Récit de la course : Eco-Trail de Paris® Ile de France - 80 km 2015, par dg2

L'auteur : dg2

La course : Eco-Trail de Paris® Ile de France - 80 km

Date : 21/3/2015

Lieu : St Quentin En Yvelines (Yvelines)

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Distance : 80km

Matos : RàS + frontale défaillante et cheville droite fragile

Objectif : Terminer

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Les années se suivent mais ne se ressemblent pas

L'avant course

Cela fait deux ans que je me suis mis à courir, sans être capable d'expliquer comment et pourquoi la chose m'a pris d'un coup comme ça. Ce dont je suis certain, c'est que lors de ma deuxième ou troisième sortie, j'étais sur le parcours de santé de la forêt de Meudon, et que j'avais vu passer les gens de l'ÉcoTrail (a priori ceux du 30 km). J'avais été un peu impressionné par le rythme de brutes de la tête de course, puis deux ou trois tours dudit parcours de santé plus tard, j'avais trouvé le rythme de la queue du peloton plus humaine. Quelques mots échangés avec les signaleurs en contrebas m'apprenaient ce qu'était cette course, qui se déclinait en une version courte (que je venais de voir passer), une version moyenne, et une version longue de 80 km. Quoi ? Il existe des courses plus longues que le marathon ? Il faut vraiment être malade pour faire un truc pareil ! Mais 30 km, cela me paraissait être un objectif concret éventuellement envisageable pour l'an prochain. Je cochais donc la date du 29 mars 2014 dans un coin de ma tête avec pour objectif de devenir capable de m'enfiler 30 km à ce moment là (à l'époque, je faisais péniblement 6 km en 40 minutes).

Les entraînements se suivaient et s'allongeaient, et j'étais largement en avance sur mes objectifs, en terme de distance tout du moins. Je faisais mon baptême de la compétition sur marathon à l'automne (Val-de-Reuil), et décidais donc de m'inscrire sur le 50 pour mon baptême du trail et de l'ÉcoTrail. Ce 50 km se passera presque à la perfection. Départ prudent, pointage en 1000e position à la sortir du Château de Versailles, et puis Pacman permanent, presque exclusivement en montée, avec plus de 600 coureurs croqués en cinq heures, et une honorable place (pour moi) de 400e au final, bien aidé par ma connaissance du parcours, et aussi par le temps chaud du jour de la course qui manifestement avait handicapé pas mal de monde. Sur le coup, j'avais presque été déçu de ne pas m'être inscrit sur le 80, que ce jour là je me sentais (naïvement ?) capable d'encaisser en guise de première, mais bon, ces courses ont lieu tous les ans, cela pouvait attendre. L'année suivante se déroulait de façon plus assidue que la précédente en terme d'entraînement, avec des hauts (sub 4h00 sur marathon, encore à Val-de-Reuil), et des bas (forfait sur la 6000D pour raisons familiales et SaintéLyon catastrophique pour cause de gastro carabinée), mais l'objectif du 80 restait en ligne de mire, d'autant qu'un ami à moi, Y., sortait de pas mal de galère, et réalisait que se remettre au sport ne pouvait que lui faire du bien. Je l'encourageais à s'entraîner avec moi, et le poussais à s'inscrire sur l'ÉcoTrail, le 30 km étant à mon sens un défi idéal pour lui.

Ma préparation depuis la SaintéLyon était assez studieuse, avec aux alentours de 600 km de sorties depuis janvier, dont pas mal de reconnaissances du parcours, notamment du 30 km, que j'ai dû faire une bonne demi douzaine de fois. Fin de l'entraînement le 15 mars, une semaine de repos ne fera pas de mal. Curieusement (peut-être le contrecoup d'un entraînement un peu trop dur?), cette dernière semaine me voit envahi d'une grande lassitude, et d'un mal de crâne récurrent genre sinusite. Ceci dit, je fais de mon mieux pour récupérer et dormir plus que de coutume, mais les prises de Doliprane sont assez nombreuses et l'état de forme le jour J très incertain.

Fin d'après midi, la veille de la course, Y. m'envoie un SMS, me disant qu'il me recontacte plus tard pour « faire le point ». Comment ça, faire le point ? On a reconnu le parcours, on a noté le kilométrage exact de chaque côte, identifié les descentes casse gueule, réfléchi à quel temps tu vas mettre pour tes 30 km, il n'y a pas besoin de faire le point ! Quelques heures plus tard, Y. m'annonce qu'en raison de la pollution, il n'a pas trop envie d'y aller. Apparemment, sa compagne en souffre, et cela l'inquiète. Hé, mon gars, toi aussi tu as eu des soucis, ça te fera du bien de finir ton 30 km, même si tu t'envoies quelques nanoparticules dans les poumons, ressaisis toi ! Mais bon, peine perdue, sa décision est prise. Ca me fout en rogne. J'aurais tellement été content d'avoir contribué à l'amener au bout ! Et de l'apprendre pendant ma course m'aurait sans doute redonné le moral. Du coup, je ne vais pas afficher les panneaux d'encouragement que j'avais préparés pour lui à la fin de la course, et je m'endors le vendredi soir de mauvaise humeur.

Au réveil du samedi, j'essaie de ne plus penser à ça et d'être un peu égoïste. Mon sac est prêt depuis l'avant veille, je suis content d'avoir tout préparé soigneusement, calmement et avec un jour d'avance. Au revoir à la petite famille, et me voilà dehors vers 8h30. Petit passage à la boulangerie pour acheter deux tartes au chocolat qui seront ma récompense d'après course, et direction la gare. Le Transilien est sans surprise rempli de traileurs du 50 et du 80. Qu'est-ce que ça cause, comparé aux trajets du matin en semaine quand on va au boulot ! Ceci dit, si on enlève toutes les phrases contiennent un des mots parmi « trail », « Hoka », « marathon », « cardio » et « ultra », c'est tout de suite plus silencieux. Descente à Saint Quentin. Je ne sais pas où il faut aller, mais je suis le flot vers la gare routière où nous nous entassons calmement dans les bus qui nous emmènent au départ. Nous arrivons sur place, et je fais docilement la queue aux toilettes, parce qu'à l'ÉcoTrail, interdit de faire pipi sur les arbres (du reste plusieurs coureurs font les gros yeux quand ils voient que ce point de la charte que nous avons tous signée au retrait des dossards n'est guère respecté).

L'incident de la veille au sujet de Y. est encore dans ma tête, et je suis d'humeur sombre et maussade. Malgré la banderole Kikouroù, je n'ai pas très envie d'aller saluer tous ces gens que je reconnais en partie pour les avoir vus en photos dans leurs CR respectifs, mais à qui je n'ai jamais parlé en vrai.  Je fais une exception pour charlie27700, qui est en fait un ancien camarade d'étude perdu de vue depuis des lustres et que j'ai croisé, à ma grande surprise, lors de la soirée au Flore avant la SaintéLyon. Ceci dit, ce n'est pas avec lui que je vais passer ma journée : il a un record personnel 37 minutes en-dessous du mien sur marathon, et vise un sub 9h00 aujourd'hui. Si je pouvais m'approcher des 10h00, je serais, moi, super content, et j'ai plutôt en tête de faire quelque chose entre 10 et 11h, de préférence plus près de 10 que de 11 quand même. Je reconnais donc, sans leur parler, Patfinisher, Sabzaina, Namtar, Rayarun (sans son déguisement), le Bagnard (ça, c'était facile), PatriciaB, jack91290, caro.s91, Lanternerouge lapuce92, lemulot et quelques autres. Les minutes passent, et il fait froid. Je suis pour l'instant habillé chaudement en civil, et me demande si ma tenue de course (short, tee-shirt manche courte et polaire) sera suffisante. Je regrette même de ne pas avoir de gants, même si je sais que la météo annonce que cela devrait se réchauffer à partir de midi.  Alors que nous attendons tous le départ prévu à midi, j'écoute distraitement le speaker égrener les noms des favoris que les hommes puis chez les femmes. Parmi les outsiders de la course féminine, il évoque le nom d'une certaine Caroline S., qui de retour d'une grave blessure a gagné ceci et cela, et pourrait bien se mêler à la lutte des premières places. Ladite Caroline S., kikoureuse émérite de son état, fait une moue dubitative en entendant ce discours, mais je me dis que ça faire du bien au moral d'entendre un truc pareil.

