Récit de la course : Trail Nivolet-Revard - 49 km 2010, par Mamanpat

L'auteur : Mamanpat

La course : Trail Nivolet-Revard - 49 km

Date : 2/5/2010

Lieu : Voglans (Savoie)

Affichage : 2681 vues

Distance : 49km

Objectif : Pas d'objectif

12 commentaires

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88 autres récits :

Nivolet-Revard 2010 : expérience d'un nouveau genre...

Ou la chronique d'un premier abandon.

 

 

Dimanche 3 mai 2009 - 16h01

Je franchi la ligne d'arrivée du Nivolet Revard après 7h00 de bonheur et une heure de galère.

La 1ère heure de course aura été un calvaire, surmonté grâce à une belle grimpette qui aura raison du pire de mes maux de ventre après une indigestion survenue le jeudi avant la course.

Alors après avoir évacué le trop plein de sensations une fois la ligne franchie, je me promets de refaire cette superbe course dont le départ aura été bien trop laborieux !

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Janvier 2010

Le calendrier des Brut de Fleurs s'affine et la Transju'Trail pointe parmi les grosses épreuves de trail du 1er semestre.

Je me fixe ainsi comme premier objectif le parcours long de cette épreuve : 70 km et 2700 m de dénivelé positif.

Dans le plan d'entraînement, le Nivolet Revard se trouve une place toute chaude et bien calée un bon mois avant l'échéance.

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28 mars 2010 - Lyon Urban Trail

Première "vraie" sortie longue depuis la SaintéLyon avec un genou récalcitrant durant ce début d'année. Les 40 km et 1600 m de D+ passent très bien, même s'il m'aura fallu quelques jours supplémentaires pour bien récupérer !

Le plan s'enchaîne sans difficulté, les grosses sorties de 3h avec montées au seuil sont zappées par manque de goût et remplacées par des sorties plus "ludiques" et terrain accidenté (et plus courtes aussi !).

Je modifie quelque peu mon plan en enchainant les sorties, misant plutôt sur l'accumulation jour après jour des km et du dénivelé.

Je finis le cycle une semaine avant le Nivolet après une semaine à 70 km et la suivante à 80 km, du jamais fait pour Mamanpat !

 

 

1er mai 2010 - Voglans

Le footing du matin est une horreur interminable sous la grisaille et quelques gouttes. 20 mn qui en paraissent le décuple ! Mais ça fait toujours du bien de débrider les jambes sur quelques accélérations.

En milieu d'am, je suis dans la place ! Ma première vision ne sera pas hallucinatoire mais jubilatoire : les chemisettes offertes aux concurrents sont aux couleurs des Brut de Fleurs ! Vert anis pour les hommes, fuschia pour les femmes. Un bon signe me dis-je (faut que je parle aux astres moi tiens !).

Je récupère mon dossard et celui de ma Cahouette et fais un tour parmi la foule déjà présente pour tenter de retrouver quelques tetes connues. Et il y en a ! Mais pas de connaissances personnelles, juste le gratin du trail français !  Oh my God, est-ce la Croix qui attire tant de disciples ? Presque ! Mais c'est aussi la manche bonus du TTN (Trail Tour National), l'équivalent d'un championnat de France de Trail.

Ceci dit, cette course a bonne réputation et elle n'est pas usurpée : organisation aux petits oignons (et lardons pour la tartiflette géante !), des bénévoles tout sourire, aux petits soins avec toujours une parole ou un mot qui va bien, un parcours magnifique pour les yeux et les jambes (ok, avec le mauvais temps y'avait pas la vue...), un balisage top moumoute (en fait c'est de la rubalise !)...

D'ores et déjà un grand merci à l'Elan Voglannais (et Bernard Donzel son président pour son invitation, que je n'aurais hélàs pas eu le plaisir de saluer...) dont la raison d'être est justement le trail du Nivolet-Revard.

Bref, une vraie fête du trail à tout point de vue !

