Récit de la course : Lyon Urban Trail - 36 km 2013, par La_Fraise

L'auteur : La_Fraise

La course : Lyon Urban Trail - 36 km

Date : 14/4/2013

Lieu : Lyon 01 (Rhône)

Affichage : 2364 vues

Distance : 36km

Objectif : Terminer

2 commentaires

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LUT 2013

Prologue, ou à quoi bon se faire un plan d’entrainement si on est incapable de s’y tenir ?

Le samedi, veille de la course, je vais tranquillement à la place des Terreaux  pour aller chercher mon dossard pour le 23 km. Je me sens plutôt confiant car j’ai l’impression d’être bien préparé. J’ai en effet  décidé de franchir un grand pas cette année et de m’aligner pour la première fois sur une épreuve de plus de 25 km : je vise la marathon-race du lac d’Annecy fin mai (40 km et 2500 mD+) et je m’y prépare depuis le début de l’année. Le LUT n’est donc qu’une étape dans ma préparation et l’objectif de ce 23 km est de faire une sortie longue en finissant frais. La distance me parait adaptée : assez long pour marquer une étape de l’entrainement, mais pas trop, afin de ne pas me fatiguer prématurément dans ma préparation.

Maintenant, je dois quand même avouer que ça fait quelques jours que je me demande si je ne me la joue pas petit joueur. Dans la préparation Marathon-Race, est-ce que je ne devrais pas augmenter franchement la distance maintenant ? En plus, lors de ma précédente sortie longue, j’ai déjà fais 20 km de reconnaissance du parcours : est-ce que ça ne risque pas de faire un peu redite de n’ajouter que 3 bornes de plus ? Bon, et il est vrai que le 23 km du LUT je l’ai déjà fait deux fois : c’est sûr que ça va vraiment faire redite…

J’en étais là de mes considérations, en attendant mon tour devant le stand de remise des dossards, lorsque j’entends la personne devant moi demander aux organisateurs s’il est encore possible de changer de parcours. Tiens, mais en voila une idée ! Ni une ni deux, je met de coté toutes les bonnes raisons qui m’ont fait m’inscrire sur le 23 km, et je craque : je demande moi aussi à changer de parcours pour passer sur le 36 ! Et c’est ainsi que je troc mon dossard jaune contre un dossard bleu. Par la même occasion, je réalise que je viens aussi de perdre 1h15 de sommeil : le départ sera à 7h15 demain, et pas 8h30 comme prévu initialement…

En plus, sur le 36, c’est cool, il y a un tee-shirt  finisher à l’arrivée : si je boucle le parcours, ça sera mon premier tee-shirt finisher ! Ah, tiens, mais qu’est-ce donc dans mon enveloppe ? Ah oui, c’est vrai, je suis inscrit via mon employeur et on a droit à un cadeau VIP, un tee-shirt parait-il. J’ouvre l’enveloppe pour voir à quoi ressemble ce tee-shirt : Arghh, c’est le tee-shirt finisher ! Il va falloir que je trouve autre chose pour me motiver pour aller au bout maintenant ...

 

Le grand jour !

Le réveil est matinal, mais on a vu pire. Je me prépare tranquillement puis je me rends au départ où je retrouve des collègues : « Hé, mais t’es en avance, le départ du 23 ce n’est qu’à 8h30 ». Et de leur expliquer que j’ai décidé de changer de parcours la veille, ce qui les fait bien rire vu que j’avais largement argumenté avec eux lors d’une sortie commune quelques jours auparavant mon choix de m’inscrire sur le 23 …

Je vais dans la boite de départ avec eux sans me faire d’illusion sur ma capacité à les accompagner une fois le départ donné : ils visent 3h30 alors que pour ma part, mon objectif principal est d’aller au bout. Cette distance m’est encore inconnue et je n’ai pas de repères sur le rythme que je vais pouvoir tenir : j’ai annoncé entre 4h15 et 4h30 à mon épouse, mais est-ce réaliste ?

Ca y est, c’est le départ ! Comme prévu, au bout de même pas 2 minutes, je suis lâché par mes collègues. De toute manière, il faut que je gère si je veux aller au bout.  Je gère donc, et ça se passe plutôt bien : le temps est magnifique, les jambes se sentent bien et pas de bouchons sur le parcours pour l’instant. Comme de bien entendu sur le LUT, ça monte et ça descend et ça re-monte et ça re-descend et ainsi de suite, en n'oubliant pas de franchir au passage la Saône dans un sens, puis dans un autre, puis encore la Saône…

Au milieu de la montée du Gourguillon, les parcours des 36 et 23 km se séparent. A partir de là, c’est nouveau pour moi, et je profite du plaisir de la découverte des surprises que réserve ce parcours varié. Je craignais un peu la boucle dans Sainte Foy, que l'on m'avait décrite comme peu intéressante et plutôt pénible, mais finalement, je l’ai trouvé très agréable : c’est roulant sans être monotone et j’étais encore assez frais pour trouver cette portion agréable.

Arrivée au 1er ravito après 1h6mn de course. Oulà, si je continue à ce rythme, je mettrai moins de 4h. J’espère que je ne suis pas parti trop vite… Aller, c’est pas tout ça, mais il ne faut pas s’éterniser au ravito pour autant : un verre d’eau, un bout de chocolat, un dragibus, aïe, mais ça colle aux dents ça, vite, un autre verre d’eau pour dissoudre tout ce sucre, et je repars.

