Bimont passé, deux bénévoles nous indiquent le sentier à gauche qui n’est autre que le début du sentier Imoucha qu’hélas nous quitterons vite. Un coureur qui me dépasse et voit que je trottine lentement juste après m’encourage. Quelques coureurs me dépassent sur cette portion. Après être monté et redescendu, nous revenons au km 23 au ravitaillement des Roques Hautes. Depuis notre premier passage ici, je n’ai pas vraiment vu passer le temps. Je m’y restaure assez sérieusement et avale un gel pour la dernière partie.

 


Nous commençons après à franchir une côte assez raide nous emmenant sur le côté de la barre du Cengle et redescendons jusqu’au même large chemin blanc qu’à l’aller. De là, nous entamons la longue portion en faux-plat montant sous la barre du Cengle. A partir de là, j’accélère et distance un groupe avant de revenir et dépasser trois concurrents devant un par un, qui sont pour la plupart à la marche. Le fait de prendre un gel au dernier ravito m’a donc redonné de l’énergie. Quant à la chaleur, elle est de plus en plus importante et dans ces conditions je ne regrette pas d’avoir opté pour le moyen parcours malgré sa facilité. Un type derrière qui a l’air bien lui aussi revient peu à peu sur moi et me suit dans la bonne descente que j’effectue juste après à travers la garrigue jusqu’aux abords de Rousset. En fait, depuis quelques kilomètres, nous repassons par le chemin emprunté à l’aller dans le sens contraire et retournons donc vers le passage étroit et boueux sous un pont de même que le moulin. C’est en grimpant vers le moulin que je vois revenir une femme alors que le gars qui me suivait rattrape des types devant. A partir du moulin, nous avons une descente assez courte mais monotrace. A la fin de cette descente, alors que le sentier devient un peu plus large, je rattrape au fur et à mesure 4 autres gars devant, un peu plus pour le type avec qui je courais précédemment et la femme venant de me doubler.

 

Je  franchis la ligne d’arrivée à Rousset dans les 100 premiers sur 226 arrivants en moins de 4h15. Le premier l’a emporté en 2h50, le dernier a franchi la ligne en 7h54. Pour moi, c’est un bon temps mais qui aurait sans doute été meilleur sans cette erreur de parcours tout comme le classement. Cela n'est que partie remise car d'autres courses ultèrieures m'ont donné un classement honorable. Une bonne douche à côté de la salle de massage à côté du gymnase et je repars. J'ai déjà grimpé la Croix de Provence mais jamais le pic des Mouches. J'y reviendrai donc.


2 commentaires

Commentaire de BOUK honte-du-sport posté le 23-06-2015 à 16:18:10

Et bien moi qui randonnais dans le coin samedi, je me demandais s'il y existait un trail, maintenant j'ai la réponse, bravo et merci !

Commentaire de Siberian wolf 10 posté le 23-06-2015 à 16:51:39

Oui et les inscriptions sont en janvier en général. Si vous voulez y participer, il faudra bien noter la date d'ouverture des inscriptions car en quelques heures il n'y a plus de place ! Il y a beaucoup moins de places en comparaison à d'autres grands trails.

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