Récit de la course : Eco-Trail de Paris® Ile de France - 80 km 2014, par Papakipik

L'auteur : Papakipik

La course : Eco-Trail de Paris® Ile de France - 80 km

Date : 29/3/2014

Lieu : St Quentin En Yvelines (Yvelines)

Affichage : 2919 vues

Distance : 80km

Matos : Buff
Solaire OAKLEY
T-shirt BIONICS
Manchons BV (bras et jambes)
Cuissards BV
Adidas RIOT 4

Objectif : Faire un temps

5 commentaires

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Attention au départ…direction le Trocadéro !

H - 26

Départ de Lyon, 2h de TGV et du temps à tuer (un peu de boulot sur l’ordi, même si je suis sensé être en RTT). Je réfléchis à mon choix pour ce 1er Ecotrail : version diurne d’une SaintéLyon ( ?) dont j’étais déçu du résultat 2013 (10h30 avec une mauvaise préparation et 3 kg en trop au moins), j’espère engranger encore un peu d’expérience et gérer au mieux notamment mon alimentation en course.

Objectif : entre 9 et 10 h ET surtout pas de crampe.

H - 23

Arrivée à l’hôtel (sans charme aucun mais plan routard), rue Saint Antoine, à côté de Bastille et de la rue de la Roquette. Dommage, je n’en profiterai pas trop le soir, il faut que je rentre dans ma bulle et me prépare à affronter 80 bornes le lendemain.

H - 21

Porte de Versailles : tiens 1 an plus tôt, je récupérais mon dossard mais pour le Marathon de Paris. De bons souvenirs : je m’attends à voir beaucoup de stands « running »  et à faire quelques emplettes, inutiles au demeurant car j’ai déjà tout. Petite déception peut-être dû au fait que le village Eco-Trail soit au milieu d’un salon de la randonnée : peu d’animation et de professionnels, un public de public de personnes âgées pas vraiment taillées « trail ». Rien de grave mais cela tranche avec l’année précédente. J’identifie le stand BV et craque sur l’offre cuissard + short à 95€ vu sur le site de l’Ecotrail+ des manchons. Le stand d’en face propose des lacets « magiques » évitant d’avoir à faire des nœuds et de conserver un serrage constant, j’en prends 3.

Récupération du dossard avec un bénévole très sympa mais avec un défaut : ré-expliquer les consignes de course 25 fois qui prenaient bien 5 mn par personne. En regardant les files à côté, ça défilait fort !

H - 13

Préparation de l’équipement du lendemain en m’assurant de ne pas revivre les mésaventures du Trail des Cabornis (pour mémoire, j’avais oublié ma Garmin 910 XT chez moi et avais téléchargé en catastrophe GARMIN Fit, cf. mon compte-rendu de course) et installe mes nouveaux lacets. Serrent beaucoup (trop ?) à mon goût mais bon, au moins, le pied ne bougera.

Je finis par réviser mon protocole alimentaire : 2/3 du gâteau d’effort 3h avant la course, boisson d’attente l’heure précédent la course, 2 gorgées d’Hydrixir© longue distance toutes les 10 mn (1,5 ravitaillement à prévoir, poche à eau SALOMON de 1.5l) et gels/pâtes de fruits toutes les 30 mn, boisson de récupération dans les 2 heures suivant la fin de course.

H-5

Nuit un peu agitée, je m’aperçois que le radiateur, en mode chauffage central non réglable, fonctionnait ! J’espère que ce somme moyennement réparateur ne me jouera pas de tour. Réveil musculaire et début du protocole alimentaire. Paré pour le RER de 9h13 dans lequel je m’installe à mon aise. Lors de l’arrêt à SAINT CYR, j’aperçois le fameux Dominique CHAUVELIER (multiple champion de marathon et chroniqueur dans plusieurs magazines spécialisés) qui est en tenue et doit vraisemblablement faire une des autres courses.

H-1h30

Arrivée à sur le site de SAINT QUENTIN, après avoir attendu 5mn le bus (bonne rotation). Je n’ai pas à attendre longtemps avant d’apercevoir le 1er kikou en la personne de FIFIDUMOU, avec sa casquette rouge. Nous nous retrouvons quelques minutes plus tard en compagnie de plusieurs autres kikous dont Bubulle et le Bagnard (je pense a_nne et caro.s91 mais ne suis plus trop sûr). Nous discutons 5 mn sur le fait de partir avec un coupe-vent ou des manchons (mon cas) car à ce moment-là souffle une petite brise presque fraîche. Je prends la décision de conserver en l’état ma couche sur les bras.

