Récit de la course : Trail Nivolet-Revard - 49 km 2009, par arthurbaldur

L'auteur : arthurbaldur

La course : Trail Nivolet-Revard - 49 km

Date : 3/5/2009

Lieu : Voglans (Savoie)

Affichage : 2748 vues

Distance : 49km

Objectif : Se dépenser

2 commentaires

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Le Nivolet Revard, le 3 mai 2009

Le CR en image : Le Nivolet Revard, le 3 mai 2009

3h57 … Je suis réveillé depuis un petit moment. J'ai réglé la sonnerie du réveil à 4h00 hier soir. Un peu tôt pour un dimanche matin. Quand je pense à Biscotte qui se lève tout les week-end à 4h30 pour aller s'entraîner ! Bon allez, hop quand faut y aller … J'éteins le réveil avant qu'il ne joue son rôle de réveil et qu'il ne tire du sommeil toute la maisonnée, ce qui provoquerait une ire bien compréhensible. Tout le monde n'a pas prévu de gambader pendant 49km et d'affronter les 2300m de dénivelé du Nivolet Revard. Et pourtant, la journée s'annonce magnifique. Un soleil radieux, un zeste de nuages pour ne pas trop souffrir de la chaleur, des paysages de carte postale et des rencontres dans la joie et la bonne humeur. De quoi se gonfler le moral jusqu'à la prochaine échéance.

Cette course est un objectif secondaire dans la longue préparation aux gros objectifs de l'été que sont la Montagn'Hard et l'UTMB. L'intérêt de la course saute aux yeux quand on consulte son profil.
Une longue montée et une toute aussi longue descente. L'occasion de faire un point sur mes forces et mes faiblesses d'apprenti montagnard et de nourrir mes quadriceps et mes mollets avec des pentes dignes de ce nom.

C'est parti pour un trajet d'1h30 en direction de Voglans, une petite commune française de 1700 âmes environ située à proximité de Chambéry et d'Aix les Bains. J'arriverai en fait à la salle polyvalente de Voglans, lieu de départ et d'arrivée en à peine 1h15. Suffisamment tôt pour pouvoir me garer juste devant la salle. Il y quelques avantages à être matinal.

Les derniers préparatifs :

Certains sont là depuis plus longtemps. Il y a quelques tentes éparpillées sur la pelouse entre la salle et le parking. Solution économique et somme toute assez pratique mais le confort est peut-être un chouïa trop spartiate la nuit précédent un trail.

Je vais retirer mon dossard et je profite du café offert par l'organisation. Il n'y a pas encore grand monde et la majorité des personnes présentes sont des bénévoles. Les coureurs investissent peu à peu la salle. Je salue quelques kikourous présents … Je m'y perds un peu dans la jungle kikouresque mais je reconnais Martine et son compagnon Badgone (ça c'est facile) et je fais la connaissance de Jean Michel Touron qui me donne ses impressions sur le marathon des sables auquel il a participé récemment. Je découvre également le sieur Paspeur qui semble avoir pris un abonnement longue durée pour ce trail.

Pas de Mamanpat pour le moment. Ben alors, qu'est-ce qu'elle fait ? C'est que nous avons un petit challenge sous le coude. J'ai une petite revanche à prendre sur elle depuis la dernière SaintéLyon.
Tss ! C'était quand même honteux de m'avoir lâché à Sainte Catherine comme elle l'a fait.

Je quitte provisoirement le groupe pour retourner à ma voiture et me préparer tranquillement. La température matinale est encore un petit peu fraiche pour que l'on soit tout à fait à l'aise en t-shirt en restant immobile mais on sent que ça ne va pas durer. Il va faire chaud.
J'ai terminé de revêtir ma tenue de parfait trailer quand Mamanpat arrive avec sa grande copine Cahouette chez qui elle était hébergée. Bon, tout le monde est là ? Allez, il est temps de retourner à la salle pour un dernier papotage avant l'heure du départ.

L'organisateur nous invite à nous rendre dans le sas de départ. La procédure est un peu longue car chaque coureur doit être pointé au départ pour des questions de sécurité. Les organisateurs n'aiment pas perdre des coureurs dans la montagne. Ca fait un peu désordre. J'en profite pour filmer la scène histoire de conserver quelques souvenirs.