Pas d'âme charitable trouvée pour déverser nombre de palabres alors je décide de rejoindre ma Cahouette de l'autre coté du Lac.

Je croiserais au moins Christophe (Bobchou), membre dévoué de l'Elan Voglannais, qui m'interpelle (torse nu et en slip !) de derrière sa voiture, après son footing en compagnie de Cyril (Cointre, animateur du Team Raidlight). Je ferais même la connaissance de Papa Boebion que je verai de bien bas le lendemain ! ...

 

 

Même jour - De l'autre côté du Lac

Me voilà rendue à Conjux, chez les parents de ma Cahouette pour notre désormais traditionnelle fin d'am d'avant courses savoyardes ! C'est pratique de loger chez l'habitant !

L'apéro se veut sportif mais pas moins gourmand et bourratif (ah non, ça c'est l'effet des pâtes de Pat hyper al dente !). Les 2 heures de bavardages entre potes de 30 ans ont parru bien moins longues que mon footing du matin et c'est avec regret que je gagne ma couche sur laquelle je n'aurai guerre fait plus que garder la position du même nom. Musique à donf pour les 18 ans du voisin et pluie battante sur le velux du chalet...

 

 

Le 2ème jour - 2 mai - toujours de l'autre côté du lac...

Pas trop de souci a être réveillée avant l'heure avec cette pluie qui martèle sans cesse au dessus de ma tête. Vont être chouettes les chemins tiens ! (si je savais à ce moment...).

Je descends sur la pointe des pieds et commence la journée avec une magnifique offrande posée tout à côté de mon sac. Merci Zeitoune, mais le rat, c'est juste mon signe astro chinois (problème avec les astres moi !...).

Petit dej léger et digeste (et sans café serré !), tenue de combat, tressage de cheveux et en voiture Simone !

Comme me l'a suggéré Lolo dans son message d'encouragement (encore merci !) reçu au petit dej, il fait plus un temps à aller aux escargots qu'à gravir des sommets ! Que d'eau, que d'eau !

Du coup ma principale préoccupation - à tord - est plus de savoir quoi enfiler pour n'être ni trempée ni gelée et restée protégée ! J'aurais mieux fait de penser aux raquettes ouais...

 

 

7h, je suis de nouveau dans la flaque place

Cette fois, y'a vraiment foule dans le gymnase et tout ce petit monde se prépare dans une ambiance bon enfant.

Je retrouve quelques kikous : Paspeur (qui court à la maison), JMTouron (photographe reporter), Yanshkov (même pas fatigué de sa victoire à la montée du Salève) accompagnée de sa chérie Murielle (assistante radieuse et dévouée), Bicshow (au taquet sur ses tests d'équipements TDS et pantalon goretex)... Pas d'Arthurbaldur et de Tazounet par contre, je me demanderai plus tard s'ils n'ont pas choisi l'option couette ! (dire qu'ils sont à quelques dizaines de mètres de là dans la cimpaung car du Tazounet !).

Et surtout, je tombe dans les bras de Mélissa, copine ancienne coéquipière rameuse que je n'avais pas vue depuis.... bien trop longtemps ! Et de ma merdeuse de Brut de Fleurs Morgane.

La première prendra le départ du 49 km en ma compagnie tandis que Mo et ma Cahouette en découdront sur le Malpassant (34 km).

Je retrouve également Pascaloup le "vieux" loup et toutes les têtes de course venues pour jouer les fusées...

Bon c'est pas tout, y'a quelques km qui nous attendent alors faut se préparer, du moins s'anarcher avec tout l'équipement spécifique du jour.

