Récit de la course : Marathon d'Annecy 2009, par Formatuk

L'auteur : Formatuk

La course : Marathon d'Annecy

Date : 19/4/2009

Lieu : Annecy (Haute-Savoie)

Affichage : 1309 vues

Distance : 42.195km

Objectif : Faire un temps

3 commentaires

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Tout bien, quoi...

Après un échauffement très sommaire, et quelques étirements plus sérieux, je me place près du ballon des 3h45, mon objectif annoncé. J'avais couru mon premier Marathon à Annecy en 2007, et réalisé un honorable 3h55 en pensant faire plus de 4h.

Le 2ème à la Rochelle avait été plus ingrat, puisqu'en visant 3h45, j'avais (fatale euphorie) couru à 12km/h et plus entre le 5ème et le 20ème, pour finalement commencer à peiner à 27, et finir en 3h51 dans la douleur!

Cette fois-ci, j'ai appris la leçon: 3h45, c'est 5'18 au km, donc pour y arriver il faut courir entre 5'10 et 5'20. Moins vite, c'est raté, plus vite, c'est risqué! Et surtout, ne pas (comme à la Rochelle) rattraper dans les 10 premiers km les quelques minutes perdues au départ!

Le 1er km est parcouru en 5'30, finalement pas trop de bouchons sur l'avenue d'Albigny mais il est vrai qu'à 1800 c'est plus fluide qu'à 8000! J'aurais peut-être dû m'échauffer un peu plus... Je suis au 2ème en 5'20, puis au 3ème en 5'10, derrière le ballon des 3h45. L'allure est bonne mais il y a trop de monde juste derrière le ballon, et avec les rétrécissements c'est un peu pénible. Je reste dans le groupe, attendant un endroit propice pour doubler sans trop accélérer.

Je passe le 5ème km en 26'42, c'est pile dans les temps, et une fois sur la piste cyclable de Sévrier, je trouve la place de dépasser le ballon avec deux ou trois autres coureurs, peu après le ravito que j'ai ignoré (deux gorgées dans ma gourde de potion magique). D'un seul coup c'est plus dégagé et on profite bien mieux de la vue sur le lac et les maisons bourgeoises! Mon rythme est bon, je surveille une légère tendance à accélérer que je sais devoir contenir, et mes temps au km sont dans la moyenne que je me suis fixée. Ma FC tourne autour de 150 soit 80%, c'est bien, ça me met en confiance.

Au 10ème, je suis en 52'42, je prends un peu d'eau au ravito et marche quelques secondes pour remplir la gourde et me détendre. Je suis bien dans le timing, la course est vraiment très agréable, et j'ai maintenant vraiment tendance à accélerer. Je me retiens et maintiens un rythme de 5'10 au km, soit un peu plus de 11,5km/h, pour ne pas me cramer mais capitaliser quand même un peu d'avance car je sais bien que le négative split n'est pas pour moi!! Après le tunnel de Duingt (15ème km en 1h17'35"), et un petit gel antioxydant, je rejoins un coureur du Nord avec qui je discute un peu. Son meilleur temps est d'un peu plus de 4h, et il voudrait descendre en dessous. Je lui dis qu'il est peut être parti un peu vite! Au 17ème, on croise une moto et trois athlètes qu'on n'a pas bien le temps de dévisager, mais que je soupçonne venir des hauts plateaux d'Afrique de l'est.. Un coup d'oeil en arrière et je vois qu'eux sont au 27ème. En 1h28, tout de même... Respect! On passe le faux plat (jusqu'au petit pont vert) en parlant, et en maintenant un rythme correct, autour de 5'20 au km. Ensuite, la descente en pente douce jusqu'au Bout du Lac me permet d'arriver au 20ème en 1h45.

Là, ça se corse un tout petit peu pour trois raisons. D'abord, après le virage à droite vers Doussard, ça remonte. Ensuite, le soleil est là, il n'y a plus d'arbres pour le cacher et je ne sens plus non plus la caresse rafraîchissante du vent. Enfin, psychologiquement j'aimerais faire demi-tour, mais avec cette boucle on a l'impression de continuer à s'éloigner!

Je passe le semi en un peu moins d'1h51, traverse Doussard sans trop apprécier, et redescends vers la piste cyclable en déroulant tranquillement, mais sans pouvoir m'empêcher de me dire que je n'en suis qu'à la moitié. Après un ravitaillement je ne sais plus où, je retrouve mon gars du Nord avec deux autres coureurs dont une régionale d'AVOC, et pour (me) motiver je lance "Allez, on a fait le plus dur!" Eclat de rire.. De nouveau sur la piste cyclable, nous longeons la route nationale, et je me dis que ce serait rigolo que ma petite famille passe juste à ce moment là, puisqu'ils doivent emprunter cette route pour aller me voir arriver à Annecy. Rien que d'y penser, j'ai un petit frisson, comme quand les spectateurs applaudissent et ça me redonne la pêche. Et là, extraordinaire: trois coups de klaxon, je me retourne, et je les vois passer, ma femme et mes enfants faisant de grands signes par les vitres ouvertes! Troooooop bon! Zut je suis à 13km/h, faut pas se laisser déconcentrer! Ils s'arrêtent un peu plus loin et viennent en courant sur le bord de la piste, ce qui me permet de prendre 10 secondes pour les embrasser. Je les retrouverai 4 fois sur le parcours, ainsi que mon père venu (de Savoie) m'encourager et me filmer.