 

Départ -> Buc


Changement de tenue à 11h50, alors que tout le monde commence à gagner l'aire de départ. Il fait froid ! Nokage soigneux des pieds , dépôt du sac et hop, j'y suis aussi. Il n'y a pas de sas de départ, mais l'étendue herbeuse qui sert de départ est tellement large que chacun a tout loisir de se positionner où il veut par rapport à la ligne de départ. Un premier départ pour les joëlettes qui ont besoin d'éviter la cohue, et, quelques minutes plus tard, la meute est lâchée. Enfin, à l'endroit où je me trouve de ladite meute, ça part tranquille, mais j'imagine que devant, ça doit partir à une vitesse de 16 ou 18 km/h.

Comme tout le monde le sait (puisque le speaker a lourdement insisté sur ce point), la première partie de l'ÉcoTrail est très roulante, ce qui veut dire qu'il faut partir lentement. Dans ma tête, j'ai découpé le trajet en quatre tronçons : un premier de 22 km terminé par le ravitaillement de Buc, seulement emprunté par les gens du 80. C'est plat de chez plat, et, donc il ne faut pas partir vite. Ensuite, du km 22 au 39, on emprunte une portion où on est vite rejoint par le parcours du 50 km. Il commence à y avoir des côtes, mais le gros du dénivelé est pour après. Au 39e km, les parcours du 50 et du 80 se séparent à nouveau, et les concurrents du 80 km partent pour une boucle de 14 km autour et dans Meudon. A partir du 49e km, nous rejoignons le trajet du 30 km. La fin de la boucle se situe au 53 km, où tous les parcours se rejoignent. S'en vient alors un tronçon de 25 km, donc 15 en forêt, avec deux ravitaillements (Chaville au 55e et St Cloud au 68e), puis 10 km de bitume le long des quais de la Seine jusqu'à la Tour Eiffel. La plupart des gens n'aiment guère cette dernière portion, mais franchement, il n'y a pas vraiment moyen de faire plus joli, et de toute façon, même si je fais un temps météoritique au vu de mon niveau, je le ferai de nuit, ce tronçon, donc on s'en fiche qu'il soit moche.

Mais je n'en suis pas là. Premier tronçon = partir lentement. « Si tu te sens bien, c'est que tu vas trop vite ». À répéter trois fois par kilomètre minimum. Mais en fait, cela ne suffit pas. « On » sait que beaucoup de gens de mon niveau partent trop vite, donc l'important n'est pas de se forcer à aller plus lentement que ce que l'on pourrait faire, mais d'aller plus lentement que les autres. « Si personne ne t'a doublé depuis 100m, c'est que tu vas trop vite ». Ça c'est mieux, et plus facile à mettre en œuvre. Je ne connais pas grand-chose de ce tronçon, si ce n'est qu'il est plat. Mais cela ne m'empêche pas d'être surpris par les indications de ma montre : seulement 24m de D+ au bout de 8km ! C'est effectivement très plat, mais plutôt joli. Pas trop d'arbres, pas mal d'étendues d'eau, ce serait plus joli encore sous le Soleil, mais c'est sans doute mieux pour la performance qu'il ne soit pas là. Au troisième km, je me fais doubler par Carole, des Lapins Runners. Je suis un peu surpris car d'habitude elle et son compagnon (que je ne vois pas) enchaînent les course plus qu'ils ne cherchent les chronos, mais aujourd'hui, le programme semble être différent, et je me garde bien de me caler sur son rythme. À raison : elle terminera dans le temps fort respectable de 9h38. À peu près à ce moment là, j'assiste à un premier grand moment de beaufitude automobile : le parcours traverse une petite route, dont la circulation est bloquée par le flot ininterrompu de coureurs, et manifestement, un des conducteurs supporte assez mal que des gens à pied l'empêchent de conduire son puissant véhicule à sa guise. Il déverse pas mal d'insultes à la signaleuse qui se trouve là, et qui de toute façon aurait sans doute bien du mal à contenir les coureurs le temps de faire passer cet automobiliste malotru qui ne mérite guère cet égard au vu de ce comportement. Je suis à deux doigts d'aller dire à ce monsieur ce que je pense de son attitude, mais je me retiens car je le sens capable de casser la figure à quiconque voudrait lui expliquer que quand on prend sa voiture dans ce coin de la banlieue le jour de l'ÉcoTrail, ben il faut savoir être patient, sans parler du fait qu'il y a une alerte pollution ce jour là.

Malgré tous mes efforts, je vais un peu plus vite que prévu (6'20'' au  kilomètre au lieu de 6'35''), et je suis content de voir arriver la passerelle de St Quentin, où un petit bouchon s'est formé (je dois être à ce moment là dans la portion la plus dense de la foule). Ceci dit, on ne peut pas dire qu'on perd du temps, et deux minutes plus tard, je peux passer, ce qui me permet de revenir dans la moyenne que je voulais avoir. J'ai beau savoir que la passerelle va vibrer sous l'effet des coureurs, je suis surpris de l'amplitude du truc, et surtout du bruit des haubans. Petite traversée de St Quentin, avec à nouveau un grand moment de beaufitude quand on traversons une rue assez large dont les automobilistes trouvent encore plus anormal de devoir attendre que passent les coureurs. Encore quelques kilomètres en milieu périurbain (mais sans ennuyer les beaufs du coin, c'est déjà ça), et nous revenons dans un environnement plus « nature » vers le km 14. C'est à ce moment que la multicolore Sabzaina me double (ce qui, concédons-le, est tout sauf une surprise), accompagnée de je ne sais qui. Elle s'arrête juste après sur le bord de la route pour claquer la bise à une connaissance, et repart rejoindre sa place avec une grande facilité. Cela me rappelle que la dernière fois que ladite Sab m'avait rattrapé dans une course, c'était au 32e kilomètre du marathon de Cernay-la-Ville, moment à partir duquel elle m'avait mis 13 minutes dans les dents jusqu'à l'arrivée. Une règle de trois totalement stupide m'indique rapidement qu'avec les 64 km qui restent, je devrais donc perdre dans les 1h23 par rapport à elle. J'espère qu'elle mettra moins de 9h30 ! [Réponse : oui, bien sûr]