J'opte donc niveau tenue pour une casquette (avec du fuschia off course !), un technique manche longue (maillot SIXS pour ne pas le nommer, reçu en test au LUT et dont je suis tombée amoureuse ! Faudrait juste la taille en dessous...), le gilet étanche des Brut de Fleurs (vais pas le regretter celui-là !), un 3/4 léger pour le bas, chaussettes anti-frottement (noires, quel flair !) et mes fidèles XTWings. Sur le dos mon Quechua rempli à bloc avec 2 litres de boisson isotonique maison (eau du robinet + thé vert + jus de citron + miel + arnica + eau gazeuse), les équipements de secours (pansements, Nok, Flector, Sportenine et téléphone portable) et quelques ravitaillements (mini sandwichs pain complet Bjorg avec jambon et gruyère (ça c'est ma trouvaille de l'année, tip top !), barres Energ'ethiques Mulebar Liquorice et Hazenut - j'y reviendrai, j'adhère, j'adore ! - et une barre Ovomaltine (parce que c'est d'la dynamique !). Sans oublier les bâtons ressortis pour l'occasion, pas regrettés non plus eux...

 

Bon ben manquent à l'appel :

- mes porte-bonheur du Nivolet Tine et Badgone (ben peuvent pas toujours être là...),

- et ma Cahouette ! Elle est où ma Cahouette ??!!!!...

 

 

Sous les ordres du starter !

A peine 7h40 que le monsieur du micro nous somme de commencer à nous faire bipper au sas de départ. On s'affole, on a récupéré la miss Sandrine et on passe le contrôle de radioactivité très positivement ! Bonnes à courir !

Ca papote, ça rigole, une fois n'est pas coutume et ce n'est pas le temps humide et maussade qui va nous déstabiliser ! Pas encore du moins...

Toujours pas d'Arthur ni de Taz...

Ouf, des bras qui s'agitent de l'autre côté de l'enclos à bestiaux coureurs : ma Cahouette est arrivée ! Rejointe par ma merdeuse !

On reste groupir à papoter et du coup on n'écoute même pas le brief du départ... Pas bien ! Parait même qu'il y a eu une version italienne... Promis, à la Transju' je serai sur le première ligne et très assidue !

Le décompte on l'entend et c'est de bonne humeur que le départ est lancé sous les encouragements de mes copines qui partiront 1h15 plus tard.

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Une longue chenille processionnaire

Peut-être ce que j'aime de moins dans cette course : son départ. Se gauffrer dès le départ 100 m de D+, ça calme et c'est vraiment pas un truc de gros diesel au gros derrière comme moi !

On part tranquillou avec Mel et Sandrine, toujours en papotant et relativement au sec pour l'instant. Nous nous retrouvons très rapidement en fin de peloton, sans étonnement et sans affolement.

Dès la première grande descente longeant l'autoroute, Mel prend le large et on joue au yoyo avec Sandrine que je lâcherai un peu plus loin.

Nous voilà rapidement à Fournet, si paisible hameau au pied du Malpassant, qui annonce la première partie de grimpette.

Des singles extra en sous bois, qui non seulement nous protègent de la pluie devenue battante, mais nous offrent surtout une verdure luxuriante. Y'a pas foule derrière moi mais qu'est-ce que je me sens bien !

J'arrive lonlilonlain devant l'objectif de Photogone qui nous reproche de ne pas courir ! Le bougre s'est posté en haut d'une petite grimpette qui lui permet de shooter les coureurs du grand parcours et ceux du petit qui arrivent à contre sens.

D'ailleurs, à peine quelques centaines de mètres plus loin le 1er est là puis ses 2 poursuivants. Je passe le 1er ravito et alors que je prend la trace pour attaquer la 2ème partie de la grande grimpette, la silouhette du 4ème pointe. Ca rigole pas, bonjour l'allure !

Je suis somme toute contente car l'an passé avec mon début laborieux j'avais croisé les 1ers aussi mais bien plus encore !

Je zappe le ravito mais attaque la montée tranquilou en croquant dans la Mulebar liquorice, me disant qu'il est tant de refaire quelques réserves. Je ne peux m'arrêter à une moitié comme envisagé, elle est trop bonne cette barre ! Un surprenant goût de fenouil, je suis fan !