Le sas se remplit peu à peu et nous passons progressivement au mode sardine d'avant course. Tiens, mais c'est Franck G. ! Des souvenirs d'une après-midi à déguster un panel de gâteaux tous aussi délicieux les uns que les autres entre amis me revient à l'esprit. Après avoir échangé quelques mots nous nous séparons pour nous placer dans le sas selon nos préférences du moment.

Le peloton s'est bien densifié. J'en appelle au fabricant de sacs à dos. Par pitié, ayez la sagesse de mettre en œuvre des systèmes d'attache qui maintiennent les bâtons dans une position parfaitement verticale et non pas en diagonale à l'arrière du sac ! J'ai failli me recevoir une pointe de bâton dans le visage. Dans ces conditions, il vaut mieux tenir ses bâtons à la main et pointes vers l'avant pour éviter d'embrocher les quadriceps des ses petits camarade. A défaut, il faudrait que ce type de sac soit porté exclusivement par des coureurs paisibles, peu enclins à faire des mouvements subits et compulsifs. Je pense notamment aux mouvements de rotation du buste.

C'est parti pour une balade de 49km et 2300m de dénivelé :

Le départ est imminent. Mamanpat est à ma gauche. Il faut que je la garde à l'œil la cocotte. Le coup du ravitaillement, elle me l'a fait une fois en décembre et c'était de trop.

Et c'est parti. Il me faudra compter dans les 7h00 pour en terminer suivant les prévisions de madame soleil … 7h00,  quand même ! J'ai beau commencer à être habitué à ce genre de petites fantaisies, ajouter tout plein de s au mot heure calme toujours mes ardeurs de début de course. On passe l'arche de départ. Badgone est posté à la gauche pour prendre quelques photos. Je ne suis pas la cible principale des rafales photographiques mais je suis présent sur quelques clichés, dommage collatéral oblige.

Je perds Mamanpat très rapidement. Je ne sais qu'une chose. Elle est derrière moi. A défaut de Mamanpat, je m'accroche au basket de Yayoun, respect de la  tradition du GCO oblige mais ça ne dure pas bien longtemps non plus. Je ne suis jamais très à l'aise la première heure de course, il faut que je me chauffe, que le corps consente à obéir à un cerveau capricieux et exigeant. Biscotte, mon mentor trailer, n'est pas là pour me donner le rythme alors je prends comme cible le sieur Paspeur. Certes, il est assez éloigné des critères féminins que prône mon mentor trailer comme étant les qualités essentielles d'un bon lièvre (d'une hase si on veut être plus précis), mais il a l'avantage indéniable de courir à une allure qui me semble appropriée à mes capacités du moment.

Autre qualité, il nous dévoile au fur et à mesure, les réjouissances qui nous attendent. Un léger différé mais dans l'autre sens (ami lecteur, il faut que tu suives, que tu t'accroches, à peine 30 minutes de courses avalées). C'est des « Après, tu vois, on va descendre sur le village. » ou beaucoup plus tard  des « Là, c'est maintenant que va commencer la véritable grimpée » pour décrire le mur qui se dressera à nous pour atteindre le plateau du Chalet du Sire.

Effectivement, on a à peine avalé une première bosselette d'une centaine de mètres tout au plus qu'il faut déjà redescendre sur le village de Fournet. Bon, si c'est pour mieux monter ...

A ben ouais, ça monte quand même pas mal :

A ben ouais, ça monte quand même pas mal pour du roulant. Je crapahute dans un sentier étroit qui grimpe en lacets dans le bois du Fournet. On dirait une réplique du début du Grand Duc (bon en même temps, rien d'étonnant, ce n'est pas bien loin). L'année dernière, pour le volatile en question, j'étais à l'agonie, mon bide m'avait pris en otage, le genre grève dure, zéro dialogue mais cette année les indicateurs sont au beau fixe. J'ai l'impression de m'être greffé des mollets de Chamoniard. Je grimpe facilement. Une vraie Line dans la montée Bovine (décidément, ça m'aura marqué à vie).
Je veux retrouver les mêmes sensations que dans la montée à la pile P1 de la Piste des Seigneurs. Quand on y a gouté ...