Et nous attaquons les premières (modestes) difficultés. Rien de bien méchant, mais ces petites côtes brisent la monotonie du parcours qui s'installait peu à peu. Je me force à ne pas courir, je sais que si je suis en forme, j'aurai largement la possibilité de le faire plus tard. Les premières pancartes Kikouroù font leur apparition au km 18, dans une descente qui mène à un parking. Il me semble que c'est plus ou moins par là qu'il y a une distribution gratuite de bonbons, mais comme je ne (re)connais personne parmi les spectateurs, je me garde bien de m'approcher (et de toute façon, je n'aime pas les bonbons). Nous repartons pour quelques kilomètres un peu plus bosselés que les dix  premiers, et vient le ravitaillement de Buc qui marque la fin de ce premier tronçon, fait un peu plus rapidement que prévu. Même si je ne prétend pas avoir beaucoup d'expérience, je garde l'impression que les ravitaillements ralentissent souvent inutilement les gens, et ai prévu de m'arrêter à ceux-ci que pour le strict minimum. Je transporte avec moi ma nourriture (saucisson et Tuc pour le salé, Figolu et chocolat
pour le sucré), donc j'ai juste besoin de faire le plein d'eau, car même s'il ne fait pas chaud, je sais que ma poche à eau ne va certainement pas tenir jusqu'au prochain point d'eau, au km 45. L'arrêt initialement exprès est, sans surprise, plus long que prévu car une poche à eau de se ferme jamais de façon étanche les jours de course, expérience que je ne suis pas le seul à faire à ce moment là. (Du reste, je ne comprend pas pourquoi il n'y a aucun ingénieur sortant de PolySupCentrale qui ait réfléchi à un système de fermeture plus efficace : pourquoi mettre un bouchon aussi énorme avec un pas de vis aussi court???). Deux minutes plus tard que prévu, me voilà dehors. Il n'y avait pas la queue au ravitaillement, qui était bien dimensionné (pas comme à la SaintéLyon), mais je repars beaucoup plus vite que la plupart des coureurs présents, en même temps que certains qui m'ont doublés 5 voire 10 km plus tôt : les gars, c'est bien la peine de mettre une minute au kilomètre aux autres si c'est pour vous arrêter 10 minutes de plus.

 

Buc -> mi course



Après un petit S, nous repartons vers le nord et la N12, où nous rejoignons le parcours du 50. Je suis content : un SMS m'annonce vers la 1250e place, et à partir d'ici, je connais en principe chaque kilomètre du parcours. Sauf que je crois être 1250e sur 2000, ce qui me plaît assez, mais en réalité, il y a plutôt 1600 partants pour 2000 dossards, et je suis quand même assez loin, ce qui explique sans doute pourquoi le ravitaillement n'était pas aussi bondé que ce que j'imaginais. Dans la première côte qui suit la ravitaillement, je rattrape le Bagnard, qui a annoncé viser le podium et a donné pour le suivi live du site le numéro de dossard du favori de la course (Emmanuel Gault, qui va gagner pour la seconde année consécutive). Je lui demande s'il est toujours confiant pour son objectif de podium. « Oui, ça devrait le faire ». Bon, si je suis dans les temps d'un médaillable, je dois pouvoir viser le top 10… en rajoutant deux zéro, bien sûr. Vient ensuite la kikouresquement célèbre montée de l'Alpe d'Huez, un surnom un brin excessif à mon avis. Ce n'est pas à mon sens la montée la plus raide ou la plus difficile ou la plus fatiguante du parcours, ne serait-ce que parce qu'elle arrive trop tôt dans le parcours et surtout trop tôt en terme de difficulté. De nouvelles pancartes Kikouroù nous annoncent « Souriez, vous êtes filmés ». Je souris, mais comme je ne porte aucun signe distinctif, je ne serai ni filmé, ni photographié, ce qui n'a de toute façon aucune importance.

Les côtes s'enchaînent désormais à un rythme plus rapide, et sont plus longues qu'avant Buc. J'espérais grignoter pas mal de place à ce moment là, mais la forme (ou le moral) ne sont pas au rendez-vous, et je ne suis pas très efficace. Ce n'est pas grave, la course est encore longue, mais à l'évidence, je suis moins en forme que l'an dernier. Vers le 30e kilomètre, nous passons la passerelle sur l'A86, censément le point culminant du parcours (même si ma montre lui préfère une bosse peu avant la passerelle sur la N118 une dizaine de km plus loin). Le tracé me semble tournicoter un peu plus que l'an dernier, mais les difficultés sont grosso modo les mêmes. Je commence à avoir les jambes un peu raides. Rien de grave, mais si ça commence maintenant, la fin du parcours risque d'être compliquée. J'essaie d'adopter une foulée la plus rasante possible, histoire de m'économiser au maximum, ce qui se traduit sans surprise par un trébuchage en règle et un vol plané étonnamment long eu égard à ma vitesse. J'ai le réflexe de faire une sorte de demi vrille pour retomber sur mon sac à dos, dont la poche à eau, à l'évidence, désormais bien étanche, absorbe le choc de façon efficace. Les gens derrière moi n'ont même pas le temps d'arriver à ma hauteur que je suis déjà reparti sans dommage.

Où on en était ? Ah oui, la route du cordon de Vélizy, qui donne toujours autant l'impression d'être déjà la tour hertzienne 20 km plus loin alors qu'en fait le truc qu'on voit au bout n'est pas la tour hertzienne mais un bête château d'eau. Puis on redescend au nord vers le étangs. Cette fois-ci, on rallonge vraiment en passant à la mare aux écrevisses que l'on n'avait pas visitée l'an dernier. Du coup, on a une côte en plus pour rejoindre l'étang du Trou aux Gants (mais pourquoi diable un nom pareil ?) via le cimetière de Vélizy, mais c'est pas la plus raide qu'on puisse emprunter. L'an dernier, l'arrivée à cet étang sous un grand soleil était magnifique et donnait presque envie de s'arrêter pique-niquer, mais ce n'est pas le cas cette année, où le ciel est bas, et où l'horaire est plus tardif puisque je suis sur le 80. C'est dommage, mais en même temps, on n'est pas encore à la moitié de la course.

 

Mi-course -> Meudon


Ladite mi-course n'est cependant pas loin, non sans une nouvelle côte qui commence à faire mal aux concurrents. Je ne suis pas spécialement efficace dans les montées, mais je remarque que les autres traînent encore plus la patte qu'une heure avant. Ceci dit, ceux que je double dans les montées finissent par me rattraper un ou deux kilomètre de plat plus loin. On redescend à nouveau vers le nord, et arrive la bifurcation qui nous sépare (temporairement) du parcours du 50 : si on est sur le 50, on va tout droit et 500m plus loin, on retrouve le parcours du 80 qui lui fait une boucle de 14 km. Un signaleur se tient bien droit les bras croisé à l'entrée de ce qui pour nous serait un raccourci, mais je ne crois pas que quiconque soit tenté de tricher à ce moment là. La boucle spéciale 80 est ma partie préférée de l'ÉcoTrail, même si elle commence par une côte parmi les plus sévères de l'épreuve, la côté du Précipice. Certes, le nom est un peu grandiloquent, mais on monte droit dans la pente, et certains aiment de moins en moins. « Courage, on a dépassé la moitié en distance… mais pas en dénivelé », dis-je à certains, en me demandant si être aussi honnête que cela en ce qui concerne le dénivelé est le meilleur encouragement à leur prodiguer.