Sur ce, je prends mon rythme et le donne car 5 ou 6 concurrents m'emboitent le pas. Je suis d'ailleurs plutôt fière de moi quand je m'aperçois que dans le plus raide, ils ne suivent pas !

Je pousse fort sur les batons mais je me sens vraiment bien niveau jambes et pulsations.

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Je me prosterne Ôh Maître !

Sur le haut du chemin de Croc, le terrain devient plus boueux et donc glissant. Le % de la pente n'arrange pas nos affaires, nous qui passont après le gros de la troupe !

Le petit mur à franchir pour basculer sur le plateau est une véritable patinoire !

Les bénévoles nous conseillent les passages mais ayant entamé une discussion avec l'un d'entre eux je file direct vers lui et... patratac, première glissade ! Assez drôle certes puisque j'ai presque réussi à ne pas tomber et le fais avec un genou à terre devant le dit monsieur. Il en est tout émoustillé !

Je file donc en direction des chalets du Sire avec un grand sourire ! Je rie un peu moins quand je vois les premiers qui redescendent de la Croix alors qu'on bifurque sur la droite en descente. C'est vrai que le parcours a été modifié et qu'on grimpe à la Croix par les fameuses échelles (que je ne connais pas d'ailleurs).

Nous voilà donc à dévaler en descente à travers champs, que dis-je, à travers marre à bout (bout d'ficelle, selle de cheval... euh, je m'égare !).

J'entends Sandrine derrière moi qui m'a rejointe après quelques soucis intestinaux en début de course. Elle passe et je lui emboîte la foulée en prenant exemple pour tenir debout et m'aidant des batons. Rigolo ça pourrait presque être le lieu idéal pour des combats de catch ! Quelle belle glaise ! Et hop, une 2ème glissade, gentillette sur le côté (le chemin est en dévers) et je rigole en criant à Sandrine que j'ai un énorme cataplasme de boue sur le tibia gauche !

Alors qu'elle prend le large, plus à l'aise que moi de toute évidence, hop une 3ème glissade. Je ne compte pas celles évitées et les quelques autres qui suivent. Ca remonte et je garde le rythme, je reviens même sur un groupe d'une dizaine de concurrents qu'à rejoint Sandrine également.

Ca remonte rude et il devient très compliqué d'avancer : tous les abords du chemins ont été piétinés, pas d'arbres ou de buissons pour s'accrocher, il faut y aller en équilibre à la force des bâtons ! Le dernier mur aurait pu donner lieu à de sacré scènes pour vidéo gag !

 

Ca se complique...

Alors qu'on reprend un petit chemin caillouteux, toujours en montée on aperçoit un premier panneau : "passage dangereux, interdiction de doubler" ! Ca sent les échelles.

Les 2 bénévoles ici présentes mettent une ambiance extra mais cela ne suffira pas à nous réchauffer : nous voilà coincés aux pieds des échelles, en pleine via ferrata, cramponnés au cable et aux rochers.

La vue est totalement bouchée et quelque part c'est pas plus mal parce que ceux qui souffrent de vertige auraient pu se sentir très très mal !

Et en levant le nez et m'apercevant de ce que nous devons escalader, je ne fais pas la fière malgré les apparences... Mélissa juste devant me hèle "EH PAT !" et du coup un concurrent de me dire "Pat comme Mamanpat ?". Je fais donc la connaissance de Thélor, adepte de mes récits sur kikourou m'avoue-t-il mais non inscrit ! Sacrilège ! Vire réparé depuis !

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Bobchou vu du haut des échelles...

 

Bon c'est pas tout mais ces 20 mn d'attente me frigorifient et l'escalade des barres de fer glissantes me flanquent déjà un coup au moral.

Au pied de la Croix, enfin, il ne fait que 4°, auncune visibilté et la descente s'annonce piègeuse, j'avais déjà eu du mal techniquement sur cette portion l'an passé.

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Rien à voir avec 2009...

 

Sans me poser de question je repars vite comme tout le monde, faut se réchauffer.

