Récit de la course : Saintélyon 2010, par Mustang

L'auteur : Mustang

La course : Saintélyon

Date : 5/12/2010

Lieu : St étienne (Loire)

Affichage : 3912 vues

Distance : 69km

Objectif : Pas d'objectif

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La Grand Blanc

Le grand blanc

J’étais resté ébloui  par ma Sainté 2009 si bien que dès  l’ouverture des  inscriptions au  printemps dernier,  je  me précipite sur le site  pour  m’inscrire  pour  l’épreuve 2010. J’aurai  le dossard  237 ! Cependant, je dois entreprendre à nouveau  un traitement anti-cancéreux assez  contraignant durant  tout  l’été ce qui  me  laisse  bien dubitatif quant  à ma reprise  à mi-septembre et  je  passe sur  l’entorse de  la cheville en  juin et  la fracture du coude  en  juillet ! Cela dit,  je  suis bien content d’emmener dans l’aventure un  petit groupe alençonnais en manque d’UTMB et  mon ami  le Lutin  bien qu’il fasse  le coach sur  la marathon de La Rochelle  une semaine avant ! Depuis quelques temps, j’ai pris  goût aux déplacements en train, ce sera donc  en TGV que  nous  irons  à Saint-Etienne !

Samedi 6,  l’aventure commence bien ! Je  n’arrive  pas  à sortir  la voiture du garage en sous-sol à cause  de  la  neige ! C’est donc dans  la voiture du lutin que  nous  irons  rejoindre  la gare du Mans. Confortablement  installés en  première classe, le Lutin, un autre Thierry et  moi  passons en revue  tous  nos faits d’arme au grand désespoir d’un passager derrière  nous qui  nous demande  d’aller  nous faire voir ailleurs ! Qu’à cela  ne tienne, direction  le  bar où nous rejoint  Sébastien ! Le temps passe tranquillement surtout  que  le TGV avance tout  aussi tranquillement. 

 

                           Deux thierry  pour  le prix d'un !!!

 

A  Lyon,  un temps superbe nous accueille mais  pas de temps  pour faire du tourisme. Nous  allons dans  un café à côté et  le temps de manger  un  plat de  pâtes, voilà  la seconde équipe alençonnaise qui arrive. Le  TGV  pour Saint-Etienne est retardé. La SNCF, toujours aussi facétieuse, annonce  le  numéro du quai en  même temps que son arrivée. Bon, c’est  l’occasion de faire  un  petit fractionné dans  les escaliers !

 

              Eric, foxdudésert et Vomito à la Part-Dieu

 

Voilà,  nous arrivons au  parc expo vers  16h15.  Le hall A est  quasi désert. D’emblée,  nous   allons  prendre  nos dossards sans attente.

 

 

                             foxdudesert et l'essuin ( juste  un aperçu de ses  bagages qui ont rempli la  moitie d'un car!!)

Un coup d’oeil aux différents stands du village exposants. Je récupère  une attache  pour  mon gobelet puis  nous  nous installons dans  les transats.

 

 

                        Thierry, foxdudésert et Sébastien ( la revue trail est  un alibi  pour  mater les filles qui passent devant  lui!)

Vers  17h,  je pars  avec  le Lutin  et foxdudésert  pour  le Flore mais  il est trop tôt et  le  patron  nous  met dehors ! Retour au hall A avec  les copains.  J’en profite  pour piquer  une  petite sieste.  Zut,  j’ai  laissé  passer  le temps ! Retour au Flore  vers 18h15. Le Blub est en  plein  exposé.  L’assemblée est  maigrelette. 

 

 

Des  kikous arrivent. Blob et Mamapat sont  à la  manœuvre pour gérer  les entrées. Le repas se passe dans  le calme. A  notre  table, Le Lutin, l’Essuin,  foxdudésert, Vomito.  Jean-Pierre59223, puis  béné38 se  joignent  à nous.  Nous regagnons  le salon du Flore. L’atmosphère est feutrée. Tout  le  monde se  prépare dans  le calme. C’est cela que  j’avais apprécié  l’an dernier. Je  peux  me préparer sans  -trop- de stress. Toute  la question va  être de se décider sur le  nombre de couches !  Il a  été annoncé une température de  -10°. Chacun interroge  l’autre. L’arrivée de  l’équipe de Fulgurex va  me  permettre d’avoir des  informations toutes fraîches, c’est  le cas de  le dire, sur  le  parcours !