Bon, la côte du Précipice, c'est fait, la passerelle de la N118, c'est fait aussi, la bosse juste après, c'est fait. Petit coup d'œil à la montre : 42,2 km, en 4h51. C'est douze minutes de plus que lors du 50, l'an dernier, ce qui est assez normal vu qu'on est loin de la fin, mais je ne suis pas rassuré : j'ai probablement moins d'essence que ce que j'espérais avoir. On descend, on traverse la route des sept
tournants, une nouvelle côte, c'est f… ouille ! Celle là fait mal aux jambes ! Pourtant elle n'a rien d'extraordinaire, cette côte, mais elle passe mal. On évite de tourner la tête à gauche : on y voit à un gros kilomètre le bout de la terrasse de Meudon avec divers minuscules points bariolés qui montent, signe que nous allons passer par là... mais dans 6 km. J'essaie de me détendre un peu les jambes dans la descente qui suit, ce qui est impossible : le sentier est très étroit, et ça bouchonne, je ne peux pas aller à la vitesse que je voudrais. Mmm, pas bon, ça. On arrive au dernier étang de Meudon. Re-petit coup d'oeil à la montre pour faire le point. 44 km et 7' au kilomètre pile. Je calcule que si je fais du 8' au kilomètre désormais (difficile d'espérer mieux au vu de la petite alerte), plus le dernier km, la Tour Eiffel et les ravitaillements, j'ai encore une chance de faire dans les 10 heures. Mais plus de marge. Allez, on y croit. Vient alors ce qui pour moi est LA côte de l'ÉcoTrail, la côte de l'anémomètre. On est dans une sorte de tranchée, le terrain est sec mais bien défoncé, il y a des cailloux, des racines, c'est cassant et casse-gueule à souhait. C'est certes moins long que l'Alpe Huez chère aux soizante-dix-huitards, mais ça vient bien plus tard, quand on commence à tirer la langue. Et encore, on peut s'estimer heureux que les organisateurs nous la fassent faire à la montée. En faisant un S qui passe d'abord au sud de l'anémomètre, on pourrait la faire en descente, et ça ferait encore plus de dégâts (même si, OK, c'est pas un trail de montagne non plus). Je monte la côte, en passant par le haut de la tranchée (moins encombré, et moins dangereux pour les chevilles), et direction maintenant l'orphelinat et son point d'eau, ou je n'ai pas prévu de m'arrêter.

Arrivé en vue des habitations de Meudon, un bénévole nous annonce « Ravitaillement à 100 m ! Prenez à droite, puis en bas de la descente le portail à gauche ». Hein ? Quoi ? Hé, tu n'es pas en train de dire qu'on va entrer dans l'orphelinat par le portail du bas, pour en ressortir par le portail du haut, alors qu'ensuite on doit aller en bas ?? Ben si, c'est ça qu'il dit le monsieur. Et en plus c'est un menteur parce que du coup, le ravitaillement, il n'est pas à 100m, mais facile à 800m. Je réalise que pour que ce détour insignifiant (il faut bien les faire, les 80 km, de toute façon) m'énerve à ce point, c'est que je commence à fatiguer. Du coup, je m'arrêterai là pour remplir ma poche à eau, le temps de retrouver des pensées positives. Parce que de toute façon je dois m'arrêter soit ici, soit à Chaville pour remplir, et d'ici, le panorama, il est quand même pas mal, alors que Chaville, c'est entre le cimetière, la voie de chemin de fer et la forêt. L'arrêt express sera encore plus long qu'à Buc, pour cause de poche à eau à nouveau récalcitrante. C'est bien la peine de se démolir à faire des séances de fractionné pour augmenter sa VMA de 0,25 km/h si c'est pour perdre 5 ou 6 minutes par trail à cause d'une poche à eau ! [À noter pour l'an prochain : faire des séances de remplissage de poche à eau, et demander si c'est autorisé de les faire figurer dans le jeu des 365h]. Bip de mon téléphone où un SMS m'annonce que je viens de gagner 250 places par rapport à Buc, ce qui est assez surréaliste : je n'ai certainement pas doublé 250 personnes sur les chemins depuis Buc, et j'ai même plutôt l'impression que j'ai plus été doublé que je n'ai doublé. Bref, comme à la SaintéLyon, je double parce que je ne m'arrête (quasiment) pas aux ravitaillements. C'est pas glorieux, mais quand même, il y a des gens gagnent des gagnent des courses de F1 de cette façon. Bon, je repars dans un état d'esprit bizarre, direction le coteau d'en face et la terrasse de l'observatoire.  Je connais un peu le coin (j'ai habité et travaillé à Meudon pendant plusieurs années), et ce passage passe vite. On monte la rue des Vertugadins, pas trop raide, puis l'orangerie, ça va encore, et nous arrivons sur la terrasse de l'observatoire, sous les vivats d'une petite foule de proches des coureurs. Il faut faire un aller-retour sur la terrasse (ça, je le savais), et c'est très bien, car malgré l'alerte pollution, le fond de l'air est étonnamment clair, et la Tour Eiffel est bien plus nette que d'autres jours sans alerte pollution.  Ceci dit, je me rends compte que j'ai du mal à relancer maintenant que nous sommes sur du plat. Du reste, un grand coureur chauve habillé tout en bleu, avec le lequel je fais le yoyo depuis au moins deux heures (il me double sur le plat, je le rattrape en montée) me distance avec une grande facilité.  J'attends le bip de ma montre pour avoir le verdict de ce 49e km. […] Bon, il vient, ce bip ? Coup d'oeil à la montre : plus de batterie. Bon, ce n'est pas la fin du monde, mais franchement, à 300 euros la montre GPS, ils pourraient en faire des qui sont effectivement chargées à 100 % quand elles indiquent être chargées à 100 %… L'incident m'ennuie, car si je baisse effectivement de régime, j'aimerais avoir une idée de l'ampleur du problème, et gérer au mieux pour tenir l'objectif de 10h30, disons (pour les 10h, ça paraît râpé).

Bon, entrée dans l'observatoire, ponctué par un « Bienvenue dans l'observatoire » sans doute lancé par un chercheur du coin. Petite côte pour aller sur la terrasse haute, et c'est parti pour une zone forestière plate de plusieurs kilomètres. Lors des reconnaissances, on ne peut pas passer par là, on est obligé de partir en contrebas des deux terrasses jusqu'au cimetière des Trivaux, et remonter vers le parcours de santé via un escalier bien raide puis longer par l'extérieur le mur de l'observatoire avant la sortie que nous allons emprunter. En plus de rajouter du dénivelé, ça rallonge de plus d'un kilomètre par rapport au vrai tracé, mais contrairement à ce que j'imaginais, ce n'est pas plus agréable de couper par du plat : c'est monotone, et comme je suis fatigué, je mets plus de temps que ce à quoi je suis habitué. Je savais bien sûr que je baisserais de régime, mais je suis quand même bien déçu que cela arrive si vite (j'espérais tenir au moins jusqu'à Chaville). Et comme c'est plat, je me fais encore plus doubler qu'auparavant. Bon, il n'y a plus qu'à attendre. Et sans montre, les repères s'émoussent vite. Après ce qui me paraît être 5 kilomètres (mais plus vraisemblablement trois, etant donné le parcours…), nous sortons de l'observatoire sous quelques encouragements, direction l'extrémité ouest du parcours de santé, là où deux ans plus tôt j'avais découvert l'ÉcoTrail. On passe sous la N118, avec donc une petite côte pour remonter, ce qui me permet de me jauger : je peux encore courir  ou pas dans une petite montée ? Réponse : oui… mais difficilement. Bon, je sais qu'il ne reste plus que quatre grosses difficultés, que j'ai enchaîné un paquet de fois depuis janvier. Je profite aussi de ma connaissance du parcours pour la partager avec d'autres coureurs dont je devine la lassitude. Cela brise un peu la monotonie du parcours, et puis, quand ils m'écoutent, les gens ralentissent pour rester à ma hauteur, et ça me donne l'impression que je suis capable de suivre leur rythme.