Le retour aux chalets du Sire est loin d'être une partie de plaisir, je n'arrive pas à courir en descente sur ces cailloux glissants.

Ouf ! Quand c'est fini, je me dis que je vais enfin pouvoir dérouler jusqu'à La Feclaz... Surtout que je suis en pleine possession de mes moyens ! Sauf que...

Ca descent sec, du moins boueux et neigeux. Je renonce à penser aux nombres de gamelles que j'arrive à éviter mais j'avoue que ça commence à m'user et vlan... Je suis sur mon séant ! Je repars, reste souple et relâchée, si je dois tomber j'essaie de la faire sans bobo... et re-vlan, sur le cul ! Qui est d'ailleurs gelé puisque je tombe bien comme il faut sur de la neige (mèlée à de le boue évidemment !).

Bon, je vais pouvoir me reconvertir au patinage artistique moi si ça continue ! Et re-re-vlan ! ARGH, à moitié dans la boue, l'autre dans cette neige salopée.

Je vais y arriver, pas de souci !!!!

Je croise alors un signaleur qui remonte dans ma direction et qui m'annonce que je suis dans les temps pour la barrière horaire de La Féclaz.

Ah ben tiens, je n'y songeais même pas à ça ! J'avais une bonne heure d'avance l'an passé. Il m'annonce 20 pour y arriver, hyper large comme timing selon lui (sur l'hypothèse qu'on puisse y aller en courant aurait-il du préciser !...) 

Je lui dit que je n'arrête pas de tomber et il m'informe que la neige disparait, reste juste derrière un passage bien gras et m'encourage à restée prudente et ne pas me blesser.

Et à peine je le passe et suis dans le passage archi gras (le boue bien noire, à la fois liquide et collante) que mes pieds repartent sans le reste de mon corps avec un élan venu de je ne sais où... On pourrait presque croire qu'un mauvais esprit me joue des tours ! 

Cette vautre là tape fort. Elle me tasse sur le coup et me coupe un peu le souffle. Je reste donc figée quelques secondes et je sens la boue pénétrer et s'infiltrer partout où elle le peut et même sans aucune gêne dans la raie de mon callypigeux séant... Mon avant-bras droit est au fond d'une flaque de boue du Garmin jusqu'au coude, mon sac m'empêche de na pas avoir droit à un shampoing anti cheveux gras...

 

An error occured, you have to reboot...

Sauf que la connexion est rompue, ni ADSL ni même bas débit...

Je repars et même à plat il m'est impossible de courir sans glisser, partir de travers, déraper... J'ai envie de planter mes bâtons dans cette satanée bouillasse et d'hurler un bon coup !

Et là je pense à ce qui m'attend après : la traversée du plateau du Revard. L'an passé c'était de la neige fondue et de la boue alors qu'il faisait un grand temps beau et sec...

La galère a pris le dessus, le plaisir s'en est allé et je ne vois vraiment pas comment envisager cette traversée (je préférerais pour le coup celle d'un désert !). C'est alors que la pire des pensées s'impose à moi : je DOIS arrêter.

Le noeud se forme au fond de ma gorge, je vais A-BAN-DO-NER, moi Pat au mental d'acier.

J'ai tant de mal à m'y résoudre que j'arrive en larmes au 3ème ravito de La Feclaz en 4h50. J'ai besoin d'un avis objectif alors ni une ni deux, je demande à un concurrent de me sortir mon téléphone de mon sac et j'appelle chéri. Son verdict est sans appel et d'une vérité criante : "tu ne fais pas un championnat du monde et tu as passé l'âge de te faire chier, tu es là pour te faire plaisir, alors arrête-toi"... Sur ces paroles, je pars m'installer dans la navette du retour... L'ambiance est sordide parmi les 3 personnes déjà installées. Alors après quelques sms et messages pour signaler mon arrêt, j'entâme les hostilités pour savoir si personne n'est blessé. Tout va bien, ils en ont eu ras le derrière aussi !

 

Descente vertigineuse à 60 km/h !