Je commence a avoir repéré quelques têtes autour de moi. Vous savez, le genre de coureurs avec qui vous allez faire le yoyo tout au long de la course. Il y a notamment Iade38. Inconnu au bataillon pour le moment mais facilement identifiable avec son maillot du club CMI Thullin. Vous pourrez constater sur la vidéo qu'il a été un fidèle compagnon pendant la majeure partie du parcours.

J'arrive au premier ravitaillement à 9h30. Déjà 761m de D+ au compteur. Il doit rester une bonne grimpette. J'ai vu que la croix du Nivolet culminait à 1547m alors que Voglans est à une altitude de 270m. C'est là que ça commence à grimper avait dit Paspeur. Je ne traîne pas au ravitaillement, j'ai suffisamment d'eau. Je prends quand même le temps d'immortaliser les lieux avant de poursuivre ma route.


Ca monte même vachement :

Ca commence gentiment, on se contente de longer les falaises et puis on attaque bientôt un morceau fort sympathique et fort pentu qui va nous emmener au Passage du Croc. Je ne veux pas me laisser piéger dans une allure trop lente. Mes neurones font une fixette là-dessus. Alors, je double. Ce n'est pas évident parce que le chemin n'est pas spécialement large et que le terrain est glissant par moment du fait de la pente. Il y a toujours un ou deux coureurs pour m'emboîter le pas. Il y a une coureuse notamment avec un bon rythme qui finit par me doubler. Le genre plutôt rentre dedans, attention, j'arrive, je passe. Je n'étais pas sûr d'arriver vivant en haut alors j'ai mis un peu le holà à cette débauche d'énergie inconsidérée. J'avais peut-être aussi un peu la flemme de faire le forcing.
Il me semble avoir perdu de vue Paspeur par ici. Je ne l'ai pas revu.

Je grimpe plus relax. J'en profite pour prendre de temps à autre une petite séquence vidéo. Le temps pour le coureur qui me suit d'arriver à mon niveau, puis je passe en accéléré pour recoller aux coureurs qui me précède. Du fractionné en côté quoi. Bon, j'abuse. Ca fait un peu ventiler ces histoires. Il faut tomber les bâtons, sortir le nokia de la poche du sac (tout les possesseurs de sac Diosaz savent comme il faut être souple pour extirper quelque chose des poches latérales), filmer tout en continuant à marcher parfois, puis faire les opérations inverses pour tout remettre en place et repasser en mode coureur.

J'émerge sur le plateau. Il y a du monde pour encourager et des pros pour les photos. Il faut traverser une prairie et passer à proximité du Chalet du Sire avant de se diriger vers le Nivolet.
Plutôt bof de repasser en mode coureur. J'ai du laisser un peu trop de force dans la grimpette. Pourtant, je n'avais pas l'impression de trop forcer. Je laisse passer l'orage en marchant un peu avant de me remettre à trottiner.

On rentre dans la forêt de Charvette on l'on rencontrera les premières neiges. Pas bien gênant. Il y en aura un peu plus après le passage à la Croix avec par endroit une alternance de neige fondue et de boue bien grasse. Décidément, c'est universel la boue, il y en a partout.

Croix du Nivolet :

J’arrive à une intersection, un bénévole m’indique la direction de gauche. Tiens, c’est quoi ce souk Il y a des coureurs qui arrivent en sens inverse ! J’avais pas fait attention qu’il y avait un petit aller retour pour allez dire bonjour à la Croix du Nivolet sur le plan du parcours.

Bon, elle est longue cette boucle ? Ca défile en face. Hé ben, ils sont un paquet à être meilleurs que moi ! Bon, celui-ci passe encore, il a la foulée alerte, l’oeil est vif et il me gratifie même d’un grand sourire au passage. Mais pas celui la ! Faut pas déconner, il se traîne celui-là. Je ne peux pas être derrière lui.

Bon, ça va, le crochet n’est pas trop long, voilà la fameuse Croix du Nivolet. Allez, un dernier petit raidillon pour l’atteindre. Il n’y a pas à dire, elle est plus grosse vue d’ici. Faut dire, vue la grimpette qu’on a dans les pattes, il fallait faire dans la démesure pour la rendre visible depuis Chambéry. Un petit coucou aux bénévoles pointeurs et aux courageux supporters, je me régale un moment de la vue qui s’offre à moi tout en contournant la croix et je rebrousse chemin.