 

 

Je  me décide  pour  trois couches : un Breath thermo de Mizuno,  une micro-polaire de Décathlon et  ma veste Raidlight pour  le  haut ; un boxer bionic energizer ( !) et  un collant Gore running wear pour  le  bas. Un  moment,  je suis tenté de  mettre  un running court  par-dessus  mais je crains d’être  un  peu entravé dans  ma  foulée. Alors  j’y renonce. Aux  pieds,  je  mets des chaussettes  run kapteren de  Kalenji et  je  glisse  mes  pieds dans  les Trabuco12. J’y ajuste des  mini-guêtres Raidlight. Voilà,  je suis  prêt ! J’ai  un Camelbak plus  une  sacoche ventrale pour  mon  petit ravito (bananes séchées, Sportéine et du nougat qui va geler !),  l’appareil  photo et  mon enregistreur Sony.  J’ai  une réserve d’eau avec du GO2 Hydra max allongé avec 1,5 l de Vichy St-Yorre, complétée avec 1 l  d’eau  plate. Je  glisse cependant  un t-shirt technique Odlo et  une  paire de chaussettes de rechange dans  le sac au cas  où. Je  prends deux  paires de gants, une fine et  une  plus épaisse. J’ai  un bonnet fin de VTT et  deux  buffs  kikouroù. Pour  l’éclairage, j’ai  une  lampe sternale Go-motion et  une frontale Piko X. Et  la couverture de survie !!! Voilà,  j’ai fait  le tour de  l’équipement du bonhomme ! Je  me  oins  l’entrejambe,  les  pieds et les tétons avec  de  la Nok. Mais  je commets deux petites erreurs me connaissant. En course, je suis assez  paresseux et  j’aime avoir tout sous la  main et  j’ai  la flemme  d’aller chercher du  matos dans  mon sac  à dos, surtout que  là,  j’ai  les câbles des deux  batteries ! Bref,  je  place  mes  piles de rechange dans  une des  poches et  mes  Yaktrax dans  une autre. Je sais que  je  ne vais pas avoir assez d’autonomie  pour  la Go-motion. Quand  il faudra que  je change  les  piles,  je vais  m’énerver  à me défaire du sac, ensuite  à fouiller dans  le sac  à la recherche des  piles. Bien sûr,  elles vont tomber dans  la  neige !! Pour  les  Yaktrax,  je  me déciderai  à les sortir qu’au bout de  la  5e chute dans  le dernier tiers du parcours !

 

 

 

 

Retour  à  nouveau dans  le  hall A où  nous retrouvons  l’autre équipe  bien déçue de son maigre repas  à la pasta-party. La salle est  bondée,  beaucoup sont allongés dans  un sac  de couchage. Nous disposons encore des transats chacun  à notre tour !! Le spectacle est vraiment devant  nos  yeux ! A  22 h, nous allons chercher  notre étiquette  pour  le transport du sac. Pas d’attente et  nous sortons  Le Lutin et  moi  pour  placer  nos sacs dans la soute encore vide du  premier car ! Ensuite,  nous  nous retrouvons dans  le hall B    le speaker fait  monter  la  pression. J’y croise Thunder ! Un vrai grand  plaisir à revoir  le  gamin. Les Trois  Becs sont  loin ! L’heure approche, nous sommes  invités  à sortir. Il fait froid !!!! La rue est déjà bien remplie cependant  nous arrivons  à remonter un  peu la  foule en passant  sur  le trottoir  pour s’arrêter, bloqués encore assez  loin de  l’arche de départ.