Nous attendons depuis déjà pas mal de temps car le chauffeur a été sollicité pour ramener les concurrents qui arrivent maintenant hors délais et c'est Bicshow que je vois arriver, tout sourire par contre !

Tout surpris de me voir assise là, il me lance joyeusement que c'est son premier arrêt à cause de barrière horaire et sans blessure ! C'est mon premier tout court, alors on partage cette première avec un bic bisou (bic bisou talalatalala...). Voilà, la bonne humeur s'est vite réinstallée et c'est très joyeusement que nous regagnons Voglans en nous amusant de la vitesse de ce retour que même les meilleurs n'ont pas atteint ! Bon par contre y'en a un derrière qui le vit très mal et a le coeur au bord des lèvres !

L'arrivée est assez rigolote car du coup les 1ères féminines ont franchi la ligne depuis peu et un concurrent me prend pour l'une d'elle ! Je le ferai marcher quelques minutes avant de lui avouer ma piètre performance !

 

La course vue du devant et du dedans !

Bière verte pour les assoiffés !

Retour du dossard à la case départ, retrouvaille avec ma Cahouette qui s'enfile sa tartiflette et vite une bonne douche ! C'est qu'il y a du boulot enfin de la boue sur la peau !

Une fois décrottée, je ne sonche absolument pas à la tartiflette qui ne me fait pas envie mais à boire un coup bien frais et la bière au génépi (d'où la couleur verte !), s'impose d'elle même.

Histoire de se poser un moment et papoter avec Cahouette (qui s'est bien fait plaisir sur le Malpassant, tant mieux !) et tous ceux qui passent que je connais (c'est vrai que ça fait du monde, ça va donc être trop long de faire la liste !).

J'aurais enfin l'immense plaisir de faire un bisou à Agnès94, kikoureuse de choc et 4ème de la course. Tant de récits et commentaires échangés sur le forum sans jamais avoir réussies à nous croiser ! C'est comme si j'avais retrouver une autre vieille copine de 30 ans !

Je vois enfin Taz qui a lui lâché l'affaire juste après le chemin du Croc (y'aurait pas un rapport avec le nom du bonhomme dis donc ?!) et qui guette donc l'arrivée d'Arthur.

Mélissa et Sandrine qui m'avait lâchée à la Croix auront été mises hors course à la barrière du 38ème km à Méry (à seulement 11 km de l'arrivée...).

Une fois la Cahouette partie, je file voir Tazounet, toujours à guetter le sieur Arthur, en pensant qu'il sera sûrement sur le point d'arriver. Quel timing ! L'ami se pointe quelques secondes plus tard pour franchir la ligne en 8h03. Petite farce du jour : nous lui faisons croire que je suis arrivée depuis déjà 50 mn et que je ne sais pas à quel moment je l'ai doublé !

Il tiltera une fois rassasié et sa soif étanchée (grâce à la bière verte, merci Taz !) que je l'ai bien fait "courir" ! Nous papoterons avec Yann et Pascaloup le temps du tirage au sort et c'est déçue de ne pas avoir remporté le beau VTT vert anis que je salue mes amis pour m'en retourner chez moi.

 

L'heure du bilan

On plutôt l'heure trente, le temps de rejoindre la maison, passée en voiture m'aura permis de réflêchir à cet abandon.

24 km et 1900 m de D+ en 4h50 dans les jambes tout de même et surtout tous les voyants au vert.

ALORS AUCUN REGRET !

 

Tous les coureurs du peloton m'ont confirmer que la traversée du plateau était très compliquée. Je n'aurais fait que continuer ma galère et risquer LA mauvaise chute ou pire encore, le dégoût. Je préfère repartir sur l'envie et prête à en remettre une couche pour la suite !

D'ailleurs, les paroles d'Agnès trottent dans ma tête : "tu seras boostée pour ton prochain objectif et tu feras une super course !".

Elles sont mon leïtmotiv depuis dimanche dernier...