Je ne sais pas si j’ai l’œil très vif et si ma foulée est encore alerte mais c’est à mon tour de faire de grands sourires. Je surveille attentivement les coureurs qui me font face. Pas de Pat. Je suis sûr de ne pas l’avoir loupée. Peut-être pendant que j’ai fait le tour de la croix mais j’en doute. Hé hé, j’ai donc pris un minimum d’avance. C’est du tout bon pour le challenge.
Qu’est-ce qu’on avait parié déjà ? Une crêpe au nutella au retour d’une future balade au Mont Luisandre ? Avec une mousse bien fraîche ? Non, ce n’était pas ça ? Je croyais.

Entre les deux, la Feclaz :

On quitte la forêt de Charvette et ses séances de thalasso épisodiques pour arriver à la Feclaz dans la commune des déserts (tout un programme). C'est le plus grand site français de ski de fond (plus de 140 km de pistes). Bon côté, ski alpin, c'est nettement plus pauvre. Pas grave, on n'est pas là pour ça. Je fais le plein d'eau, de coca et de tout un tas de bricoles promptes à combler un petit creux. C'est bien beau les gels mais ça ne remplit pas l'estomac d'un grand garçon comme moi.
Après le ravitaillement, il nous faudra encore patauger quelques fois dans la boue. Le parcours est souvent ombragé. C'est agréable, on ne souffre pas  trop de la chaleur. Il y a des surprises inattendues comme ce joueur d'harmonica. Que du bonheur le trail.
L'ascension finale au Revard se fait sur une piste de ski alpin. Bon, ça va, ce n'est pas une piste noire …

Le revard :

On arrive au sommet du Revard. Tiens, on ne passe pas vers le restaurant ? A si, mais avant, on a la bonne idée de faire une petite boucle au plus près de la falaise pour admirer la vue. Une petite descente caillouteuse nous amène à proximité des barrières. Je sors le nokia pour une nouvelle séquence. C’est juste histoire de vous montrer l’agilité d’Arthur sur le terrain. Hop, hop et boom, je me ramasse le cul par terre. En fait, c’est le dos qui a touché terre en premier. Un rocher judicieusement placé là a amorti le choc du mieux qu'il pouvait … comme un rocher peut le faire, vous voyez ce que je veux dire.
Je n’ai même pas tenté de stopper ma chute avec la main droite pour ne pas bousiller mon portable et je n’ai pas eu le réflexe de me retenir avec la main gauche. Peut-être du fait que je tenais mes bâtons.
« Ca va l’ami ? » m’a demandé Iade38 en passant à mes côtés. « Oui, je voulais prendre une photo du paysage. ». Enfin, ça va, ça va, c’est vite dit. Je me suis vraiment ramassé comme une merde. Ca fait mal. Suffisamment mal pour que je m'imagine en train de replier les bâtons.
Je marche un peu et j’en profite pour ressortir le nokia et finir le boulot. Faut bien vous faire baver un peu d’envie ! La douleur s’atténue. Je trottine. Pas bien longtemps. Le ravitaillement est juste là. Une petite pause, histoire de compter si toutes mes vertèbres sont encore là et c’est reparti pour de bon.

La descente :

C’est comme pour la montée. Elle se fait attendre car il faut d’abord rejoindre le col du Pertuiset et ce n’est pas tout près. On commence doucement et puis tout d’un coup, on ne se rappelle plus trop comment, on se retrouve dans un chemin à flanc de falaise tout ce qu’il y a de plus raide, étroit, pentu et caillouteux à loisir. Ca c’est de la descente rapide tout en courts lacets. J’aimerais me lâcher mais je suis un peu frileux après la gamelle et j’ai les cuisses qui protestent. Un concurrent me conseille de ne pas trop musarder … Je n’ai pas fait gaffe mais je suis en plein dans une coulée. Gare aux cailloux. Effectivement, on ne va pas chercher les emmerdes. Arthur et ses photos … C’est plus une course, c’est de la photo-course !

Plus tard, la pente est nettement moins prononcée. Il y a toujours des lacets mais ils sont plus lâches et le terrain est nettement plus souple. Le chemin est recouvert de feuilles. Il faut se méfier un peu des cailloux planqués en embuscade, les chevilles n’aiment pas beaucoup ce genre de blague, mais la pente plus douce permet de bien s’amuser. J’allonge la foulée par moment ce qui me permet de rattraper un coureur que je reperds plus tard en me relâchant pour récupérer et ainsi de suite par vagues successives de concentration / relâchement dans l’effort.
Nous sommes  quelques coureurs disséminés dans la descente à quelques secondes d’intervalles. Je me laisse bien passer par une ou deux flèches et je double moi-même quelques coureurs moins en forme mais globalement les positions restent stables.