 


 

Voilà, c’est  le  moment.  Je  n’entends rien, ni le speaker, ni U2. Si, le départ est donné. La foule se  met en  marche. Je déclenche  mon Garmin.  Je  mets  plus de  3 mn  à franchir  l’arche ! L’aventure commence. Très vite,  je  perds de  vue  mes compagnon. J’ai décidé de  partir tranquillement et  en  mode Cyrano. pour  l’instant,  mes sensations de course  ne sont  pas terribles  mais ce n’est  pas  le  plus  important. Je  ne  perds  pas  une  miette du spectacle qui s’offre  à mes  yeux :  les spectateurs, la foule  immense des coureurs sous  la  lumières  jaunes des  lampadaires. Comme  l’an dernier, cette foule en  mouvement  assez silencieuse m’impressionne. Je  ne suis  pas dépaysé,  je connais  le  parcours. Je suis toujours étonné  par  ma faculté de  mémorisation d’un parcours même si  je n’y passe qu’une fois, pas comme  ma  mémoire des visages et des  noms qui est très  très  mauvaise.

 

 

Bientôt  le  7e  km et la  pente se redresse  pour grimper dans Sorbiers. Je  n’ai pas allumé mes  lampes,  inutile ! Je respecte  mon Cyrano : 14mn de course et  1 mn de récup. Je bois régulièrement. Le tuyau de  mon Camelbak est isolé,  pas de déconvenue de ce côté-là. Je crains  un  moment d’avoir froid mais  petit  à  petit, la chaleur dégagée par  les  muscles en action suffit  à  me réchauffer . Un panneau  publicitaire affiche  -9° mais  il  n’y a pas de vent. C’est tout bon. Un  moment,  je cours au côté de béné38 – un  jour, c’est sûr,  j’irai au trail du pic St-Michel !!!-J’aperçois des coureurs qui arborent des emblèmes kikouriens mais  je  ne  les reconnais ( !) pas. Nous quittons  la route après Sorbiers  pour rentrer dans le vif du sujet,  à savoir  la  neige ! La couche  n’est  pas épaisse et c’est déjà damé par  les 3 000 coureurs qui  me précèdent. La  nuit est claire,  le  paysage est clair. Cette  nuit  va  être extraordinaire, j’exulte. Petit  à petit,  la foule s’est étirée  mais  il suffit d’un rien comme  le  passage d’une passerelle ou d’un endroit  un  peu technique  pour ralentir  le flot, voire  même  l’arrêter. Nous sommes sur  les  hauteurs,  le flot  lumineux est  là, devant, derrière. Sublime  impression. Les  gobelets accrochés aux sacs sonnent comme  des grelots ! J’ai  le  mien accroché devant  moi, c’est celui de  la Gazelle, forcément,  je suis sur ses terres-  pensées  pour toi, petite. Certains coureurs  ont des  bâtons. Ceux-là, il va falloir s’en méfier : il n’en y aura  plus d’un qui  ne me  manquera pas de  m’embrocher !!! Justement, sur  une  portion en  légère  pente,   en voilà un qui  perd  un  bâton. Grande  âme,  je  me baisse  pour  le ramasser et vlan, voilà  ma  première gamelle. Pas de  mal… si  justement  mais je  ne vais pas  m’en apercevoir tout de suite,  j’ai  perdu  à cet  instant  mon enregistreur Sony !

Bientôt St-Christophe-en-Jarez est en vue. Il est  2 h du  matin. Petite  moyenne vraiment !! L’an dernier,  j’avais déjà été  impressionné  par cette descente avec les  lumières des voitures bloquées sur la route. La  même vision s’offre  à  moi. Saisissant. Je rejoins  juste avant  le ravito Mamanpat et  lui souhaite  une bonne course ! Une chute va  la stopper bientôt.  Comme  prévu,  je  ne  m’arrête  pas à ce ravitaillement. Je traverse rapidement  la tente, grimpe  calmement  l’escalier et entreprend  la remontée de  la rue. Le  public est  nombreux et enthousiaste. Sur  la chaussée pentue,  les voitures  patinent sur  le verglas. J’aperçois  au  loin,  le flot des coureurs  mais en fait  les  perspectives sont trompeuses de nuit. Nous traversons quelques routes,  les  bénévoles  ont bien du  mal  à stopper certains automobilistes.