 

Chaville -> Saint Cloud


Bon, la grande ligne droite à côté des terrains de foot, c'est fait, le passage de l'arbre mort au milieu du chemin, c'est fait (sans sauter par dessus comme un cabri, cependant), la descente un peu défoncée et en dévers vers l'étang de l'Ursine, c'est fait, tournant à droite et première des quatre dernières difficultés, la montée vers la tour hertzienne. Je double encore, sans doute plus parce que je connais la longueur exacte de la côte et peux adapter mon rythme en conséquence que parce que je suis plus frais que les autres. Enfin bon, il y a en quand même qui ne sont plus très clairs. Mention spéciale à ce coureur qui avait besoin de se mettre je ne sais quelle crème sur les cuisses et qui le fait en  montant la côte pantalon baissé sans s'arrêter. (Rassurez-vous mesdames, il a gardé le caleçon.) En haut de la côte, virage à gauche, on fait attention au terrain, une piste de VTT aux ornières nombreuses et irrégulières, et on retourne à gauche direction à nouveau l'étang de l'Ursine. Quart de tour droite ensuite, direction route du Pavé de Meudon, et ce long faux plat que n'importe qui peut faire en courant, moi y compris. Je cours, enfin je trottine, disons, quand je me fais doubler par un concurrent qui, lui, marche. Bon, c'est officiel, je suis fatigué. Et il reste entre 20 et 25 km. À la traversée de la route, les signaleurs crient « Ravitaillement à 100 m ! » Et pour le coup, ils ne sous-estiment pas la longueur.

Une dernière micro bosse sous des « Allez, on se dépêche » d'un public taquin, et arrivé au ravitaillement. Dans mes souvenirs, il y a au fond à gauche de l'aire de ravitaillement quelques chaises pour s'asseoir. Je décide de doubler un petite troupeau de coureurs que je soupçonne de vouloir faire la même chose, histoire d'être sûr de ne pas rester debout. Je fais, sans perdre de temps, tout ce que j'avais prévu de faire : changer de tee-shirt (ça fait du bien!), changer de chaussette (bis), renoker (état des pieds : OK), mettre le brassard, la frontale, ranger la montre qui ne sert à rien, garder le téléphone en main pour avoir l'heure (le déroulé du parcours km par km, je l'ai en tête), et je repars vers 19h. Je ne remplis pas ma poche à eau, car elle est encore à moitié pleine, et je n'ai aucune envie de perdre du temps avec pour la troisième fois. Bip du téléphone : j'ai encore gagné 25 places.  C'est n'importe quoi ! J'ai été doublé par au moins 100 coureurs depuis la terrasse de Meudon ! Mais en fait je les avais tous doublés à Meudon en ne m'arrêtant pas longtemps. Et rebelote ici : le grand chauve en bleu que je soupçonne de m'avoir mis au moins une minute au kilomètre depuis la terrasse, sort en marchant du ravitaillement une trentaine de secondes avant moi. Bon, un rapide calcul me dit qu'il est 19h, que je veux finir en moins de 11h, donc avant 23h, et qu'il reste 24 km. C'est quoi la difficulté ? La difficulté, c'est que je suis fatigué.

Bon, descente vers Chaville et la route du Pavé des Gardes, avec son radar que des cyclistes un peu téméraires s'amusent parfois à faire flasher. Coup d'oeil à droite et à gauche, c'est bon, on traverse. Coup d'oeil au public car une amie qui habite à côté et qui a dû finir depuis des heures le 30 km en marche nordique est peut-être là, mais non. Virage à droite et c'est parti pour l'antépénultième côte du parcours (hors Tour Eiffel). La côte est inhabituellement sinueuse pour ce parcours, ce qui fait qu'elle passe plus vite, malgré la baisse l'allure. Je remarque d'ailleurs avec lassitude que je ne suis plus vraiment plus rapide que les autres en côte, ce qui mine un peu mon moral, mais j'ai peut-être tort : je ne me suis quasiment pas arrêté à Chaville, alors que les gens qui sont avec moi, eux, ont un peu récupéré. La nuit tombe, et il faut allumer la frontale, d'autant que la descente qui suit, vers le pont qui enjambe la ligne N du Transilien, est assez caillouteuse. Je me permets d'ailleurs de prévenir le gars qui me double à ce moment là que c'est l'endroit idéal pour se faire une cheville. « Ok, merci », dit-il en s'enfonçant dans l'obscurité naissante.

« Aaaaaïïïïee ! » Ce n'est pas lui, mais moi qui ai crié. Conformément à ce que j'annonçais, cette descente faite à ce moment de la course et dans ces conditions d'éclairage, est propice à un faux pas, en l'occurrence un faux pas de mon pied droit. La douleur est vive, et je suis à deux doigts de me blesser aussi à la main en frappant le sol de rage suite à ce moment d'inattention. Le coureur qui vient de me dépasser fait demi tour pour voir si tout va bien « Si je ne me refais pas la même d'ici l'arrivée, ça devrait tenir », dis-je en guise de réponse, mais en fait, je n'en suis pas si sûr.

Fin de la descente, terminée à un rythme prudent, virage à droite, et c'est le pont. Plus que 20 km. Virage à gauche, et j'entends derrière moi une voix que je connais : celle d'Alex Forestieri, qui a décidé avec quelques amis de faire une « 150 », comprendre un aller-retour dans la journée avec départ à minuit depuis la Tour Eiffel, pour un total d'environ 150 km (impossible de faire le parcours aller à l'identique de tracé officiel du fait de la fermeture de divers endroits comme l'observatoire, l'orphelinat et le parc de St Cloud). Je dois à Alex cinq euros depuis le Off des ponts de Paris. J'avais les 5 euros sur moi au départ... mais les ai laissés dans mon sac à la consigne. Je bredouille quelques mots d'excuse, auxquels il répond que ça n'est pas grave, mais ça m'ennuie un peu. Et puis, cela m'aurait amusé de le rembourser au milieu (enfin, aux trois quarts) de la course à la nuit tombante. Alex F. me dit qu'il commence quand même à fatiguer (il doit avoir dépassé les 130 km), et que l'objectif d'arriver avant 22h ne sera probablement pas tenu, à un petit quart d'heure près. « Vous arriverez toujours avant moi », dis-je à lui et son compagnon de route, et les voilà repartis.