Appelé par un collègue, je loupe la photo de famille et me retrouve dans le SAS, à 20 m de la ligne (on m’avait conseillé de ne pas partir trop derrière pour éviter les 1ers bouchons). En échangeant avec le collègue, je lui dis que ne me manque que le brassard mais que mon sac étant réfléchissant, cela ferait l’affaire. Il me répond que ce n’est pas évident et qu’en cas de contrôle, je peux prendre 10 mn de pénalité. Petit coup de stress, on verra bien.

H

Dernières consignes (en français avec une tentative de 2mn16 en anglais), applaudissements pour les gars de la Joélette et Medhi…et c’est parti !!

Je démarre avec le plan simpliste suivant : 20 km plats, 45 de « collines » russes sans grosses difficultés et 15 plats. Je compare avec la SAINTELYON : même démarrage plat mais plus long ici, il fait jour, pas froid (même « trop » chaud, ce dont je me rendrai compte plus tard, 1ère erreur) et les difficultés ont l’air ici moins prononcée (2ème erreur). Même si on m’a dit de ne pas attaquer trop fort, je ne peux m’empêcher d’avancer à un bon rythme en me disant « ce qui est pris n’est plus à prendre ».

Je vois au départ la banderole d’encouragement Kikourou et me dis que j’aurai pu rester un peu plus longtemps avec le groupe. Pas glorieux.

H + 2h12 : 513ème => 11,02 km/h

Je respecte mon protocole et arrive frais à BUC où je prends un « verre » d’eau (tiens, je croyais qu’il n’y en aurait pas, d’où l’intérêt d’avoir son propre gobelet ?) et une pâte de fruits.

Je repars rapidement et les choses se compliquent, rattrapé par mes deux erreurs : il fait si chaud que je perds en lucidité, oubliant que je portais pour la 1ère fois des manchons que je pouvais faire descendre au niveau des poignets. Les 1ères grosses pentes arrivent et sont plus raides que ce je pensais. Je suis mauvais grimpeur et me fais régulièrement doublé : ça devient vraiment habituel en trail pour moi de voir défiler des wagons de coureurs qui doivent se dire : « Encore un parti trop vite ». Je suis notamment dépassé par Ken et Barbie, main dans la main, avec qui je ferai le yoyo pendant au moins 3h (1er fil rouge).

Autre difficulté mais plus d’ordre psychologique : les interminables lignes droites dans les bois, en faux plats soit montant, soit descendant, qui vous font voir une file de coureurs sur plusieurs centaines de mètres, vous rappelant que vous-aussi vous aurez ça à faire.

Début du 2nd fil rouge : je vais croiser une jeune femme d’origine africaine, qui bien qu’avançant bon train, sera contrainte à plusieurs reprises de s’arrêter pour cause de crampes mais trouvera toujours  le courage de repartir. Je la croiserai à l’arrivée et nous échangerons quelques minutes sur la saleté que sont ces crampes.

Je continue à perdre en lucidité, buvant désormais toutes les 20-25 mn et mangeant toutes les 45 mn (en moyenne). Surtout, il m’arrive quelque chose de nouveau : je commence à m’endormir. Plus de peps ni d’énergie. FIFIDUMOU, que je croiserai à l’arrivée, me dira que cela peut être dû à une crise d’hypoglycémie. J’avale coup sur coup 2 gels « Coup de fouet » qui finissent par faire leur effet mais le mal est là, je n’avance plus, alternant 200m de marche et 800m de course lente.

Evidemment, je chute mais mes réflexes d’ancien judoka sont là et j’accompagne inconsciemment le mouvement, avec une petite exclamation de 2 coureurs juste derrière moi, quand il me voit me relever d’un bond. Même pas mal (enfin si, un peu quand même…).

Pour couronner le tout (mais au moins cela m’a évité des crampes), je manque d’eau au 37ème km. Vivement MEUDON.

H + 5h29 : 755ème => 6,87 km/h

Je ressens une grande fatigue physique lors du passage au ravito, accentuée par un début de déshydratation. Je bois 2 verres d’eau et finis par piquer une bouteille. Je décide de me poser : 15 mn, le temps de récupérer, remplir la poche à eau (+ Hydrixir ©) et de manger une pâte de fruits et un gel que j’avais de retard par rapport à mon protocole. J’anticipe la tombée de la nuit et installe ma frontale, au moins ce sera fait.