La suite se déroule toujours bien, et j’essaye de gérer dans les montées : il reste encore un bon bout à parcourir.  Parcours toujours aussi sympa, avec notamment la traversé de l’amphithéâtre de Fourvière au son d’une fanfare bien pêchue. Puis, dans la remonté sous la basilique de Fourvière, mes repères s’écroulent : alors que je m’efforçais à continuer à courir dans la montée, deux coureurs me doublent à toute allure. Que m’arrive t-il ? Ais-je craqué, me suis-je arrêté à l’insu de mon plein gré ? Puis un troisième me double, lui aussi fonçant comme une flèche. Et du coin de l’œil j’ai la révélation : son dossard est jaune ! Ce sont les 3 premiers du 23 km qui viennent de me doubler. C’est qu’ils astiquent les gars ! A partir de là, se déroule une course à deux vitesse, avec les coureurs et les coureuses du 23 qui me doublent les uns après les autres. Ce n’est pas vraiment gênant (c’est plutôt moi qui dois les gêner), mais pour le moral c’est plutôt rude : vais-je si lentement que ça ? et celui qui vient de me doubler à l’instant, il avait un dossard bleu ou jaune ?

Bon, j’essaye de ne pas me poser trop de questions et je continue. Je suis ici sur mon terrain d’entrainement donc je visualise bien le parcours qui s’enchaine jusqu’à ce qu’on en ait fini avec Fourvière et que l’on retraverse la Saône (tiens, on l’a pas déjà vu ce cours d’eau ?). Les jambes commencent à être un peu lourdes, mais j’arrive encore à rester un peu dynamique en montée et à relancer quand l’inclinaison se fait plus modeste. Puis arrive le km 23 et cette pensée insidieuse : « Mais qu’est-ce qui m’a pris hier : si j’étais resté sur le parcours de 23 km, j’aurais fini, basta ! alors que là j’ai encore 13 km bornes à me farcir ! ». A partir de là, gros coup au moral et baisse de rythme manifeste. Il me faudra 2 km assez pénibles pour que le moral et la motivation reviennent.

Je me remotive et maintenant, un seul mot d’ordre : finir. A partir de maintenant, c’est le compte à rebours des kilomètres. Chaque kilomètre parcouru est nouveau pour moi : je n’ai jamais couru aussi longtemps. Je redoute le fameux mur des 30 km dont parle les marathoniens, mais je suis presque déçu : pas de mur à 30km, ni à 31. Juste des jambes de plus en plus lourdes et de plus en plus de mal à relancer après les montées, mais pas de rupture nette. Je commence à voir des concurrents qui marchent sur les portions plates, mais il faut que je tienne : si je marche maintenant, je ne suis pas sûr que je serais capable de repartir. Je continue donc, sans chercher à forcer le rythme.

Le mur va arriver plus tard, mais ce sera un vrais mur : la dernière remonté sur la Croix-Rousse après une longue portion sous le soleil qui tape maintenant fort sur les quai du Rhône. Je me fais littéralement arrêté par cet escalier : plus moyen d’être dynamique ! Je monte les marches une à une en serrant les dents. Aller, courage, c’est la dernière montée à Croix-Rousse, et après c’est l’arrivée. Ah tiens, non, ça redescend finalement : ce n’est pas grave, la dernière montée c’est la suivante. Ou bien non tiens, il y en a encore une autre qui se cachait derrière. C’est ça les joies du LUT ! Finalement, la dernière montée finit par arriver (sans se presser, mais la faute à qui ?) et c’est la descente finale. Je serre les dents : l’objectif annoncé de 4h15 me semble encore jouable.

Je débouche enfin sur la place de l’Opéra : aller plus qu’une ou deux centaines de mètres. Avant l’entrée dans l’hôtel de ville, je vois mon épouse et mes enfants. Mes deux grands viennent courir avec moi : on va passer la ligne d’arriver ensemble.  On entre dans l’hôtel de ville, je fais mine d’être trop facile pour les photographes et ça y est : c’est enfin l’arrivée !

J’ai donc bouclé le grand parcours, en mettant finalement 4h14. Je me sens très fatigué, j’ai pas mal donnés et j’ai du puiser dans mes réserves, mais par contre, pas de crampes ni de douleurs particulières annonciatrices de casse. Je suis content, je sens qu’une étape est franchie pour moi. En plus, super parcours, super temps et super organisation. Pas un seul bouchon à déplorer pour moi tout au long du parcours (ça change du 23 de l’année dernière).

Cette première expérience sur un parcours de plus de 30 km a été très positive. Tout ça me parait plutôt de bon augure pour la marathon-race, même si c’est encore d’une autre envergure. Allez, quelques jours de récupération et il faudra se remette à l’entrainement !

2 commentaires

Commentaire de DROP posté le 20-04-2013 à 15:17:10

Tout d'abord bienvenue sur Kikourou.
Et ben pour une 1ere sur la distance c'est plutot une réussite. Bonne prepa pour Annecy où il y aura un peu plus de D+.

A bientot sur les sentiers

Commentaire de Eric Kb posté le 20-04-2013 à 15:51:54

+ 1 pour la bienvenue. En te lisant je me dis qu'il faudrait inventer le concept de T-shirt Beginner !!! Bon continuation !

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