De temps en temps, je regarde  mon Garmin  afin de connaître  le  kilométrage. Je sais qu’au  km 22, je serai au point culminant de  la course, ensuite  ce  ne sera que de  la descente !!! Enfin  presque ! La  neige est très  présente sur  le  parcours. Par  moment,  un  passage  particulier ralentit  le flot des coureurs et ça  bouchonne. Visiblement, certains  ne sont pas  à l’aise de courir dans  la  neige  pourtant celle-ci  n’est  pas  glacée  mais humide et elle  permet de  bons appuis. J’en profite et commence  à doubler  pas  mal de concurrents ! Je commence  à  prendre  mon rythme. Sur  le bord du chemin, des spectateurs nous encouragent !! Au  milieu de  nul  part et de  la  nuit ! Certains  ont  balisé sur  une centaine de  mètres  la  piste enneigée avec des  bougies. Un feu de bois  brûle sur  le bord. Voilà qu’au détour  d’un chemin, j’aperçois  mon lutin. Il  est  plutôt en berne et  me confie qu’il  n’est pas bien sur ce terrain. Et voilà Sainte-Catherine. Je  prépare  mon gobelet. La foule des coureurs est compacte  mais  j’arrive sans difficulté à atteindre  les tables    je  me fais servir  un verre de Coca. Je remercie  les  bénévoles de  leur  présence. J’attrape  une  poignée de pâtes de fruit et  je repars. Tous  mes arrêts s’effectueront ainsi. Mes souvenirs se bousculent. Plus  loin…  ou avant,  des spectateurs chantent  et agitent des cloches !

Cela dit,  ça remonte vers St-Genoux. Je commence  à avoir des  jambes et  essaie de  doubler  la  longue file de concurrents. Je  passe  à droite,  je  passe  à gauche. Je  glisse. D’autres glissent. La glace devient de  plus en  présente. Elle est  insidieuse et se cache sous  la  neige  ou la boue. Cela  me rappelle  mon premier trail  blanc en  janvier  2002  à la Fila-Aubrac : on grimpait de  2 mètres  pour redescendre de  1 ! J’ai  allumé enfin  ma frontale,  j’ai du  lux ! Y a  pas  à dire,  ça envoie,  j’impressionne les autres ! Passé  la Bultière, voici  le  bois d’Arfeuille  légendaire. L’an dernier,  je  n’avais rien remarqué de  particulier sauf que je commençais  à être sur  la réserve alors que  là, je  me sens  bien !  Le début se  passe sans trop de  mal mais  les  passages verglacés se font de  plus en  plus  nombreux. Le bois se remplit des cris des coureurs. Les chutes sont  nombreuses et rendues douloureuses par  les  pierres. Certains descendent  très  prudemment, même carrément sur  les fesses, d’autres s’élancent dans  la  pente. C’est du spectacle. Je commence  à m’interroger sur  la  nécessité de sortir les Yaktrax. Pour  l’instant, ça  le fait car  il est  hors de question  pour  moi d’aller trop vite et ainsi de  brûler trop d’énergie. Je  préfère gérer  au rythme que  j’ai choisi et de  bien  en profiter. Cela  m’amuse  même beaucoup. On s’agrippe  les  uns aux autres par  moment quand ça dérape,  on en retient d’autres ! Finalement,  à  mi-parcours, à l’instar d’autres,  je quitte  le chemin  pour  passer sur  le côté dans  les bois  où il est  plus facile de se retenir aux arbustes. Quelle descente !! Enfin,  nous voilà en bas mais  il faut déjà  penser  à remonter sur St-Genoux. Là encore,  je reconnais bien  le  parcours et  me souviens de  mon état d’épuisement de  l’an dernier à cet endroit.  Ma Go-motion est  à plat. Il va falloir que je change  les  piles. Je  me défais de  mon sac et entreprends la recherche de  la  boîte. Je  la trouve et  l’ouvre en faisant tomber  les  piles dans  la  neige ! Ben voyons ! Restons calme. Voilà, je remets en  place  le bloc  piles et  ça repart ! Mince,  je n’ai pas sorti  les yaktrax du sac. Tant pis, ça passe encore. Voilà St-Genoux, nous sommes au  mitant de  la course. Je  pénètre dans  la tente et aperçois mes  petits  jeunes, l’essuin et foxdudésert en train de se changer! Je suis  un  peu surpris de  les voir, les  pensant  loin devant ! Je  la fais grand seigneur avec eux. Je  leur demande s’ils sont contents de  leur course, de  l’ambiance. Ils  me répondent  oui par  politesse mais  ils  ont  l’air d’accuser  un  peu le coup ! Je suis déjà sorti,  je reconnais  la grange  où c’était  un peu la  foire d’empoigne  l’an dernier. A  la sortie, un groupe de Père-Noël nous encouragent ! C’est fou,  il est passé  5 h du  matin. La vue sur  la vallée du Rhône est  impressionnante. Je suis toujours enchanté de courir  la  nuit,  j’y trouve  les sensations démultipliées !