Je repars en me disant que maintenant l’objet n’est plus de finir entre 9 et 10h mais de finir tout court.

J’attaque rapidement le parc de l’observatoire avec son interminable aller-retour (avec une belle vue sur PARIS quand même) avant de passer devant le bâtiment lui-même, que je trouver un peu défraîchi comme ses alentours immédiats (n’étant pas francilien, je me dis qu’il ne doit pas être ouvert à la visite ou en rénovation).

Et c’est reparti pour de la forêt et quelques montées. Je compte les km avant CHAVILLE (en gros une dizaine de kms, ça devrait le faire) et me lance dans un petit Fartlek mental (je cours sans m’arrêter pendant 10 mn, je garde en ligne de mire le coureur qui vient de me doubler pour le redoubler…). Bref, je reprends un peu du poil de la bête, me fais moins doubler ou en tout cas ai l’impression de commencer à reprendre des concurrents (je ne connais pas mon classement à ce moment-là mais le sentiment était le bon).

H + 7h04 : 743ème => 7,05 km/h

Bon an mal an, j’arrive à CHAVILLE où je trouve une grosse masse de coureurs qui commencent à tirer la langue. Cette fois, je profite de mon regain de forme pour prendre une orange et un verre d’eau, traverse en marchant le ravito (petit coup d’œil à la tente de la Croix Rouge, ça va être difficile pour certains de repartir) et nous voilà repartis, avec une luminosité déclinante.

Au bout de 20 mn, je me mets en mode SaintéLyon, le froid en moins…quoique, cette baisse de température me requinque et j’arrive rapidement à l’entrée du Parc de Saint-Cloud.

Autre élément positif : avec la lumière de la frontale, je perçois moins les faux plats montants et du coup ne m’arrête presque plus et « attaque » les quelques descentes, peu techniques, mais qui freinent beaucoup de coureurs, certainement peu habitués à courir de nuit et ayant 60 bornes dans les pattes.

H + 8h46 : 678ème => 7,44 km/h

J’ai l’impression de traverser le parc très rapidement et arrive finalement sans crampe ni faim ni soif au dernier ravito : l’accueil est tellement sympa quelques mètres plus tôt que j’ai l’impression de passer la ligne d’arrivée. Plus de difficulté à l’horizon, une descente, les quais et…Paname. Je ne m’attarde pas trop, pressé d’en finir et de profiter de ma bonne condition.

H + 10h04 : 621ème => 7,31 km/h

Une petite descente, sortie du parc sous les vivas de la foule, que du plat, on va voir si l’entraînement paye : j’allonge la foulée malgré les jambes lourdes et le retour sur bitume, ma Garmin m’annonce 6’30 – 6’40 au km, et là, miracle, j’ai l’impression d’être une fusée, reprenant même des coureurs qui m’avait mis minable pendant 5h pour plus.

Passage sur les quais, plus ou moins sympas, dans un parc nécessitant de rallumer la frontale mais j’ai la vieille dame parée de ses atours d’or en vue. Des membres de l’organisation sont placés tous les km sur les 5 derniers et font le décompte : « Plus que 5 ! Allez 4 à tenir… ». Je ne réfléchis plus, je continue à forcer l’allure. Nous passons sur une espèce de tronçon au milieu de la Seine dont je n’avais ni entendu parler ni vu se finissant par des escaliers que je prévois de monter 2 à 2…en fait non, je crois qu’il en reste encore, je me préserve. Tournant à gauche, je traverse le pont, on me prévient : « Dernière difficulté, des marches, beaucoup ! ». Petite déception : habitué aux marches de Fourvière (montée Nicolas DE LANGE, dédicace aux Lyonnais), celles-ci me paraissent ridicules et ne suis même pas tenté par l’escalator juste à côté.

Derniers virages à gauche, une vieille dame BCBG m’interpelle : « Mais c’est quoi ce truc ? ». Je lui réponds sans m’arrêter. Je crois l’avoir outré par mon manque de bienséance. Pas le plus grave.

Arrivé sur le Trocadéro, j’aperçois la ligne d’arrivée. Je suis en forme, sourire aux lèvres pour la photo, grimpe les dernières marches.