Descente vers la N10, arrêt obligatoire (les signaleurs ne bloquent pas la route, et nous disent d'attendre que le feu passe au rouge), traversée de la N10, et remontée sur la pente d'en face, remontée qui est une des portions au plus gros dénivelé du parcours, mais on ne s'en rend pas vraiment compte, car on passe par divers terrains successifs, à savoir une rue piétonne, un escalier, une route, un mini tunnel sous la voie ferrée, et la forêt des Fausses Reposes, forêt des Fausses Reposes à l'entrée de laquelle une pancarte kikouresque nous annonce solennellement la bienvenue. Sans doute parce que je suis fatigué (et qu'en prime je ne m'y attendais pas), ces petits mots me font du bien, même si, il n'y a pas de miracle, ils ne me feront pas courir plus vite (du reste, je marche dans cette montée). On arrive en haut, et on bascule (un bien grand mot) vers les étangs de Ville d'Avray. Il ne reste plus qu'une montée. Je fais un petit écart, croyant distinguer une racine par terre. Ma lampe s'éteint. Bizarre, je n'ai pas secoué la tête à ce point là. Je la rallume. Une minute plus tard, rebelote. Je rallume en mettant le mode veilleuse (qui en pratique n'éclaire à peu près rien). Bon, ne paniquons pas. Je connais très bien cette portion du parcours, au point que je pourrais la faire sans rubalise ni lampe sans pour autant me perdre. Par ailleurs, le terrain n'est pas piégeux à partir d'ici, sauf à la fin de la descente du Parc de St Cloud, donc on va faire avec.

Donc je continue à essayer (sans trop de succès) de marcher vite et à arriver à trottiner lentement. J'avise deux marcheurs pas très loin, peut-être 50 mètres devant. Eux, au moins, ils ne vont pas plus vite que moi. Passés les étangs de Ville d'Avray, je ne leur ai pas repris 20 mètres, alors que je n'ai pas marché. C'est vexant. Quand, au prix d'un effort un peu inutile, je finis par les rattraper, je ne peux m'empêcher de leur dire « Vous me déprimez, vous deux, même en courant, je n'arrive pas à vous rattraper ». « Ben tu vois, c'est fait », répond l'un d'eux. Plus taquin, l'autre dit « Bon, on repart ? ». Et après m'avoir laissé 30 secondes espérer que c'était une blague, il me redoublent, en courant cette fois. Virage à droite, petit sentier étroit jusqu'à la D985. Personne à droite, personne à gauche, et on traverse pour la fin de la montée des Fausses Reposes, dernière difficulté altimétrique du parcours. Le hasard de la répartition des coureurs fait que je me retrouve seul à ce moment là, dans une obscurité quasi totale pour cause de piles usées. Je réalise que j'aurais pu changer le piles de ma frontale à la traversée de la route, qui était éclairée, mais n'ai plus très envie de faire demi tour. Ca attendra l'arrivée à Marne la Coquette. J'engage la conversation avec deux ou trois coureurs qui me rattrapent, ce qui me permet de bénéficier d'un peu de lumière, en échange je leur dis à quoi ressemble le parcours. Certains sont contents de ce que je leur dis, mais pas tous, notamment un groupe qui était convaincu qu'il y aurait deux ravitaillement au Parc de St Cloud, un au km 64 à l'entrée, et un au km 68 peu avant la sortie. Non, Messieurs, le km 64, c'est le secours uniquement. Ca leur fait mal au moral, mais bon, je ne vois pas ce que je peux faire. En haut de la côte, on tourne à droite, et on longe à distance la route de l'Impératrice. Heureusement que la couverture nuageuse est basse, la pollution lumineuse éclaire un peu. Ensuite, c'est plus ou moins tout droit, jusqu'au cimetière, sur un chemin très praticable. Sauf que non, on bifurque plus tôt que prévu sur la gauche, sur un chemin visiblement en moins bon état, ce qui serait insignifiant avec une frontale en état de marche et sans entorse, mais ce n'est pas mon cas.  Vivement qu'on sorte de la forêt ! Dès le carrefour, je m'arrête pour changer de piles. Je suis quand même un peu perplexe. En prévision de l'ÉcoTrail, dès le lendemain de la SaintéLyon, j'avais mis des piles neuves dans ma lampe qui par la suite est restée au fond de mon sac. Pourquoi n'ont-elles même pas tenu une heure ? La seule explication que je voie est que quelque chose a appuyé sur la lampe, l'a allumée et a vidé les piles jusqu'à ce que presque à sec, la lampe ne s'éteigne. Une fois refroidies, les piles ont eu, aujourd'hui, une autonomie minimaliste (une heure), avant d'être définitivement à sec. Le problème, c'est que si j'ai pris comme demandé un jeu de piles de rechange, celles-ci viennent de la réserve de piles de la maison, et je ne sais absolument pas d'où elles sortent, ni elles ont été utilisées.

Je repars, direction le parc de St Cloud. On fait attention en traversant cette route à l'angle duquel des automobilistes inattentifs ou un peu trop rapides peuvent découvrir au dernier moment des traileurs qui de leur côté ne sont plus très lucides pour traverser à un endroit où on les verrait forcément. Les signaleurs sont d'ailleurs particulièrement vigilants car conscients que l'endroit est particulièrement dangereux à ce moment de la course. On passe pour la énième fois devant des gens qui assurent la logistique des joëlettes et encouragent tout le monde, et entrée dans le parc. Bienvenue à la maison ! Je cours par là deux, voire trois fois par semaine. Plus que quatre kilomètres, et on arrive au dernier ravitaillement, et deux kilomètres après, ce ne sera plus que du bitume éclairé. Avec une cheville mal en point et une autonomie d'éclairage plus qu'incertaine, c'est une bonne nouvelle. Coup d'oeil à la montre : 20h26. Grands dieux ! J'ai mis près d'une heure 25 pour faire 9 kilomètres ! Du coup, je ne suis plus du tout certain d'arriver avant 23h. Pas de quoi pavoiser.

La progression dans le parc se déroule sans trop de problème. Il y a un endroit piégeux peu après l'entrée, après la traversée de l'allée de la Porte Verte. Je le sais car je me suis trompé lors d'une de mes reconnaissances. Une fois la route traversée, il faut prendre à droite le chemin un peu étroit qui monte et qui est bloqué par une barrière, et non à gauche le chemin plat et large. L'endroit est relativement bien indiqué, mais je suis content de savoir où aller. J'ignore à ce moment là que cette intersection a causé une confusion considérable en fin de matinée lors des épreuves de 30 km, mais je ne suis pas complètement surpris que cela soit arrivé, sauf qu'à cet endroit il doit forcément y avoir un signaleur (puisqu'on traverse une route), et qu'a priori, le signaleur sait dans quel sens on est sensé aller (du reste le fléchage au sol était clair à mon avis). Je marche dans la montée qui suit, car je veux garder mes forces pour la bosse d'après. Petit tournant à gauche vers le centre du parc. C'est bien qu'on passe par là. Des organisateurs facétieux pourraient nous faire prendre sur la droite un des chemin plus ou moins raide qui descend, voire nous faire emprunter le toboggan pour les VTT qui débouche dans la clairière en bordure de la D985. Un jour de pluie, difficile de ne pas faire ce passage sur les fesses. Mais non, on descend sagement par un chemin peu raide, direction l'allée de Chamillard, qui, elle, remonte sur un pont qui enjambe la D985. Dans mes souvenirs, un éminent Kikoureur confessait dans un CR « Le jour où je la monterai à la course, celle-là, je serai un warrior, un vrai ! » On va tenter. Je cours, je commence à monter, et je suis, je suis,... je.... suis, jjjjeeeeeee ssuuuuuuiiis... un warrior (mais un tout petit, hein). Et j'ai même doublé DEUX personnes. Facile.