 

 

Les  premiers relais commencent  à arriver mais  il  n’y a pas  le stress de  l’an dernier car  ils sont encore très espacés. Maintenant c’est  la longue descente vers Soucieu (moi, je ne le suis pas vraiment). Je remonte  toujours  un grand  nombre de coureurs. Pourtant  je  ne cours  pas  un rythme  bien élevé. Le parcours devient  très difficile  par endroit à cause de  la glace. De  nouvelles chutes,  pour  moi également. Je  me vire  juste devant  un relayeur qui, sur sa  lancée,  n’a que comme ressource de sauter  par-dessus  moi ! Des coureurs sont en attente des secours sur  le bord,  à  l’abri  bien  léger de  la couverture de survie. Le vent s’est  levé. Mais je  n’ai pas froid. Je retire  même gants car  j’ai trop chaud. Je rentre dans Soucieu. Aux abords de  la zone de ravitaillement,  la foule se  presse derrière  les  barrières et  n’est pas avare d’encouragements. Comme prévu, mon verre de Coca et  une  poignée de  pâtes de  fruit et  je repars. Je sais que  le  parcours réserve encore deux belles  montées sans compter celle de Ste-Foy.  Nous courons sur  le goudron  rendu  glissant par  le verglas. Ça devient de  plus en  plus rock ‘nd roll. Les chutes sont  nombreuses. Dans  les  passages en  pente, c’est  impressionnant.  La  5e est vraiment douloureuse  pour  moi. Je sors enfin  mes yaktrax. C’est si simple ! Il  me suffit à peine de  30 s  pour  les  placer. Ensuite, y a  plus  photo ! Quel  idiot d’avoir attendu si  longtemps ! Enfin, je rentre dans Chanopost, puis  je traverse le  parc. Il reste  un méchant  chemin très pentu, très  glissant quasiment en single-track. Pour  la suite,  les  parties  propres  vont alterner avec  les  parties  glacées. J’enlève mes chaînes….  je  les remets….   j’arrive sur Beaunant. Oups, il faut bien tenir  la rampe ! Mon Camelbak est vide. Le ravito où je  négocie  une  petite  bouteille d'eau gazeuse puis  c’est  l’interminable  montée de Ste-Foy. Le téléphone sonne, c’est  -loulou- qui vient aux  nouvelles. Pour  moi, ça va bien, pas de crampe, encore de  la réserve. Pour lui,  le site  m’annonce une arrivée  à 10h. Euh, non, j’estime  mon arrivée avant  9h puis  il  me dit que les  jeunes sont tout  près derrière  moi ! Oh !! Voilà une  info qui va  me  m’obliger  à  me bouger  un peu  plus !!  Je n’attends  même pas d’être en haut de Ste-Foy que  je repars en courant dans  les rues glacées de Lyon. Je croise des coureurs qui sont déjà arrivés et qui remontent  à  la rencontre d’amis certainement. Justement en voilà qui  m’interpelle et  me salue, c’est  un  kikou, Tounik !  Le  parcours  ondule  un  peu  puis nous fait dégringoler vers  les rives de  la Saône que  nous traversons pour  la  longer. C’est  une variante par rapport  à l’an dernier.  Le vent souffle de face. Je commence à baisser  un  peu la cadence. Je cours difficilement sur  les quais  verglacés  pour arriver  au confluent de  la Saône et du Rhône. Les  mornes quais  valaient bien ce détour. Je repars dans  l’autre sens avec  le vent dans  le dos ! J’aperçois  les coureurs sur  l’autre rive. Le  passage  sur  le  pont au-dessus du Rhône est particulier. Le trottoir est couvert de glace et  nous  oblige à courir sur  la rue, face aux voitures. Et c’est reparti dans  l’autre sens. Ma  jauge d’énergie affiche vide ! Jusqu’au bout,  il  y aura de  la glace !!!! J’entends  le speaker ! Il est  bientôt 9h. L’an dernier,  j’étais arrivé en un  peu  plus de 8h. Dernière virage,  l’arche au fond,  les gens qui crient  des encouragements. J’ai à la fois envie d’accélérer  mais aussi de ralentir  pour faire durer  ce  moment d’éternité. Voilà,  je  pénètre dans le palais des Sports. C’est fini. Je suis seul dans cette foule. J’ai  les  larmes qui  me  montent aux  yeux. Je  me ressaisis. Je  me sens  bien maintenant. Même dans  la foule  pour  le  mâchon  où je  me régale,  même quand  je  mets  un temps certain  à la recherche de  mon sac à dos.