 

Le speaker me chauffe : « Oui, ca y est Romain, tu y es, tu l’as fait ! Presque sous la barre des 10h ! Si je pouvais, je te prendrais dans mes bras mais il y a d’autres coureurs, je ne peux pas le faire tout le temps ! ». Un truc de ouf, limite nimportnawak.

Objectifs initiaux presque atteints (10h04 et quasiment pas de crampe) => Garmin : 76.46 km et 1 229 m D+

Ici, Paris, tout le monde descend.

Epilogue : je croise lors du repas FIFIDUMOU qui n’a pas pu finir mais qui a entre-temps joué les bons samaritains en portant assistance à un membre de l’organisation en détresse. L’esprit trail. Respect.

Ce que je retiens de cette course :

Les + :    le parcours assez roulant (mais traître) dans sa globalité, malgré quelques point – (cf. ci-dessous) ;

       la découverte de la région sud-ouest francilienne ;

       le repas à l’arrivée, copieux et pas si mauvais ;

       les douches chaudes (avec des vestiaires transformés en hammam) ;

l’ambiance bon enfant et le soutien du public, nombreux (notamment à l’arrivée, avec des touristes qui n’avaient rien à voir avec la course) ;

le speaker à l’arrivée, qui a commenté mon arrivée comme si j’étais le vainqueur ;

Les - :     le final sur les quais (entre la sortie de SAINT CLOUD et le passage sur la berge centrale au niveau du quai de GRENELLE), non pas tant au niveau difficulté qu’au niveau du cadre (passage sous un pont avec des SDF (qu’on devait déranger au demeurant), odeurs bizarres, bétonnières…) ;

la gestion du trafic à certains carrefours (où j’ai manqué de me faire renverser 2 fois par des automobilistes forçant le passage) ;

les grandes lignes droites en forêt ;

Ce que je retiens pour les prochaines courses :

  1. Boire, boire et boire, même quand on n’en a pas envie (eau + complément) ;
  2. Mettre l’Hydrixir © dans un sac unique et ne pas utiliser les sticks, galères à porter et à découper quand on est fatigué ;
  3. Manger régulièrement ;
  4. Dès les 1ers tiraillements au niveau des mollets, ne pas hésiter à marcher sur quelques dizaines de mètres et/ou s’étirer ;
  5. Continuer à s’entraîner avec en, fin de grosse sortie, 3 à 4 km en haute intensité, puis 1 km de footing ultra léger pour un retour au calme progressif ;
  6. Mettre un peu de musique sur les parties « difficiles » histoire d’utiliser mon RS4 que j’ai trimbalé pour rien toute la journée.

5 commentaires

Commentaire de caro.s91 posté le 04-04-2014 à 18:13:30

Un récit bien détaillé que voilà. Oui, au départ, c'était bien A_nne et moi que tu as vues autour de la banderole Kikourou, en rose toutes les deux !!!
Au final tu as su gérer le passage difficile et au final quasiment atteindre ton objectif. Bravo !
Tu as dû partir un petit peu vite et surtout ne pas t'hydrater suffisammment, le parcours étant piégeux au départ avec le très long plat au soleil. Tu n'es pas le seul à t'être fait piéger...
A une prochaine,
Caro

Commentaire de Papakipik posté le 04-04-2014 à 20:44:25

Merci pour ton commentaire Caro. Et pourtant, j'ai bu, d'après mon décompte, au moins 5L sur le trajet. Peut-être pas assez au début au moment où la température était la plus haute. Je ne suis pas resté assez longtemps pour papoter mais ce n'est que partie remise, j'en suis sûr. A bientôt.

Commentaire de Arclusaz posté le 04-04-2014 à 21:56:54

Tiens un lyonnais en escapade parisienne !
bravo pour ta course et ce CR : du coup, je vais vite aller lire celui des Cabornis..

A bientôt puisque tu as eu l'excellente idée de t'inscrire au groupe "off à Lyon" (dossard 79) !

Commentaire de Arclusaz posté le 04-04-2014 à 21:58:40

ah, ben, je l'avais déjà lu le CR des Cabornis, j'aurais du reconnaitre le style ....

Commentaire de Papakipik posté le 04-04-2014 à 22:10:22

Je varie les plaisirs mais trouve toujours le moyen de parler de ma ville d'adoption ;)
Même si ces derniers jours, les sables d'Afrique ont un peu jauni l'atmosphère.

Pour le style, j'espère que je dois bien le prendre... A+

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