Au 25ème, j'ai couru 2h12'40" et on se refait le faux plat jusqu'au petit pont vert (ça marche dans les deux sens!) mais en un peu plus dur. Le vent a tourné au Nord et nous l'avons donc de face, mais c'est plutôt léger et, à mon petit niveau, agréable! La moyenne baisse un peu mais mes sensations restent bonnes, et mon rythme est très régulier entre 5'15 et 5'20. J'ai pris un gel énergétique à doussard, et je reprends un antioxydant, pour son effet psychologique incontestable. On repasse dans la fraîcheur du tunnel de Duingt, puis au 30ème en 2h38, et là jambes un peu fatiguées mais avec une bonne gniaque, je me dis que 12km, je sais faire, et me prends à rêver de les faire à 12km/h.. Mais ce n'est pas très sérieux! Mon rythme cardiaque était progressivement montéà 165, il est maintenant à 170 (90%) et ne redescendra pas en dessous, sauf lors de quelques arrêts aux ravitaillements pour remplir les gourdes. Je passe le 35ème en 3h04'30" et reprends un super gel. Je commence à avoir très soif, mais j'essaie de continuer à me contenter de petites gorgées, un peu moins espacées. Je suis dans mes calculs: reste 7km à 5'20: 5x7=35, 7x20=140 donc 2 minutes, plus une minute pour les 200 derniers mètres, ce qui nous fait 38 minutes, donc un 3h42 possible! Cooooool!

Seulement les jambes deviennent plus lourdes, et je sens que je suis à la limite de la crampe, au mollet droit et à la cuisse gauche. Au 37ème je suis à 175bpm, c'est un peu trop, ça! Au 39 je reprends un gel, je bois un peu plus copieusement en marchant une vingtaine de secondes, en me disant que 3h45 c'est gagné à condition de ne pas avoir de crampe. Mon coeur est redescendu à 160, je repars progressivement en restant à la limite de ce que mes jambes permettent. J'ai l'impression à chaque foulée de devoir balancer la hanche pour que ma jambe arrière reparte vers l'avant, mais je me détends et ça marche plutôt bien, je reste à plus de 11km/h tout le temps, avec même quelques pointes à 12 (surtout quand ça descend un peu après Sévrier)! Aux Marquisats, je me remets à doubler pas mal de monde, mais mon coeur approche les 180 et je dois calmer un peu, c'est trop tôt pour un sprint!

Je suis au 40ème en 3h31'30", j'accélère (modestement) à 12,5km/h, je passe le canal du Thiou (deux virages serrés un peu rudes pour mes gambettes mais c'est le 41ème km, et ça sent vraiment l'arrivée). Au pont des amours, j'entends les enfants qui m'appelent, mon fils démarre et court derrière moi en m'encourageant, jusqu'au Pâquier où un bénévole l'arrête. Je suis entre 13 et 14km/h, galvanisé par les encouragements et la vue de l'aire d'arrivée! Dans le dernier virage j'entends ma femme sans la voir, et je relance dans un sprint à un peu plus de 16km/h, doublant trois coureurs et me rapprochant d'un quatrième. Mon coeur est à 189, ma nouvelle FCmax!

Je passe la ligne et arrête mon chrono à 3h42'34" (temps officiel 3h43'25"), j'y crois à peine.

Je suis sur mon petit nuage, assis dans l'herbe de cette belle esplanade du Pâquier, lorsque ma famille me rejoint.

Tout bien, quoi...

         Fred

 

3 commentaires

Commentaire de germaine posté le 23-04-2009 à 08:47:00

Bravo à toi, tu as fait la course que j'avais rêvé de faire, ça a l'air facile pourtant à et lire, bravo encore.
On a du se croiser autour du meneur d'allure au départ. Bonne récup, moi je n'ai plus du tout de courbatures aujourd'hui ...mais j'ai pas grand mérite non plus.

Commentaire de seapen posté le 23-04-2009 à 10:50:00

Bonjour Formatuk. Une belle réussite, ce marathon d'Annecy. Chaque instant bien relaté du début à la fin montre bien le ressenti de ta course. Merci pour ce récit plaisant à lire. Salutations sportives.

Commentaire de mcsalmon3673 posté le 07-05-2009 à 17:03:00

Bravo Formatuk, tu as retrouvé tes ailes de vingt ans. Tu fais grand honneur à tous ceux qui t'ont admiré ce jour-là. Et puis ce compte rendu est une belle œuvre littéraire.

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