 

 

Je  monte dans  les gradins  pour  me changer et  me   laver avec  des bouteilles d’eau ! Je domine  la salle, le speaker accueille  les concurrents. Il fait son  boulot, ce  n’est  pas  un chroniqueur sportif mais  peu  importe. Je souris quand  il accueille Sylvie qui donne ses  impressions à son micro en commençant  par  « purée… ! » Ça va  le  marquer car  il le répètera  plusieurs fois par  la suite. L’autre Thierry et Vomito sont arrivés avant  moi, les autres vont se succéder jusqu’à 10h30. Entre  le  premier  pointage et  l’arrivée,  j’ai  gagné 1540 places !

C’est Denis Morel qui a  gagné,  un gars d'cheu nous !!! Fin d’une bien belle équipée !

31 commentaires

Commentaire de didstzach83 posté le 08-12-2010 à 22:02:00

une belle course
un beau récit
tu as dû me reprendre sur le parcours car j'étais parti plus vite et c'était pas mon jour
tu as dû sûrement m'encourager

bravo et à bientôt

Commentaire de fulgurex posté le 08-12-2010 à 22:29:00

sacré canasson! quand j'ai doublé le Lutin, il m'a dit que tu galopais devant.
Alors, ne vas surtout pas monter sur tes grands chevaux parce que je n'ai jamais réussi à te rattraper, ni à te retrouver dans Gerland non plus d'ailleurs. Bravo.

Commentaire de Byzance posté le 08-12-2010 à 22:36:00

8h50 pour moi : nous nous sommes peut être rencontré ! Bravo à toi.

Commentaire de 6rille posté le 08-12-2010 à 22:58:00

Bravo mustang pour ta belle course et merci pour ce récit très sympa !

Commentaire de Mamanpat posté le 08-12-2010 à 23:08:00

Quelle course !
Quel récit !
Bravo à toi, j'aurai du essayer de rester à tes côtés !

Commentaire de tophenbave posté le 08-12-2010 à 23:14:00

bravo pour cette demonstration de volontè et de talent!quand tu veux, où tu veux pour re covoiturer !a bientot.

Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 08-12-2010 à 23:25:00

Merci mon Mustang, sans toi, je n'irais pas mourir si loin !!!

Commentaire de MOZ posté le 08-12-2010 à 23:31:00

Bravo au cheval et merci pour ce récit.

Commentaire de ThomasL posté le 08-12-2010 à 23:41:00

super course et super CR! j'avais oublié le feu au bord du chemin, excellent moment :-)

Commentaire de JLW posté le 09-12-2010 à 00:48:00

Belle course, beau récit (san fôtes sa fai plêsir) et un grand regret de ne pas t'avoir croisé.

Commentaire de breizhman14 posté le 09-12-2010 à 00:55:00

Bravo à toi et aux autres alençonnais!! Un CR pareil, ça me donnerait presque envie de la faire!!!

Commentaire de caro.s91 posté le 09-12-2010 à 01:02:00

Superbe récit qui m'aurait (presque) fait regretter d'avoir couru l'Origole la même nuit !!!

Commentaire de tounik posté le 09-12-2010 à 08:55:00

Je remontais à la rencontre de Blob lorsque nous nous sommes croisés.