J’arrive au ravitaillement de Mentens. Fin de la descente.

Le long retour dans la forêt de Drumettaz :

Fin de la descente comme je le disais et place maintenant au long retour sur Voglans dans la forêt de Drumettaz. Non seulement on ne descend plus (et pourtant il reste du dénivelé négatif au menu) mais en plus on a souvent l’impression de monter. En fait, le parcours est tout ce qu’il y a de plus vallonné avec encore de bons coups de cul pour s’amuser. Nous sommes un petit groupe de coureurs. On va rester plus ou moins en groupe jusqu'à l’arrivée. Un groupe mais un groupe élastique. Faut s’accrocher, on marche tous à la moindre montée (au moindre faux plat montant pour être plus précis), mais on relance un peu plus vite que les autres chacun notre tour dès que la pente s’inverse. Bref, on est en groupe mais on ne s’attend pas, ça reste chacun pour sa pomme, que le meilleur gagne.
Iade38 est dans le groupe ainsi que PatCap21. Il m’impressionne dans les montées ce gaillard.
On commence par entendre le bruit des bâtons qui s’approche et hop on se retrouve à pagayer derrière. Bon, il était moins en forme dans les descentes. Faut bien compenser. Je le branche sur la Montagn’Hard et ses 10 000m de montée, et il me rétorque à raison qu’il y a également 10 000m de descente !

Retour sur Voglans :

Le retour ne m’a pas fait forte impression. Je n’ai pas trop aimé ce chemin de terre sous le cagnard qui nous a ramené à proximité de l’autoroute. J’ai pas mal souffert de cette chaleur. Il faut courir, ne pas marcher. C’est marrant des vrais moutons, tu suis un coureur, subitement il s’arrête parce que la tête lâche et tu fais pareil … passage en mode marche immédiat. Un moment à marcher puis tu relances péniblement la machine et l’autre suit.

La dernière montée se termine. Il reste à tout casser 2 bornes. J’ai un peu accéléré la cadence mais je compte arriver cool pour une fois. Et puis il y a ce panneau 1 km qui me fait subitement du gringue. Mes neurones s’affolent et le corps prend les commandes. Plus de douleurs, plus de raideurs, pas chaud, pas froid, pas soif, je m’élance, qui m’aime me suive … Zut, il n’y en a pas un pour s’amuser avec moi sur le final ?

Je suis parti un peu vite mais ce ne sera pas très long, je m’accroche, l’arrivée est bientôt là.
Je traverse le village, ça tabasse un peu dans cette descente sur bitume. Une petite bosse mais je la sens un peu avec ce surcroît de vitesse. Ca devient long, je fléchis un peu.
Tient donc, l’homme en bleu, qui m’a grillé en pleine descente dans la forêt. Il est un peu loin mais je m’accroche, ça me motive dans ce dernier effort. L’arrivée est là. Je vais arriver juste derrière. Purée, non, un dernier sursaut, je tire sur les bras et je passe devant juste avant la ligne.

Je voulais taper dans la main de mon challenger et le féliciter mais il n'a pas dû comprendre et m'a tout simplement ignoré. J'espère que je ne l'ai pas vexé. Ce n'était pas le but. Je me suis juste fait plaisir avec mon petit sprint de fin de course. C'est plus fort que moi.

Qu'est-ce que tu fais Pat ?

C'est vraiment bon de se vautrer dans l'herbe pour récupérer de son effort. C'est si agréable cette satisfaction d'après course. Je l'ai faite. Je me suis battu avec moi même pour faire du mieux possible et je l'ai fait. On a tendance à banaliser parfois les distances, le dénivelé. Mais il faut savoir garder intacte cette simple satisfaction. Je suis content de moi.