 

 

Transju'Trail, tu vas me donner des ailes !

 

 

 

Tous les résultats sur le site du Trail du Nivolet.

Photos piquées à Christophe Boebion et Photogone.

12 commentaires

Commentaire de DJ Gombert posté le 09-05-2010 à 15:10:00

Tête froide garder et posterieur laver ;-)
Bon, un abandon n'ai jamais folichon mais il est souvent raisonnable.

PS : Tu penses que cette année la SaintéLyon sera (aussi) boueuse ?

Commentaire de coco38 posté le 09-05-2010 à 15:13:00

Compte rendu toujours pétillant malgré la déception.
Ce 2 mai il y a eu beaucoup de 1er Abandon ou de 1ère mise hors course aux barrières (au km 38 pour moi)
A un de ces jours pour une revanche sur la météo et le sort.

Commentaire de nico2938 posté le 09-05-2010 à 15:24:00

J'adore ton style! Truffé de petits jeu de mots et rempli du plaisir de courir!

Les conditions étaient déjà terribles à l'avant alors derrière je n'ose pas imaginer l'état du sentier pour rejoindre les échelles ainsi que la descente sur la Féclaz!

Bravo!

Commentaire de yves_cool_runner posté le 09-05-2010 à 17:30:00


Ça fait aussi partie du jeu et un abandon raisonné vaut mieux que de terminer "destroy" et de le payer longtemps... En 27 saisons de cap / ski de fond et quelque chose comme 300 départs, j'ai abandonné 5 fois : je ne regrette aucun de ces abandons qui m'ont tous fait progresser d'une manière ou d'une autre. Et puis que tu termines ou pas, ce qui compte c'est toujours le prochain départ !

Hope to see you soon on the track !

Commentaire de frankek posté le 09-05-2010 à 20:48:00

se faire plaisir ! toujours se faire plaisir ! récupère bien et bonne chance pour la trans'ju.

Commentaire de gdraid posté le 09-05-2010 à 20:55:00

Merci Pat, pour ce récit complet d'une course interrompue, dans la boue jusqu'au cou.
Bravo pour ton mental à toute épreuve, qui te permet de rire encore, là, où la majorité des gens hurleraient ou pleureraient de dépit.
JC

Commentaire de millénium posté le 10-05-2010 à 08:40:00

Excellent ce récit plein d'humour , d'émotions et..;de lucidité. "Chéri" a eu raison. Il s'agit d'un "arrêt" intelligent , pas d'un "abandon" injustifié.Encore une expérience qui construit tes futurs exploits. Respect miss

Commentaire de Eric Kb posté le 10-05-2010 à 12:10:00

Même pas de photo pour prouver ce que tu dis :-? Déçu par le CR
:-) :-) :-)

Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 10-05-2010 à 23:29:00

V'là une bonne façon d'analyser l'abandon. Tu as une bonne nature...
Bravo pour ton courage car tout le monde n'a pas envie de raconter ce genre d'expérience.

Commentaire de Gibus posté le 13-05-2010 à 19:11:00

Abandonner c'est tjs frustrant pour la suite.
Mais tu vas rebondir :
chbang chbang comme skippy le kangourou, tu vas repartir de + belle et ça va te servir, tu vas être + forte, + belle, + souriante.

Commentaire de chtigrincheux posté le 12-06-2010 à 12:38:00

Tu sais quoi!!!
Tu as le potentiel et surtout le mental d'oser un 24 heures ... Oui, oui, oui je l'affirme haut et fort .Mais pour ce faire (tout comme moi ) il te faut avoir de l'audace et t'oser.
Tu es ta seule ennemie...

Commentaire de chtigrincheux posté le 12-06-2010 à 12:40:00

Tu sais quoi!!!
Tu as le potentiel et surtout le mental d'oser un 24 heures ... Oui, oui, oui je l'affirme haut et fort .Mais pour ce faire (tout comme moi ) il te faut avoir de l'audace et t'oser.
Tu es ta seule ennemie...

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