Bon, passé ce stupide moment d'euphorie infantile, direction la contre allée de la Broussaile, et ses ornières faites depuis deux mois par de gros 4x4 (mais pourquoi diable ont-ils défoncé cette allée, alors qu'il y a des chemins largement plus carrossables un peu partout ?). Je prétexte les dangers inhérents à ces ornières pour ma cheville pour marcher dès que le terrain est irrégulier, et progresse finalement assez lentement (mais en warrior) vers le ravitaillement. En passant devant la porte du Soleil, je me dis qu'un jour les organisateurs, facétieux, nous feront sortir par là, nous feront dévaler la très raide rue des Rouillis puis les 150 très hautes marches de l'escalier du Parc pour descendre jusqu'à la Grande Rue, que l'on descendra jusqu'à la rue Brancas pour se réenfiler, en montée, les 166 marches de l'escalier Ernest Chaplet pour récupérer la porte nord un peu plus haut. Pour les gens qui finissent sur les rotules, ça en ferait, des dégâts.

La direction à prendre au rond de la Broussaille n'est pas vraiment indiquée (apparemment, certains ont raté le ravitaillement à cause de ça), mais je sais où aller, et pointe au ravitaillement à 21h07. Mmm, 42 minutes pour faire quatre kilomètres, ça ne s'arrange pas. Du reste, j'apprends que j'ai perdu une centaine de places depuis Chaville. La technique des arrêts courts aux ravitaillements pour doubler les gens a, à l'évidence, atteint ses limites quand la vitesse inter-ravitaillement descend en-dessous de 6 km/h. J'ai tout ce qu'il faut pour terminer, sauf peut-être de l'eau. Je remplis juste mon bidon de secours car je ne veux plus toucher à cette poche à eau, et essaie comme tout traileur fatigué le fait au moins une fois dans sa vie un douteux mélange de sucré et salé (en l'occurrence quatre quart et cacahuètes). J'échange quelques mots avec un kikoureur (Roni75), et repars à 21h10 en me disant que 10 km en 110 minutes, c'est pas gagné à coup sûr.

 

Saint-Cloud -> Tour Eiffel


Descente du petit chemin en lacet vers l'allée du Mail, aide à l'orientation d'un groupe de deux ou trois coureurs qui ne sait pas de quel coté aller (pas super bien indiqué, effectivement), descente très prudente du chemin qui longe le BIPM, récemment défoncé par les engins de chantier qui en ont changé la clôture, et arrivée au bas du parc. Plus que 8 km ! Quelques encouragement d'une foule mêlée de supporter et de curieux qui se demandent quand ce flot de coureur va s'arrêter, et montée sur le pont de la N118, direction l'arrêt du T2 et le chemin de halage. 21h24. Je connais bien cette portion que beaucoup détestent. Lors de mes sorties nocturnes, c'est souvent ça que je fais, un aller-retour du Pont de Sèvres à la Tour Eiffel, pour m'habituer à la longueur du truc. J'ai fait cette portion à toutes les heures, par tous les temps (sauf la neige) et par tous les états de forme (jusqu'à 38,5° de fièvre). Du coup, même si c'est long, ça n'est pas si pénible aujourd'hui, juste stressant car je voudrais quand même finir en moins de 11 heures. Roni75 me rattrape peu après et s'en va devant. Je me fais rattraper par une des joëlettes (la orange), dont le plus impressionnant est que ses membres se sont époumonés à chanter apparemment sans interruption depuis le début de la course, 10 heures plus tôt. Il n'y a plus grand monde, mais je continue à perdre des places. On s'en fiche, l'important, c'est de faire moins de 11h. Bon, 21h24 au Pont de Sèvres, 8,3 km jusqu'à la Tour et ses 5 minutes d'escalier dont 4,3 avant le périphérique. Il faut que j'entre dans Paris avant 22h11. Passage sur le pont de l'Île Saint Germain dans les temps, je regarde les PanoBert, mais n'y vois pas mon nom, sans doute parce qu'il y en a un par terre. On s'en fiche, je suis dans les temps. J'entends deux voix qui discutent derrière moi, et m'écarte pour les laisser passer. C'est un coureur accompagné d'un cycliste. Le cycliste se retourne pour me remercier de le laisser passer et d'un coup me dit « Bonsoir ! ». Hein ? L'obscurité plus ma frontale défaillante (elle vient de s'éteindre) font que je ne reconnais pas mon interlocuteur, mais fais comme si. « À l'école, votre fille m'a dit que vous faisiez la course ». Ah, OK, c'est un des instits de là bas. Je n'aurais pas imaginé croiser une connaissance à ce moment là !

La rencontre fortuite me fait du bien. Pas sûr que cela me fasse aller plus vite, cependant. Du reste, je marche dans la montée de la sortie du parc. Pas de risque à la traversée de la rue après le pont, direction la piste cyclable le long de l'usine de traitement des déchets d'Issy-les-Moulineaux. Retraversée de la route à l'arrivée sur Paris. « Hé, Monsieur, on allume sa frontale ! » dit le signaleur. J'espère que ça va marcher, sinon, je suis peut-être bon pour une pénalité... OK, elle s'allume en mode veilleuse. Ca n'éclaire strictement rien, mais au moins c'est réglementaire... Passage sous le périphérique à 22h06, OK, j'ai cinq minutes d'avance, ça peut le faire si je ne ralentis pas trop. On passe sur les quais. Pas mal de klaxons d'encouragements des voitures qui passent. Soit tous les parisiens sont sympas avec les ÉcoTraileurs, soit ce sont des ÉcoTraileurs qui ont déjà fini et rentrent chez eux. En tout cas, ça change des comportements impolis du début de course.

Le trajet dans Paris, c'est sept ponts, ce qui permet de découper le court (en distance) mais long (en durée) trajet en tronçons. On est au périphérique. Le suivant, c'est le Garigliano, assez près (600 m). Sauf que là c'est long car on va lentement. Puis le Pont Mirabeau, un km plus loin. Puis celui de Grenelle, encore 500 m plus loin. Coup d'oeil à la montre : OK, ça devrait le faire pour les 11h, même si je pronostique plus d'une centaine de places de perdues. Remontée sur le Pont de Grenelle. L'an dernier à l'arrivée du 50 km, je n'avais pas eu le courage de courir à ce moment là. Cette fois je le ferai, même si je cours moins vite que je ne marchais à l'époque. Coucou aux photographe. Je suis fatigué, déçu du temps, mais content d'arriver. Tout cela est un peu confus. Passage sur l'île aux Cygne, encore un pont, très près, celui qu'on ne traverse jamais lors du Off des ponts de Paris (c'est celui du RER C). Plus que deux. De jour ce passage sur l'île aux cygnes est amusant, au milieu des touriste, là il n'y a pas grand monde, mais ce n'est pas grave. Allez, encore 500m et c'est le Pont de Bir Hakeim. Plus qu'un. Les signaleurs sont très vigilants car ils savent que les coureurs n'ont plus l'esprit très clair au moment de traverser la route. Je m'engage mécaniquement sur la promenade du quai Branly, quand un bénévole me crie « Hé, c'est en bas ». Demi tour, et descente sur le port de Suffren, ça rajoutera 10m de D+ à la fin, et quelques marches d'escalier. Arrivée au Pont d'Iéna, le public est encore là. Il y a une sorte de haie d'honneur bon enfant, composée de familles, mais aussi de touristes et badauds qui devinent que ça doit nous faire du bien d'entendre quelques encouragement. Coup d'oeil au chrono officiel : 22h47, c'est bon, même à cloche pied, je devrais avoir le temps de monter les escaliers, qui ne sont pas si difficiles que ça. Re-coucou aux photographes 360 marches plus haut, et voilà, c'est fini. 1170e et quelques, sur un peu moins de 1600 finisher. Dans le dernier quart, mais pas loin du troisième. Content et déçu à la fois. J'aurais aimé être meilleur, mais je suis sans doute à ma place.