Avec la fatigue tu semblais un peu dans le vague.

Bravo pour cette enthousiasme et cette magnifique course après avoir passé brillamment l'épreuve de l'été

Commentaire de robin posté le 09-12-2010 à 11:15:00

Y'a pas à dire : dans l'Orne, on maîtrise la neige !

Belle course mon équidé !

Il ne reste plus qu'à attendre le CR du Lutin bien silencieux sur ce coup là !

Bonne récup et à bientôt !

Commentaire de Baobab posté le 09-12-2010 à 11:24:00

Merci pour ce très beau récit agrémenté de photos bien senties. Bravo pour cette course que tu as su mener à son terme malgré les conditions peu habituelles. Remets toi bien de cette balade, en attendant ta saison 2011...et de nouveaux récits!!!

Commentaire de jeanpierre59223 posté le 09-12-2010 à 12:04:00

Merci Mustang pour ce magnifique récit
A+

Commentaire de RogerRunner13 posté le 09-12-2010 à 12:07:00

Une belle course riche en émotions et en frayeurs, des conditions difficiles et un beau récit, merci.

Commentaire de Klem posté le 09-12-2010 à 13:00:00

Bravo Philippe, pour la maîtrise de ta course, merci pour ce beau récit de cette édition particulière. c'est toujours un plaisir de te lire.
Klémici

Commentaire de totoro posté le 09-12-2010 à 13:29:00

Merci pour ce récit et bravo pour ta course sur une édition exceptionnelle !

Commentaire de eric41 posté le 09-12-2010 à 15:08:00

Bravo Philippe pour ta course et merci pour le CR,çà donne envie.
Eric

Commentaire de Françoise 84 posté le 09-12-2010 à 18:14:00

Bravo à toi pour cette course bien réussie! Par contre, je n'ai aucun regret de ne pas y avoir été: Brrr, trop de neige, de froid et de verglas pour une pôvre fille du sud!!

Commentaire de sarajevo posté le 09-12-2010 à 19:04:00

désolé de ne pas t'avoir vu .... à la prochaine pur-sang !!!

Commentaire de Fox du desert posté le 09-12-2010 à 22:16:00

Un Mustang impressionnant cette nuit là . Je suis particulièrement heureux de cette chevauchée ...
Le Mustang est pour moi un maître et sur bien des plan je lui ressemble . Notamment dans le stress de la prépa .
Continue à nous emmener sur des trucs de bingues.
Ca pimente nos petites vies médiocres ...

Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 10-12-2010 à 09:13:00

Tiens, encore un petit commentaire pour le maître Mustang. Comme le dit le Fox, on est tous tes padawans.

Commentaire de gdraid posté le 10-12-2010 à 10:59:00

Merci Mustang, pour ce beau récit, bien imagé, d'une épreuve si difficile !
JC

Commentaire de vial posté le 10-12-2010 à 18:50:00

désolé de n'avoir pu me rende à l'arrivée pour te féliciter, mais interdit de voiture pour raison médicale...
c'eut été un plaisir de te revoir
bravo pour avoir bravé les éléments déchainés de Dame Nature!!
michel

Commentaire de foxtrot posté le 10-12-2010 à 20:30:00

Bravo a toi ,malgré le pepins de santé et la difficulté cette année ,beau chrono et grosse memoire du parcours,quel recit!

Commentaire de frankek posté le 10-12-2010 à 21:36:00

bravo à toi ! et à bientôt pour d'autres réçits...captivant

Commentaire de tidgi posté le 12-12-2010 à 09:32:00

Mais çà galope, çà galope !
Bravo pour ta course. La prochaine fois, j'essaierai de t'attraper... à l'AAB.

Commentaire de yves_cool_runner posté le 12-12-2010 à 22:12:00

Bravo. Moins de 2' d'écart l'an dernier. Guère plus cette année. Va falloir qu'on pense à arriver ensemble ! En 2011, sous les 7h30, dans des conditions printanières ! Ben, on peut rêver, non ?

Commentaire de Jerome_I posté le 12-12-2010 à 22:24:00

bravo pour ta course et ton récit, dommage qu'on se soit loupé. Bravo d'avoir poutré le Lutin ;-)))) Jérome

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