Pat ne devrait plus tarder maintenant. Je sors du sas et je me dirige à proximité de ma voiture pour guetter son arrivée. Pas de Pat à l'horizon. Pourtant, j'ai attendu longtemps, sans même me changer immédiatement, tant j'étais persuadé qu'elle allait surgir d'un moment à l'autre. Je voulais filmer sont arrivée. Mais toujours rien. J'ai fini par penser qu'elle avait eu un problème et qu'elle avait peut-être abandonné. Une entorse est si vite arrivée. Alors quand iade38 et ses acolytes du CMI Tullin m'ont invité à se joindre à eux pour aller manger, je n'ai pas décliné leur invitation.

Sympa, la tartiflette, elle est bien passée. Je me suis régalé. Après le repas, le groupe du CMI a plié bagage. J'ai décidé de rester pour voir la remise de prix. Surprise, voilà Mamanpat qui débarque toute pimpante. Elle a tenu le choc malgré ses déboires intestinaux ! C'est que c'est du costaud ça.
J'aurais préféré que tu sois plus en forme pour notre challenge. On va être obligés de remettre ça. C'est que je veux une revanche et une victoire pleine et entière. Ca ne va pas du tout là ! A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. Au pire, j'attendrai fin décembre mais j'aurai probablement d'autres occasions avant pour te mettre une pâtée. Si je ne suis pas assez fort pour te vaincre, je pourrai toujours plomber un peu ton enthousiasme avec une bonne part de St Nectaire. J'en ai ramené du vrai de Clermont et ta part fera plus que les 35g réglementaires … Hé hé. Tu veux bien m'avoir avec des crêpes au Nutella …

Après les divers podiums et remise de prix (ça a duré longtemps, il y avait un paquet d'extra-terrestres ou d'extra-coureurs si vous préférez), je suis rentré tranquillement « à ma maison » pour me refaire une santé. C'est que ça vous calme un peu ces p'tites promenades dans la nature.
Même pas grave, j'ai eu un long weekend chez Miaou pour retaper le bonhomme. Je suis en pleine forme maintenant, ça va chauffer. Ce sera au Lyon Urban Trail la prochaine fois.

Merci pour les encouragements par sms et les p'tits coups de téou. Ca fait du bien.

Le bilan :

A défaut d'avoir nettement progressé dans les phases de montées depuis la Piste des Seigneurs, je peux au moins dire que j'ai consolidé mes acquis. C'est déjà pas mal.

C'est beaucoup moins brillant dans les descentes notamment dans les parties techniques. Je glisse avec mes @#&%"# de Trabuco !! Je n'étais pas en confiance dans les pierriers. Ca vient du bonhomme ou des chaussures ? Il va falloir s'entrainer à envoyer un peu plus dans les pentes et à tenir la distance quand elle dure longtemps.

Un peu déçu également de ne pas en avoir suffisamment dans la caboche pour relancer sur le plat.
J'ai les jambes mais je me la joue faignasse ! J'ai suffisamment d'énergie sur la fin du parcours pour tenir une allure semi et finir au sprint. J'aimerais finir à la ramasse en fin de course, être sûr d'avoir tout donné. C'est loin d'être le cas.  Bon, en même temps, ce n'étais qu'un objectif secondaire, la montée en puissance se poursuit afin d'être prêt pour l'échéance de juillet et ses 10000m de D+.

Côté mathos ? J'ai retrouvé avec plaisir mes bâtons sur une compétition. Est-ce qu'ils sont utiles pour le Nivolet Revard ? Oui, sans l'hombre d'une hésitation. Pour le reste du matériel rien de particulier, ça fait maintenant longtemps que tout a été validé.

La récupération s'est bien passée. Je n'ai pas eu de courbature au niveau des jambes, juste les épaules un peu raides mais sans plus. Probablement l'association bâtons/sac à dos. La douleur au niveau du dos a disparu presque totalement. Je sens encore un peu le point d'impact à l'appui.

Je suis presque tout neuf quoi … Vivement la suite.

Récapitulatif :

6h53
2300m D+, 49km
Rang Gen. 362/502, Rang VH1 117/172

Quelques photos : Le Nivolet Revard 2009

 

2 commentaires

Commentaire de frankek posté le 13-05-2009 à 18:20:00

bravo pour ta course ! effectivement ça monte un peu ! récupère bien

Commentaire de arthurbaldur posté le 15-05-2009 à 17:52:00

J'ai juste encore un peu mal au dos ... pour le reste ça va. Félicitations également ! :)

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