Nous sommes en plein courant d'air, et même si j'ai changé de tee-shirt à Chaville et n'ai guère transpiré depuis (j'aurais aimé, pourtant !), j'ai un peu froid. Je ne prends pas trop le temps de profiter du moment et me dirige vers les ascenseurs. Quelques minutes d'attente plus tard, au moment d'entrer dans la cabine, j'avise un autre concurrent « Heu, vous l'avez eue où, votre médaille ? ». « Ben à l'arrivée pourquoi ? ». Demi tour sur l'aire d'arrivée, récupération de la médaille, et à nouveau attente de l'ascenseur. Et puis non, quand on finit l'ÉcoTrail à la Tour Eiffel, on descend par les escaliers. Et à l'évidence, ce n'est pas pour moi que c'est le plus dur. Je me dépêche car je n'ai pas envie de rater le dernier train, et je ne sais pas à quelle heure il est. Récupération du sac, changement de tenue sur le trottoir, et hop, me voilà redevenu passant anonyme vers le métro et la Gare Montparnasse. C'est dommage, j'aurais aimé profiter un peu plus du truc, mais je n'avais qu'à arriver plus tôt.  

Cette course me laisse un sentiment bizarre. Mon classement final est quasiment le même qu'à Buc (100 places de mieux, en fait), et entre temps, j'ai dû être doublé facile 500 fois (plusieurs fois par les mêmes personnes, sans doute), alors que je n'ai quasiment jamais doublé en course. J'ai donc doublé environ 600 fois... lors des quatre ravitaillements, c'est à dire sans vraiment m'en rendre compte. J'avais bien étudié le parcours, bien reconnu plus d'une moitié de celui-ci, ce qui m'a aidé, ai anticipé la nécessité de pouvoir changer tee-shirt et chaussettes après la mi-course, ai été content d'avoir avec moi des vivres meilleurs que ce qu'il y avait aux ravitaillement, ai plutôt bien géré les soucis en course (entorse, montre puis frontale HS). Le seul hic, c'est que le physique n'a pas vraiment tenu au-delà de 55-60 km.  Une autre fois, peut-être ?

10 commentaires

Commentaire de Lapins Runners posté le 25-03-2015 à 08:33:28

Bravo pour ce dg2 ! Je reste scotchée par autant de détails, quelle mémoire ! Je n'ai pas vu le kéké en voiture des premiers kilomètres. Il faut bien des gens pas très malins pour faire un monde...
J'ai été aussi très surprise par la dotation d'une médaille finisher. Tu devais être un peu dans ta bulle pour passer à côté :-)Je pense que tu dois être le seul à avoir descendu le 1er étage en prenant les escaliers ^^
Et merci pour le clin d'œil !
Du coup, l'année prochaine, tu tentes un meilleur chrono ?
Bonne récup !

Commentaire de dg2 posté le 26-03-2015 à 14:29:05

En fait je crois surtout que je suis arrivé une minutes ou deux avant l'équipage d'une des joëlettes, et que le préposé aux médailles était dissimulé par la petite foule du moment. Ceci dit, quand je suis revenu, il était sagement assis sur sa chaise, et n'allait pas voir les gens qui venaient de franchir la ligne, donc c'est peut-être aussi pour ça que je ne l'ai pas vu.

L'an prochain, avec des piles neuves et une poche à eau moins récalcitrante, je fais minimum 10 minutes de mieux !

Commentaire de bubulle posté le 25-03-2015 à 08:53:24

Heureusement que certains me disent que je fais des CR de psychopathe du caillou car, là, je suis enfoncé, laminé. Au millimètre qu'il est, ce CR (et totalement juste, en plus). Bon, y'a bien des zappings un peu rapides (j'aurais bien voulu savoir comment était la flaque de boue du bois des Metz) et nous avons un différend à régler sur la localisation du point culminant (la passerelle A86, c'est 186m et le point haut avant la passerelle N118, c'est 185m), mais je partage le jugement sur les difficultés comparées de l'Anémomètre, du Précipice et de l'Alpe d'huez (en fait, on l'a appelée comme ça en raison de son caractère de Haut Lieu Mythique suite aux photos de tonton).

Bon, t'as un peu ramé sur la fin, mais c'est normal puisque pas assez de monde ne t'a doublé au début (j'aime bien la nouvelle version de l'Eco-Mantra). Et puis, alors, faut que tu changes ta poche à eau....:-)....moi aussi, j'ai commencé avec une poche dont le bouchon se visse....:-)

Bonne récup et merci pour ce CR qui peut servir de belle référence.

Commentaire de dg2 posté le 26-03-2015 à 14:21:38

Ah, mais c'est que moi aussi, je le connais un peu, ce parcours !

La flaque du Bois des Metz, c'était la seule flaque qu'on avait rencontrée l'an dernier ? Elle était toujours là, mais contrairement à l'an dernier, il n'y avait pas de problème pour passer sans risque de se mouiller, et elle était plus facile à contourner cette fois-ci. Le seul endroit où il était difficile de ne pas se mouiller du tout était situé peu après le pont de l'A86, avant d'aller dans les bois. Il y a une zone régulièrement inondée qu'on a contournée par la droite (comme l'an dernier, si je me souviens bien), sauf que là, à part faire deux ou trois mètres en équilibre un peu précaire sur un rondin de bois instable, il fallait mettre au moins un pied dedans.

Je referai la boucle de 14 km du 80 d'ici une semaine ou deux pour clarifier le passionnant débat (qui n'intéresse pas forcément grand monde, ceci dit) du lieu du point culminant de l'EcoTrail.

Commentaire de bubulle posté le 25-03-2015 à 08:54:17

Au fait, l'autre lapin, Emir, il était à Meudon sur le 30....:-)

Commentaire de sabzaina posté le 25-03-2015 à 17:22:26

Bah mince, pourquoi n'es-tu pas venu nous voir?
Très beau CR qui sera très utile aux futurs candidats à l'Ecotrail.
Bravo pour ta course.

La multicolore Sabzaina

Commentaire de Roni75 posté le 26-03-2015 à 00:22:34

Content de voir que tu es arrivé car tu ne semblais pas avoir un gros moral a St Cloud. Sans entorse et avec une frontale, la prochaine fois, tu vas éclater le chrono!

Commentaire de dg2 posté le 26-03-2015 à 14:23:45

Le moral n'était pas dans les chaussettes non plus car je savais que j'allais finir, mais j'étais déçu d'avoir cédé tant de temps aussi vite. Mais cela m'a fait du bien d'échanger deux ou trois mots.

Commentaire de sabzaina posté le 27-03-2015 à 21:59:23

Au fait, juste pour info , le "je ne sais qui" qui courait avec moi, c'est Fa², un kikou certes très discret mais toujours très présent quand il le faut (off, after...).
Voilà ;)
Bonne soirée. :)

Commentaire de caro.s91 posté le 28-03-2015 à 21:45:45

Une précision bubullesque.
Cette fois ci Maître Bubulle ne t'arrive pas à la cheville !
Maintenant il te reste à gagner la Marche Nordique !!! :)
En tout cas, tu peux être content de ton résultat.

Caro

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